Le pape Benoît XVI rend hommage au
cardinal Paul Joseph Pham Đình Tung |
|
Le 23 février 2009 -
(E.S.M.)
- Nous publions ci-dessous le télégramme suite au décès - survenu
hier matin - du Card. Paul Joseph Pham Đình Tung, Archevêque émérite de
Hanoï (Viêtnam), envoyé par le Saint-Père Benoît XVI XVI à l'Archevêque
de Hanoï, S.E. Mons. Joseph Ngô Quang Kiêt :
|
Le cardinal Paul Joseph
Pham Đình Tung
Le pape Benoît XVI rend hommage au
cardinal Paul Joseph Pham Đình Tung
Le 23 février 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Nous publions ci-dessous le télégramme suite au décès - survenu hier matin
- du Card. Paul Joseph Pham Đình Tung, Archevêque émérite de Hanoï
(Viêtnam), envoyé par le Saint-Père Benoît XVI XVI à l'Archevêque de Hanoï,
S.E. Mons. Joseph Ngô Quang Kiêt :
Télégramme du pape Benoît XVI
Son excellence Monseigneur Joseph Ngô Quang Kiêt
Archevêque de Hanoï
Apprenant avec tristesse le décès de monsieur le cardinal Paul Joseph Pham
Đình Tung, Archevêque émérite de Hanoï, votre prédécesseur, je tiens à vous
exprimer ma fervente union dans la prière avec tous les évêques du Vietnam,
avec les fidèles de l'archidiocèse de Hanoï et de tout le pays, ainsi
qu'avec la famille du défunt et les personnes que touche ce deuil.
Je demande à Dieu, Père de qui vient toute miséricorde, d'accueillir auprès
de lui dans sa paix et dans sa lumière, ce pasteur éminent, qui dans des
circonstances difficiles, a servi l'Eglise avec un grand courage et une
généreuse fidélité au Siège de Pierre, se dévouant sans compter pour
l'annonce de l'Evangile. En gage de réconfort, à vous-même, à votre
auxiliaire, aux évêques du Vietnam, aux prêtres, aux religieux, aux
religieuses et aux fidèles de l'archidiocèse de Hanoï, ainsi qu'aux membres
de la famille du cardinal défunt et aux personnes qui prendront part à la
liturgie des obsèques, j'accorde de grand cœur la bénédiction apostolique.
Texte original du
discours du Saint Père
►Français
Dans l'après-midi, à 17 heures, toutes les cloches des églises de Hanoi ont
sonné le tocsin. Les funérailles auront lieu à la cathédrale de Hanoi, le
jeudi 26 février, à 9 heures.
« Sa vie est représentative de notre histoire », titrait l'an dernier une
revue vietnamienne. Comme les prêtres et laïcs catholiques du Vietnam du
Nord de sa génération, il a vécu la longue passion et la résurrection
progressive de la communauté catholique dans la seconde moitié du XXe
siècle. Il était originaire de la paroisse de Quang Nao dans le diocèse de
Phat Diêm, province de Ninh Binh. C'est là qu'il est né le 20 mai
1919 d'une famille chrétienne depuis plusieurs générations.
Après de premières études à l'école de son village, il est remarqué par un
prêtre vietnamien qui le conduit à Hanoi pour y poursuivre sa formation. En
1931, il est au petit séminaire de Hoang Nguyên, Hà Tây. Il rentre en 1940
au grand séminaire Saint Sulpice de Hanoi. Il y poursuit ses études de
philosophie et de théologie, entrecoupées d’un stage pastoral dans une
paroisse du diocèse.
En août 1945, au moment où éclate la révolution et les troubles qui
s'ensuivent, il n'a pas encore terminé sa formation. Bientôt le grand
séminaire est obligé de fermer ses portes. Paul Pham Dinh Phung est alors
livré à lui-même jusqu'en 1948, date à laquelle l'ordre social est rétabli.
Il réintègre alors le grand séminaire installé dans les lieux où il est
aujourd'hui au 40 de la rue Nha Chung. Il y termine ses études. Comme ses
confrères, il va chaque jour suivre des cours de théologie au scolasticat
des rédemptoristes à Thai Hà, dans la paroisse aujourd'hui connue du monde
entier.
En 1949, il est ordonné prêtre en la cathédrale de Hanoi et nommé à
l'orphelinat de Sainte-Thérèse dirigé alors par le P. Paul Seitz, futur
évêque de Kontum. En 1950, il assure les fonctions de vicaire à la paroisse
de Hàm Long à Hanoi. Il y fonde le foyer de Bach Mai destiné à accueillir
les migrants qui fuient la guerre sévissant aux alentours et viennent se
réfugier à la capitale.
Un nouveau bouleversement historique se produit au Vietnam, en 1954 avec la
division du pays en deux parties, séparées par le 17e parallèle. Le
gouvernement communiste s'apprête à s'installer à Hanoi et un grand exode
vide les diocèses du Nord d'une partie de leurs prêtres et de leurs fidèles.
Le P. Paul Pham Dinh Tung reste à Hanoi. En 1955, il prend la direction du
petit séminaire Saint-Jean qui accueille encore, malgré l'époque, quelque
200 séminaristes provenant de tous les diocèses du Nord. En 1960, il défend
l'indépendance et l'autonomie de l'institution qu'il dirige et refuse
d'accueillir les instructeurs envoyés par le gouvernement pour dispenser aux
séminaristes un enseignement politique orienté. Il est alors obligé de
mettre un terme à l'existence de cette maison de formation.
En 1963, le Saint-Siège le nomme évêque de Bac Ninh. Il est consacré à Hanoi
le 15 août 1963. Un immense travail l'attend dans son diocèse ravagé par la
guerre, démuni de tout et souffrant des contrôles incessants et des
persécutions des autorités locales. Mgr Tung prend un certain nombre
d'initiatives pastorales originales destinées à préserver la foi,
à encourager les chrétiens, à sauvegarder et à édifier l'Eglise.
Dans la discrétion et le secret, il forme et ensuite ordonne prêtres, un
certain nombre de jeunes gens qu'il estime capables. Il fonde même une
congrégation religieuse féminine. En 1990, le siège de l'archidiocèse de
Hanoi est vacant et il en est nommé administrateur apostolique. Il sera
nommé archevêque en titre quatre ans plus tard, le 13 avril 1994. Le 26
novembre de la même année, le pape Jean Paul II le fait accéder à la dignité
de cardinal, comme deux de ses prédécesseurs.
En plus de ses charges d'archevêque de Hanoi, il assume aussi diverses
fonctions au service de son diocèse et de l'Eglise du Vietnam :
directeur du grand séminaire (1990-2003), administrateur apostolique du
diocèse frontalier de Lang Son (1998-1999), président de la Conférence
épiscopale du Vietnam (1995-2001). Il s'est particulièrement investi dans sa
tâche de directeur du séminaire, dialoguant avec les autorités pour que
l'Eglise puisse garder son indépendance et son autonomie dans le recrutement
des candidats au sacerdoce, pour que les prêtres ordonnés clandestinement
puissent exercer ouvertement leur ministère. Il a beaucoup œuvré pour faire
exister et intensifier les relations entre le gouvernement vietnamien et le
Saint-Siège, en vue du bien de l'Eglise qu'il défendait avec ferveur. C'est
lui qui, le premier, a fait lire dans les églises de la capitale une
protestation contre l'accaparement par l'Etat de l'ancienne Délégation
apostolique.
Il avait déjà 84 ans en 2003 lorsque le Saint-Siège a accepté sa démission
et nommé son successeur, Mgr Joseph Ngô Quang Kiêt. En mars 2006, il tomba
gravement malade. Pendant ses dernières années, il a continué de recevoir de
nombreux visiteurs et de se préoccuper des problèmes de l'Eglise et de la
société vietnamienne.
Le cardinal Pham Dinh Phung qui aura été un des témoins les plus illustres
de l'histoire et de la persévérance de la communauté catholique au Nord
Vietnam dans des temps tourmentés, était un homme simple cultivant les
vertus fondamentales du christianisme. Après 1975, à un prêtre vietnamien
vivant à l'étranger qui lui demandait ce que les catholiques vietnamiens de
la diaspora pouvaient faire pour aider le Vietnam, il avait répondu
simplement : « Soyez de bons chrétiens ! ». (radiovm)
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.02.2009 -
T/Benoît XVI |