La rencontre de Benoît XVI avec les représentants de sept Eglises
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ROME, 26 MAI 2006. Benoît XVI s'est rendu à l'église luthérienne de la Sainte Trinité où il a rencontré les représentants des sept Eglises réunies dans le Conseil oecuménique (PRE) (Luthérienne Evangélique Méthodiste, Baptiste, Vieux-Catholique, Orthodoxe, Réformée et Catholique). Le PRE soutient depuis 1970 un dialogue théologique avec l'Eglise catholique et avait rencontré Jean-Paul II.
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La rencontre de Benoît XVI avec les représentants de sept Eglises
DES CLES DE LA COLLABORATION OECUMENIQUE
Texte intégral
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Les actions
caritatives et la famille sont des terrains favorables pour renforcer l’unité
des chrétiens, a déclaré jeudi le pape Benoît XVI, lors d’une rencontre
œcuménique, dans la soirée du 25 mai 2006.
Dans cette même église, lieu de nombreuses rencontres oecuméniques, Jean- Paul II avait présidé la prière pour l'Unité le 9 juin 1991.
Benoît XVI a d'abord remercié les personnes présentes pour "cette rencontre commune de prière. Je vois en elle une des étapes pour réaliser
la ferme résolution prise au début de mon pontificat, la restitution de la pleine et visible unité entre les chrétiens comme une priorité de mon ministère
".
Puis le Pape a parlé de la "responsabilité" d'annoncer le message du Christ qui "doit parvenir à tous les hommes grâce à l'engagement de ceux qui croient en Lui et qui sont appelés à témoigner. Nous avons donc le devoir, comme les disciples du Christ, de tendre à une telle unité, pour devenir ainsi, en tant que chrétien, signe visible de message de salut".
Le Saint-Père Benoît XVI a cité un passage du discours de Jean-Paul II prononcé en cette même église quand il a affirmé que "la gravité de la tâche de promouvoir l'unité interdit toute précipitation ou impatience, mais le devoir de répondre à la volonté du Christ exige que nous restions unis sur le chemin vers la paix et l'unité entre tous les chrétiens".
"Depuis cette rencontre beaucoup de choses ont changé. Dieu nous a permis de faire de nombreux pas vers la compréhension réciproque et le rapprochement", a fait observer Benoît XVI, qui a ensuite cité certains évènements oecuméniques de ces dernières années: "la publication de l'encyclique Ut Unum Sint, les concordances christologiques avec les Eglises pré-chalcédoniennes; la Déclaration commune sur la doctrine de la justification et le souvenir oecuménique des témoins de la foi du XX siècle; la reprise du dialogue catholico-orthodoxe au niveau mondial".
"De nombreux progrès ont été faits dans le domaine de l'oecuménisme, - a souligné Benoît XVI -
toutefois on attend quelque chose de plus
". Le Pape a concrètement mentionné deux autres problèmes:
le service de la charité des Eglises et la vie conjugale et familiale.
«Il ne sera pas possible de "faire" l’unité avec nos seules forces», a encore
estimé Benoît XVI, ajoutant qu’elle ne peut être obtenue que «comme un don de l’Esprit
Saint». «C’est pour cela que nos aspirations œcuméniques doivent être pénétrées
par la prière, par le pardon réciproque et par la sainteté de la vie de chacun
de nous». Le pape a alors salué les «nombreuses initiatives en ce sens»
entreprises entre le Conseil œcuménique et l’Eglise catholique locale.
"Nous ne pouvons pas oublier l'idée essentielle - a précisé le pape Benoît XVI - qui dès le début a constitué le puissant fondement de l'unité des disciples: "au sein de la communauté des croyants, il ne doit pas y avoir de forme de pauvreté telle que certains biens nécessaires pour une vie digne soient niés à quelqu'un'. Cette idée reste d'actualité. Accepter les défis caritatifs actuels dépend en grande partie de notre collaboration. Je note avec plaisir que dans la communauté de l'Eglise catholique et dans les autres Eglises et Communautés ecclésiales, différentes formes nouvelles de charité se sont développées et certaines sont réapparues dotées d'un nouvel élan. Ce sont des formes qui souvent unissent l'évangélisation et les oeuvres de charité. Il semble que, malgré toutes les différences qui doivent êtres affrontées dans le domaine du dialogue inter-confessionnel, il soit légitime d'attribuer l'engagement caritatif à la communauté oecuménique des disciples du Christ, dans la recherche d'une pleine unité. Tous, nous pouvons nous placer dans la collaboration en faveur de ceux qui ont besoin, utilisant ce réseau de relations réciproques, fruit du dialogue entre nous et de l'action commune".
Quant aux deuxième problème, le Pape Benoît XVI a rappelé que "la famille occupe une place particulière dans les communautés chrétiennes appelées à témoigner l'amour. Dans le monde d'aujourd'hui, les relations internationales et interculturelles se multiplient. Il est de plus en plus fréquent que des jeunes provenant de différentes traditions, religions ou confessions chrétiennes soient appelés à fonder une famille. C'est souvent une décision difficile à prendre pour les jeunes et leurs familles car elle comporte des dangers soit pour la persévérance dans la foi que pour la construction future de l'ordre familial, comme d'un climat d'unité de la famille. Cependant, grâce à la diffusion sur grande échelle du dialogue oecuménique, la décision peut permettre la formation d'un laboratoire pratique d'unité".
Le Saint-Père a finalement dit apprécié le travail de la Commission bilatérale du Conseil pour les problèmes de l'oecuménisme de la Conférence épiscopale et du Conseil oecuménique dans la rédaction "d'un document présentant la doctrine chrétienne commune sur le mariage et la famille, établissant des principes, acceptables pour tous, et indiquant un programme commun de soucis pastoraux pour contracter des mariages inter-confessionnaux.
Avant l’intervention du pape, Mgr Jérémie, archevêque de Wroclaw et Szczecin de
l’Eglise orthodoxe autocéphale a prononcé quelques mots d’accueil.
L’archevêque orthodoxe a aussi rappelé la visite de Jean Paul II en 1991 et
souligné le travail fait autour de la question des mariages ‘mixtes’ entre
chrétiens de différentes confessions. «Nous regardons avec confiance la reprise
du dialogue entre les orthodoxes et l’Eglise catholique romaine», a-t-il
déclaré, ajoutant que «les thèmes de ce dialogue, surtout le rôle de l’évêque de
Rome à l’intérieur de l’Eglise, (…) font espérer que, malgré tout, on s’approche
du processus d’unification de ceux qui croient en Jésus Christ».
Source: VATICAN - VIS 060526 (830)
Texte intégral
Chers frères et sœurs dans le Christ,
« Grâce et paix vous soient données par “Il est, Il était et Il vient”, par les
sept Esprits présents devant son trône, et par Jésus Christ, le témoin fidèle,
le premier-né d'entre les morts, le Prince des rois de la terre » (Ap 1, 4-5).
C'est avec les paroles du Livre de l'Apocalypse, avec lesquelles Jean salue les
sept Eglises d'Asie, que je veux adresser mes salutations chaleureuses à tous
ceux qui sont ici présents, et avant tout aux représentants des Eglises et des
communautés ecclésiales associées au sein du Conseil œcuménique polonais. Je
remercie l'Archevêque Jeremiasz de l'Eglise orthodoxe autocéphale pour le salut
et pour les paroles d'union spirituelle qu'il vient de m'adresser. Je salue
l'archevêque Alfons Nossol, Président du Conseil œcuménique de la Conférence
épiscopale polonaise.
Nous sommes unis aujourd'hui par le désir de nous rencontrer, pour rendre, dans
la prière commune, gloire et honneur à Notre Seigneur Jésus Christ: « Il nous
aime et nous a lavés de nos péchés par son sang, il a fait de nous une Royauté
de Prêtres, pour son Dieu et Père » (Ap 1, 5-6). Nous sommes reconnaissants à
notre Seigneur, parce qu'il nous réunit, il nous accorde son Esprit et il nous
permet — au-delà de ce qui nous sépare encore — d'invoquer « Abba, Père ». Nous
sommes convaincus qu'il intercède Lui-même incessamment en notre faveur, en
demandant pour nous: « Que leur unité soit parfaite ; ainsi, le monde saura que
tu m'as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m'as aimé » (Jn 17, 23). Avec
vous, je rends grâce pour le don de cette rencontre de prière commune. J'y vois
l'une des étapes en vue de réaliser la ferme intention que j'ai annoncée au
début de mon pontificat, à savoir de considérer comme une priorité de mon
ministère le retour à l'unité pleine et visible entre les chrétiens. Mon
bien-aimé prédécesseur, le serviteur de Dieu Jean-Paul II, lorsqu'il visita
cette église de la Très-Sainte-Trinité, en 1991, souligna que: « Pour autant que
nous cherchions à atteindre l'unité, elle n'en reste pas moins un don de
l'Esprit Saint. Nous serons disposés à recevoir ce don dans la mesure où nous
lui aurons ouvert nos esprits et nos cœurs par la vie chrétienne, et surtout par
la prière » (cf. L'Osservatore Romano en Langue Française n.31 du 6 août 1991).
En effet, il ne nous sera pas possible de « faire » l'unité avec nos seules
forces. Ainsi que je l'ai rappelé lors de la rencontre œcuménique de l'année
dernière à Cologne: « Nous pouvons seulement l'obtenir comme un don de l'Esprit
Saint ». C'est pour cette raison que nos aspirations œcuméniques doivent être
pénétrées par la prière, par le pardon réciproque et par la sainteté de la vie
de chacun de nous. Je voudrais souligner combien j'apprécie qu'ici, en Pologne,
le Conseil œcuménique polonais et l'Eglise catholique romaine lancent de
nombreuses initiatives dans ce domaine.
« Voici qu'il vient parmi les nuées, et tous les hommes le verront, même ceux
qui l'ont transpercé » (Ap 1, 7). Les paroles de l'Apocalypse nous rappellent
que nous sommes tous en chemin vers la rencontre définitive avec le Christ,
lorsqu'il dévoilera devant nous le sens de l'histoire humaine, dont le centre
est la croix de son sacrifice salvifique. En tant que communauté de disciples,
nous sommes orientés vers cette rencontre avec l'espérance et la confiance que
ce sera pour nous le jour du salut, le jour de l'accomplissement de tout ce à
quoi nous aspirons, grâce à notre disponibilité à nous laisser guider par la
charité réciproque que suscite en nous son Esprit. Nous édifions cette confiance
non sur nos propres mérites, mais sur la prière à travers laquelle le Christ
révèle le sens de sa venue sur terre et de sa mort rédemptrice: « Père, ceux que
tu m'as donnés, je veux que là où je suis, eux aussi soient avec moi, et qu'ils
contemplent ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant
même la création du monde », (Jn 17, 24). En chemin vers la rencontre avec le
Christ qui « vient avec les nuées », nous annonçons sa mort par notre vie, nous
proclamons sa résurrection, dans l'attente de sa venue. Nous sentons le poids de
la responsabilité que tout cela comporte; le message du Christ, en effet, doit
atteindre chaque homme sur la terre, grâce à l'engagement de ceux qui croient en
Lui et qui sont appelés à témoigner qu'il est vraiment envoyé par le Père(cf. Jn
17, 23). Il faut donc qu'en annonçant l'Evangile, nous soyons mus par
l'aspiration à cultiver des relations réciproques de charité sincère, afin qu'à
la lumière de celles-ci, tous sachent que le Père a envoyé son Fils et qu'il
aime l'Eglise et chacun de nous, comme Lui-même a aimé (cf. Jn 17, 23). La tâche
des disciples du Christ, la tâche de chacun de nous est donc celle de tendre
vers une telle unité, afin de devenir, en tant que chrétiens, le signe visible
de son message salvifique, adressé à tout être humain.
Permettez-moi de rappeler encore une fois la rencontre œcuménique qui a eu lieu
dans cette église avec votre grand concitoyen Jean-Paul II et son intervention,
dans laquelle il traça de la manière suivante la vision des efforts visant à la
pleine unité des chrétiens: « Le défi qui se présente consiste à surmonter peu à
peu les obstacles (...) et grandir ensemble dans cette unité du Christ qui est
unique, cette unité dont il a doté l'Eglise depuis le début. L'importance de la
tâche interdit toute précipitation ou impatience, mais le devoir de répondre à
la volonté du Christ exige que nous restions fermes sur la voie qui mène à la
paix et à l'unité de tous les chrétiens. Nous savons bien que ce n'est pas nous
qui guérirons les blessures de la division et qui rétablirons l'unité; nous
sommes de simples instruments que Dieu pourra utiliser. L'unité entre les
chrétiens sera un don de Dieu, à son moment de grâce. Nous attendons humblement
ce jour, grandissant dans l'amour, dans le pardon et dans la confiance
réciproques» (cf. ORLF n.31 du 6 août 1991).
Depuis cette rencontre, beaucoup de choses ont changé. Dieu nous a permis de
faire de nombreux pas vers la compréhension réciproque et le rapprochement.
Permettez-moi de rappeler à votre attention certains événements œcuméniques, qui
à cette époque eurent lieu dans le monde: la publication de l'Encyclique Ut
unum sint; les concordances christologiques avec les Eglises
préchalcédoniennes: la signature à Augsbourg de la « Déclaration commune sur la
doctrine de la justification »; la rencontre à l'occasion du Grand Jubilé de
l'an 2000 et la commémoration œcuménique des témoins de la foi du XXe siècle; la
reprise du dialogue entre catholiques et orthodoxes au niveau mondial, les
funérailles de Jean-Paul II avec la participation de la quasi-totalité des
Eglises et Communautés ecclésiales. J'ai appris qu'ici aussi, en Pologne, cette
aspiration fraternelle à l'unité peut se réjouir de succès concrets. Je voudrais
mentionner à cette occasion: la signature en l'An 2000, qui a également eu lieu
dans ce temple, de la part de l'Eglise catholique romaine et des Eglises
associées au sein du Conseil œcuménique polonais, de la déclaration de la
reconnaissance réciproque de la validité du baptême; l'institution de la
Commission pour les Relations entre la Conférence épiscopale polonaise et le
Conseil œcuménique polonais, à laquelle appartiennent les évêques catholiques et
les chefs d'autres Eglises; l'institution des commissions bilatérales pour le
dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes, luthériens, membres de l'Eglise
nationale polonaise, mariavites et adventistes; la publication de la traduction
œcuménique du Nouveau Testament et du Livre des Psaumes; l'initiative intitulée
« Œuvre de Noël d'aide aux Enfants », au sein de laquelle collaborent les
organisations caritatives des Eglises: catholique, orthodoxe et évangélique.
Nous notons de nombreux progrès dans le domaine de l'œcuménisme mais nous
attendons cependant toujours quelque chose de plus. Permettez-moi d'attirer
aujourd'hui l'attention de manière peut-être un peu plus précise sur deux
questions. La première touche au service caritatif des Eglises. Nombreux sont
nos frères qui attendent de nous le don de l'amour, de la confiance, du
témoignage, d'une aide spirituelle et matérielle concrète. J'ai fait référence à
ce problème dans ma première Encyclique Deus caritas est. J'ai observé
dans celle-ci que: « L'amour du prochain, enraciné dans l'amour de Dieu, est
avant tout une tâche pour chaque fidèle, mais il est aussi une tâche pour la
communauté ecclésiale entière, et cela à tous les niveaux: de la communauté
locale à l'Eglise particulière, jusqu'à l'Eglise universelle dans son ensemble.
L'Eglise aussi, en tant que communauté, doit pratiquer l'amour » (n. 20). Nous
ne pouvons pas oublier l'idée essentielle qui dès le commencement constitua le
fondement solide de l'unité des disciples: « A l'intérieur de la communauté des
croyants il ne doit pas exister une forme de pauvreté telle que soient refusés à
certains les biens nécessaires à une vie digne » (ibid.). Cette idée est
toujours actuelle, bien qu'au cours des siècles, les formes de l'aide
fraternelle aient évolué; accepter les défis caritatifs contemporains dépend
dans une large mesure de notre collaboration réciproque. Je me réjouis que ce
problème trouve un large écho dans le monde sous la forme de nombreuses
initiatives oecuméniques. Je note avec satisfaction que dans la communauté de l'Eglise
catholique et dans les autres Eglises et communautés ecclésiales se sont
diffusées diverses nouvelles formes d'activités caritatives et que d'autres plus
anciennes sont réapparues avec un élan nouveau. Ce sont des formes qui unissent
souvent l'évangélisation et les œuvres de charité (cf. ibid., n. 30b). Il semble
que, malgré toutes les différences qu'il faudra surmonter dans le cadre du
dialogue interconfessionnel, il est légitime de confier l'engagement caritatif à
la communauté œcuménique des disciples du Christ dans la recherche de la pleine
unité. Nous pouvons tous trouver une place dans la collaboration au service des
personnes dans le besoin, en tirant profit de ce réseau de relations
réciproques, fruit du dialogue entre nous et de l'action commune. Dans l'esprit
du commandement évangélique, nous devons assumer cette sollicitude attentive à
l'égard de nos frères qui se trouvent dans le besoin, quels qu'ils soient. A ce
sujet, j'ai écrit dans mon Encyclique que: « En vue d'un développement
harmonieux du monde », il est « nécessaire pour les chrétiens d'unir leur voix
et leur engagement “pour le respect des droits et des besoins de tous,
spécialement des pauvres, des humiliés et de ceux qui sont sans défense” » (n.
30b). A tous ceux qui participent à notre rencontre, je souhaite aujourd'hui que
la pratique de la charité fraternelle nous rapproche toujours davantage et rende
plus crédible notre témoignage en faveur du Christ devant le monde.
La seconde question à laquelle je souhaite faire référence, concerne la vie
conjugale et la vie familiale. Nous savons que parmi les communautés
chrétiennes, appelées à témoigner de l'amour, la famille occupe une place
particulière. Dans le monde d'aujourd'hui, dans lequel se multiplient les
relations internationales et interculturelles, de plus en plus souvent, des
jeunes provenant de traditions différentes, de religions différentes, de
confessions chrétiennes différentes décident de fonder une famille. Souvent,
pour les jeunes eux-mêmes et pour les personnes qui leur sont chères, il s'agit
d'une décision difficile qui comporte divers dangers touchant à la persévérance
de la foi et à la construction future de la structure familiale, ainsi qu'à la
création d'un climat d'unité de la famille et de conditions opportunes pour la
croissance spirituelle des enfants. Toutefois, précisément grâce à la diffusion
sur une plus grande échelle du dialogue œcuménique, la décision peut donner
naissance à la formation d'un laboratoire pratique d'unité. Pour cela, la
bienveillance mutuelle, la compréhension et la maturité dans la foi des deux
parties, ainsi que des communautés dont ils proviennent sont nécessaires. Je
souhaite exprimer ma satisfaction pour la Commission bilatérale du Conseil pour
les Questions sur l'Œcuménisme de la Conférence épiscopale polonaise et du
Conseil œcuménique polonais qui ont entamé la préparation d'un document où est
présentée la doctrine chrétienne commune sur le mariage et sur la famille et
sont établis les principes, acceptables par tous, pour contracter des mariages
interconfessionnels, en indiquant un programme commun de sollicitude pastorale
pour de tels mariages. Je souhaite à tous que sur cette question délicate
grandissent la confiance réciproque entre les Eglises ainsi qu'une collaboration
qui respecte pleinement les droits et la responsabilité des conjoints pour la
formation dans la foi de la propre famille et pour l'éducation des enfants.
« Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, pour que
l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et moi en eux » (Jn 17, 26). Frères et
sœurs, en plaçant toute notre confiance dans le Christ, qui nous fait connaître
son nom, nous cheminons chaque jour vers la plénitude de la réconciliation
fraternelle. Que sa prière fasse en sorte que la communauté de ses disciples sur
la terre, dans son ministère et dans son unité visible, devienne toujours
davantage une communauté d'amour où se reflète l'unité du Père, du Fils et du
Saint-Esprit. ZF06052910
Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde.
26.05.2006 - BENOÎT XVI
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