Le 23 mars 2009  - (E.S.M.) - "La visite du pape Benoît XVI visite s'est caractérisée par l'enthousiasme et la participation. Un million de personnes peut-être ont assisté à la messe pour l'Afrique d'hier, sur l'esplanade de Cimangola", dit père Luigi Frattin, qui opère à Luanda avec la Société des missions africaines.

Le pape Benoît XVI, Stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé - Pour agrandir l'image ► Cliquer

Benoît XVI aime l'Afrique et "sa foi joyeuse"

Témoignages du Cameroun et de l'Angola

Le 23 mars 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Une annonce de la nécessité de la foi mais aussi une profonde réflexion sur les problèmes et les espoirs de la société africaine : telle est dans les témoignages missionnaires recueillis par la MISNA au Cameroun et en Angola la signification de ce premier voyage apostolique du pape Benoît XVI dans le continent. La visite a débuté mardi dernier à Yaoundé par la remise aux évêques camerounais de l'Instrumentum Laboris, base des travaux du 2ème Synode d'Afrique qui se tiendra en octobre. Le document dénonce notamment les activités des multinationales qui "ne cessent d’envahir graduellement le continent à la recherche des ressources naturelles. Elles écrasent les compagnies locales, achètent des milliers d’hectares expropriant les populations de leurs terres, avec la complicité des dirigeants africains".

Selon père Marco Pagani, qui opère à Yaoundé avec l'Institut pontifical des Missions étrangères (Pime), le voyage du pape a comporté un caractère non seulement pastoral mais aussi politique. "Dès son premier Discours au Cameroun, Benoît XVI a dénoncé les nouvelles formes d'oppressions économiques et politiques, condamné la pratique diffuse de la corruption et mis en garde contre les impacts de la crise économique mondiale", observe père Pagani. Le message du pape a été accueilli avec enthousiasme par les Camerounais : jeudi, près de 50.000 personnes avaient pris place sur les tribunes du stade de la capitale pour assister à la messe et écouter l'Homélie de Benoît XVI. "Le pape a demandé aux Africains de rester sur leurs gardes et de ne pas suivre les modèles de développement occidentaux pour protéger leurs richesses", poursuit le missionnaire du Pime. Dans l'avion qui le portait de Rome à Yaoundé, Benoît XVI avait confié aimer l'Afrique et "sa foi joyeuse" : un sentiment partagé aussi bien par les Camerounais que par les Angolais, seconde étape du voyage apostolique.

"Cette visite s'est caractérisée par l'enthousiasme et la participation. Un million de personnes peut-être ont assisté à la messe pour l'Afrique d'hier, sur l'esplanade de Cimangola", dit père Luigi Frattin, qui opère à Luanda avec la Société des missions africaines (Sma). En Angola aussi Benoît XVI a abordé des thèmes sociaux, soulignant le paradoxe d'un pays riche en pétrole et autres ressources naturelles où la plupart de la population vit pourtant dans la misère. "Le pape est allé au cœur du problème : la guerre, certes, mais aussi la cupidité qui réduit à l'esclavage les pauvres et prive les générations futures des ressources nécessaires pour bâtir une société plus juste et solidaire", ajoute père Frattin. De son arrivée à Yaoundé jusqu'à son départ de Luanda, journaux, radios et chaînes de télévision africaines ont consacré une grande importance à la visite de Benoît XVI.

Un des principaux quotidiens angolais, le Journal de Angola, titre lundi en première page "Le pape nous souhaite du courage", rappelant les difficultés de la reconstruction nationale à l'issue d'une guerre civile de 27 ans. Au Cameroun, c'est le journal Le Messager qui publie un éditorial intitulé "Les Leçons d'une visite" : "Le Cameroun après cette visite papale, au-delà de la faiblesse de ses hommes quels qu’ils soient, ne devrait plus être cette terre où l’on viole les libertés individuelles et collectives, où règnent l’injustice sociale, le trafic d’influence, les détournements des fonds publics, la corruption, la mal gouvernance... Mais plutôt un pays où la paix n’est pas un simple slogan, ou alors une image politique publicitaire qu’affectionnent les politiciens qui nous gouvernent", y conclut Jean-Francois Channon.

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Sources : Agence Misna

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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 23.03.09 - T/Voyage Afrique