Concert en l’honneur de Benoît XVI
dimanche à Castel Gandolfo |
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Cité du Vatican, le 26 août 2008 -
(E.S.M.)
- Une profonde émotion et une grande suggestion spirituelle pour
Benoît XVI, dimanche après-midi : le Voyage d’hiver de Franz Schubert,
composé sur des poèmes de Wilhelm Muller.
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Le pape Benoît XVI attentif à la musique de Schubert
Concert en l’honneur de Benoît XVI dimanche à Castel Gandolfo
Une profonde émotion et une grande suggestion spirituelle pour Benoît XVI,
dimanche après-midi. Hier, dans la salle des Suisses du Palais apostolique
de Castel Gandolfo, Yvonne Timoianu au violoncelle, ancien ambassadeur
d’Autriche près le Saint Siège, et Christoph Cornaro au piano, ont exécuté
en l’honneur du Pape, le Voyage d’hiver de Franz Schubert, composé sur des
poèmes de Wilhelm Muller.
«Quand Schubert met en musique un poème, a précisé le Pape, il le fait par
un entrelacement de mélodies qui pénètrent tout doucement l’esprit
conduisant celui qui écoute à éprouver les mêmes remords, les mêmes
angoisses que le musicien, le même rappel de ces vérités du cœur qui vont
au-delà du bon sens. Schubert, a conclu le Pape Benoît XVI, brosse ainsi un tableau
sonore qui illustre la simple vie de tous les jours, la nostalgie, le retour
en arrière, l’avenir».
Texte intégral du discours du Saint-Père
Messieurs les Cardinaux,
Vénérés Frères dans l'Épiscopat et dans le Sacerdoce,
Chers amis,
Nous avons passé une belle soirée, où il nous a été donné de réécouter
quelques morceaux musicaux célèbres, qui ont suscité en nous des émotions et
des suggestions spirituelles profondes. Avec des sentiments de sincère
cordialité, je vous adresse à tous ici rassemblés, mes salutations et
exprime ma vive gratitude à ceux qui ont promu et organisé cet évènement
musical. Je suis certain de me faire l’interprète des sentiments communs en
formulant des sentiments de reconnaissance et d'admiration à Mademoiselle Yvonne Timoianu
et à Monsieur Christoph Cornaro, qui ont joué respectivement du violoncelle et du piano avec
un talent méritoire. Grâce à leur exécution magistrale, nous avons pu goûter la richesse multiforme du langage
musical qui caractérise les morceaux proposés. J'ai le plaisir de rappeler que ma
connaissance de Monsieur Cornaro remonte à la période où il était
Ambassadeur d'Autriche près le Saint Siège. Je suis très heureux de le
retrouver aujourd'hui comme pianiste.
Ce concert nous a donné l'occasion de voir le rapprochement heureux de
la poésie de Wilhelm Müller à la musique de Franz Schubert dans un genre
mélodique qui lui est cher. Ce sont en effet plus de six cents Lieder que
Schubert nous a laissés : le grand compositeur, pas toujours compris de ses
contemporains, fut, comme nous le savons bien, le « prince du Lied ». Il fit, comme
le mentionne son épitaphe, « résonner la poésie et parler la musique ».
Bien plus encore, il nous a été donné d'apprécier le chef-d'œuvre de la liederistique
schubertienne :
Die
Winterreise (le voyage d'hiver). 24 Lieder composés d'après les poésies de Wilhelm Müller, dans lesquels Schubert exprime une atmosphère
intense d'une solitude triste, chez lui particulièrement ressentie étant
donné l'état d'esprit de prostration causé par sa longue maladie et par une
succession de nombreuses déceptions sentimentales et professionnelles. C'est un voyage tout intérieur, que le
célèbre compositeur autrichien écrivit en 1827, seulement un an avant sa mort prématurée, qui le cueillit
à 31 ans.
Lorsque Schubert replace un texte poétique dans son univers sonore, il
l'interprète à travers un réseau mélodique qui pénètre l'âme avec douceur,
en portant même celui qui l'écoute à éprouver le même regret brûlant
éprouvé par le musicien, le même appel de ces vérités du coeur qui vont
au-delà de tout jugement. Il naît ainsi une fresque peinte qui parle de
quotidien sincère, de nostalgie, d'introspection, d'avenir. Tout réapparait
le long du parcours : la neige, le paysage, les objets, les personnes, les
évènements, dans un flux brûlant de souvenirs. En particulier, ce fut
pour moi une expérience nouvelle et belle d'écouter cette oeuvre dans la
version qui nous a été proposée, c'est-à-dire avec le violoncelle à la place
de la voix humaine. Nous n'entendions pas les mots de la poésie, mais leur
reflet et les sentiments qui y sont exprimés par la « voix » presque
humaine du violoncelle.
En présentant le voyage d'hiver aux amis, Schubert disait : « Je vous
chanterai un cycle de Lieder qui m'ont impliqué plus que cela ne m'était
jamais arrivé auparavant. Ils me plaisent plus que tous et ils vous
plairont à vous aussi ». Ce sont des paroles auxquelles nous pouvons nous
aussi acquiescer, après les
avoir écoutées dans la lumière de l'espérance de notre foi. Le jeune Schubert,
spontané et exubérant, a réussi à nous communiquer même à nous ce soir ce qu'il a
vécu et expérimenté. La reconnaissance
qui est rendue universellement à cet illustre génie de la musique, qui honore
la civilisation européenne et la grande culture et la spiritualité de
l'Autriche chrétienne et catholique, est par conséquent méritée.
Intérieurement réconfortés par la splendide expérience musicale ce soir nous
renouvelons notre gratitude à ceux qui ont été les promoteurs et à ceux qui l'ont
magnifiquement réalisé. J'adresse encore mes salutations cordiales à toutes
les personnes ici
présentes, et accorde à tous, avec affection ma Bénédiction.
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
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(©
traduction
E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.08.2008 -
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