Benoît XVI s'adresse aux âmes consacrées.

Synthèse du discours du Saint Père - traduction de travail rapide - texte intégral dès que la traduction sera terminée.

Chers religieux et religieuses, personnes consacrées,

 vous tous qui, poussés par  la voix de Jésus, l'avez suivi par l'amour !

Chers séminaristes,
vous qui vous préparez pour le ministère sacerdotal !

Chers représentants des mouvements ecclésiaux,
vous qui portez la force de l'Evangile, dans vos familles, dans vos lieux de travail, aux universités, au monde des médias et de la culture, dans vos paroisses !
 

Comme les apôtres avec Marie qui "allaient à la salle haute" et là d'un même coeur, étaient assidus à la prière" (Act 1:12,14) , ainsi nous nous retrouvons ensemble aujourd'hui dans ce lieu de culte marial qui pour nous à cette heure est "la salle haute" où Marie, la mère du Seigneur, est parmi nous. Aujourd'hui c'est elle qui guide notre méditation ; elle nous enseigne comment prier.

Marie nous montre comment ouvrir nos esprits et nos coeurs à la puissance de l'Esprit Saint, qui vient à nous pour être parmi nous, pour porter le monde entier. Nous avons besoin d'un moment de silence et de recueillement pour nous soumettre à son école, a précisé le pape Benoît XVI, de sorte qu'elle puisse nous enseigner comment vivre de la foi, comment grandir dans la foi, comment rester en contact avec le mystère de Dieu dans les événements ordinaires et quotidiens de notre vie. Avec la délicatesse féminine et avec "la capacité de conjuguer l'intuition pénétrante avec la parole de soutien et d'encouragement" (Jean Paul II, Redemptoris Mater, 46), Marie a soutenu la foi de Pierre et des apôtres au cénacle, et aujourd'hui elle soutient ma foi et votre foi a affirmé Benoît XVI.

La " foi, en effet, est un contact avec le mystère de Dieu " (Jean Paul II, Redemptoris Mater, 17), parce que "croire veut dire s'abandonner à la vérité même de la parole du Dieu vivant, sachant et reconnaissant humblement que ses décrets sont insondables et ses desseins inaccessibles" (Jean Paul II, Redemptoris Mater, 14).

La foi est le don, qui nous a été donné lors du baptême, qui nous rend possible, la rencontre avec Dieu. Dieu, précise Benoît XVI, se cache dans le mystère ; et prétendre le comprendre signifierait vouloir l'enfermer dans nos concepts et dans notre savoir et le perdre donc à jamais. Grâce à la foi, en revanche, nous pouvons ouvrir une voie à travers des concepts, même des concepts théologiques, et nous pouvons "toucher" le Dieu vivant. Et Dieu, une fois touché, nous transmet immédiatement sa puissance. Quand nous nous abandonnons au Dieu vivant, lorsque dans l'humilité de l'esprit nous avons recours à lui,  il nous envahit intérieurement.

Il est important pour nous de croire en la puissance de la foi, en sa capacité d'établir un lien direct avec le Dieu vivant ! Nous devons soigner avec une grande attention le développement de notre foi, a souligné Benoît XVI, de sorte qu'elle envahisse vraiment toutes nos attitudes, nos pensées, nos actions et nos intentions. La foi a une place, non seulement dans nos états d'âme et expériences religieuses, mais surtout dans nos pensées et nos actions, dans le travail quotidien, dans la lutte contre nous-mêmes, dans la vie en communauté et dans l'apostolat, parce qu'elle s'assure que notre vie soit envahie par la puissance de Dieu lui-même. La foi, souligne Benoît XVI, peut toujours nous reconduire à Dieu même lorsque notre péché nous a égaré.

Dans le cénacle, les apôtres ne savaient pas ce qui les attendaient. Ils étaient effrayés et inquiets pour leur propre avenir. Ils ont continué encore d'expérimenter la stupeur provoquée par la mort et la résurrection de Jésus et étaient dans l'angoisse puisqu'ils étaient seuls  après son ascension au ciel.

Marie, " celle qui a cru en l'accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur ! " (cf. Lc 1:45), assidue dans la prière à côté des apôtres, enseignait la persévérance dans la foi. Avec toute son attitude, elle les a convaincus que l'Esprit Saint, dans sa sagesse, connaissait bien le chemin sur lequel il les menait, et que par conséquent, explique Benoît XVI,  elle savait qu'on pouvait mettre toute sa confiance en Dieu, en se donnant sans réserves à lui, avec leur propres talents, leur propres limites et leur avenir.

Bon nombre d'entre vous ici présents, ont reconnu cet appel secret de l'esprit saint et y ont répondu avec tout l'élan de leur coeur. L'amour de Jésus " a été répandu dans nos coeurs par le Saint Esprit qui nous fut donné " (cf. ROM 5:5) , vous a montré le chemin de la vie consacrée. Ce n'était pas vous qui l'avez recherché. C'était Jésus qui vous a appelé, vous invitant à une union plus profonde avec lui. Par le sacrement du baptême, vous avez renoncé à Satan et à ses oeuvres et avez reçu les grâces nécessaires pour une vie chrétienne et pour la sainteté, exprime Benoît XVI.

A partir de ce moment est né la grâce de la foi qui vous a permis de vous unir à Dieu. Au moment de la profession religieuse, ou de la promesse religieuse, la foi vous a mené vers une adhésion totale au mystère du coeur de Jésus, dont vous avez découvert les trésors. Vous avez alors renoncé à de bonnes choses, à disposer librement de votre vie, a créer une famille, à accumuler des biens, afin d'être libre pour vous donner sans réserve, au Christ et à son royaume. Vous êtes-vous rendu compte de votre enthousiasme quand vous avez entrepris le pèlerinage de la vie consacrée, faisant confiance dans la grâce de Dieu? a demandé Benoît XVI aux prêtres. Essayez de ne pas perdre cette première ferveur, et laissez Marie vous conduire vers une adhésion toujours plus parfaite. Chers religieux et religieuses, chères personnes consacrées ! s'est exclamé Benoît XVI. Quelque soit la mission qu'on vous a confiée, quelque soit le service claustral ou  apostolique que vous accomplissez, gardez dans votre coeur, la suprématie de votre vie consacrée. Laissez la raviver votre foi. La vie consacrée, vécue dans la foi, vous unit étroitement à Dieu, suscite les charismes et confère une fécondité extraordinaire a votre service.
 

Maintenez vos yeux fixés sur lui, laissez-le vous former, de sorte que, par votre ministère, vous puissiez le montrer à tous ceux qui vous approchent. Quand vous prenez dans vos mains le corps Eucharistique de Jésus, afin de nourrir le peuple de Dieu, et quand vous assumez la responsabilité de cette partie du corps mystique qui vous sera confié, rappelez-vous l'attitude de stupeur et d'adoration qui a caractérisé la foi de Marie. Comme elle, dans son amour maternel responsable envers Jésus, elle garda l'amour virginal rempli de merveilles, de la même façon vous aussi, agenouillez-vous selon la liturgie au moment  de la consécration, conservez dans votre âme la capacité de vous étonner et d'adorer . Sachez reconnaître dans le peuple de Dieu qui vous est confié, les signes de la présence du Christ. Soyez attentifs, sensibles aux signes de sainteté que Dieu vous montrera grâce aux fidèles. N'ayez pas peur - confie Benoît XVI - pour vos fonctions et les incertitudes de l'avenir ! Ne craignez pas de ne pas trouver les mots justes ou de tomber sur un refus! Le monde et l'église ont besoin de prêtres, de prêtres saints .

Chers représentants des nouveaux mouvements de l'église, la vitalité de vos communautés est un signe de la présence active de l'Esprit Saint ! C'est à partir de la foi de l'église et de la richesse des fruits de l'Esprit Saint, que votre mission est née. Mon souhait est que vous soyez de plus en plus nombreux, afin de servir la cause du royaume de Dieu dans le monde d'aujourd'hui. Croyez en la grâce de Dieu pour qu'elle vous accompagne et portez-la au coeur des tissus vivants de l'église, particulièrement là où le prêtre, le religieux ou religieuses, ne peut arriver. Les mouvements auxquels vous appartenez sont multiples.  Nourrissez-vous, a poursuivi Benoît XVI,  de doctrines qui viennent de différentes écoles de spiritualité, reconnues par l'église. Mettez à profit donc la sagesse des saints, faites appel à l'héritage qu'ils  nous ont laissés. Formez vos esprits et vos coeurs sur les oeuvres des grands maîtres et des témoins de la foi, souvenez-vous que les écoles du spiritualité ne doivent pas être un trésor gardé  dans les couvents ou les bibliothèques. "La sagesse évangélique qui se lit dans les oeuvres des grands saints et qui se vérifie dans la vie propre, portez-la avec maturité et sans enfantillage ni agressivité, dans le monde de la culture et du travail, des moyens de communication et de la politique. La preuve de l'authenticité de votre foi, qui n'attire pas l'attention sur soi, qui n'attire pas l'attention sur soi mais qui réellement communique autour de soi, sera la confrontation avec la foi de Marie. Suivez son école".

Quand les apôtres, remplis de l'Esprit Saint, allèrent dans le monde entier, proclamant l'Evangile, l'un d'entre eux, Jean, l'apôtre de l'amour, de façon particulière, a pris Marie chez lui. (cf. Jn 19:27) . C'est grâce à son lien profond avec Jésus et avec Marie, qu'il a pu insister efficacement sur la vérité que " Dieu est amour " (1 Jn 4:8,16). Ce sont les paroles que j'ai citées, au début de la première encyclique de mon pontificat : "Deus Caritas Est" ! Cette vérité sur Dieu est la plus importante, la plus centrale. Pour tous ceux pour qui il est difficile de croire en Dieu, je le répète encore aujourd'hui : "Dieu est amour". Soyez vous-mêmes, chers amis, des témoins de cette vérité. Vous le serez sûrement  si vous allez à l'école de Marie. Près d'elle, vous ferez l'expérience vous-même que Dieu est amour, et vous en transmettrez le message au monde entier, avec la richesse et la variété que l'Esprit Saint lui-même, saura susciter.
 

Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 27.05.2006 - BENOÎT XVI