Hommes et femmes dans le Nouveau
Testament |
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Le 24 août 2010
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(E.S.M.)
- Une réflexion de Lucetta Scaraffia dans l'Osservatore Romano
sur les figures
féminines
présentes dans
les Actes des
apôtres.
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Gérard DAVID, Les Noces
de Cana -
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Hommes et femmes dans le Nouveau
Testament
LUCETTA SCARAFFIA
Le 24 août 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Si des femmes chercheuses ont été les premières à considérer avec
attention le rôle des femmes dans les textes sacrés du christianisme,
aujourd'hui ce domaine d'étude - et cela est heureux - est devenue lui aussi
l'objet de l'intérêt des chercheurs masculins, avec des résultats parfois
surprenants. Un exemple heureux de cette nouvelle réalité positive est un
petit livre du théologien et bibliste Damiano Marzotto
(Pietro e Maddalena. Il vangelo corre a due voci, Milan, Ancora, 2010),
consacré à la collaboration entre hommes et femmes dans le Nouveau
Testament. L'ouvrage contient trois essais: sur le célibat de Jésus et la
virginité de sa mère, sur le rôle de Marie et des autres femmes que Jésus
rencontre dans les évangiles et, pour finir, sur les figures féminines
présentes dans les Actes des apôtres, analysées avec une grande finesse et
originalité.
L'auteur est en effet bien conscient de l'originalité et de l'importance du
rôle féminin de coopération au processus d'évangélisation, et il en souligne
la place centrale dans divers épisodes, en particulier dans le mystère de la
mort et de la résurrection du Christ. En effet, la poursuite de la mission
salvifique des apôtres et le rapport non interrompu avec le maître au cours
du drame de la crucifixion et de la sépulture n'ont été possibles que grâce
à la présence permanente des femmes à ses côtés, "car les femmes ont eu
la force et le courage de suivre Jésus jusqu'à la mort sur la croix, en ne
se détachant pas de Lui même après sa sépulture". Même si c'est aux
apôtres qu'est confiée la mission d'évangéliser le monde, ils ont donc
besoin de la fidélité des femmes qui traverse la nuit pour ne pas se perdre.
Dans les textes canoniques, les figures féminines sont déterminantes pour
les quatre évangélistes, précisément parce que "la fécondité du Christ ne
se réalise pas sans l'association étroite de certaines femmes au ministère
de la rédemption, de la régénération de l'humanité". En conséquence, le
célibat de Jésus n'est pas vu comme une renonciation, mais comme la
proposition d'une forme plus profonde de relation avec les femmes, qui en
valorise la différence. Si personne ne doute du rôle fondamental de la mère,
Marie, qui, avec sa requête à Cana, provoque le premier rassemblement des
croyants autour du Christ, tout aussi important a été celui de la
Samaritaine "en faisant approcher du Sauveur du monde les prémisses de la
moisson eschatologique, ses concitoyens qui ont cru en lui à travers sa
parole"; et celle-ci "d'autre part, a anticipé ce mouvement de foi,
en allant la première puiser à la source, qui jaillit pour la vie éternelle".
Deux autres femmes, Marthe et Marie, ont la tâche d'accélérer
l'accomplissement des événements du salut, et celles-ci aussi précèdent dans
la foi les habitants de Béthanie, car elles se mettent les premières en
chemin vers Jésus, le reconnaissant. Il y a donc un rôle "de provocation
et en même temps d'anticipation de la part de la femme" qui révèle "une
participation originale" entre Jésus et les figures féminines des
évangiles, indiquant ainsi la possibilité d'une relation significative entre
un homme et une femme au-delà de la relation sponsale.
La lecture proposée des figures féminines dans les Actes des apôtres est
particulièrement innovatrice, le chercheur identifiant chez les femmes qui
offrent la possibilité de se restaurer et l'accueil aux principaux acteurs
du livre de Luc tout juste sortis de prison - tout d'abord à Pierre, puis
ensuite à Paul - un modèle d'accueil, et en même temps une impulsion au
nouveau départ pour la mission. La présence des femmes semble donc favoriser
"l'ouverture universaliste" dont elles semblent être capables de
saisir à l'avance la réalisation, et leur fonction d'accueil et
d'hospitalité offre les conditions idéales pour la réalisation de la grâce,
comme le démontrent de nombreuses conversions.
Si une chercheuse attentive comme Marinella Perroni a jugé moins
significatives les figures féminines présentes dans les Actes des apôtres,
le bibliste en révèle en revanche l'importance et la richesse symbolique,
offrant donc une nouvelle contribution importante au débat sur le rôle des
femmes dans la vie de l'Eglise. Ensuite, il n'est pas sans signification que
Mgr Marzotto Caotorta, actuel sous-secrétaire de la Congrégation pour la
doctrine de la foi, ait saisi ces aspects. En effet, à la différence de la
théologienne italienne, qui s'intéresse surtout à retrouver des rôles
ministériels précis dans les figures féminines présentes dans le Nouveau
Testament, le chercheur s'est démontré plus libre dans sa recherche. Cela
confirme le fait que ce n'est pas toujours le point de vue d'une personne du
même sexe qui est la garantie d'une compréhension plus profonde.
Sources : © L'Osservatore Romano - 24 août 2010
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 24.08.2010 -
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