Inde : Les chrétiens en Orissa
demandent justice et sécurité avant les célébrations de Noël |
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Cité du Vatican, le 22 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Bien que l’Église en Orissa ait annoncé que les messes se
dérouleraient normalement dans les paroisses, le matin et l’après-midi
de Noël, plus de 50.000 chrétiens, hommes, femmes et enfants, risquent
de célébrer Noël comme des réfugiés, cachés dans les forêts ou amassés
dans des camps de réfugiés, craignant pour leur vie.
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Inde : Les chrétiens en Orissa demandent justice et sécurité avant les
célébrations de Noël
Le 22 novembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Justice et sécurité : ce sont les demandes principales que la communauté
chrétienne en Orissa a présenté au gouvernement central de l’Union, deux
mois après l’explosion des violences anti-chrétiennes et alors que le temps
de Noël approche.
Bien que l’Église en Orissa ait annoncé que les messes se dérouleraient
normalement dans les paroisses, le matin et l’après-midi de Noël, plus de
50.000 chrétiens, hommes, femmes et enfants, risquent de célébrer Noël comme
des réfugiés, cachés dans les forêts ou amassés dans des camps de réfugiés,
craignant pour leur vie. Ils n’ont en effet pas le courage de rentrer chez
eux (de nombreuses maisons ont été détruites ou ont été expropriées
illégalement par des intégristes hindous) par peur de nouvelles rétorsions,
menaces ou violences. Selon des estimations de l’Église locale, 4 .500
maisons de chrétiens en Orissa ont été brûlées, et dans 300 villages la
présence chrétienne a été effacée, dans sa composante humaine et dans ses
structures.
La peur des chrétiens est justifiée par des menaces publiques ultérieures et
des provocations lancées ces derniers jours par des groupes intégristes
hindous qui annoncent pour le 25 décembre une manifestation importante pour
protester contre le gouvernement de l’Orissa qui, selon eux, serait coupable
de ne pas encore avoir arrêté les responsables de l’homicide du leader
hindou Swami Laxmanananada Saraswati. La mort de ce responsable avait été le
prétexte qui a déchaîné la violence des radicaux hindous qui ont injustement
accusé les chrétiens de l’assassinat.
Les radicaux hindous se sont fortement opposés à l’annonce donnée par le
gouvernement d’Orissa qui entend débloquer des fonds pour la reconstruction
des églises détruites dans la vague de violence : les extrémistes ont
protesté et menacé de nouvelles agitations dans l’État si cela devait
arriver.
Le ‘règne de la terreur’ est donc encore vif en Orissa, affirment à Fides
des sources locales, ainsi qu’une sorte d’impunité générale, étant donné que
l’idéologie antichrétienne de l’’Hindouité’ s’est aussi infiltrée dans les
appareils bureaucratiques de l’État et dans les forces de l’ordre.
C’est pourquoi la communauté chrétienne n’arrête pas de demander au
gouvernement fédéral de l’Inde la protection et la défense de la liberté de
conscience et de religion. Les requêtes ont été entendues par une délégation
de haut niveau du gouvernement indien qui s’est récemment rendue en Orissa.
La délégation était composée des ministres de l’Agriculture, des Affaires
tribales, de la Justice sociale, qui, en constatant la situation grave, ont
promis de ramener la paix dans cet État blessé d’Inde orientale.
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Inde : Persécution des Chrétiens par les
fondamentalistes hindouistes : analyse d’un évêque indien
Depuis décembre 2007, l’Église de l’Inde a traversé des épreuves pénibles.
Tout éclata avec l’attaque des fondamentalistes contre les Chrétiens et
leurs églises à Kandhamal, un des districts les plus chrétiens de l’Etat
d’Orissa. Ils ont détruit plusieurs églises et en ont incendié quelques
autres. Ils ont maltraité les Chrétiens. Beaucoup se sont enfui dans les
forêts. Ce sont les partisans d’un mouvement fondamentaliste qui ont
déclenché ces atrocités contre la communauté chrétienne de Kandhamal. Ils se
revendiquent « gardiens de l’hindouisme », leur slogan était
autrefois "l’Inde pour les hindous".
Au mois d’août dernier, les attaques envers les Chrétiens ont recommencé,
plus atroces qu’avant. Ils ont tué une vingtaine de personnes et maltraité
les prêtres et les religieuses. Une religieuse a été violée par un groupe de
malfrats ; un prêtre a été soumis à des abominations publiques. Les
mécréants ont créé une situation d’horreur partout dans le district et dans
quelques régions voisines. Les gens se sont enfui et ont cherché refuge dans
la forêt. Une religieuse réfugiée dans la forêt est morte de paludisme.
Pendant plusieurs semaines, le Gouvernement de l’État a empêché les
associations caritatives d’intervenir. Pendant plusieurs jours les gens sont
restés terrés dans la forêt, sans vivres et sans toit. C’est après de
nombreux appels de l’Église que le Gouvernement central a enfin réagi et
envoyé sur place les armées de réserve.
Il faut bien signaler que tous les hindouistes ne sont pas contre les
Chrétiens. La plupart d’entre eux sont contre les persécutions lancées par
les fondamentalistes qui se proclament « défenseurs de l’hindouisme ».
Quelques partis politiques de tendance nationaliste hindouiste soutiennent
ces extrémistes, espérant gagner leurs voix aux élections cantonales ou
nationales. Ces partis se veulent « protecteurs de l’hindouisme », ils ont
déjà pris le pouvoir dans plusieurs États et veulent l’étendre aux autres,
c’est pourquoi ils supportent secrètement les fondamentalistes qui
persécutent les Chrétiens.
Les persécuteurs des Chrétiens reprochent aux missionnaires de convertir des
hindouistes à la religion chrétienne. Ils critiquent les missionnaires et
leur reprochent de faire des conversions par force ou persuasion. En
réalité, ceux qui ont embrassé la foi chrétienne dans cette région sont des
aborigènes (adivasis) du pays avant d’être
chrétiens. Ils ne croyaient pas en l’hindouisme proprement dit. Ils avaient
leurs pratiques religieuses à eux. Par ailleurs, ces nouveaux Chrétiens ont
accepté la foi en Christ volontairement sans aucune contrainte de la part
des missionnaires. En revanche ce sont les dirigeants de ces mouvements
fondamentalistes qui, par force, les reconvertissent à l’hindouisme. Il
semble que le fond du problème soit tout autre : certaines couches de la
société indienne, surtout dans le nord du pays, ne veulent pas que les
pauvres soient instruits, mission dans laquelle les Chrétiens sont bien
engagés. Leurs membres participent aux activités des fondamentalistes.
La situation actuelle est tellement complexe que les Chrétiens ne peuvent
s’en sortir par eux-mêmes. Ils ne sont que 28 millions dans une population
de plus d’un milliard. Pour les dirigeants politiques, les Chrétiens,
minoritaires, ne comptent pas. L’épiscopat indien a lancé un appel aux
Gouvernements des États et du Centre pour qu’ils réagissent en confirmant
les principes démocratiques de justice et d’égalité des religions.
Aujourd’hui les Chrétiens d’Inde sont appelés par le Seigneur à souffrir le
martyre pour leur foi et à mettre en pratique les valeurs d’amour et de
pardon envers leurs persécuteurs. Ils demandent au Seigneur la grâce de les
aider à surmonter cette période d’épreuves.
Mgr George Alencherry
Evêque syro-malabar de Thuckalay
Novembre 2008
Rappelons que les Chrétiens sont présent en Inde depuis le 1er siècle. En
52, Saint Thomas aurait abordé la côte malabare, à l’ouest, où il fonde
l’Église malabare, puis la côte est, où il meurt martyr en 72.
Mgr George Alencherry
(oeuvre-orient)
Sources : www.vatican.va(PA) -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.11.2008 -
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