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19 Avril 2005
 

Benoît XVI a souligné les signes positifs des nouvelles formes de consécration religieuse

 

Le 20 février 2008 - Benoît Standaert puise dans sa longue expérience de moine à l’abbaye de Saint-André à Bruges (Belgique) et de bibliste pour répondre aux questions concernant la quête intérieure (la sienne et celle, multiforme, de ses contemporains), la rencontre des religions, les exigences de l’Evangile…

Abbaye de Saint-André à Bruges (Belgique) Pour agrandir l'image: C'est ici

Le pape Benoît XVI a souligné les signes positifs des nouvelles formes de consécration religieuse

Le pape Benoît XVI est intervenu lors d’une réunion du conseil pour les rapports entre la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique et les Unions internationales des supérieurs généraux.

Prononçant un discours devant le groupe de supérieurs généraux au terme de la réunion, le pape a affirmé avoir écouté leurs témoignages et avoir analysé avec eux les attentes, les espérances et les difficultés de la vie religieuse. "Nous ressentons tous combien, dans une société moderne mondialisée, il devient toujours plus difficile d’annoncer et de témoigner de l’Evangile", a affirmé Benoît XVI et a aussi souligné que le processus de sécularisation qui progresse dans la culture contemporaine n’épargne pas malheureusement les communautés religieuses".

Il ne faut cependant pas se laisser emporter par le découragement car si, comme on l’a rappelé opportunément, de nombreux nuages s’accumulent aujourd’hui à l’horizon de la vie religieuse, de plus en plus de signaux d’un réveil providentiel apparaissent constamment et suscitent des motifs d’espérance" a exprimé le Saint-Père.

Evoquant les signes positifs, Benoît XVI a souligné "le nouvel engagement de fidélité des instituts historiques" et "les nouvelles formes de consécration religieuse en accord avec les nouvelles exigences de l’époque". Evoquant la crise difficile due au vieillissement des membres des ordres anciens et des congrégations historiques, le pape a aussi fait état de "signes d’une reprise positive", particulièrement lorsque les communautés ont choisi de revenir aux origines pour vivre plus conformément à l’esprit de leur fondateur.

Au cours de son intervention, le pape Benoît XVI a aussi invité les religieux à particulièrement répondre aux "pauvretés spirituelles qui marquent fortement l’époque actuelle" et les a exhortés à construire leurs communautés sur "la roche solide qu’est Jésus-Christ".
Nous pensons que l'entretien qui suit est un exemple merveilleux de fidélité au Christ à travers la règle de saint Benoît.

Entretien

Benoît Standaert, moine bénédictin (sur la quête intérieure)

Theologia : Pourriez-vous nous parler de votre itinéraire ? Comment et pourquoi avez-vous choisi la vie religieuse ?

Benoît Standaert : Très jeune, je désirais me "donner à Dieu", sans trop savoir tout ce que cela pouvait signifier ni même quelle forme cela pourrait prendre : "devenir prêtre" peut-être. Puis, à partir de mes onze, douze ans, j’ai vécu en internat chez les P. Bénédictins de l’abbaye de Saint-André près de Bruges (Belgique). Leur regard sur la vie me plaisait. J’y ai trouvé des vrais penseurs qui m’ont attiré : leur amitié m’a conquis et me suffisait. Je n’ai pas cherché plus loin. Je me disais : je serai l’un d’eux, sans trop savoir à nouveau ce que cette vie pouvait comporter concrètement. Je n’avais pratiquement jamais assisté à leurs offices (Laudes, Vêpres ou Matines) : au collège on venait assister tout juste aux Complies le dimanche soir. Mais j’avais confiance : je pensais que ce serait bon pour moi.

En 1962, j’ai connu une grave paralysie qui a failli m’emporter pour de bon. Ce moment, avec la longue convalescence qu’il comporta, n’a fait qu’approfondir mon appel à une vie bénédictine. Un des premiers textes que j’ai lu et médité sur mon lit de malade était le Prologue de la Règle de saint Benoît.

Je suis entré au noviciat à 19 ans, moins de trois mois après avoir terminé mes humanités dans ce même collège des pères Bénédictins, et après deux ans de noviciat, je m’y suis engagé par une première profession. Depuis ce jour-là, je me suis lié à cette communauté pour de bon. C’était le 3 octobre 1966. J’ai pu étudier : de la philosophie, de la philologie classique, de la théologie et les sciences bibliques. Cela m’a conduit à Anvers, Rome, Jérusalem et Nimègue, et cela a pris une petite dizaine d’années (jusqu’en 1978). Au milieu de mes études, j’ai également séjourné une année en Afrique pour y assurer des cours de religion, d’histoire et d’esthétique dans une école secondaire (au Congo, ex-Zaïre). Peu de choses dans ma vie m’ont autant formé que cette année-là (1968-69).

En rentrant au monastère j’ai pu enseigner dans un Institut international de recyclage théologique rattaché à l’abbaye. Je l’ai fait quelques 22 ans (Écriture Sainte et Christologie). Il s’agissait non seulement d’enseigner mais de mener une vie communautaire avec une vingtaine de moines, venant des quatre coins du monde (Afrique, Amérique Latine, Europe - de l’Ouest, puis après 1989, de l’Est - et quelques fois aussi des Asiatiques). Par ailleurs, j’ai dirigé pendant plus de 25 ans une petite revue de spiritualité en néerlandais. Il s’agissait de suivre l’actualité et de créer en tirant du grand trésor de la tradition, "du nouveau et de l’ancien". La plupart de mes livres sont nés de recherches menées d’abord dans cette revue.

Theologia : Quel sens la vie religieuse peut-elle avoir pour les hommes et les femmes d'aujourd'hui ?

Benoît Standaert : La vie que je mène est une variante de la vie dite religieuse : c’est une vie de moine. Le moine se définit d’abord par sa recherche de Dieu. Cette priorité donnée à Dieu se manifeste à travers toute une série de choix plus concrets (lectio divina, obéissance, silence, jeûne, veille, psalmodie, etc.). Au fil des années, l’orientation du départ peut tantôt se creuser et s’approfondir, se radicaliser même ; elle peut aussi s’émousser, se complexifier au point où le cap n’est plus très clair. Dans mon cas, le choix de Dieu semble devenir toujours plus interpellant à tel point qu’une vie monastique de type plus érémitique se dégage pour moi avec une force croissante ces dernières années.

"Quel sens cela peut-il avoir pour les femmes et les hommes aujourd’hui ?" C’est à eux de se le demander et d’y répondre : un homme qui brûle pour Dieu et devant Lui, porte en lui l’univers entier, et intercède pour tous sans distinction : cela risque bien d’être une bonne chose pour le monde. Si toutes les pensées de celui qui choisit de vivre ce mode de vie retirée et appliquée à Dieu, sont dégagées d’amour propre et tournées vers l’adoration, la louange et l’intercession, cela pourrait bien avoir quelque sens.

Il reste que la question du sens ne me paraît pas absolument essentielle. C’est que je ne sais toujours pas si la vie a un sens, comme telle. Je peux lui donner un sens, mais j’ignore si la naissance de nouvelles constellations stellaires et les tsunamis au fond de l’océan ont un sens...

Theologia : Que cherchent les personnes qui viennent passer une semaine dans un monastère ?

Benoît Standaert : Aujourd’hui, c’est une demande autrement plus variée et riche qu’il y a quarante ans par exemple : on vient pour se reposer, pour créer une distance par rapport au stress de la vie quotidienne, pour trouver une vie rythmée par de belles liturgies, pour un accompagnement spirituel, une semaine de retraite en pur silence, dans la nature ; ou encore on cherche un milieu qui donne du temps pour écouter ; on vient pour étudier, rédiger un article, un livre dans un cadre approprié, etc.

Theologia : Selon vous, pourquoi tant de chrétiens s'intéressent-ils au bouddhisme ou à d'autres spiritualités arrivées de l'Asie ?

Benoît Standaert : Bon nombre de gens ont soif de vie intérieure, d’un art de vivre plus complet que l’enchaînement stressé, résumé dans l’expression : "métro-boulot-dodo". Ils sont en recherche et se mettent facilement à l’écoute de ceux qui leur proposent un tel art de vivre concret et appliqué avec méthode, sans idéologie ni dogmes. Le bouddhisme leur sourit car il ne semble pas supposer qu’on adhère à des croyances particulières pour le pratiquer. Si l’Église arrivait à se présenter de façon adéquate, non-idéologique mais pratique, les gens dans leur grande soif se tourneraient tout aussi facilement vers elle. Un spécialiste des média dans la région notait il y a déjà plus de dix ans : "Les gens posent de très bonnes questions, mais l’Église tient un langage qui rejoint de moins en moins le niveau où les questions sont posées ; elle passe à côté, et c’est là tout le tragique".

Theologia : Dans vos livres sur la rencontre des religions vous parlez parfois de "l'espace Jésus". De quoi s'agit-il exactement ?

Benoît Standaert : "L’espace Jésus" est même le titre d’un livre que j’ai écrit et qui est sorti récemment en français aux éditions Lessius-Cerf (Bruxelles-Paris). J’appelle "espace Jésus" ou "espace christique" ce que saint Paul évoquait chaque fois qu’il se servait de l’expression "en Christôi" ou "en kyriôi" : "Je vous exhorte dans le Seigneur", ou "conduisez-vous en Christ de telle ou telle façon…". Il s’agit d’une sphère qui s’ouvre dès que quelqu’un pose un geste simple comme un signe de croix, ou jette un regard de foi sur une icône. Cet espace est par ailleurs inépuisable : qui célèbre le Triduum pascal ne pourra l’épuiser ! Cet espace, infini en soi, n’est pas indifférent : qui est "en Christ" s’abstient de certaines choses, et inversement, certains gestes ou paroles sont insupportables et inconciliables avec une existence dûment ancrée dans cet "espace Jésus".

L’intérêt de l’expression, c’est qu’elle serre de près une expérience, elle est descriptive. Et surtout elle est utile et pratique là où j’essaie de rencontrer l’autre : le Juif, le bouddhiste, l’agnostique. Je découvre que chacun vit à partir d’un espace spirituel : et la rencontre se fait d’espace à espace. Mon expérience m’a rendu à l’évidence qu’avec cette catégorie, on évite toute approche dure, réductrice de l’autre : les "espaces" se touchent, se recouvrent même, ne se réduisent jamais l’un à l’autre mais dans la mesure où ils se rencontrent, ils peuvent m’interpeller comme interpeller l’autre, nous enrichir mutuellement et provoquer de nouveaux questionnements, élargissant l’espace premier et unique dans lequel l’un et l’autre vivent.

Theologia : Comment faire pour que la paix intérieure promise par le Christ soit connue (dans tous les sens de ce mot) par les jeunes aujourd'hui ?

Benoît Standaert : Il faut aller à la recherche d’une plate-forme où l’on peut rencontrer les jeunes, ce qui n’est pas si facile. Il faudra avant tout être soi-même un havre de paix, tout entier conquis au plus profond de soi par cette "paix du Christ". Après cela les choses iront de soi : un parfum, une fois le flacon ouvert, se répand irrésistiblement sans qu’on puisse le remettre dans le récipient. Il faut témoigner, par ce qu’on est plus encore que par ce qu’on dit. Le frère Roger Schutz est un bon exemple parmi bien d’autres (Jean Vanier, Martin Luther King, Sœur Emmanuelle), illustrant ce type de témoignage vrai et irrésistible.

Theologia : Dans les périodes difficiles ou les périodes de sécheresse (j'imagine qu'il y en a pour les moines aussi), que faites-vous pour continuer sur la voie que vous avez choisie ? Sur quel passage de l'Écriture méditez-vous ?

Benoît Standaert : Il y a les moments de fatigue, de lassitude, voire d’épuisement, et là je dirais que j’aime relire le livre de la Sagesse, les chapitres six à neuf. Arrivé au bout de ces quatre chapitres, je suis chaque fois autre, comme rené, rebranché sur l’essentiel, sur la vraie source que rien ne peut plus tarir.

Dans les moments de crise et de combat intérieur, je me mets à relire tout un évangile ou encore à pratiquer le psautier, de A jusqu'à Z, en quelques jours. Il est rare que les choses ne se clarifient pas tout d’un coup, bien avant d’avoir atteint la fin du livre.

Theologia : Pour vous en quoi est-ce que la "Bonne Nouvelle de Jésus-Christ" est-elle vraiment bonne et digne d'être annoncée partout dans le monde ?

Benoît Standaert : Dans l’annonce du Royaume de Dieu, Jésus a introduit une joie et une liberté dans le monde qu’il serait vraiment dommage de ne pas faire connaître à tout homme. Il ne s’agit pas d’imposer cette joie mais de la communiquer telle quelle, et donc joyeusement, comme une invitation à la fête. Certes, cette fête est exigeante, elle ne se vit que là où l’on traverse certains paradoxes : Heureux les pauvres ! heureux ceux qui pleurent ! Grands sont les humbles ! Il y a plus de joie à donner qu’à recevoir ! La grâce survient là où quelqu’un se reconnaît pauvre et pécheur ; la force du Christ repose sur la faiblesse de celui qui s’avoue tel. Le maître lave les pieds du disciple, et qui sert à son tour un tel maître, celui-là sera honoré de Dieu !

Table : Vie consacrée
 

Sources:  © theologia.fr

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 20.02.2008 - T/Vie consacrée

 

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