Le Français Bernard-Henri Lévy prend
la défense de Pie XII et Benoît XVI |
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Le 23 janvier 2010 -
(E.S.M.)
- Dans cet article publié le 20 janvier dernier dans le quotidien
italien
Corriere della
Sera et
repris par
l'Osservatore
Romano, le
philosophe
français
Bernard-Henri
Lévy soutient
que la "mauvaise
foi et la
désinformation"
entouraient tout
ce qui touchait
le pontificat de
Benoît XVI, et
en particulier
dans son rapport
avec le monde
juif.
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Bernard-Henri Lévy
Le Français Bernard-Henri Lévy prend la défense de Pie
XII et Benoît XVI
Le 23 janvier 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Le Français Bernard-Henri Lévy a pris mercredi la défense des papes Pie
XII et Benoît XVI. Trois jours après la rencontre de Benoît XVI avec la
communauté juive de Rome, L'Osservatore Romano a publié en Une de son
édition du 21 janvier 2010 un article du journaliste et philosophe français
Bernard-Henri Lévy défendant à la fois Pie XII et Benoît XVI.
Le Français Bernard-Henri Lévy a pris mercredi la défense des papes Pie XII
et Benoît XVI. Trois jours après la rencontre de Benoît XVI avec la
communauté juive de Rome, L'Osservatore Romano a publié en Une de son
édition du 21 janvier 2010 un article du journaliste et philosophe français
Bernard-Henri Lévy défendant à la fois Pie XII et Benoît XVI.
Bernard-Henri Lévy déplore ainsi que l'"on fasse porter tout le poids" de la
shoah à un pape - Pie XII - qui "n'avait ni canons ni avions". BHL s'est
également élevé contre les "parti pris" sur Benoît XVI qui, à ses yeux,
entre aussi dans la catégorie des "boucs émissaires".
Dans cet article publié le 20 janvier dernier dans le quotidien italien
Corriere della Sera et repris par l'Osservatore Romano, le philosophe
français Bernard-Henri Lévy soutient que la "mauvaise foi et la
désinformation" entouraient tout ce qui touchait le pontificat de Benoît
XVI, et en particulier dans son rapport avec le monde juif. Bernard-Henri Lévy a en outre déploré que, dans le cas
de Benoît XVI comme de Pie XII, "on puisse être pape et bouc émissaire".
Longuement, Bernard-Henri Lévy a alors évoqué en particulier la figure de
Pie XII. "On s'étonnera surtout que, dans le silence assourdissant qui
marqua le monde entier lors de la shoah, l'on fasse porter tout le poids, ou
presque, à celui qui, parmi les dirigeants d'alors, n'avait ni canons ni
avions", a ainsi affirmé Bernard-Henri Lévy, avant de soutenir que Pie XII
"ne ménagea pas ses efforts pour faire part des informations dont il avait
connaissance à ceux qui avaient des avions et des canons". Le philosophe
français a également précisé qu'Eugenio Pacelli "sauva lui-même, à Rome et
ailleurs, un très grand nombre de ceux dont il avait la responsabilité
morale".
Dans l'article repris en Une du quotidien du Vatican, BHL a par ailleurs
souligné non sans humour que "le silencieux Pie XII prononça quelques
allocutions radiophoniques (comme en 1941 et 1942, à l'occasion de Noël)
qui
lui valurent l'hommage de Golda Meir". Et de citer celle qui fut premier
ministre d'Israël de 1969 à 1974 : "durant les 10 ans de la terreur nazie,
où notre peuple souffrit un martyre épouvantable, la voix du pape s'éleva
pour condamner les bourreaux".
Servitudes et grandeur de Benoît XVI
Bernard-Henri Lévy
Il faudrait quand même que l'on arrête avec la mauvaise foi, les partis pris
et, pour tout dire, la désinformation dès qu'il est question de Benoît XVI.
Il y a eu ces sous-entendus appuyés, quand ce ne furent pas ces grosses
blagues, sur le « pape allemand », le « post-nazi » ensoutané, celui que les
Guignols de l'info surnommaient carrément Adolf II (et ce
parce qu'il fut enrôlé, comme tous les enfants et adolescents de son âge,
dans les mouvements de jeunesse du régime).
Il y a eu le truquage pur et simple des textes - à propos, par exemple, de
son voyage à Auschwitz de 2006 où l'on prétendit et où, le temps passant,
les souvenirs devenant plus incertains, l'on répéta, là aussi, en boucle
qu'il aurait évoqué les 6 millions de morts polonais, victimes d'une simple
« bande de criminels », sans préciser que la moitié d'entre eux
étaient juifs (la contre-vérité est, ici, proprement sidérante puisque
Benoît XVI parla bel et bien, ce jour-là, des « puissants du IIIe Reich
» tentant d'«
éliminer » le « peuple juif » du « rang des nations de la
terre » - cf. Le Monde du 30 mai 2006).
Et puis voici, aujourd'hui, le record, j'allais dire le pompon, avec cette
visite à la synagogue de Rome, venue après ses deux visites aux synagogues
de Cologne et de New York et où le même chœur de désinformateurs n'a pas
attendu qu'il ait franchi le Tibre pour annoncer, urbi et orbi, qu'il
n'avait ni trouvé les mots qu'il fallait ni accompli les gestes qui
convenaient - et qu'il avait, donc, raté son coup...
Alors, puisque l'événement est encore chaud, on me permettra de mettre, ici,
quelques points sur quelques i.
Benoît XVI, quand il s'est recueilli devant la couronne de roses rouges que
l'on disposait face à la plaque commémorative du martyre des 1 021 juifs
romains déportés, n'a fait que son devoir mais il l'a fait.
Benoît XVI, quand il a rendu hommage aux « visages » de ces «
hommes, femmes et enfants » raflés dans le cadre du projet d'«
extermination du peuple de l'Alliance de Moïse », a dit une évidence
mais il l'a dite.
De Benoît XVI reprenant, mot pour mot, les termes de la prière de Jean-Paul
II, il y a dix ans, au Mur des lamentations, de Benoît XVI demandant donc «
pardon » au peuple juif pogromisé par la fureur d'un antisémitisme
longtemps d'essence catholique et formulant les choses, je le répète, en
lisant le propre texte de Jean-Paul II, il faut arrêter de répéter, comme
des ânes, qu'il est en-retrait-sur-son-prédécesseur.
A Benoît XVI déclarant enfin, après une deuxième station devant
l'inscription commémorant l'attentat commis en 1982, à Rome, par des
extrémistes palestiniens, que le dialogue judéo-catholique engagé par
Vatican II est désormais « irrévocable », à Benoît XVI annonçant qu'il
entend « approfondir » et « développer » le « débat entre égaux » qu'est le
débat avec ces « frères aînés » que sont les juifs, on peut faire tous les
procès que l'on veut mais pas celui de « geler » le processus engagé
par Jean XXIII.
Et quant à l'affaire Pie XII...
Je reviendrai, s'il le faut, sur la très complexe affaire Pie XII.
Je reviendrai sur le cas de Rolf Hochhuth, auteur de ce fameux « Vicaire »
qui lança, en 1963, la polémique autour des « silences de Pie XII ».
Je reviendrai sur le fait, en particulier, que ce bouillant justicier est
aussi un négationniste patenté, condamné plusieurs fois comme tel et dont la
dernière provocation consista, il y a cinq ans, dans une interview à
l'hebdomadaire d'extrême droite Junge Freiheit , à prendre la défense du
négateur des chambres à gaz David Irving.
Pour l'heure je veux juste rappeler, comme vient de le refaire Laurent
Dispot, dans la revue que je dirige, La Règle du jeu , que le terrible Pie
XII fut, en 1937, alors qu'il n'était encore que le cardinal Pacelli, le
coauteur de l'encyclique « Avec une brûlante inquiétude » qui
demeure, aujourd'hui encore, l'un des manifestes antinazis les plus
éloquents de l'époque.
Pour l'heure, on doit à l'exactitude historique de préciser qu'avant d'opter
pour l'action clandestine et le secret, avant d'ouvrir donc, sans le dire,
ses couvents aux juifs romains traqués par les nervis fascistes, le «
silencieux » Pie XII prononça des allocutions radiophoniques
(celles, par exemple, de Noël 1941 et 1942) qui
lui valurent, après sa mort, l'hommage d'une Golda Meir qui savait ce que
parler veut dire et ne craignit pas de déclarer : « pendant les dix ans de
la terreur nazie, alors que notre peuple souffrait un martyre effroyable, la
voix du pape s'est élevée pour condamner les bourreaux. »
Et, pour l'heure, on s'étonnera surtout que, de l'assourdissant silence qui
se fit, dans le monde entier, autour de la Shoah, on fasse porter tout le
poids, ou presque, sur celui des Souverains du moment qui a) n'avait ni
canons ni avions à sa disposition ; b) ne ménagea pas ses efforts pour, nous
disent la plupart des historiens sérieux, partager avec ceux qui en
disposaient les informations dont il avait connaissance ; c) sauva, lui,
effectivement, à Rome mais aussi ailleurs, un grand nombre de ceux dont il
avait la responsabilité morale.
Ultime retouche au Grand Livre de la sottise contemporaine : Pie ou Benoît,
on peut être pape et bouc émissaire.
Sources : radiovm
et
lepoint
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.01.2010 -
T/Benoît XVI
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