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19 Avril 2005
 

Offensive intellectuelle anticatholique : c’est une "réplique sismique" de l’affaire lefebvriste

 

Le 26 février 2009  - (E.S.M.) - Pourquoi Le Monde est-il allé chercher le vieux Küng ? Parce que les jeunes théologiens ne pensent pas comme les media le voudraient ? Le « christianisme critique » (de moins en moins chrétien) a fondu et achève de disparaître. Bientôt le catholicisme ne sera plus composé que de gens qui y croient !

Hans Küng

Offensive intellectuelle anticatholique : c’est une "réplique sismique" de l’affaire lefebvriste

Interviewé sur une page entière du Monde, Hans Küng demande que l’on « corrige » le Credo de Nicée :

Le 26 février 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Dans l’affaire Williamson, on a été en présence d’une « faute » [1] (ou d’un sabotage ?) commis par des bureaux romains. Aujourd’hui cette faute est exploitée contre le catholicisme en lui-même, par une véritable offensive intellectuelle qui survient comme une « réplique » sismique. Ne disons pas que cette offensive est sans importance, à moins de juger sans importance ce que pensent les gens : ce qui serait idiot.

Dans Le Monde du 22 février, sur cinq colonnes, le médiéviste allemand Kurt Flasch assure que le cafouillage romain dans l’affaire Williamson ne viendrait pas d’un « incident de parcours » mais de la « ligne générale » du Vatican : pactiser avec l’intégrisme au nom d’un désir d’unité et de cohérence dans l’Eglise. Désir qui transgresserait le relativisme postmoderne... Le Pr Flasch veut nous convaincre que l’Eglise commet des fautes de gouvernement parce qu’elle est coupée de la société, et que cette coupure tient à la nature même de la foi catholique ! Moralité, selon lui : l’Eglise agira faux tant qu’elle croira que sa foi est vraie.

Un tel article est une mise en demeure. C’est un défi lancé aux intellectuels et aux historiens catholiques. Oseront-ils y répondre ?

Ils ne l’ont pas encore fait le 25 février, quand Le Monde lance une deuxième attaque. Toute la page 3 – annoncée à la une – est consacrée à interviewer Hans Küng, que les media prennent encore pour un symbole de la jeunesse contestataire (il a 81 ans) et de la « base progressiste de l’Eglise » (qui a quitté l’Eglise depuis belle lurette). Titre de la page : « L’Eglise risque de devenir une secte ».

De la part d’un esprit aussi célébré que Küng, l’argumentation qui suit est décevante. Il nous déclare en effet :

- que Benoît XVI ne s’est pas montré « sans ambiguité sur l’Holocauste » (c’est honteusement faux),

- que ce pape « a été élu par des conservateurs » (c’est matériellement faux, à moins que l’on n’appelle « conservateur » tout cardinal n’adhérant pas aux thèses de Hans Küng),

- que Vatican II a bel et bien été « une rupture » (ici Küng parle comme feu Mgr Lefebvre),

- que le tort de Benoît XVI est de nier cette rupture au profit d’une herméneutique de la continuité (Küng, pourtant âgé, ne semble pas connaître les travaux des chercheurs des années 1990 qui ont établi le bien-fondé de cette herméneutique),

- que Benoît XVI a tort de vouloir un catholicisme de convaincus (en quoi est-ce un tort ? le protestantisme de convaincus progresse partout),

- que Benoît XVI faute « lorsqu’il dit aux protestants que l’Eglise catholique est la seule vraie Eglise » (si c’est une allusion à Dominus Jesus, l’idée alléguée par Küng n’est pas dans ce document),

- que « l’Eglise catholique risque de devenir une secte » (en s’obstinant à vouloir que ses membres adhèrent au Credo),

- qu’il faut « corriger » la théologie du concile de Nicée (c’est-à-dire le Credo !),

- que Benoît XVI est « revenu » (?) au conservatisme à cause du « choc des mouvements de protestation de 1968 » (totalement inexact, comme je l’ai montré en 2005 dans Benoît XVI et le plan de Dieu),

- que « les divorcés » ne sont pas admis à la communion (comment Küng peut-il dire une chose pareille ?),

- et qu’il faut convoquer un concile Vatican III pour parler des questions d'actualité : mariage des prêtres et pilule (Küng en est resté à ce qui échauffait les esprits il y a trente ou quarante ans).

Dans cette liste de platitudes, on aura reconnu la doctrine médiatique en matière de catholicisme. Cette grossièreté est surprenante de la part du grand Küng. Que lui est-il arrivé ? Est-il devenu avec l’âge une sorte de Jacques Duquesne pour plaire aux grand-mères ? Poser la question, c’est y répondre. Hélas.

Le vrai fond du problème est difficile à expliquer aux gens. Le public n'a rien à faire de questions théologiques : il entend les rumeurs, il ne cherche pas à savoir ce que croient les chrétiens. Or c'est le cœur de la question : la foi, ou l’absence de foi ! Hans Küng n’adhère plus à la foi catholique. C’est son droit. En revanche, ça lui ôte la faculté de donner des leçons à l’Eglise. Surtout pour exprimer des choses mal vues, mal dites, dans un langage basique pour plaire aux médias…

Pourquoi Le Monde est-il allé chercher le vieux Küng ? Parce que les jeunes théologiens ne pensent pas comme les media le voudraient ? Le « christianisme critique » (de moins en moins chrétien) a fondu et achève de disparaître. Bientôt le catholicisme ne sera plus composé que de gens qui y croient ! Ils seront, ils sont déjà, peu nombreux mais convaincus et bien formés : capables de témoigner de ce qu’est réellement la foi chrétienne. Cette perspective irrite le journal. D’où l’ardeur avec laquelle il tente de transformer l’essai, dans l’affaire lefebvriste, en envoyant le ballon très loin jusqu’au but. Ce but est-il de discréditer médiatiquement le Symbole de Nicée ? L'ambition serait risible.

[1] Dixit le cardinal Schönborn.

L'entretien (lemonde.fr)

"L'Eglise risque de devenir une secte"

Longue silhouette au visage glabre et à la mèche rebelle, Hans Küng, considéré comme le plus grand théologien contestataire catholique vivant, reçoit chez lui, en Allemagne, à Tübingen, dans sa propriété élégante aux murs tapissés d'ouvrages. Les siens, innombrables et traduits dans toutes les langues, trônent en bonne place dans son bureau personnel. Il revient ici sur la tempête déclenchée par la main tendue du pape Benoît XVI aux intégristes catholiques.


Comment analysez-vous la décision de Benoît XVI de lever l'excommunication de quatre évêques du courant intégriste de Mgr Lefebvre, dont l'un, Richard Williamson, est un négationniste affirmé ?

Je n'ai pas été surpris. Dès 1977, dans un entretien à un journal italien, Mgr Lefebvre indique que "des cardinaux soutiennent (son) courant" et que "le nouveau cardinal Ratzinger a promis d'intervenir auprès du pape pour (leur) trouver une solution". Cela montre que cette affaire n'est ni un problème nouveau ni une surprise. Benoît XVI a toujours beaucoup parlé avec ces personnes. Aujourd'hui, il lève leur excommunication, car il juge que le temps est venu. Il a pensé qu'il pourrait trouver une formule pour réintégrer les schismatiques, qui, tout en conservant leurs convictions, pourraient donner l'apparence qu'ils sont en accord avec le concile Vatican II. Il s'est bien trompé.

Comment expliquez-vous que le pape n'ait pas mesuré le tollé que sa décision allait susciter, au-delà même des propos négationnistes de Richard Williamson ?


La levée des excommunications n'a pas été un défaut de communication ou de tactique, mais elle a constitué une erreur de gouvernement du Vatican. Même si le pape n'avait pas connaissance des propos négationnistes de Mgr Williamson et même s'il n'est pas lui-même antisémite, chacun sait que les quatre évêques en question sont antisémites. Dans cette affaire, le problème fondamental, c'est l'opposition à Vatican II, et notamment le refus d'une relation nouvelle au judaïsme. Un pape allemand aurait dû considérer cela comme un point central et se montrer sans ambiguïté sur l'Holocauste. Il n'a pas mesuré le danger. Contrairement à la chancelière Angela Merkel, qui a vivement réagi.

Benoît XVI a toujours vécu dans un milieu ecclésiastique. Il a très peu voyagé. Il est resté enfermé au Vatican - qui est comme le Kremlin d'autrefois -, où il est préservé des critiques. Du coup, il n'a pas été capable de réaliser l'impact d'une telle décision dans le monde. Le secrétaire d'Etat, Tarcisio Bertone, qui pourrait être un contre-pouvoir, était son subordonné à la Congrégation pour la doctrine de la foi ; c'est un homme de doctrine, absolument soumis à Benoît XVI. On est face à un problème de structure. Il n'y aucun élément démocratique dans ce système, aucune correction. Le pape a été élu par des conservateurs, et aujourd'hui c'est lui qui nomme les conservateurs.

Dans quelle mesure peut-on dire que le pape est encore fidèle aux enseignements de Vatican II ?

Il est fidèle au concile, à sa manière. Il insiste toujours, comme Jean Paul II, sur la continuité avec la "tradition". Pour lui, cette tradition remonte à la période médiévale et hellénistique. Il ne veut surtout pas admettre que Vatican II a provoqué une rupture, par exemple, sur la reconnaissance de la liberté religieuse, combattue par tous les papes antérieurs au concile.

La conception profonde de Benoît XVI est qu'il faut accueillir le concile, mais qu'il convient de l'interpréter ; peut-être pas à la manière des lefebvristes, mais en tout cas dans le respect de la tradition et de manière restrictive. Il a par exemple toujours été critique sur la liturgie de Vatican II.

Au fond, Benoît XVI a une position ambiguë sur les textes du concile, car il n'est pas à l'aise avec la modernité et la réforme. Or Vatican II a représenté l'intégration du paradigme de la réforme et de la modernité dans l'Eglise catholique. Mgr Lefebvre ne l'a jamais accepté, et ses amis à la Curie non plus. En cela Benoît XVI a une certaine sympathie envers Mgr Lefebvre.

Par ailleurs, je trouve scandaleux que pour le cinquantième anniversaire du lancement du concile par Jean XXIII (en janvier 1959), le pape n'ait pas fait l'éloge de son prédécesseur, mais ait choisi de lever l'excommunication de personnes opposées à ce concile.

Quelle Eglise le pape Benoît XVI est-il en train de léguer à ses successeurs ?

Je pense qu'il défend l'idée du "petit troupeau". C'est un peu la ligne des intégristes, qui estiment que, même si l'Eglise perd beaucoup de ses fidèles, il y aura au final une Eglise élitiste, formée de "vrais" catholiques. C'est une illusion de penser que l'on peut continuer comme cela, sans prêtres, sans vocations. Cette évolution est clairement un mouvement de restauration. Cela se manifeste par la liturgie, mais aussi par des actes ou des gestes, par exemple lorsqu'il dit aux protestants que l'Eglise catholique est la seule vraie Eglise.

L'Eglise catholique est-elle en danger ?

L'Eglise risque de devenir une secte. Beaucoup de catholiques n'attendent plus rien de ce pape. Et c'est très douloureux.

Vous avez écrit : "Comment un théoricien aussi doué, aimable et ouvert que Joseph Ratzinger a pu changer à ce point et devenir le Grand Inquisiteur romain ?" Alors, comment ?

Je pense que le choc des mouvements de protestation de 1968 a ressuscité son passé. Ratzinger était conservateur. Durant le concile, il s'est ouvert, même s'il était déjà sceptique. Avec 68, il est revenu à des positions très conservatrice, qu'il a gardées jusqu'à aujourd'hui.

Le pape actuel peut-il encore corriger cette évolution ?

Quand il m'a reçu en 2005, il a fait un acte courageux et j'ai vraiment cru qu'il trouverait le chemin pour réformer, même lentement. Mais, en quatre ans, il a prouvé le contraire. Aujourd'hui, je me demande s'il est capable de faire quelque chose de courageux. Déjà, il faudrait qu'il reconnaisse que l'Eglise catholique traverse une crise profonde. Ensuite, il pourrait très facilement faire un geste pour les divorcés et dire qu'à certaines conditions ils peuvent être admis à la communion. Il pourrait corriger l'encyclique Humanae Vitae (qui a condamné toutes formes de contraception en 1968) en disant que dans certains cas la pilule est possible. Il pourrait corriger sa théologie, qui date du concile de Nicée (en 325). Il pourrait dire demain : "J'abolis la loi du célibat pour les prêtres." Il est beaucoup plus puissant que le président des Etats-Unis ! Il n'a pas à rendre compte à une Cour suprême ! Il pourrait aussi convoquer un nouveau concile.

Un Vatican III ?

Cela pourrait aider. Une telle réunion permettrait de régler des questions auxquelles Vatican II n'a pas répondu, comme le célibat des prêtres ou le contrôle des naissances. Il faudrait aussi prévoir un nouveau mode d'élection des évêques, dans lequel le peuple aurait davantage son mot à dire. La crise actuelle a suscité un mouvement de résistance. Beaucoup de fidèles refusent de revenir à l'ancien système. Même des évêques ont été obligés de critiquer la politique du Vatican. La hiérarchie ne peut l'ignorer.

Votre réhabilitation pourrait faire partie de ces gestes forts ?

Elle serait en tout cas plus facile que la réintégration des schismatiques ! Mais je n'y crois pas, car Benoît XVI se sent plus proche des intégristes que des gens comme moi, qui ont travaillé et accepté le concile.

Propos recueillis par Nicolas Bourcier et Stéphanie Le Bars

Sources : plunkett.hautetfort

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 26.02.2009 - T/Benoît XVI

 

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