Dix-septième Congrégation générale du
Synode des évêques d'Afrique |
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Le 20 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- Aujourd’hui, mardi 20 octobre 2009, à 09h00, en présence du
pape Benoît XVI, avec le chant de l’Heure Tierce, a débuté la
Dix-septième Congrégation générale, pour la présentation de l’Elenchus Unicus Propositionum.
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Dix-septième Congrégation générale du
Synode des évêques d'Afrique
DIX-SEPTIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (MARDI 20 OCTOBRE 2009 - MATIN)
Le 20 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Aujourd’hui, mardi 20 octobre 2009, à 09h00, en présence du pape Benoît
XVI, avec le chant de l’Heure Tierce, a débuté la Dix-septième Congrégation
générale, pour la présentation de l’Elenchus Unicus Propositionum
(Liste unifiée des propositions).
Le Président délégué du jour était S.Ém. le Card. Francis ARINZE, Préfet
émérite de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des
Sacrements (CITÉ DU VATICAN).
À l’ouverture de cette Congrégation générale, le Secrétaire général du
Synode des Évêques, Mgr Nikola ETEROVIĆ, Archevêque titulaire de Sisak, a lu
une Lettre du 20 octobre 2009, signée par trois Présidents délégués ainsi
que par lui-même, adressée aux Présidents des Conférences épiscopales du
Soudan, de l’Ouganda, du Tchad, de la République Démocratique du Congo et de
la République Centrafricaine, que nous reportons ci-dessous.
Avant l’intervalle, le Saint-Père a béni quelques kits sanitaires d’urgence
qui seront donnés aux Pères synodaux et aux autres Participants.
Au cours de l’intervalle, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en audience les
Carrefours Anglicus E et Anglicus-Gallicus.
À la fin de la Dix-septième Congrégation générale, le Secrétaire général a
invité les Pères synodaux à se réunir dans la VII Session des Carrefours,
cet après-midi dans la VIII Session et demain matin dans la IX Session, pour
la préparation des Modi (Amendements) collectifs des propositions.
La Dix-huitième Congrégation générale aura lieu vendredi matin 23 octobre
pour la présentation et le vote du Message, et la Dix-neuvième Congrégation
générale aura lieu dans l’après-midi pour la présentation de l’Elenchus
Finalis Propositionum (Liste Finale des Propositions).
À cette Congrégation générale, qui s’est terminée à 12h30 par la prière de
l’Angelus Domini étaient présents 217 Pères.
PRÉSENTATION DE LA LISTE UNIFIÉE DES PROPOSITIONS
Au cours de cette Dix-septième Congrégation générale, le Rapporteur général,
S.Ém. le Card. Peter Kodwo Appiah TURKSON, Archevêque de Cape Coast (GHANA),
et les Secrétaires spéciaux S.Exc. Mgr Damião António FRANKLIN, Archevêque
de Luanda (ANGOLA) et S.Exc. Mgr Edmond DJITANGAR, Évêque de Sarh (TCHAD)
ont présenté en anglais, portugais et français l’Elenchus Unicus
Propositionum (Liste Unifiée des Propositions), résultant de l’unification
en 54 des 282 Propositions préparées par chaque Carrefour, un travail qui
s’est déroulé samedi après-midi, dimanche et lundi, les 17, 18 et 19 octobre
2009, par le Rapporteur général, les Secrétaires spéciaux et les Rapporteurs
des Carrefours. La Liste Unifiée des Propositions, œuvre de toute
l’assemblée, a été distribuée aux Pères synodaux pour une étude privée et la
préparation des Modi (Amendements) individuels, que chaque Père synodal
pourra présenter au sein de son propre Carrefour pour la discussion et
l’examen commun.
VOTE FINAL POUR LE CONSEIL (II)
Aucun Père n’ayant obtenu la majorité absolue requise au premier vote, on a
procédé à un deuxième vote, par dispositif électronique, par lequel ont été
élus les 12 Pères synodaux qui ont obtenu le plus grand nombre de voix pour
la majorité relative. La liste des membres élus, ainsi que des membres
nommés par le Pape, sera publiée dans les prochains jours.
AUDITION DES AUDITEURS (VII)
Sont ensuite intervenus les Auditeurs et Auditrices suivants:
- Sœur Bernadette MASEKAMELA, C.S., Supérieure Générale des
Soeurs du Calvarire (BOTSWANA)
- Prof. Gustave LUNJIWIRE-NTAKO-NNANVUME, Secrétaire international du
Mouvement d’Action Catholique Xavéri (M.A.C. Xavéri), Responsable chargé du
laïcat dans la Région de Kivu, (République Démocratique du Congo)
(RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
- M. Kpakile FÉLÉMOU, Directeur du Centre DREAM, Conakry (GUINÉE)
- Mme Rose BUSINGYE, Fondatrice et Présidente du Meeting Point
International, Kampala (OUGANDA)
- Mme Axelle FISCHER, Secrétaire Générale de la Commission “Justice et
Paix”, Bruxelles (BELGIQUE)
- M. Christophe HABIYAMBERE, Président de "Fidesco", Kigali (RWANDA)
- Soeur Mary Anne Felicitas KATITI, L.M.S.I., Mère Provinciale de la
Congregation des Petites Servantes de Marie Immaculée (ZAMBIE)
- Soeur Bédour Antoun (Irini) SHENOUDA, N.D.A., Mère Provinciale des Soeurs
de Notre Dame des Apôtres, Le Caire (ÉGYPTE)Les résumés des interventions
des Auditeurs et Auditrices ont été publiés (par erreur) comme “in scriptis”
sur le Bullettin N. 24 de mercredi 14 octobre 2009.
LETTRE DU 20 OCTOBRE 2009
Aux Présidents des Conférences épiscopales du Soudan, de l’Ouganda, du
Tchad, de la République Démocratique du Congo et de la République
Centrafricaine.
Nous, les Pères synodaux, réunis dans la Deuxième Assemblée Spéciale pour
l’Afrique du Synode des Évêques, nous avons appris avec une profonde douleur
la continuation, au sein des diocèses situés dans la région des Grands Lacs,
d’actions belligérantes qui produisent des destructions, des violences et
des morts parmi la population innocente. Afin de sauver leur vie, des
centaines de milliers de personnes ont été obligées à abandonner leurs
maisons et à se réfugier dans les Pays limitrophes dans des conditions
d’extrême précarité. Le phénomène des enfants-soldats ne manque également
pas de nous préoccuper, tout comme celui des orphelins, des mutilés de
guerre et des personnes avec de graves problèmes de santé physique et
psychique.
Face à une telle situation dramatique, en tant que Pères synodaux réunis
sous la présidence du Saint-Père Benoît XVI, nous exprimons notre plus vive
communion fraternelle aux Évêques des diocèses concernés dans de telles
souffrances inhumaines à l’égard de la population innocente. De plus, nous
nous adressons à toutes les parties en cause afin d’implorer que le langage
des armes soit au plus vite remplacé par celui du dialogue et des
transactions. Avec le dialogue, dans le respect réciproque et dans la paix,
tous les problèmes peuvent se résoudre. La guerre, au contraire, rend tout
plus difficile et tente en particulier de transformer les frères en ennemis
à abattre.
Fortifiés par le Saint-Esprit, l’Esprit du Seigneur Jésus ressuscité, nous
les Pères synodaux nous soulignons à nouveau la valeur sacrée de toute vie
humaine. Le commandement “Tu ne tueras pas” (Ex 20,13),
ne fait pas seulement partie du Décalogue, révélation de Dieu recueillie
dans la Bible, mais aussi de la loi inscrite dans le cœur de chaque homme
qui vient en ce monde. Il n’est pas permis de tuer des innocents pour des
motifs sociaux, politiques, ethniques, raciaux ou religieux. Le sang des
innocents crie vengeance face à Dieu qui, tôt ou tard, devra aussi juger
ceux qui ont tâché leurs mains avec le sang des pauvres, qui sont les
privilégiés de Dieu.
Alors que nous sommes en train de réfléchir sur la réconciliation, la
justice et la paix, nous implorons, par l’intercession de tous les saints
nés en Afrique, le don de la paix afin que l’on puisse instaurer la justice
là où elle est gravement enfreinte et que les cœurs soient ouverts à la
grâce de la réconciliation avec Dieu et avec notre prochain, non seulement
dans la région des Grands Lacs, mais aussi sur l’ensemble du continent
africain.
Nous confions notre appel souffrant et pressant à l’intercession de la
Sainte Vierge Marie, Notre Dame d’Afrique et Mère de toutes les souffrances.
Présidents Délégués
Secrétaire Général
KIT SANITAIRE OFFERT AUX PÈRES SYNODAUX ET AUX
AUTRES PARTICIPANTS
Au cours de la Dix-septième Congrégation générale de ce matin, S.Exc. Mgr
Zygmunt ZIMOWSKI, Archevêque-Évêque émérite de Radom, Président du Conseil
pontifical pour la Pastorale des Services de la Santé, a présenté au
Saint-Père quelques exemplaires du kit sanitaire, don du Conseil pontifical
pour la Pastorale des Services de la Santé, en collaboration avec
l’Ambassade de la République de Chine près le Saint-Siège, qui seront
offerts aux 275 Pères synodaux et aux autres participants à la II Assemblée
Spéciale pour l’Afrique du Synode des Évêques. Il s’agit d’un kit sanitaire
d’urgence, contenant également des instruments médicaux de première
nécessité, qui servira comme aide au cours des missions et sera “Un petit
signe de solidarité et de communion avec les populations du continent
africain, même celles des régions les plus lointaines”, a ainsi expliqué
S.Exc. Mgr Zimowski. “Je demande donc à Votre Sainteté - a-t-il ajouté, de
bénir ces kits et donc tous les malades et les personnes souffrantes du
continent africain”.
INTERVENTIONS “IN SCRIPTIS” DES PÈRES SYNODAUX
(CONTINUATION)
Les Pères synodaux suivants ont remis une intervention écrite:
- S. Exc. Mgr Fortunato BALDELLI, Archevêque titulaire de
Bevagna, Pénitencier Majeur (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Mgr Alfred Leonhard MALUMA, Évêque de Njombe (TANZANIE)
Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions que les Pères
synodaux ont remis par écrit et qui n’ont pas été prononcés en Salle:
- S. Exc. Mgr Fortunato BALDELLI, Archevêque titulaire de Bevagna,
Pénitencier Majeur (CITÉ DU VATICAN)
Je remercie Dieu pour l’expérience de l’Église que nous sommes en train de
vivre ces jours-ci au Synode, convoqué de façon providentielle par le
Saint-Père, en réponse à une demande de la part de l’épiscopat africain.
Dans l’assemblée synodale se reflètent les anxiétés et les espérances, les
problèmes et les attentes des peuples de l’Afrique et, d’une certaine façon,
des peuples de la Terre. C’est la première fois que j’ai l’honneur de
participer à une rencontre ecclésiale de si grande haleine.
Même dans la grande diversité des situations et des contextes sociaux,
politiques et économiques, l’Église de Dieu qui est en Afrique est en train
de se montrer toujours plus consciente de son identité particulière et de sa
vocation, dans ce moment historique délicat pour la planète. Comme le
suggère le thème conducteur du Synode, l’Église africaine, dans ses
articulations les plus variées, est en train de prendre parfaitement
conscience de son rôle irremplaçable dans la promotion de la réconciliation,
de la justice et de la paix. La difficile situation internationale, les
difficultés internes du Continent, les conflits raciaux, religieux et
politiques, les urgences sanitaires et alimentaires, dans leur situation
tragique, interpellent l’Église en première personne et demandent aux
chrétiens du courage et de l’engagement, un témoignage et un partage.
L’itinéraire de la réconciliation, de la justice et de la paix est long et
délicat: il requiert de la patience, de la sagesse et de la clairvoyance,
mais surtout il requiert que l’on se base sur la roche de la foi, que l’on
mette les ailes de l’espérance et que l’on se laisse emporter par l’énergie
secrète de la charité. La paix sera le fruit de la justice, et la justice
s’accomplit en soutenant les raisons des derniers et des pauvres. Il n’y
aura pas de réconciliation véritable et durable si les racines des conflits
et des injustices, parfois vieilles de siècles, ne seront pas guéries, si
les relations entre les groupes et les ethnies ne seront pas soignées, si
les cœurs des personnes ne seront pas régénérés. L’Église en Afrique est
appelée à manifester sa nature de communauté réconciliée et réconciliante
pour “contribuer à panser les blessures des sociétés déchirées par des
expériences de violences, de conflits et de guerres” (Instrumentum laboris
n.86).
Dans l’Instrumentum laboris sont indiqués, de façon tout à fait opportune,
les moyens surnaturels que le Seigneur offre à ses fils dans ce chemin
fatiguant, mais exaltant: l’espérance vivifiante du Christ, la Parole de
Dieu et les sacrements. Je voudrais souligner ce qui est écrit au n.86 sur
le sacrement de la Réconciliation: “ Fidèle à son ministère de la
réconciliation de l’homme avec Dieu et des hommes entre eux, l’Église assure
à ses fils et filles le service du sacrement de pénitence, de réconciliation
et de pardon. Par la pratique habituelle de ce sacrement, les chrétiens
témoignent qu’ils apprennent à regarder en face leur vie pour confesser
l’expérience de la miséricorde et de la bonté de Dieu face à leur misère,
leur péché, leurs manques d’amour”.
Le devoir des Pasteurs est d’aider les fidèles à pénétrer et à vivre la
réalité profonde du sacrement de la Réconciliation comme moment significatif
de leur chemin de conversion et comme expression personnelle de la mission
réconciliante de l’Église. L’œuvre de réconciliation passe toujours à
travers le cœur de l’homme, de chaque homme, car la paix est un don de Dieu
confié à la responsabilité des hommes et seule la grâce apaisante du Christ
- à travers le ministère de l’Église - peut régénérer le cœur des fidèles et
les rendre de nouvelles créatures, artisans de la paix, témoins de la
justice. Les fidèles doivent être éduqués à regarder avec sincérité leur vie
à la lumière de la vérité, à s’ouvrir avec confiance aux prêtres, à célébrer
souvent le sacrement de la réconciliation, à porter les fruits de la
conversion par leur vie réconciliée. Il sera également important de faire
attention à ne pas semer le désordre au sein des consciences des fidèles
avec des enseignements et des opinions divergentes, dans la théologie, la
prédication, la catéchèse et la direction spirituelle, concernant des
questions graves et délicates de la vie chrétienne.
Le soin de l’aspect célébratif, en donnant une importance adéquate à la
Parole de Dieu proclamée et expliquée et en adaptant de façon opportune le
rituel à la mentalité et à la culture des différentes populations
africaines, contribuera à vivifier la pratique du sacrement et à empêcher
qu’elle ne déchoie en un geste formel et coupé de la vie et de l’engagement
quotidien du chrétien.
À ce propos, comme le suggère l’Instrumentum laboris, avoir des célébrations
communautaires du sacrement de la Réconciliation, au cours de circonstances
particulières, pourrait porter ses fruits du point de vue catéchétique et
pastoral. La célébration communautaire de la Réconciliation, selon ce qui
est écrit dans l’Exhortation post-synodale Reconciliatio et Pœnitentia,
“précisément par son caractère communautaire et la façon dont elle se
déroule, met en relief quelques aspects de grande importance: la Parole de
Dieu, écoutée en commun, a un autre effet que la lecture faite
individuellement, et elle souligne mieux le caractère ecclésial de la
conversion et de la réconciliation” (Reconciliatio et
Pœnitentia, n.32). La célébration communautaire du sacrement de
la réconciliation, selon les normes établies par l’Église, doit pourtant
trouver son sommet dans la confession et l’absolution individuelles des
pénitents, et ne peut en aucune façon assombrir la célébration individuelle
du sacrement comme moment de rencontre personnelle avec la grâce de la
conversion. La réconciliation de chaque pénitent constitue, en effet, “
l’unique manière normale et ordinaire de célébrer ce sacrement” (ibid.).
Les prêtes, en particulier, devront être préparés depuis les premières
années de leur formation à célébrer personnellement et fréquemment le
sacrement de la réconciliation et ils devront être disponibles, malgré les
nombreuses tâches pastorales, à accueillir les fidèles désireux de
rencontrer sacramentellement la miséricorde de Dieu. Dans la formations des
prêtres, tout comme dans celle des religieux et des religieuses, il faudra
donc prêter un soin particulier à la transmission aux jeunes de la doctrine
catholique concernant le sacrement de la pénitence, en montrant les racines
bibliques et patristiques de cette dernière, et il faudra également veiller
à ce que, dans les séminaires et dans les maisons de formation, des
confesseurs prudents et emplis de ferveur soient disponibles.
Nous croyons que, afin d’aider l’Église d’Afrique dans les responsabilités
qui l’attendent à l’avenir, il serait fortement utile de proposer à nouveau
aux fidèles la saine doctrine catholique de la réconciliation comme un
événement de grâce qui émane de la réconciliation avec Dieu, qui mène à la
réconciliation avec soi-même, qui ouvre de nouveaux chemins de communion
avec les frères et sœurs, quiconque soient-ils, et qui s’étend à embrasser
toute la création avec une harmonie renouvelée.
- S. Exc. Mgr Alfred Leonhard MALUMA, Évêque de Njombe
(TANZANIE)
Les efforts visant à créer une richesse qui réduise la pauvreté et la misère
et améliore la vie des populations en Afrique représentent une partie et une
parcelle de l’engagement encourageant visant à proclamer l’Évangile, prêt à
apporter la réconciliation, la justice et la paix. Ceci implique la création
et la gestion d’entreprises publiques et privées régies par des
entrepreneurs qui soient soutenus par des valeurs éthiques adéquates. De
tels efforts contribueront à transformer le monde, en améliorant les
conditions de travail des plus faibles.
Alors que l’Église en Afrique s’est engagée de façon active dans la
promotion de l’aide sanitaire et dans l’éducation, qui sont des parties
intégrantes de sa mission évangélisatrice, peu de choses ont par contre été
faites concernant une planification systématique en termes de renforcement
de sa soutenabilité économique et financière. Par conséquent, un grand
nombre de programmes pastoraux de l’Église africaine dépend encore beaucoup
des donateurs. La continuité de cette tendance perpétue les risques de
sacrifier l’autonomie et la propriété dans les programmes, les projets et
les structures, au détriment de l’Église et de ses bénéficiaires (IL 23).
Parmi les conditions qui donnent de la crédibilité au témoignage de l’Église
dans les domaines de la réconciliation, de la justice et de la paix, nous
pouvons citer la fondation d’institutions et d’entreprises financières et
économiques qui pourraient soutenir les activités pastorales de l’Église.
Afin de revendiquer pleinement son rôle prophétique, le paiement d’un
salaire juste pour les travailleurs doit être vu comme un synonyme de
justice et de rectitude. C’est pour cette raison, que je demande à l’Église
en Afrique de prendre au sérieux l’aspect de la viabilité financière. En
accord avec la “Populorum Progressio”, qui encourage le développement
intégral, l’Église doit être présente dans la lutte contre tous les types de
pauvreté humaine.
Si l’Église ne se fait pas innovatrice dans les instruments et dans les
moyens de renforcer les bases, les efforts visant à établir la
réconciliation, la justice et la paix resteront insuffisants. En accord avec
la Doctrine sociale de l’Église, l’Église en Afrique a besoin du courage qui
lui donne la possibilité de créer les conditions sociales qui permettent aux
populations de rejoindre la plénitude donnée par Dieu.
Selon la tradition de la Doctrine sociale de l’Église pour laquelle le bien
commun est la somme de toutes les conditions sociales permettant aux
populations, aussi bien en tant que groupes qu’en tant qu’individus,
d’atteindre leur épanouissement plus pleinement et plus facilement pour
obtenir la réconciliation, la justice et la paix, nous devons créer les
justes conditions sociales pour les individus et pour les sociétés. Une base
financière soutenable en Afrique ouvrira la voie à la réalisation humaine,
non pas en termes de gains majeurs afin de satisfaire les désirs et les
besoins, mais en termes de conduire une vie humaine qui soit plus pleine et
plus significative, selon la mission de Jésus qui est venu afin que nous
puissions avoir la vie et l’avoir surabondante (cf. Jn 10,10).
Je voudrais souligner les points suivants:
1. L’engagement des laïcs dans la planification, l’amélioration et la
distribution des produits qui dérivent des entreprises économiques
soutenables est crucial. Une véritable appartenance et le soutien de la
famille de Dieu (l’Église) signifie aussi puiser dans la créativité des
laïcs et leur offrir la possibilité d’assumer efficacement leur propre rôle
aux différents niveaux des activités de l’Église en son sein, y compris
l’aspect du bien-être matériel.
2. Vigilance: la soutenabilité économique doit rester un moyen pour une fin,
un instrument au service de l’évangélisation. Jésus nous met en garde, parce
qu’il est difficile pour un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu (cf. Mc
10,23). En même temps, il faut abandonner la mentalité qui vise à rendre
populaire cette pauvreté abjecte qui pourrait être une entrave à la vie
éternelle. Nous devons éviter les deux extrêmes. Ici, les Écritures nous
servent de guide: “Yahvé éloigne de moi fausseté et paroles mensongères, ne
me donne ni pauvreté ni richesse, de crainte que je ne vole” (cf. Pr 30,
8-9). Les entreprises économiques doivent être conduites et modérées par des
valeurs humaines et spirituelles qui aient une dimension pastorale.
3. Une soutenabilité véritable de nos entreprises économiques dépendra enfin
de l’efficacité et de la bonne gouvernance selon la modalité du bon
administrateur. En vérité, il faut que l’Église insiste sur la gestion
professionnelle, mais le secret du succès réside dans le fait de mettre
l’accent et de cultiver une spiritualité solide ainsi que d’authentiques
valeurs humaines. La solution est de construire une soutenabilité qui soit
fondée sur les solides bases de la foi.
4. Écoutons ce que le Saint-Père, le Pape Benoît XVI, nous a dit dans le
n.36 de la “Caritas in veritate”.
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
© Copyright 2009 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.10.2009 -
T/Synode Afrique |