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Une « renaissance religieuse » est-elle possible ?
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Le 25 avril 2022 -
(E.S.M.)
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L’Église d’aujourd’hui se trouve à ce croisement, entre une
renaissance religieuse inachevée et l’avancée inexorable de la
déchristianisation, face à un futur dans lequel tout peut encore
arriver.
Voici ci-dessous la première partie de l’essai de Pertici.
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Blaise Pascal
L’Église est en pleine crise, mais elle peut ressusciter même dans les
heures les plus noires. La leçon de l’histoire
Le 25 avril 2022 - E.
S. M. - Dans la réflexion en vue d’un futur conclave – un
raisonnement qui va crescendo parmi les cardinaux, comme
Settimo Cielo est en train de le relayer – l’urgence de remettre
au centre les questions capitales
sur Dieu et
sur l’homme se fait de plus en plus pressante, ces questions sur
lesquelles l’Église tient ou tombe, pas pour seulement ralentir la
décadence de l’Église actuelle, qui s’étale sous les yeux de tous,
mais au contraire pour avoir confiance en une renaissance de
vitalité chrétienne, même dans un monde largement indifférent et
hostile.
L’Église a déjà, par le passé, connu des périodes de décadence. La
déchristianisation actuelle en fait partie. Mais rien ne dit que
celle-ci doive être irréversible ni inéluctable, comme aucune des
décadences précédentes ne l’a d’ailleurs été.
Parce que dans l’histoire de l’Église, il y a eu aussi des saisons
de renaissance religieuse. Qui n’ont d’ailleurs pas toujours été à
l’initiative ni sous la conduite de la hiérarchie catholique. Au
contraire, il n’est pas rare que celles-ci aient été animées de
manière autonomie par des hommes cultivés, des intellectuels
chrétiens cependant capables d’interpréter et d’inspirer même des
mouvements de masse importants.
Pour celui qui s’interroge sur l’Église d’aujourd’hui, il est donc
plus instructif que jamais de retracer le déroulement de ces
saisons. Et c’est ce que fait Roberto Pertici, professeur d’histoire
contemporaine à l’Université de Bergame, dans cet essai qu’il a
rédigé pour Settimo Cielo.
Le professeur Pertici identifie au moins trois renaissances
religieuses dans les cinq cents dernières années. La première est
encouragée par le concile de Trente mais plonge ses racines dans le
quinzième siècle et prend corps surtout dans le dix-septième siècle
en France, le siècle de Pascal (portrait) et de « Port-Royal », pour
ensuite décliner avec l’avènement des Lumières.
La seconde fleurit après la Révolution française et Napoléon, dans
le climat du romantisme et des nouvelles libertés. Elle est à la
fois culturelle et politique, elle va de Chateaubriand à Rosmini, du
« Génie du Christianisme » aux « Cinq plaies de la sainte
Église ». Elle s’éteint après le raidissement anti-libéral de la
hiérarchie ecclésiastique et l’émergence du positivisme
scientifique.
On retrouve la troisième à la croisée du dix-neuvième et du
vingtième siècle, il s’agit de celle du « Renouveau catholique »,
des grands convertis, de Bernanos à Eliot en passant par Chesterton,
Papini avec son « Histoire du Christ ». Elle s’éteint à la moitié du
siècle dernier avec le déclin du paradigme conservateur comme l’a
analysé le professeur Pertici sur
Settimo Cielo le 31 août 2020.
Et la quatrième ? Le concile Vatican II a essayé de la lancer, celle
fois sous l’impulsion des autorités de l’Église elles-mêmes. Mais
sans y parvenir, par les raisons que Pertici a examinées dans un
autre article de
Settimo Cielo du 14 septembre 2020.
L’Église d’aujourd’hui se trouve à ce croisement, entre une
renaissance religieuse inachevée et l’avancée inexorable de la
déchristianisation, face à un futur dans lequel tout peut encore
arriver.
Voici ci-dessous la première partie de l’essai de Pertici. La
seconde partie et la conclusion suivront dans quelques jours.
*
Une « renaissance religieuse » est-elle
possible ?
I – Du concile de Trente au début du
dix-neuvième siècle
de Roberto Pertici
1.
Dans le chef de beaucoup d’observateurs de la situation vers
laquelle l’Église catholique avance aujourd’hui, qu’ils soient
croyants ou non, la perception qu’il s’agisse d’une institution, je
ne dirais pas en phase terminale, mais à tout le moins dans une
crise gravissime, est largement répandue. On a conscience que
quelque chose est en train de s’achever, en tout cas en Occident.
« Vatican, la fin d’un monde », tel est le titre du dernier livre du
célèbre vaticaniste français Henri Tincq, disparu en mars 2020, une
voix critique des orientations ecclésiales de ces dernières
décennies. Mais une autre personnalité de l’establishment catholique
comme Andrea Riccardi est lui aussi d’avis que « l’Église brûle »,
du titre de son dernier livre.
Il s’agit d’une crise de gouvernance à tous les niveaux, attisée par
un déferlement croissant et retentissant de scandales sexuels et
financiers ; d’une décomposition rapide de la figure du prêtre,
décisive dans cette institution ; d’une difficulté croissante dans
les rapports avec le monde, auquel on n’est plus capable de dire des
mots ni de donner des orientations qui aient le moindre impact,
comme on l’a vu récemment au cours de la pandémie ; d’une carence de
culture et d’orientation qui rend désormais impossible de répondre à
cette question : « Existe-t-il une culture catholique ? Et de quoi
s’agit-il ? ».
Cette crise globale accompagne le processus de sécularisation et de
déchristianisation qui a envahi le monde occidental et qui s’est
accéléré au cours du siècle dernier, rendant le catholicisme
insignifiant, y compris dans des contextes où il avait toujours
constitué un élément identitaire de grande importance.
Face à cette situation, une question se pose d’emblée : s’agit-il
d’une dynamique inexorable qui ne peut que s’accélérer toujours
davantage ou sera-t-il possible d’inverser la tendance ? Et
comment ? Assisterons-nous tôt ou tard à une « renaissance
religieuse » en mesure non pas de restaurer les anciens équilibres
(ce qui n’est d’ailleurs pas souhaitable), mais bien de rouvrir un
discours sur le « sacré » et sur les fins ultimes de l’existence
dans une société toujours plus composée d’individus tous plus
déterminés – on l’a écrit – à vivre une finitude sans douleur,
c’est-à-dire sans but et sans passé ni avenir ? L’Église catholique
pourra-t-elle avoir un rôle dans cette renaissance, ou mieux,
sera-t-elle disposée à en jouer un ?
Les amis catholiques auxquels je pose ces questions me répondent
généralement par des vœux pieux ou des poncifs : il faudrait une
génération de saints… ; il faudrait l’avènement de prêtres saints,
disciplinés et cultivés, comme le voulait Charles Borromée… ; nous
avons des promesses (« non praevalebunt ! ») qui nous imposent
d’avoir confiance, etc.
Votre serviteur n’a pas une philosophie de l’histoire et encore
moins une théologie de l’histoire à vous servir : je crois en
l’absolue liberté du cours de l’histoire (« L’histoire est une
grande improvisatrice », répétait le comte de Cavour) et, en même
temps, en la possibilité de trouver dans les événements passés et
actuels une logique qui ne prédispose cependant pas
« nécessairement » à une conclusion donnée. Je suis donc convaincu
que le processus de déchristianisation n’est pas le fruit de l’un ou
l’autre complot, je pense qu’il trouve ses racines profondes dans la
culture et dans l’histoire de ces derniers siècles ; j’hésite
cependant à affirmer que ce serait irréversible, ou du moins, qu’on
ne puisse rien faire pour l’empêcher.
Mais l’historien ne peut pas faire de prophéties et, s’il le fait,
il se limite à du « wishful thinking » en définitive peu utile. Mais
pour chercher à répondre aux questions qui viennent d’être posées,
il peut cependant faire une chose : remonter « les siècles sur la
montagne » et contempler d’en haut l’histoire de la dernière moitié
du denier millénaire, depuis l’avènement et la diffusion de ce qu’on
appelle la « modernité ». Y a-t-il eu – à l’intérieur de cette
histoire – des moments de « renaissance religieuse » et avec quelles
caractéristiques et quels résultats ? Et quel rôle l’Église
« officielle » a-t-elle joué ?
2.
De tels moment ont existé, bien sûr, comme nous allons le voir. Il y
a eu des phases (que je qualifie justement de « renaissances
religieuses ») dans lesquels des pans importants de la culture
européenne se sont remis à parler de religion et à réfléchir à des
problèmes religieux ; ils n’ont eu en revanche aucune hésitation à
défendre les raisons de « l’orthodoxie » ni à admettre et même à
exalter la fonction de l’Église-institution. Dans toutes ces
renaissances, comme nous le verrons, ce sont davantage les laïcs que
les hommes d’Église qui ont joué un rôle déterminant.
On dira que ces événements n’ont concerné que le monde de la culture
et des intellectuels, sans véritable rapport avec la vie religieuse
des « masses ». C’est vrai, mais la sphère culturelle est une espèce
d’ « auto-conscience de la société » et donc jouer un rôle
hégémonique dans ce cadre aura tôt ou tard des retombées non
seulement politiques et sociales mais aussi religieuses, bien plus
vastes : la Contre-réforme parvient même jusque dans les petits
villages qui se reflètent dans le lac de Côme, s’il est vrai que
dans les « Promessi sposi » Renzo Tamaglino et Lucia Mondella ont
affaire à un curé formé dans les nouveaux séminaires mis en place
par le concile de Trente, à un frère appartenant à un des ordres
(les capucins) mis en valeur par la Réforme catholique et même à un
cardinal qui accomplit laborieusement sa visite pastorale, toujours
selon les canons du dernier concile.
La Réforme catholique : voilà le premier mouvement de « renaissance
religieuse » qui a eu lieu dans le monde catholique depuis la
tempête de la Réforme protestante. La notion a été popularisée par
Hubert Jedin dans un petit livre de 1946 « plein comme un œuf », si
l’on en croit ce qu’en dit Delio Cantimori. L’historien allemand
opérait une distinction conceptuelle entre la Contre-réforme
politique et religieuse initiée par le concile de Trente. La Réforme
catholique ne voulait pas être – comme la Contre-réforme – un
mouvement répressif et disciplinaire (des aspects sur lesquels on a
en revanche beaucoup insisté ces dernières décennies), mais était
une dynamique en quelque sorte spontanée, déjà présente dans des
personnalités et des milieux actifs dans la seconde moitié du
quinzième siècle, qui fleuriront et seront encouragés comme une
réponse à la Réforme sur son propre terrain, pourrait-on dire. Ils
seront en cela appuyés par le concile de Trente : lutte contre les
abus de la hiérarchie et sa conduite souvent scandaleuse, un besoin
diffus de moralité et de spiritualité, la réforme des séminaires et
de la formation du clergé, de nouveaux ordres religieux actifs dans
différents milieux de la société, des formes de piété et de dévotion
populaire renouvelées, etc.
La Réforme catholique est donc une « renaissance religieuse » dans
laquelle l’action de l’Église institutionnelle a encore joué un rôle
décisif. Et pourtant, si nous voulons en trouver les fruits
culturellement les plus mûrs et les plus durables, c’est dans la
France de la moitié du dix-septième siècle qu’il faudrait chercher,
dans cette réaction à la diffusion du « libertinage » et de la
nouvelle philosophie naturelle, qui va de Pascal à Bossuet en
passant par Malebranche : dans cette incomparable saison que décrit
Sainte-Beuve dans « Port-Royal ». Un mouvement que l’Église
institutionnelle considérait alors avec grande inquiétude et même
avec hostilité aussi bien sur le plan doctrinal (jansénisme) que
politique (gallicanisme), mais qui est resté pendant plus d’un
siècle et demi un point de référence incontournable pour un
catholique soucieux de donner une base culturelle à sa propre foi,
en-dehors de la culture des séminaires : ce n’est pas un hasard si
après 1810, un écrivain et philosophe tel qu’Alessandro Manzoni,
dans son effort de penser catholiquement, y puisera ses premières
références.
Quand cette première « renaissance » s’est-elle épuisée ? Nous
pouvons avancer une date, en suivant l’hypothèse d’un autre grand
ouvrage du vingtième siècle, la « La crise de la conscience
européenne » de Paul Hazard, cette date est l’année 1685, quand
Louis XIV abolit avec l’édit de Fontainebleau, pour des raisons
éminemment politiques, la tolérance religieuse en terre de France
garantie en 1598 par l’édit de Nantes d’Henri IV. L’immigration qui
s’en suivit, surtout en hollande, de l’élite intellectuelle
huguenote, et le développement dans ce pays d’une série de
polémiques anticatholiques et même antireligieuses, fut le symptôme
d’un changement de paradigme qui conduira au déisme, à la religion
naturelle, à la première critique biblique, à la remise en question
des miracles : autant de phénomènes qui se développeront
impétueusement dans l’illuminisme, plus ou moins radical, du XVIIIè
siècle.
3.
Ce sont les traumatismes de la révolution française et des guerres
révolutionnaire qui poseront les bases d’une nouvelle « renaissance
religieuse ». Là aussi, nous pouvons mettre une date en quelque
sorte symbolique : la publication le 15 avril 1802, dans la France
napoléonienne qui avait passé le mois de juillet précédent un
concordat avec le Saint-Siège, du « Génie du christianisme » de
François-Auguste de Chateaubriand. L’auteur, alors âgé de 34 ans,
était le représentant typique d’une noblesse laminée par les
événements révolutionnaires : après avoir perdu parents et amis sur
la guillotine et avoir bourlingué à travers le monde, il avait
dépassé l’agnosticisme libertin typique du siècle des Lumières, et
était revenu à la religion de ses pères. Un phénomène très répandu
dans l’aristocratie européenne des décennies suivantes : que l’on
pense à la famille Cavour, dédiée au culte domestique de saint
François de Sales après des décennies d’indifférence religieuse.
L’abandon du sensualisme du dix-huitième, le nouveau goût pour les
traditions et leur valeur, la suspicion envers une raison qui avait
prétendu avec orgueil rebâtir le monde selon ses critères, la
réhabilitation du sens commun, c’est-à-dire de la manière –
disait-on – dont les hommes avaient toujours pensé et perçu les
choses, la valorisation du sentiment et de la fantaisie, bref ce
nouveau paradigme culturel qui nous pourrions qualifier de «
romantisme » au sens large, a suscité une nouvelle vague de
religiosité et même un retour à la foi religieuse d’une bonne part
de la culture européenne. Parmi les intellectuels, c’est-à-dire
entre ceux où l’indifférence religieuse totale était la norme dans
la seconde moitié du dix-huitième siècle, pour ne pas dire l’attaque
virulente contre la religion, on a assisté à une série de
conversions qui ont fait grand bruit : en Italie, la plus célèbre
reste justement celle de Manzoni.
Après 1815, un vent de restauration souffle sur les sociétés
européennes : l’Église s’en fait l’interprète et le soutient dans un
rapport ambigu avec le pouvoir politique. Ambigu parce qu’aucun
souverain n’est véritablement disposé à une restauration intégrale
de la « societas christiana », d’autant que bien vite, une série de
penseurs catholiques qui l’avaient rêvée ont commencé à se dire : si
c’est ainsi que sont les choses, alors il est préférable que
l’Église ne se compromette pas davantage avec ces États, qu’elle
prenne ses distances et qu’elle commence à penser à sa liberté. Mais
introduire le thème de la liberté de l’Église impliquait, plus ou
moins explicitement, plus ou moins structurellement, celui plus
large des libertés « modernes ». C’est alors que s’ouvrit, après la
révolution parisienne de juillet 1830, la grande saison du
catholicisme libéral.
Il n’est pas hasardeux d’affirmer qu’entre 1930 et 1848, la culture
catholique (y compris celle des laïcs catholiques) a peut-être tenté
pour la dernière fois de jouer un rôle hégémonique en Europe
occidentale.
Après 1830, l’élément religieux et catholique est l’élément porteur
de grandes révolutions nationales (la révolution belge, les
révolutions polonaise et irlandaise) qui ont enflammé l’opinion
publique européenne et dans lesquelles le mot « liberté » a résonné
largement, galvanisant les nouveaux catholiques et plongeant le
Saint-Siège dans l’embarras, lui qui insistait en revanche sur le
thème du loyalisme politique des sujets. La seule révolution jusqu’à
présent victorieuse, la révolution belge, a débouché sur une
monarchie constitutionnelle dans laquelle un parti catholique va
s’affirmer pour la première fois, et ce dernier apportera une
contribution fondamentale à l’élaboration de la nouvelle
constitution (où l’on promulgue en effet la séparation de l’Église
et de l’État, c’est-à-dire où l’on libère l’Église de tous les
contrôles et de tous les conditionnements du l’ancien juridictionnalisme) : la possibilité d’une cohabitation entre monde
catholique et régimes constitutionnels se concrétise donc.
Malgré la condamnation pontificale de l’encyclique « Mirari vos »
(15 août 1832) et la
rupture de « l’apostat » Lamennais avec l’Église, s’ouvre
alors la grande saison du catholicisme libéral en France, qui avec
Charles de Montalembert va défier le monde libéral sur des thèmes
tels que la liberté d’enseignement. En Espagne, Juan Donoso Cortés
vit sa jeunesse libérale d’anti-carliste. L’émancipation de 1829
fait sortir les catholicismes anglais des catacombes et le
catholicisme est au centre du débat religieux des années 1940, avec
le développement du mouvement d’Oxford. Dans la situation religieuse
extrêmement compliquée d’Allemagne, le cercle qui se rassemble à
Munich autour de Johann Joseph von Görres aura des mots importants
pour défendre les prérogatives ecclésiastiques vis-à-vis du pouvoir
de l’État (« Athanasius », 1838).
Ceci explique pourquoi, face aux révolutions de1848, à tout le moins
au début, l’Église n’est pas vue comme faisait partie intégrante du
front contre-révolutionnaire : pas même en France, comme le montre
la mort sur les barricades le 27 juin 1848 de l’archevêque de Paris
Denis-Auguste Affre lors d’une tentative de pacification entre les
ouvriers insurgés et les troupes de Cavaignac.
Le réveil de la culture religieuse (et des exigences de réforme
religieuse) de ces années tient du prodige, y compris en Italie : du
11 novembre 1830 au 19 juillet 1834, Raffaello Lambruschini rédige
ses six premières « Pensées d’un solitaire » ; entre 1832 et 1833,
Antonio Rosmini compose « Les cinq plaies de la sainte Église » qui
sera publié en 1848 ; en 1834 Silvio Pellico publie « Des devoirs
des hommes » et Gino Capponi commence à écrire « Storia civile della
Chiesa ». En 1835, Niccolò Tommaseo, exilé en France, publiera à
Paris « Dell’Italia », qui est une espèce de grand manifeste lamennaisien. Prêtres, historiens, hommes de lettres,
révolutionnaires, tous étaient convaincus que la future renaissance
italienne devait être intimement religieuse : seul Pellico
considérait que le catholicisme tel qu’il était (ou presque) pouvait
en être l’âme ; les autres pensaient à une religion restaurée dans
toute sa pureté, et donc débarrassée de ses privilèges séculaires (Rosmini)
et même des États pontificaux (Tommaseo), touchant aux limites de
l’orthodoxie (Lambruschini).
4.
Cette « renaissance religieuse » s’éteindra avec l’échec des
révolutions de1848-49…
[la seconde partie de cet essai, de la fin du dix-neuvième à nos
jours, sera publiée dans un prochain article de Settimo cielo]
Un article de
Sandro Magister, vaticaniste à
L’Espresso.
Sources : E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 25.04.2022
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