Mgr Pieronek dérape à propos de
l’Holocauste |
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Le 26 janvier 2010 -
(E.S.M.)
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Le CRIF rappelle que cette déclaration scandaleuse a été prononcée quelques
jours après les propos réitérés par Mgr Richard Williamson.
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Tadeusz Pieronek (AFP)
Mgr Pieronek dérape à propos de
l’Holocauste
Le CRIF dénonce les propos ignobles d’un évêque polonais - Communiqué
Le 26 janvier 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- « La Shoah en tant que telle est une invention juive », a affirmé lundi
25 janvier un évêque polonais à la retraite sur un site catholique
traditionaliste italien, à deux jours du 65e anniversaire de la libération
du camp d'extermination d'Auschwitz, journée mondiale de l'Holocauste. Pour
Mgr Pieronek, ancien secrétaire et ex-porte-parole de l'épiscopat polonais,
« la Shoah est utilisée comme une arme de propagande et pour obtenir des
avantages souvent injustifiés », a-t-il encore affirmé.
Le CRIF rappelle que cette déclaration scandaleuse a été prononcée quelques
jours après les propos réitérés par Mgr Richard Williamson.
Il y a un an, Mgr Williamson, un évêque de la fraternité Saint-Pie X (FSPX)
avait provoqué un tollé en déclarant « je crois que les chambres à gaz n'ont
pas existé ». Dans une vidéo postée le 14 janvier 2009 et repérée par La
Croix, il affirmait, à propos de son procès en Allemagne pour « incitation à
la haine raciale » : « [C'est de l'] excitation raciale, parce que j'ai mis
en question les 6 millions de juifs gazés, et le mettre en question c'est un
crime selon le droit allemand, donc ils m'attaquent. » Et à propos d'Israël,
il déclarait : « Beaucoup de monde croit que cet Etat est légitime, mais
cela ne fait pas nécessairement qu'il l'est. »
Les positions de Mgr Pieronek et de Mgr Williamson sont très minoritaires :
les Églises de France et d’Allemagne se sont élevées avec vigueur contre ce
genre de propos et elles continueront certainement de le faire et le CRIF
espère que l’épiscopat polonais réagira à cette déclaration.
Cependant et malgré les difficultés actuelles, le CRIF garde sa confiance
sur la poursuite et le renforcement du dialogue judéo-catholique.
(crif)
Une nouvelle polémique
La presse a également réagi face à cette nouvelle polémique. Le
site internet de l'EJP (European Jewish Press)
a ainsi commenté la position de l'évêque polonais et rappelé que ces
déclarations intervenaient alors que les relations entre l'Eglise catholique
et les communautés juives ont récemment connu des tensions, après la
décision du pape Benoît XVI de faire avancer le processus de béatification
de Pie XII, pape critiqué pour son silence face à la Shoah.
The Jerusalem Post a également critiqué les propos de Tadeusz Pieronek en
expliquant qu'il "avait allégué que les Juifs aujourd'hui servent de
l'Holocauste comme 'une arme de propagande, servant à obtenir des avantages
qui sont souvent injustifiées'". Le journal explique que malgré tout "Pieronek
nie avec véhémence que ses paroles découle de l'antisémitisme".
La presse polonaise est restée plutôt silencieuse à ce sujet. Le quotidien
polonais Rzeczpospolita est un des rares à être revenus sur le sujet dans
son édition du 26 janvier. Cependant, les positions tenues sont moins
radicalement critiques vis à vis de Tadeusz Pieronek, soulignant notamment
que le responsable catholique a nié par la suite avoir tenu certains des
propos que le site internet italien lui attribue.
Des propos exagérés ?
En effet, Pieronek, ancien secrétaire de la conférence épiscopale
polonaise, est intervenu, lundi 25 janvier, à la télévision polonaise pour
dire qu'on avait manipulé ses propos. Il a nié en particulier avoir prononcé
la phrase "l'Holocauste en tant que tel est une invention juive".
Il a également dit ne pas avoir "autorisé" la publication de l'interview,
qui reste en partie consultable sur le site.
"Il est indéniable que le plus grand nombre des morts dans les camps de
concentration étaient des Juifs, mais il y a aussi sur la liste des tziganes
polonais, des Italiens et des catholiques", dit-il dans l'interview.
Alors, Bruno Volpe, le journaliste qui a réalisé l'interview a-t-il vraiment
extrapolé ses propos ou l'évêque se sent-il contraint de faire marche
arrière ?
A ce sujet, Piotr Kadlcik explique que "cela a provoqué des commentaires
très durs des deux parties et cela montre à quel point le dialogue entre les
deux religions est fragile, ce qui est vraiment préoccupant".
(nouvelobs)
Sources : E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.01.2010 -
T/Brèves
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