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19 Avril 2005
 

Rencontre entre Benoît XVI et Gordon Brown, la crise financière au centre de leur conversation

 

Rome, le 27 février 2009  - (E.S.M.) - Une autre preuve d’attention au lien entre l’économie et l’éthique a été récemment donnée par Giulio Tremonti, le ministre italien de l'économie. L’été dernier, il a publié un livre intitulé "La peur et l’espoir" qui est arrivé sur le bureau de Benoît XVI.

Gordon Brown

Rencontre entre Benoît XVI et Gordon Brown, la crise financière au centre de leur conversation

Crise financière. La bonne nouvelle arrive du Vatican

Le 27 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le banquier Ettore Gotti Tedeschi, puis le premier ministre britannique Gordon Brown lancent dans "L'Osservatore Romano" une proposition révolutionnaire: un investissement colossal en faveur des pays pauvres. Qui profitera à tout le monde, y compris aux pays riches coupables du désastre actuel

Le premier surpris, c’est lui, Ettore Gotti Tedeschi, 63 ans, cinq enfants, catholique fervent, professeur d’économie à l’Université Catholique de Milan et président pour l’Italie de Banco Santander, l’une des plus grandes banques du monde:

"Lorsque j’ai eu l’idée du projet de 'good bank' et que j’ai écrit à ce sujet dans 'L'Osservatore Romano', je n’imaginais pas que cette idée viendrait aussi au responsable de la Banque Mondiale et même au premier ministre britannique Gordon Brown".

C’est pourtant ce qui s’est passé. L'idée lancée par Gotti Tedeschi le 30 janvier en première page du journal du Saint-Siège a été reprise avec force dans le même journal, le 19 février, par le premier ministre britannique Brown, reçu le même jour au Vatican par le pape Benoît XVI.

C’est une idée simple mais révolutionnaire qui est proposée aux pays riches aujourd’hui en déconfiture financière: investir une somme gigantesque non pas chez eux mais au profit des pays pauvres, pour que ceux-ci deviennent acteurs d’un boom économique profitable pour eux et pour tout le monde. Dans quelques décennies ce sera précisément la croissance des pays pauvres qui servira à rembourser la dette contractée par les pays riches, en produisant davantage de bien-être et de richesse.

L’idée est présentée plus en détail ci-dessous, telle qu’elle s’est formée peu à peu dans "L'Osservatore Romano": d’abord avec l'article de Gotti Tedeschi, puis avec sa reprise surprenante par Gordon Brown, et encore avec un second article de l'économiste et banquier italien, devenu depuis un an commentateur économique du journal du pape.

Le prochain G20, c’est-à-dire le sommet des 20 pays les plus grands et les plus riches du monde, programmé pour le 2 avril, constituera un test important pour l’avenir de ce projet.

Mais il se passe déjà quelque chose d’important. De plus en plus souvent, des voix autorisées reconnaissent que l'économie ne peut pas agir uniquement en fonction de l’intérêt égoïste – avec les résultats catastrophiques qui sont aujourd’hui sous les yeux de tout le monde – mais qu’elle doit aussi vivre d’éthique. "Inspirée par la grâce", dit Gotti Tedeschi.

A son avis, Brown a eu cette inspiration "avec l'humilité des grands hommes". Gotti Tedeschi est certain que le premier ministre britannique sera écouté par d’autres dirigeants dans le monde: "Voilà pourquoi j’invite à proposer Gordon Brown comme Prix Nobel d’économie".

Une autre preuve d’attention au lien entre l’économie et l’éthique a été récemment donnée par Giulio Tremonti, le ministre italien de l'économie. L’été dernier, il a publié un livre intitulé "La peur et l’espoir" qui est arrivé sur le bureau de Benoît XVI. Le pape a ensuite reçu le ministre en audience privée. A l’inauguration de la nouvelle année académique de l'Université Catholique de Milan, le 19 novembre dernier, celui-ci a cité une conférence sur l’éthique et l’économie faite en 1985 par Ratzinger, à qui il a reconnu le mérite d’avoir annoncé très en avance, dans cette conférence, l’actuelle crise mondiale. "Aujourd’hui – a dit Tremonti – on voit se réaliser la prévision selon laquelle, dans l'économie, le déclin de la discipline, une discipline fondée sur un fort ordre éthique et religieux, conduirait les lois du marché à l’effondrement".

En conclusion de son discours inaugural à l'Université Catholique, Tremonti a cité Platon et indiqué comme "seule bonne monnaie" celle d’une intelligence "guidée par Dieu".

Il sera intéressant de voir comment tout cela sera exprimé dans l'encyclique sur la doctrine sociale dont on attend la publication depuis quelque temps et dont ont été indiquées d’avance les premiers mots latins: "Caritas in veritate".

Par ailleurs, lors d’un dialogue par questions et réponses avec les prêtres de Rome, le matin du jeudi 26 février, Benoît XVI a dit ceci à propos de l’actuelle crise financière mondiale:

"L’Eglise a le devoir de dénoncer les erreurs fondamentales que révèle aujourd’hui l’écroulement des grandes banques américaines. La cupidité humaine est une idolâtrie qui va contre le vrai Dieu et contrefait l'image de Dieu à travers un autre dieu, Mammon. Nous devons les dénoncer avec courage mais aussi avec pragmatisme, parce que les grands appels à la morale sont inutiles s’ils ne s’appuient pas sur la connaissance de la réalité, qui aide aussi à comprendre ce que l’on peut faire concrètement. L’Eglise dénonce depuis toujours ce qui est mal mais elle montre aussi les chemins qui mènent à la justice, à la charité, à la conversion des cœurs. Même en économie la justice ne se construit que s’il y a des justes. Et ils se forment par la conversion des cœurs".

Mais revenons à la proposition de "good bank". Voici ci-dessous les trois articles parus dans "L'Osservatore Romano:

1. Une "good bank" pour favoriser le développement. La finance peut faire des miracles
par Ettore Gotti Tedeschi, le 30 janvier 2009

La finance n’est qu’un outil. Récemment, il a été mal utilisé et, par conséquent, trop critiqué. Mais il peut aussi être employé pour faire du bien. En un certain sens, la finance peut faire des miracles. L'occasion est là et c’est la solution à la crise actuelle. Le procédé existe, c’est l’élaboration d’une "good bank" qui financerait un projet planétaire pour résoudre la crise et qui représenterait la couverture à terme de la "bad bank" proposée ces derniers mois.

En 1939 et 1940, des emprunts furent émis pour financer la seconde guerre mondiale; plus tard, d’autres obligations pour financer le plan Marshall. La tragédie de la guerre résolut – si l’on peut dire – les problèmes du chômage et le plan Marshall ceux de la pauvreté, en garantissant la reconstruction de l'Europe d’après-guerre. Ces deux initiatives résolurent les problèmes économiques américains.

Aujourd’hui, en revanche, la guerre qu’il faut financer pour vaincre la crise est une guerre contre la pauvreté mondiale et la reconstruction qu’il faut garantir est celle des pays pauvres.

Cela peut paraître contradictoire, mais ce n’est qu’en entraînant le monde entier dans un effort plus important que l’on pourra absorber plus tôt et mieux les effets de la crise. Après le discours inaugural du nouveau président des Etats-Unis, on peut souhaiter qu’un "plan Obama" soit lancé pour vaincre la crise, en combattant la pauvreté et en permettant ainsi à son pays, mais aussi à l'humanité toute entière, de sortir de la conjoncture négative.

En 1939, on a résolu les problèmes de soutien à la production et de chômage en armant des soldats et en fabriquant des canons. En 1946, en reconstruisant une Europe à moitié détruite. Aujourd’hui, on peut soutenir l’appareil de production – bien plus international et bien moins coûteux – par un plan d’interventions en faveur des pays pauvres, pour satisfaire leur demande potentielle et lancer des activités économiques adaptées, grâce à des investissements d’infrastructures.

Aujourd’hui, c’est donc les pays pauvres qu’il faut reconstruire. Un projet de guerre contre la pauvreté pour affronter la crise lancerait immédiatement des opérations économiques induites et les investissements correspondants. L'activité des entreprises serait à nouveau alimentée et les bourses récompenseraient les firmes impliquées, assurant un soutien à leur capacité de production.

Combien coûte ce projet et comment le financer? Il peut coûter autant que l'absorption de la bulle qui devrait peser sur la "bad bank" dont on parle tant et, comme cette dernière, il pourrait être financé par un emprunt sur 50 ans à faire souscrire par tous les pays riches du monde. On sera sans doute effrayé à la seule idée d’évaluer les ressources nécessaires. Mais on devrait l’être encore plus par l’absence de vraies alternatives. On devrait plutôt raisonner en termes de coûts, de profits, d’opportunité, comme lorsqu’on a décidé de financer la seconde guerre mondiale, puis le plan de reconstruction.

Aujourd’hui, il faut plus de ressources. Mais le monde actuel – entré dans le cycle économique de production et de bien-être – a beaucoup plus de capacités que celui d’il y a 70 ans. Pour absorber la grande bulle qui aboutira dans la "bad bank", il faut donc un projet de couverture productive de vraie richesse durable: la couverture à terme de la "bad bank" doit être faite par la "good bank". Pour résorber les pertes passées, il faut une économie mondiale totale de croissance et de bien-être.

Relancée par le plan Marshall, l'Europe a retrouvé la croissance en dix ans, au point de vivre un boom économique. Il pourrait en être de même pour l’économie des pays les plus pauvres, même si c’est avec des étapes et des processus différents: dans vingt ou trente ans ils pourraient commencer à rembourser leur dette en produisant à leur tour du bien-être et de la richesse. C’est ce qui s’est passé au cours des vingt dernières années en Asie, où il y a maintenant des économies qui soutiennent vraiment les nôtres. La solidarité paie aussi en termes concrets.

C’est un projet courageux et complexe. Il ne produira pas tout de suite les résultats espérés et les obstacles seront nombreux. Mais c’est un projet qui peut être réalisé, et justement en recourant à la finance. Qui pourrait ainsi retrouver son vrai sens. Le bon.

2. Un défi mondial. Crise économique et éradication de la pauvreté
par Gordon Brown, le 19 février 2009


De Rio à Rome, et de Lagos à Londres, nous nous trouvons face à l'un des plus grands défis économiques de notre génération. Dans ce qui sera probablement défini par les historiens comme la première crise économique véritablement mondiale, les prévisions de croissance pour l'année 2009 ont été revues comme proches de zéro, on assiste à l'effondrement du commerce et des flux de capitaux et à l'augmentation du chômage.

La crise économique et financière menace l'emploi et les perspectives des familles de chaque pays et de chaque continent. Dans toute l'Europe, des milliers de personnes se retrouvent soudainement sans travail et sont toujours plus préoccupées pour leur avenir. Mais il s'agit de tendances internationales qui ont un impact également sur les plus pauvres en Afrique, en Asie et ailleurs. A ce stade, la crise économique signifiera la faim pour des millions de personnes supplémentaires, moins de possibilités d'éducation et moins de services médicaux. Je sais que l'Eglise catholique et Sa Sainteté partagent ces préoccupations. Les pays les plus pauvres voient que toutes les sources de financement de leur propre développement – exportations et demande en denrées alimentaires, commerce et project finance, aides, envois d'argent de la part des immigrés, flux de capitaux – ont été frappées par la dimension et l'ampleur sans précédent de cette crise.

Au Royaume-Uni, nous utilisons tous les moyens à notre disposition pour faire en sorte que la récession soit aussi brève et peu profonde que possible. Mais la récession mondiale exige une réponse mondiale, si nous voulons que nos mesures aient du succès. Le 2 avril, le G20, – c'est-à-dire la réunion des responsables des pays les plus grands et les plus riches du monde, qui représentent plus de deux tiers de la population mondiale et 90% de l'économie mondiale – se réunira à Londres pour débattre de la réponse à apporter.

Il est d'une importance vitale d'y parvenir. Sinon, la récession sera plus profonde, plus longue et frappera un plus grand nombre de personnes. Si nous n'arrivons pas à résoudre les effets de la crise, la Banque mondiale estime qu'entre aujourd'hui et 2015, dans les pays en voie de développement, 2,8 millions supplémentaires d'enfants pourraient mourir avant d'avoir atteint l'âge de cinq ans. C'est comme si toute la population de Rome disparaissait au cours des cinq prochaines années.

Il ne pourrait donc y avoir de raisons morales plus valables que celles-ci. Mais il ne s'agit plus uniquement de raisons morales. Cette crise nous a enseigné que nous ne pouvons pas permettre que les problèmes s'aggravent dans un pays, car les conséquences seront ressenties par tous. Il est donc de notre devoir commun de faire en sorte que les exigences des pays les plus pauvres ne soient pas une pensée secondaire, à laquelle on adhère par obligation morale ou par sentiment de culpabilité. Il est temps de voir les pays en voie de développement insérés dans les solutions internationales dont nous avons besoin. Et il est fondamental que ces solutions internationales tiennent compte des pays en voie de développement.

Notre réponse mondiale doit donc en premier lieu prévoir des financements plus nombreux, meilleurs et plus rapides de la part des institutions financières internationales, qui puissent contribuer à protéger les investissements en matière de santé et d'éducation et à stimuler les économies. Un élan international ne fonctionnera que s’il revêt un caractère véritablement mondial. Pendant trop longtemps, seuls les pays riches ont été en mesure d'introduire des capitaux dans leurs économies en période de difficultés. Cette fois, cela doit être différent.

J'ai déjà entamé des discussions avec le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et d'autres organismes, afin de préparer des propositions qui, si elles sont accueillies par le G20, pourraient introduire des milliards de dollars dans les économies des pays en voie de développement. En deuxième lieu, des réformes des institutions financières internationales sont nécessaires afin de mieux faire entendre la voix du monde en voie de développement, en rendant les institutions plus efficaces, légitimes et sensibles. Et en troisième lieu, il faut trouver les moyens de mobiliser les ressources pour protéger les plus pauvres, comme le Global Vulnerability Fund, qui peut être orienté de façon spécifique vers les plus pauvres et les plus vulnérables.

En outre, en ce qui concerne les changements climatiques, nous devons faire en sorte que la crise de l'économie ne détourne pas notre attention de la crise liée au climat qui doit être affrontée. Nous devons saisir ce moment pour garantir les investissements dans les industries écologiques qui nous préparent pour l'avenir au lieu de mettre en danger les générations qui viendront.

Nous devons en outre nous efforcer de relancer le commerce international. Nous savons que se réfugier dans le protectionnisme nous rendra tous plus pauvres, mais il s'agit également d'un moment propice. Si nous réussissons à exploiter l'élan politique pour conclure l'accord de Doha sur le commerce, on estime que l'économie mondiale pourrait en bénéficier à hauteur de 150 milliards de dollars. Le Saint-Siège a soutenu avec vigueur un accord commercial en faveur des pauvres, et j'espère que cette voix sera enfin écoutée.

En tant qu'homme politique, je sais que lorsque les religions mobilisent leurs ressources, l'impact s'en fait profondément ressentir. Nous venons d'assister au rôle prédominant des religions dans le cadre de la large alliance qui s'est formée en vue de soutenir les objectifs de développement pour le millénaire, au cours de la réunion de haut niveau de septembre dernier à New York.

Les valeurs religieuses telles que la justice et la solidarité – des valeurs qui affirment que les enfants pauvres, comme les riches, doivent avoir accès aux vaccins et aux médicaments – ont conduit le Royaume Uni et le Saint-Siège à soutenir ensemble l'International Finance Facility for Immunisation et l'Advance Market Commitment. En 2006, l'acquisition de la part du Saint-Siège de la première obligation pour la vaccination a représenté une expression concrète de l'engagement commun du Saint-Siège et du Royaume Uni en faveur du développement international. Grâce à cette obligation, plus d'un milliard sept cents millions de dollars ont été recueillis, et 500 millions d'enfants seront vaccinés entre 2006 et 2015 – ce qui porte à cinq millions le nombre d'enfants sauvés.

Le 18 juin dernier, le pape Benoît XVI a sollicité à travers son secrétaire d'Etat une "réponse efficace aux crises économiques qui frappent diverses régions de la planète" et la réalisation d'"un plan d'action international concerté visant à libérer le monde de la pauvreté extrême". Je soutiens cet appel. Le sommet de Londres du mois d'avril doit nous voir répondre à ce défi.

3. L'intervention de Gordon Brown à propos de la crise économique. Leçon d'anglais
par Ettore Gotti Tedeschi, le 22 février 2009


Beaucoup de gens pensent que les grandes crises sont aussi – ou peut-être surtout – des crises morales. L'actuelle crise économico-financière n’échappe pas à cette règle, ayant été provoquée par des choix de développement égoïstes et non durables, qui ont ensuite déchaîné les pires "instincts" dans le monde de la finance.

Dans "L'Osservatore Romano" du 19 février, le premier ministre britannique Gordon Brown a paru vouloir exprimer sa recherche d’une autorité morale nécessaire à la solution de la crise, reconnaissant implicitement que l'autonomie morale de l'économie était indéfendable. Il a aussi proposé une solidarité structurelle vis-à-vis des pays pauvres qui pourrait être une solution stratégique à la crise. En effet il faut demander des actions de "solidarité juste" mais aussi proposer des actions de "solidarité avantageuse" envers les pays pauvres.

Il faut impliquer ces pays dans le processus de résolution de la crise en les incitant à créer la richesse nécessaire pour remettre sur pied le monde entier. On peut le faire en transformant leur demande inexprimée de biens et d’investissements en valeur pour les économies des pays qui ont actuellement des capacités de production dangereusement inutilisées. La stratégie de résolution de la crise consiste à créer de la richesse pour compenser les pertes, là où il y a le potentiel pour le faire rapidement.

Apparemment, les très coûteuses manœuvres en cours visent au contraire à soutenir la consommation des pays riches et à transférer à l’Etat les écrasantes dettes des banques, des entreprises et des ménages. Mais cette solution risque de créer de l’inflation plutôt que de la richesse. Avoir transféré, au cours des dernières années, du bien-être et de la richesse dans différents pays émergents a peut-être rendu moins grave la crise en cours. Les prévisions de PIB pour 2009 annoncent une baisse de 3,4% aux Etats-Unis et de 1,5% en Europe.

Pourtant le PIB mondial augmente encore de 1% grâce aux économies de grands pays comme la Chine (+ 5%), l’Inde et le Brésil. Le fait d’avoir étendu le bien-être à ces pays, fût-ce pour des motifs égoïstes, en y développant la demande, l’offre, l’épargne et la croissance, permet d’imaginer aujourd’hui des remèdes aux erreurs des nations riches. On aurait peut-être pu éviter la crise mondiale si le développement de la richesse avait aussi concerné le reste de la planète. Au lieu de penser égoïstement à défendre les privilèges, qui plus est en trichant.

Mais les erreurs du monde occidental ne sont pas dues qu’à la désinvolture excessive des dirigeants de banque et au manque de contrôle. L'économie et la finance ne sont que des outils gérés par l’homme et qui doivent lui être utiles. Leur but est, d’après les lois qui les régissent, d’utiliser efficacement les ressources, de développer le bien-être de tous et de réduire les inégalités. Ce n’est pas de la morale, c’est de l’économie.

Le bilan n’est pas toujours réconfortant. On a souvent abusé des ressources, on a bluffé quant au développement du bien-être, on n’a pas réduit les inégalités comme on pouvait et devait le faire. En fait, on n’a pas donné un sens aux outils. Le monde riche a été stupide – pas seulement égoïste – de refuser d’admettre la nécessité d’autorités et de lois morales, et donc de confondre la fin et les moyens.

Gordon Brown, premier ministre d’un grand pays, a donné par son intervention une magistrale leçon à qui veut bien l’entendre: il faut donner un sens à l’outil économique et reconnaître que l'économie ne peut avoir d’autonomie morale

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
 
  Gordon Brown : Crise économique et éradication de la pauvreté, un défi mondial
  Benoît XVI reçoit Gordon Brown au Vatican

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Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.02.2009 - T/B

 

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