Catéchèse de Benoît XVI, la ''beauté
de la Création'' |
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Cité du Vatican, le 26 septembre 2007 -
(E.S.M.) - Dans la ''beauté de
la Création '' on peut voir voir le visage de Dieu, et donc '' la
création devient presque une échelle pour monter vers Dieu, pour
connaître Dieu ''. C'est ce qu'a affirmé Benoît XVI pendant la catéchèse
hebdomadaire, ce matin, Place Saint Pierre.
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Le pape Benoît XVI
place St Pierre -
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Catéchèse de Benoît XVI, la ''beauté de la Création''
Audience générale du saint Père
Le Pape Benoît XVI à l'Audience Générale : « Dans la Création nous trouvons l'échelle
pour monter vers Dieu ». Il invite les religieux à l'austérité
Dans la ''beauté de la Création'' on peut voir le visage de Dieu, et
donc '' la création devient presque une échelle pour monter vers Dieu, pour
connaître Dieu ''. C'est ce qu'a affirmé Benoît XVI pendant l'audience
générale, ce matin, Place Saint Pierre en s'arrêtant sur l'enseignement de
Saint Jean Chrysostome, un des principaux pères apostoliques, qui a vécu
entre le quatrième et cinquième siècle.
Le Pape se référait à la Genèse, dans laquelle le premier pas indique que
''par la transparence de Dieu dans la création, nous pouvons percevoir,
presque voir Dieu, monter vers Dieu ''. '' Ce Dieu créateur est même un Dieu
de la condescendance ''. '' Nous sommes des faibles - a expliqué le Saint
Père devant plus de vingt mille fidèles présents, nos yeux sont
faibles, et c'est pourquoi Dieu, dit Chrysostome, envoie à l'homme déchu et
étranger, une lettre, la Sainte Écriture, de sorte que création et écriture
se complètent.
Texte intégral de la catéchèse du Saint Père
Chers frères et sœurs !
Nous poursuivons aujourd'hui notre réflexion sur saint Jean Chrysostome.
Après la période passée à Antioche, il fut nommé en 397, évêque de
Constantinople, la capitale de l'Empire romain d'Orient. Dès le début, Jean
projeta la réforme de son Eglise : l'austérité du palais épiscopal devait
constituer un exemple pour tous : clergé, veuves, moines, personnes de la
cour et riches. Malheureusement, un grand nombre d'entre eux, concernés par
ses jugements, s'éloignèrent de lui. Plein d'attention à l'égard des
pauvres, Jean fut également appelé l'« aumônier ». En effet, en
administrateur attentif, il avait réussi à créer des institutions
caritatives très appréciées. Son esprit d'entreprise dans les divers
domaines fit de lui pour certains un dangereux rival. Toutefois, en
véritable pasteur, il traitait chacun de manière cordiale et paternelle. En
particulier, il avait toujours des accents tendres pour la femme et des
attentions spéciales pour le mariage et la famille. Il invitait les fidèles
à participer à la vie liturgique, qu'il rendit splendide et attrayante grâce
à une créativité de génie.
Malgré son bon cœur, il ne connut pas une vie tranquille. Pasteur de la
capitale de l'Empire, il se trouva souvent impliqué dans des questions et
des intrigues politiques, en raison de ses relations permanentes avec les
autorités et les institutions civiles. De même, sur le plan ecclésiastique,
ayant déposé en Asie en 401 six évêques illégitimement élus, il fut accusé
d'avoir franchi les limites de sa juridiction, et devint ainsi la cible
d'accusations faciles. Un autre prétexte contre lui fut la présence de
plusieurs moines égyptiens, excommuniés par le patriarche Théophile
d'Alexandrie et qui s'étaient réfugiés à Constantinople. Une vive polémique
naquit ensuite en raison des critiques faites par Jean Chrysostome à l'égard
de l'impératrice Eudoxie et de ses courtisanes, qui réagirent en jetant sur
lui le discrédit et des insultes. On arriva ainsi à sa déposition, lors du
synode organisé par le patriarche Théophile lui-même en 403, avec pour
conséquence une condamnation à un premier bref exil. Après son retour,
l'hostilité suscitée contre lui par la protestation contre les fêtes en
l'honneur de l'impératrice - que l'évêque considérait païennes et luxueuses
- et l'expulsion des prêtres chargés des baptêmes lors de la veillée pascale
de 404 marquèrent le début de la persécution des fidèles de Chrysostome,
qu'on appelait les « Johannites ».
Jean dénonça alors les faits, par écrit, à l'évêque de Rome, Innocent Ier.
Mais il était désormais trop tard. En l'an 406, il dut à nouveau s’exiler,
cette fois à Cucuse, en Arménie. Le pape était convaincu de son innocence,
mais n'avait pas le pouvoir de l'aider. Un Concile, voulu par Rome pour
parvenir à une pacification entre les deux parties de l'Empire et entre
leurs Eglises, ne put avoir lieu. Le voyage épuisant de Cucuse vers Pytius,
un objectif qu'il n'atteint jamais, devait empêcher les visites des fidèles
et briser la résistance de l'exilé, épuisé : sa condamnation à l'exil fut
une véritable condamnation à mort ! Les nombreuses lettres de son exil, dans
lesquelles Jean manifeste ses préoccupations pastorales avec des accents de
participation et de douleur pour les persécutions contre les siens, sont
émouvantes. La marche vers la mort s'arrêta à Comana dans le Ponto. C'est là
que Jean, moribond, fut conduit dans la chapelle du martyre saint Basilisque,
où il rendit son esprit à Dieu et fut enseveli, martyr à côté d'un martyr
(Pallade, Vie 119). C'était le 14
septembre 407, fête de l'Exaltation de la sainte Croix. Sa réhabilitation
eut lieu en 438 avec Théodose II. Les reliques du saint évêque, déposées
dans l'église des Apôtres, à Constantinople, furent ensuite transportées à
Rome en 1204, dans la Basilique constantinienne primitive, et elles reposent
à présent dans la chapelle du Chœur des Chanoines de la Basilique
Saint-Pierre. Le 24 août 2004, une partie importante de ces reliques fut
donnée par le pape Jean-Paul II au patriarche Bartholomée Ier de
Constantinople. La mémoire liturgique du saint est célébrée le 13 septembre.
Le bienheureux Jean XXIII le proclama patron du Concile Vatican II.
On dit de Jean Chrysostome que, lorsqu'il fut assis sur le trône de la
nouvelle Rome, c'est-à-dire de Constantinople, Dieu fit voir en lui un
deuxième Paul, un docteur de l'Univers. En réalité, chez Chrysostome, il
existe une unité substantielle entre la pensée et l'action, à Antioche comme
à Constantinople. Seuls le rôle et les situations changent. En méditant sur
les huit œuvres accomplies par Dieu dans la séquence des six jours dans le
commentaire de la Genèse, Chrysostome veut reconduire les fidèles de la
création au Créateur : « C'est un grand bien », dit-il, « de connaître ce
qu'est la créature et ce qu'est le Créateur ». Il nous montre la beauté de
la création et la transparence de Dieu dans sa création, qui devient ainsi
presque comme une « échelle » pour monter vers Dieu, pour le connaître. Mais
à ce premier passage s'en ajoute un deuxième : ce Dieu créateur est
également le Dieu de la condescendance (synkatabasis). Nous sommes faibles
dans notre démarche de « monter », nos yeux sont faibles. Et ainsi, Dieu
devient le Dieu de la condescendance, qui envoie à l'homme déchu et étranger
une lettre, l'Ecriture Sainte, si bien que la Création et l'Ecriture se
complètent. Dans la lumière de l'Ecriture, de la Lettre que Dieu nous a
donnée, nous pouvons déchiffrer la création. Dieu est appelé « père tendre »
(philostorgios)
(ibid.), médecin des âmes
(Homélie 40, 3 sur la Genèse), mère
(ibid.) et ami affectueux
(Sur la providence 8, 11-12).
Mais, à ce deuxième passage - tout d'abord la Création comme « échelle »
vers Dieu, et ensuite la condescendance de Dieu à travers une lettre qu'il
nous a donnée, l'Ecriture Sainte - s'ajoute un troisième passage. Dieu ne
nous transmet pas seulement une lettre : en définitive, il descend lui-même,
il s'incarne, il devient réellement « Dieu avec nous », notre frère jusqu'à
la mort sur la Croix. Et à ces trois passages - Dieu est visible dans la
création, Dieu nous donne une lettre, Dieu descend et devient l'un de nous -
s'ajoute à la fin un quatrième passage. A l'intérieur de la vie et de
l'action du chrétien, le principe vital et dynamique de l'Esprit (Pneuma),
qui transforme les réalités du monde. Dieu entre dans notre existence
elle-même à travers l'Esprit Saint et il nous transforme de l'intérieur de
notre cœur.
C'est dans ce cadre que Jean, précisément à Constantinople, dans le
commentaire continu des Actes des Apôtres, propose le modèle de l'Eglise
primitive (Ac 4, 32-37), comme
modèle pour la société, en développant une « utopie » sociale (presque une «
cité idéale »). En effet, il s'agissait de donner une âme et un visage
chrétien à la ville. En d'autres termes, Chrysostome a compris qu'il n'est
pas suffisant de faire l'aumône, d'aider les pauvres ponctuellement, mais il
est nécessaire de créer une nouvelle structure, un nouveau modèle de société
; un modèle fondé sur la perspective du Nouveau Testament. C'est la nouvelle
société qui se révèle dans l'Eglise naissante. Jean Chrysostome devient donc
réellement ainsi l'un des grands Pères de la Doctrine sociale de l'Eglise :
la vieille idée de la « polis » grecque doit être remplacée par une nouvelle
idée de cité inspirée par la foi chrétienne. Chrysostome soutenait avec Paul
(cf. 1 Co 8, 11) le primat de
chaque chrétien, de la personne en tant que telle, également de l'esclave ou
du pauvre. Son projet corrige ainsi la vision grecque traditionnelle de la «
polis », de la cité, dans laquelle de larges couches de la population
étaient exclues des droits de citoyen, alors que dans la cité chrétienne,
tous sont frères et sœurs avec des droits égaux. Le primat de la personne
est également la conséquence du fait que c'est réellement à partir d'elle
que l'on construit la cité, alors que dans la « polis » grecque, la patrie
était au-dessus de l'individu, qui était totalement subordonné à la cité
dans son ensemble. Ainsi, Chrysostome définit la vision d'une société
construite par la conscience chrétienne et il nous dit que notre « polis »
est une autre, « notre patrie est dans les cieux »
(Ph 3, 20) et, même sur cette
terre, cette patrie nous rend tous égaux, frères et sœurs, et nous oblige à
la solidarité.
Au terme de sa vie, dans son exil aux frontières de l'Arménie, « le lieu le
plus reculé du monde », Jean, se rapportant à sa première prédication de
386, reprit le thème qui lui était cher du dessein que Dieu poursuit à
l'égard de l'humanité : c'est un dessein « indicible et incompréhensible »,
mais certainement guidé par Lui avec amour
(cf. Sur la Providence 2, 6).
Telle est notre certitude. Même si nous ne pouvons pas déchiffrer les
détails de l'histoire personnelle et collective, nous savons que le dessein
de Dieu est toujours inspiré par son amour. Ainsi, malgré ses souffrances,
Chrysostome réaffirmait la découverte que Dieu aime chacun de nous avec un
amour infini, et désire donc le salut de tous. Pour sa part, le saint évêque
coopéra généreusement à ce salut, sans ménager ses forces, toute sa vie. En
effet, il considérait comme le but ultime de son existence cette gloire de
Dieu, que - désormais mourant - il laissa comme dernier testament : « Gloire
à Dieu pour tout ! » (Pallade, Vie 11).
Résumé de la catéchèse, en français, lue par le pape
Benoît XVI
Chers Frères et Sœurs,
Nous poursuivons notre réflexion sur saint Jean Chrysostome. Dès qu’il fut
nommé Évêque de Constantinople, il réforma son Église. Il donna à tous le
témoignage d’une vie austère, dans une grande attention aux pauvres, aux
femmes et à l’institution familiale. Il invitait les fidèles à participer à
la vie liturgique, rendue par lui magnifique et attrayante en raison de sa
créativité géniale. La déposition de six évêques élus illégitimement et ses
critiques à l’égard de l’Impératrice Eudoxie et de sa cour furent des
prétextes pour que le Synode patriarcal le dépose lui-même et le contraigne
à un bref exil. Suscitant l’hostilité par ses prises de position, Jean
Chrysostome dut à nouveau s’exiler en Arménie, malgré l’appel à l’Évêque de
Rome, Innocent I, qui était convaincu de son innocence. De son exil, il
écrivit de nombreuses lettres, qui manifestent ses préoccupations
pastorales. Il mourut le 14 septembre 407. Sa réhabilitation eut lieu en
438.
Chez Jean Chrysostome, parfois considéré comme un second saint Paul, nous
voyons une unité entre pensée et action. Son enseignement renvoie à Dieu,
Créateur et Sauveur, et à l’Esprit Saint, principe vital et dynamique de
l’existence et de l’action du chrétien. Il invite sans cesse les fidèles à
la conversion de la pensée et de l’agir. Il propose comme idéal de société
l’Église primitive, appelant à donner une âme et un esprit chrétiens à la
cité, avec le souci de chacun. En tout, Jean Chrysostome proclame que Dieu
aime infiniment chacun et qu’il veut le salut de tous.
Je salue cordialement les pèlerins francophones présents à cette audience,
en particulier Mgr Guy Thomazeau, Archevêque de Montpellier avec des
pèlerins de Béziers, le groupe de Frères Maristes en année de formation
permanente, les jeunes de Tours et les pèlerins de La Réunion. Puisse votre
séjour à Rome vous donner l’occasion de découvrir davantage le Seigneur, qui
nous aime et qui veut nous sauver.
Texte original de la
catéchèse du Saint Père
►
UDIENZA GENERALE
Autre synthèse
►
Benoît XVI propose aux jeunes saint Vincent de
Paul comme modèle
Catéchèse précédente sur Jean Chrysostome
►
Mercredi 19 septembre 2007
Œuvres complètes de
Saint
Jean Chrysostome
Sources: www.vatican.va
© Copyright du texte original plurilingue : Librairie Editrice Vaticane -
Traduction Zenit
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.09.2007 - BENOÎT XVI |