La foi chrétienne, indique Benoît XVI, ne
revendique pas le pouvoir politique |
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Le 28 février 2008 - Le titre « Fils de Dieu » se détache de la sphère
du pouvoir politique et devient l'expression d'une union particulière
avec Dieu, qui se manifeste dans la crucifixion et la Résurrection.
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Le
Crucifié, qui règne, lui, uniquement « par le bois » -
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C'est ici
La foi chrétienne, en elle-même apolitique, ne revendique pas le pouvoir
politique, mais elle reconnaît l'autorité légitime
(cf. Rm 13, 1-7)
Chapitre 10, les affirmations de
Jésus sur Lui-même (pages 347 à 383)
1) Les titres attribués à Jésus
►
Benoît XVI
2) Le Fils de l'homme (1er partie)
►
Benoît XVI
3)
Il n'y a qu'un
seul Fils de l'homme et c'est Jésus
►
Benoît XVI
4) Le troisième groupe
de paroles sur le Fils de l'homme ►
Benoît XVI
5)
Il
ne faut pas confondre le titre de « Fils de Dieu » et celui de « Fils »
(sans ajout)
Le Fils
Au début de ce chapitre, nous avons déjà vu rapidement qu'il ne faut pas
confondre le titre de « Fils de Dieu » et celui de « Fils
» (sans ajout).
Benoît XVI nous explique qu'ils n'ont pas du tout la même origine ni la même signification, même si les
deux significations s'interpénètrent et finissent par se confondre à mesure
que la foi chrétienne prend forme. Comme j'ai déjà traité abondamment toute
cette question dans Foi chrétienne hier
et aujourd'hui, je peux rester bref dans mon analyse du terme « Fils de
Dieu ».
L'expression « Fils de Dieu » provient de la théologie politique de l'Orient
ancien. En Égypte comme à Babylone, on donnait au roi le titre de « fils de
dieu ». Le rituel de l'accession au trône est considéré comme un «
engendrement » qui le fait fils de dieu. En Égypte, cet engendrement était
sans doute compris au sens d'une mystérieuse origine divine, tandis qu'à
Babylone, à ce qu'il semble, on le comprenait déjà de façon beaucoup plus
sobre comme un acte juridique, une adoption divine. Ces représentations ont
été adoptées en Israël d'une double façon, tout en étant transformées par la
foi d'Israël. Dieu lui-même charge Moïse de dire au pharaon : « Ainsi parle
Yahvé : mon fils premier-né, c'est Israël. Je t'avais dit : Laisse aller mon
fils, qu'il me serve ! » (Ex 4, 22-23). Les nations sont la grande famille
de Dieu, Israël est le « fils premier-né », en tant que tel lié à Dieu de
façon particulière, avec tout ce que « premier-né » signifie dans l'Orient
ancien. À mesure que le royaume de David se renforce, c'est l'idéologie
royale de l'Orient ancien que l'on reporte à présent sur le roi de la
montagne de Sion.
Dans le discours de Dieu, dans lequel Nathan prédit à David la stabilité
éternelle pour sa maison, on trouve ces mots : « Je te donnerai un
successeur dans ta descendance, qui sera né de toi, et je rendrai stable sa
royauté... Je serai pour lui un père, il sera pour moi un fils. S'il fait le
mal, je le corrigerai... Mais mon amour ne lui sera pas retiré »
(2 S 7,
12.14-15 ; cf. PS 89 [88], 27s, 37s). C'est là-dessus que sera fondé le rite
d'intronisation des rois d'Israël, que nous rencontrons dans le Psaume 2,
7-8 : « Je proclame le décret du Seigneur ! Il m'a dit : "Tu es mon fils ;
moi,
aujourd'hui, je t'ai engendré. Demande, et je te donne en héritage les
nations, pour domaine la terre tout entière." » Trois points sont
particulièrement évidents ici, relève Benoît XVI. Le privilège qu'a Israël d'être le fils
premier-né de Dieu se voit concrétisé dans la figure du-roi, et ce dernier
personnifie la dignité d'Israël. Cela signifie, deuxièmement, que l'antique
idéologie royale, l'engendrement mythique à partir de Dieu, se voit écartée
au profit d'une théologie de l'élection. L'« engendrement » devient
élection. Dans l'aujourd'hui de l'acte d'intronisation se concentre l'action
élective de Dieu, dans laquelle il fait d'Israël et du roi qui le
personnifie son « fils ». Mais ce qui apparaît en troisième lieu,
c'est que
la promesse de la domination sur tous les peuples, empruntée aux grands rois
de l'Orient, est totalement disproportionnée par rapport à la situation
réelle du roi du mont Sion. Ce n'est qu'un très modeste souverain disposant
d'un pouvoir instable qui finit en exil et n'a pu être rétabli par la suite
que pour une période assez brève et dans un état de dépendance par rapport
aux grandes puissances. Ainsi l'oracle royal de Sion devait d'emblée devenir
une parole d'espérance dans le roi à venir, qui allait bien au-delà de
l'instant et de l'« aujourd'hui »,
du maintenant du roi intronisé.
Le christianisme primitif a adopté ce mot très tôt et en a vu la réalisation
dans la Résurrection de Jésus. Selon les Actes des apôtres
(13, 32-33), Paul
explique aux Juifs rassemblés à la synagogue d'Antioche de Pisidie, dans sa
grandiose présentation de l'histoire du salut qui aboutit au Christ : « La
promesse que Dieu avait faite à nos pères, il l'a entièrement accomplie pour
nous, leurs enfants, en ressuscitant Jésus ; c'est ce qui est écrit au
psaume deuxième : Tu es mon fils, aujourd'hui je t'ai engendré. » Nous
sommes certainement
fondés à considérer le discours que nous transmettent ici les Actes des
apôtres comme un modèle de la première prédication missionnaire adressée aux
Juifs, affirme Benoît XVI, dans laquelle nous rencontrons la lecture christologique de l'Ancien
Testament que fait l'Église naissante. Nous avons affaire ici à la troisième
étape de la transformation de la théologie politique de l'Orient ancien :
si, en Israël et dans le royaume de David, cette théologie politique avait
fusionné avec la théologie de l'élection de l'Ancienne Alliance et si, au
cours de l'évolution du royaume davidique, elle était devenue de plus en
plus l'expression de l'espérance du roi futur, c'est à présent
la
Résurrection de Jésus que l'on croit être l'aujourd'hui espéré du Psaume.
Maintenant Dieu a constitué son roi, à qui il a en effet remis les peuples
en héritage.
Mais cette « seigneurie » sur les peuples de la terre n'a plus aucun
caractère politique. Ce roi ne brise plus les peuples avec son sceptre de
fer (cf. PS 2, 9), il règne désormais à partir de la croix, sur un mode tout
à fait nouveau. L'universalité s'accomplit sur le mode humble de la
communion dans la foi, ce roi règne par l'intermédiaire de la foi et de
l'amour, pas autrement. Et l'on peut ainsi comprendre d'une façon tout à
fait nouvelle et définitive la parole de Dieu : Tu es mon fils, aujourd'hui
je t'ai engendré. Le titre « Fils de Dieu » se détache de la sphère du
pouvoir politique et devient l'expression d'une union particulière avec
Dieu, qui se manifeste dans la crucifixion et la Résurrection. Quelle
profondeur atteint cette unité, cette condition de Fils de Dieu, cela ne
peut évidemment s'expliquer à partir de ce contexte vétérotestamentaire.
D'autres courants de la foi biblique et du propre témoignage de Jésus
doivent s'associer pour donner à l'expression toute sa signification.
Mais avant de passer au simple titre de « Fils » que Jésus se donne à
lui-même, désignation qui confère au titre de « Fils de Dieu » provenant de
la sphère politique sa signification ultime, qui est chrétienne, il nous
reste encore à mener jusqu'au bout l'histoire, même du terme. En fait partie,
le fait que l'empereur Auguste, sous le règne duquel Jésus était né, avait
transposé à Rome l'antique théologie royale orientale en se proclamant
lui-même « Fils du divin » (César), fils de Dieu
(P. Wulfing v. Martitz, in ThWNT VIII, p. 334-340, en
particulier p. 336). Si Auguste procède encore
avec beaucoup de prudence, le culte impérial romain, qui commence peu de
temps après, signifie que la prétention à une filiation divine et donc à
l'adoration divine de l'empereur est désormais adoptée par Rome et qu'elle
devient la règle dans la totalité de l'Empire.
C'est ainsi qu'à ce moment de l'histoire on voit se rencontrer la prétention
à la royauté divine de la part de l'empereur romain et la foi chrétienne
selon laquelle le Christ ressuscité est le véritable Fils de Dieu,
à qui
sont soumis les peuples de la terre et qui a seul le droit de recevoir
l'adoration divine dans l'unité du Père, du Fils et du Saint-Esprit. La foi
chrétienne, en elle-même apolitique, ne revendique pas le pouvoir politique,
mais elle reconnaît l'autorité légitime (cf. Rm 13, 1-7). Dans le titre de «
Fils de Dieu », elle se heurte inévitablement à la revendication du
caractère totalitaire du pouvoir politique impérial et elle se heurtera
toujours à toutes les puissances politiques totalitaires ; elle poussera
alors au martyre en raison de la situation, en communion avec le Crucifié,
qui règne, lui, uniquement « par le bois ».
Il faut, encore une fois, opérer une stricte distinction entre le titre de «
Fils de Dieu », dont la genèse est complexe, et le simple titre « le Fils »
que nous rencontrons
pour l'essentiel dans la bouche de Jésus. En dehors de l'Évangile, il
apparaît cinq fois dans la Lettre aux Hébreux (cf. 1, 2. 8 ; 3, 6 ; 5, 8 ;
7, 28), qui est très proche de l'Évangile de Jean, et une fois chez Paul
(cf.
1 Co 15, 28). Rattaché au témoignage de Jésus sur lui-même chez Jean, on le
trouve cinq fois dans la première Lettre de saint Jean et une fois dans la
seconde, fait remarquer Benoît XVI. Décisif est le témoignage de l'Évangile de Jean
(nous l'y trouvons
18 fois) et le cri d'allégresse messianique rapporté par Matthieu
(cf. 11,
27) et par Luc (cf. 10, 22), que l'on considère volontiers - et à bon droit
- comme un texte johannique dans le cadre de la tradition synoptique.
Examinons d'abord cette jubilation messianique : « En ce temps-là, Jésus
prit la parole : "Père, Seigneur du ciel et de la terre, je proclame ta
louange : ce que tu as caché aux sages et aux savants tu l'as révélé
aux
tout-petits. Oui, Père, tu l'as voulu ainsi dans ta bonté. Tout m'a été
confié par mon Père ; personne ne connaît le Fils, sinon le Père, et
personne ne connaît le Père, sinon le Fils, et celui à qui le Fils veut le
révéler" » (Mt 11, 25-27 ; cf. Le 10, 21-22).
Commençons par cette dernière phrase qui est la clé de tout.
Seul le Fils « connaît
» réellement le Père : la connaissance présuppose toujours plus ou
moins quelque chose comme l'égalité. On connaît la formulation de Goethe
dans le contexte d'une citation de Plotin : « Si l'œil n'était pas solaire,
il ne pourrait pas connaître le soleil. » Tout processus de connaissance
inclut toujours, sous une forme ou sous une autre, un processus
d'assimilation, une sorte d'unification interne entre celui qui cherche à
connaître et l'objet de sa recherche, qui varie en fonction du niveau
ontologique du sujet connaissant et de l'objet à connaître.
Connaître
réellement Dieu présuppose la communion avec Dieu, voire l'union ontologique
avec Dieu. Dans sa prière de louange, le
Seigneur nous dit exactement la même chose que ce qui figure à la fin du
prologue de Jean que nous avons déjà médité à plusieurs reprises : «
Dieu,
personne ne l'a jamais vu ; le Fils unique, qui est dans le sein du Père,
c'est lui qui a conduit à le connaître » (Jn 1,18). Cette parole
fondamentale est, comme nous le voyons maintenant, l'explication de ce qui
apparaît dans la prière de Jésus, dans son dialogue filial. En même temps,
apparaît ici distinctement qui est « le Fils », ce que ce terme signifie :
l'accomplissement d'une communion de connaissance qui est en même temps
communion ontologique. L'unité de la connaissance n'est possible que parce
qu'elle est unité de l'être.
(à suivre)
5)
Seul le «
Fils » connaît réellement le Père
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"Jésus de Nazareth"
La
page que vous venez de lire est austère alors voici une petite récréation
(vidéo)
:
Qui est donc celui que l’on appelle Satan ?
Le diable n’existe pas, ou parfois si ?
Le père Gabriele Amorth, exorciste, répond à la question.
« Je réponds avec les paroles de Jean Paul II à qui une fois j’ai posé cette
question : très Saint-Père je rencontre beaucoup d’évêques qui ne croient
pas au diable. Et Jean-Paul a répondu : "Celui
qui ne croit pas au diable ne croit pas à l’Évangile" »
Alors qui est donc celui que l’on appelle Satan ?
« Le diable est un ange, donc un esprit pur que Dieu a créé bon et qui
s’est perverti pour s’être rebellé contre Dieu. Par conséquent, il garde
toutes les caractéristiques de l’esprit pur à savoir, une grande
intelligence, beaucoup plus grande que la nôtre ».
Un ange pur chassé du paradis, que certains ne connaissent que grâce à la
fiction :
« La forme sous laquelle nous avons coutume de le représenter, avec des
ailes comme celles des chauve-souris, avec des griffes, des cornes, est une
forme qui lui plait beaucoup parce qu’elle le ridiculise et fait croire
qu’il n’existe pas ».
Mais alors comment le reconnaître ?
« S’il veut se présenter et se rendre visible, il doit provisoirement
prendre un corps ».
"Quand il se présente le diable prend des formes distinctes selon l’effet
qu’il veut produire. Par exemple, quand Padre Pio se trouvait à Venafro, il
se présentait en général sous l’aspect d’un chien féroce prêt à lui sauter
dessus. D’autres fois il se présentait sous les traits de Jésus ou de Marie
ou encore sous l’apparence de son directeur spirituel, ou de son père
gardien ”
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la vidéo :
Qui est donc celui que l’on appelle Satan
Sources: www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 28.02.2008 -
T/J.N. |