Synode des évêques du Moyen-Orient :
11ème Congrégation générale |
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Le 18 octobre 2010
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(E.S.M.)
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Au cours de la Onzième Congrégation Générale, sont intervenus, en présence
du pape Benoît
XVI, les Auditeurs
et Auditrices suivants:
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Synode des évêques du Moyen-Orient
ONZIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (LUNDI 18 OCTOBRE 2010 - MATIN) - SUITE
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Rapport après le débat général
Le 18 octobre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Au cours de la Onzième Congrégation Générale, sont intervenus, en présence
du pape Benoît XVI, les Auditeurs
et Auditrices suivants:
- Sœur Clauda Achaya NADDAF, R.B.P., Supérieure du Couvent
des Religieuses de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur (SYRIE)
- Soeur Daniella HARROUK, Supérieure générale de la Congrégation des Sacrés-Coeurs
de Jésus et de Marie (LIBAN)
- Rév. Georges NORADOUNGUIAN, Recteur du Collège Arménien, Rome (ITALIE)
- Mme Huda MUSHER, Directeur de "Caritas" (JORDANIE)
- M. Paul SAGHBINI, Hospitalier de l'Association libanaise des Chevaliers de
Malte (LIBAN)
- Rév. Raymond Leslie O'TOOLE, S.F.M., Assistant du Secrétaire général de la
"Federation of Asian Bishops' Conferences" (F.A.B.C.) (HONG KONG)
- Soeur Marie-Antoinette SAADÉ, Membre de la Congrégation des Soeurs
Maronites de la Sainte Famille, Responsable de la formation et maîtresse des
novices (LIBAN)
- M. Harald SUERMANN, Responsable de la section Moyen-Orient de "Missio"
(ALLEMAGNE)
Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions des Auditeurs et
Audritrices:
- Soeur Clauda Achaya NADDAF, R.B.P., Supérieure du Couvent des Religieuses
de Notre-Dame de la Charité du Bon Pasteur (SYRIE)
La moitié de la population de la terre sont des femmes. Presque la moitié de
ces femmes sont victimes de violence, d'exploitation, et vivent dans
l'extrême pauvreté, dont les droits sont bafoués. Notre mère l'Église, est
mère à l'exemple de Marie. Pourrait-elle exclure de ses préoccupations ses
femmes? Dans l'instrument de travail, il n'y a aucune mention aux questions
concernant les femmes, dans un Synode du Moyen-Orient où la femme est de
second rang.J'aimerais que le Synode énonce des propositions qui aideraient
à l'application des conventions internationales en faveur des femmes dans
nos pays arabes.
Les religieuses en Syrie assument des taches importantes dans les domaines
social, éducatif et pastoral, par ailleurs elles sont marginalisées au
niveau des diocèses et des paroisses.
Nous suggérons de:
- Faire participer activement les religieuses aux conseils diocésains et
paroissiaux.
- Les soutenir dans leurs activités pastorales.
- Profiter de leur compétence dans les domaines catéchistiques et de
contribuer à leur formation permanente sur le plan pastoral, spirituel,
technique: session de formation, recyclage ...
- Mettre en place une pastorale des vocations, où clergé et religieuses
investissent auprès des mouvements de jeunes.
- Sœur Daniella HARROUK, Supérieure générale de la Congrégation des Sacrés-Coeurs
de Jésus et de Marie (LIBAN)
- Une action de grâces
- Un cri d’alarme
- Une proposition.
Action de grâces au Seigneur pour le choix personnel dont vous m’avez
gratifiée, Saint Père.
Et bien, dans cet immense océan d’homme où je navigue depuis 5 jours, je me
réjouis enfin de pouvoir faire entendre ma voix, au nom de quatre
Congrégations religieuses venant du Liban, de la Syrie et de l’Égypte, avec
43 compagnes zélées de la Jordanie et de la Terre Sainte, 7 femmes; ce que
nous appelons hasard - dit Bernanos - c’est peut être la logique de Dieu.
Alfred de Musset dit aussi “frappe-toi le cœur, c’est là qu’est le génie”.
Après cet envol lyrique, je lance mon cri d’alarme: l’école au Moyen-Orient
est menacée, elle est en danger dans nos pays respectifs. Nous vous avons
longuement écouté, et nous avons suivi avec intérêt vos interventions. De
grâce, écoutez donc notre appel angoissé. À titre d’exemple le sort de 192
000 élèves au Liban dans les écoles catholiques est fatal.
Si l’Église venait à perdre son rôle de Mère et d’Educatrice, à partir des
institutions éducatives, quand pourra-t-elle le récupérer ou exercer sa
mission?
Quel profil de sortie aurions-nous au Moyen-Orient pour une jeunesse privée
du Kérygme, dans une société où les valeurs sont en ébullition et la liberté
religieuse contestée, et en proie au fanatisme? Où sera le Liban Messager
plural, convivial et multi-confessionnel?
Sauvez l’éducation et plus précisément les écoles subventionnées par l’État.
Ces États qui n’honorent pas leurs engagements malgré nos revendications
courageuses et réitérées.
Dans la lignée de la Communion, du partage et du témoignage, fondons une
Caisse commune, ou plus exactement une mutuelle, pour toutes les écoles du
Moyen-Orient, où sa Sainteté, Vos Béatitudes, et vous chers Évêques,
Supérieurs Généraux et Supérieures Générales, vous verserez votre
contribution, que j’espère substantielle, généreuse et régulière afin
d’assurer aux familles à revenu limité et aux élèves des régions
limitrophes, un enseignement da qualité à tous dans l’égalité et la dignité.
Ainsi l’Église Universelle et celle du Moyen-Orient contribueront à
promouvoir l’homme et tout homme par une coopérative d’éducation, avec une
bonne gérance et une éclatante transparence.
- Rév. Georges NORADOUNGUIAN, Recteur du Collège Arménien, Rome (ITALIE)
Si l’Église est l’assemblée des fidèles - et ici nous sommes tous des
membres du clergé - nous ne sommes pas alors une Église, mais les chefs de
nos Églises.
Par notre ordination sacerdotale ou par la consécration épiscopale, nous
avons reçu une grâce d’office, mais nous avons perdu, malheureusement, la
grâce d’être en contact direct avec nos fidèles.
En effet, si l’on jette un coup d’œil aux thèmes traités, on remarque
aussitôt qu’il s’agit de préoccupations ne concernant que nous les
dignitaires. Nous avons des difficultés de relations, entre nous et avec les
conditions des pays dans lesquels nous vivons.
Je doute fortement que les problèmes que nous traitons ici puissent
concerner nos jeunes. Je crains que nous ne traitions ici qu’une simple
interprétation de ce à quoi nos fidèles sont confrontés, et non pas ses
vraies causes.
Les interprétations ou les justifications ne sont pas utiles dans la
recherche d’une solution, il faudrait plutôt faire un vrai diagnostic de la
situation et en rechercher les causes véritables.
J’estime qu’il est très important de donner la parole à nos laïcs, et
surtout à nos jeunes, parce qu’ils sont les premiers à s’intéresser au thème
et à nos débats.
Leur parole comporte beaucoup d’avantages:
1. Comme on leur a souvent refusé les privilèges réservés à nous, hommes de
culte, ou aux gouvernants de nos pays, les jeunes pourraient parler avec
plus de courage et de franchise de leurs difficultés.
2. Comme ils ne reçoivent pas les aides matérielles et la sécurité sociale
que nous, les religieux, nous recevons, les jeunes ont une vision plus
objective et réaliste de la situation de leur foi et des difficultés de
leurs Églises.
3. Comme ils n’ont aucun privilège d’office, ils ont moins peur des “agents
secrets” du pays et parlent avec plus de courage que nous des vrais défis de
tous les jours.
- Mme Huda MUSHER, Directeur de "Caritas" (JORDANIE)
Je suis remplie, à la fois, d’un sentiment de frayeur qui m’envahit à cause
du lieu et de la présence, et d’humilité en tant que participante à cette
importante rencontre historique. Je rappelle à ceux qui, parmi vous, en sont
conscients, ce qu’une dame de l’Orient et de Soufanieh à Damas nous a
transmis, concernant les paroles que la Sainte Vierge lui a adressées,
l’invitant à agir “pour l’unité de l’Église et l’importance de sauvegarder
la présence chrétienne en Orient”.
Permettez-moi, d’abord, de me présenter à vous; je suis une grand-mère
chrétienne de l’Orient, Jordanienne, de nationalité arabe; j’aime ma foi
chrétienne de toute ma volonté et de tout mon être, et je respecte toute
personne qui aime sa religion et lui obéit, car vous nous avez enseignés que
“nous sommes tous frères dans le Christ”.
Je peux seulement, et avec la simplicité d’une grand-mère, participer avec
vous avec une sincérité absolue: ce que l’on espère de ce Synode va au-delà
du discours sur le passé et sur la situation réelle du christianisme en
Orient, pour arriver à une vision claire et un programme précis pour relever
les défis de cette réalité et identifier les moyens de les surmonter.
Commençons par reconnaître la spécificité de l’identité chrétienne orientale
et l’importance de la définir, car le chrétien oriental appartient à la
nationalité de sa patrie, il a contribué, et ne cesse de le faire, à
construire la civilisation arabe et islamique, et il est en même temps le
descendant des premiers chrétiens sur cette terre. La spécificité du
chrétien oriental suppose que le dialogue des religions commence entre les
fils du même peuple, avant ou simultanément avec les dialogues des chefs de
la pensée elle-même, pour que disparaisse l’ignorance du chrétien vis-à-vis
de la religion de son frère musulman et, de la même manière, celle du
musulman vis-à-vis de son frère chrétien.
Le chrétien oriental est un laïc qui ne comprend pas la laïcité comme étant
un éloignement de la religion, mais bien plutôt comme le refus de
l’instauration de l’État s’appuyant sur des bases religieuses, qu’elles
soient chrétiennes, islamiques ou judaïques.
La spécificité du chrétien oriental implique aussi que les chrétiens
célèbrent leurs fêtes ensemble, comme c’est le cas en Jordanie où les
chrétiens célèbrent la fête de Noël selon le calendrier occidental et la
fête de Pâques selon le calendrier oriental, ce qui fait que les chrétiens
partagent ainsi leurs joies et à leurs tristesses; de cette manière, ils
deviennent “un seul coeur et une unité solidaire”. Un très fort sentiment
m’envahit en pensant combien le Christ sera heureux lorsque tous les
chrétiens célébreront leurs fêtes ensemble.
Enfin, le chrétien oriental se considère le plus capable, du point de vue
intellectuel, pour traiter intellectuellement avec l’Occident: il est, en
s’inspirant de sa conviction, à l’avant-garde pour défendre les causes de sa
nation, et il assume la responsabilité de transmettre la conception d’un
Islam modéré au monde entier. Il n’y voit pas une contradiction avec sa
religion ou sa foi. En Jordanie, le chrétien s’appuie sur “le Message
d’Amman”, lancé par la Jordanie en 2003, comme base pour la conception d’un
Islam moyen modéré.
- M. Paul SAGHBINI, Hospitalier de l'Association libanaise des Chevaliers de
Malte (LIBAN)
L’avenir des chrétiens dans notre partie du monde est conditionné par des
facteurs politiques et sociaux dans lesquels la religion a son influence
directe. Durant ces dernières années, ces facteurs ont abouti à une
émigration massive résultant de communautés chrétiennes démoralisées et
surtout lasser des bonnes paroles les concernant.
Sur le plan politique et en jetant un regard général sur la région, il est
clair que les chrétiens sont des laissés pour compte. Pour leur devenir, ils
devront être les “seuls” acteurs de leur histoire oubliant les aides
extérieures et ne comptant que sur leur foi, leur église, le Vatican et
l’Église Universelle.
Sur le moyen terme, une condition qui pourrait les rassurer dans leurs
angoisses profondes et arrêter l’hémorragie serait de renforcer dans le
chapitre des “droits de l’homme” le “Droit à la différence”. Ce renforcement
devant permettre aux instances internationales d’indiquer et de sanctionner
à la mesure de la discrimination dont ils sont coupables, les Pays qui
dérogent aux règles (les sanctions pouvant être du même calibre que celles
appliquées pour le nucléaire par exemple). Il faudrait également octroyer un
appui clair aux pays où les minorités sont laissées libres et ce quelque
soit la tendance politique du pays.
En attendant, les chrétiens doivent assumer au mieux leurs problèmes
existentiels. Dans les milieux du Moyen-Orient, il est conseillé de
renforcer et de développer le dialogue (quelqu’en soit la forme) avec les
musulmans modérés du tissu social ainsi qu’avec les gouvernants.
Ce dialogue pourrait être dans la forme qu’a judicieusement décrite Mgr.
Bader (Moussa Abdallah - Algérie) et qu’il a appelé “le dialogue quotidien”
sans provocation et en mettant en relief tout élément commun ou unificateur
d’action.
L’expérience réussie de l’Ordre de Malte au Liban avec les instances
islamiques a résulté d’un dialogue de ce type. Je cite en particulier nos
opérations communes avec “Dar el Fatwa” pour la communauté sunnite et
(depuis plus de 20 ans) la “Fondation de l’Imam el Sadr” pour la communauté
chiite. Cela sans compter les 50% de musulmans traités dans nos centres
médico-sociaux gérés en communauté par des soeurs appartenant à des
congrégations religieuses catholiques et qui assurent plus de 160 000 actes
médicaux par an.
- Rév. Raymond Leslie O'TOOLE, S.F.M., Assistant du Secrétaire général de la
"Federation of Asian Bishops' Conferences" (F.A.B.C.) (HONG KONG)
La Fédération des Conférences épiscopales d’Asie est constituée des régions
couvrant l’Asie de l’Est, l’Asie du Sud-Est, l’Asie du Sud et l’Asie
centrale. Le Moyen-Orient est parfois appelé Asie occidentale, comme c’est
le cas dans l’introduction de l’Exhortation apostolique post-synodale
Ecclesia in Asia de Jean-Paul II. “Parce que Jésus est né, a vécu, est mort
et est ressuscité des morts en Terre Sainte, cette petite portion de l'Asie
de l'Ouest est devenue une terre de promesse et d'espérance pour toute
l'humanité”.
Je voudrais aborder les numéros 55-56 du Document de travail qui renvoient à
des réactions aux Lignes directrices. Ces réponses proposent de convoquer
périodiquement (peut-être tous les cinq ans) une assemblée réunissant
l’ensemble de l’épiscopat du Moyen-Orient. Dans le Rapport avant le débat
général, la proposition est ainsi formulée: “Il est souhaitable qu’une
Assemblée régionale rassemble l’Épiscopat du Moyen-Orient, à un rythme
périodique à déterminer par le Conseil des Patriarches catholiques
d’Orient”.
Je voudrais souligner l’importance vitale de ces assemblées réunissant
l’ensemble de l’épiscopat pour l’unité, la diversité et la communion en
général.
Permettez-moi de vous donner un exemple vivant de communio mise en pratique.
En Inde, nous avons trois rites: le rite syro-malankar, le rite syro-malabar
et le rite latin. Tous les deux ans, les représentants des trois rites se
réunissent dans ce que nous appelons l’Assemblée de l’organe général de la
Conférence des Évêques catholiques d’Inde. Dans les années 1990, Jean-Paul
II d’heureuse mémoire, a créé le Synode des Évêques de rite syro-malankar et
de rite syro-malabar et la Conférence épiscopale latine. Avant il n’y avait
qu’une seule Conférence épiscopale, la Conférence des Évêques catholiques
d’Inde. Mais le regretté Saint-Père, dans toute sa sagesse, tout en créant
les deux nouveaux Synodes orientaux et la Conférence de rite latin a insisté
pour que la Conférence des Évêques catholiques d’Inde demeure la structure
permettant aux trois rites de se rencontrer régulièrement. Il s’agit d’une
Conférence épiscopale non canonique de par sa nature mais qui offre une
structure pour l’Unité de l’Épiscopat, en particulier du fait de sa
diversité et un forum pour discuter de tous les défis pastoraux qui se
présentent.
En Asie centrale, nous avons un autre exemple d’unité dans la diversité et
de communion : une assemblée de l’Épiscopat et des Ordinaires comprenant un
délégué du Saint-Siège pour les catholiques orientaux d’Asie centrale. Il
s’agit d’un prêtre, le père Vasyl Hovera, résidant à Karaganda, au
Kazakhstan, mais qui est responsable de la pastorale des catholiques
orientaux en Asie centrale. Il fait partie de la Conférence des Évêques du
Kazakhstan et participe à toutes les assemblées des Évêques et des
Ordinaires d’Asie centrale qui se réunissent chaque année. J’ai participé à
deux de ces réunions, l’une à Bishkek, au Kirghizistan, l’autre à Tashkent,
en Ouzbékistan.
J’ai donné ces deux exemples pour montrer combien il est important pour les
Évêques de tous les rites de se rencontrer régulièrement. Je propose que le
Moyen-Orient devienne une structure permanente, permettant à l’ensemble de
l’Épiscopat de se réunir tous les deux ans, et que ce Synode spécial
présente avec insistance cette recommandation au Conseil des Patriarches
catholiques du Moyen-Orient.
Enfin, je voudrais dire que, en ma qualité de simple secrétaire des Évêques
asiatiques, j’ai recommandé vivement que nos secrétariats de toute l’Asie et
le Moyen-Orient restent en contact et nouent des liens plus forts car les
défis pastoraux qui se présentent à nos Églises au Moyen-Orient et dans
toute l’Asie, sont très souvent similaires, pour nous qui sommes de petits
troupeaux au milieu de pays où d’autres religions représentent la très
grande majorité. Or, très souvent, ce sont justement les secrétariats qui
font bouger les choses.
- Sœur Marie-Antoinette SAADÉ, Membre de la Congrégation des Soeurs
Maronites de la Sainte Famille, Responsable de la formation et maîtresse des
novices (LIBAN)
Face à l'ampleur et à la diversité de nos multiples problèmes, je voudrais
réitérer une proposition pratique au sujet de la pastorale de la famille,
qui existe déjà, parce qu’à mon avis, celle-ci est possible et elle est dans
nos moyens, alors que beaucoup d'autres ne le sont pas : Oeuvrer ensemble en
tant qu'Églises du Moyen-Orient sur ce qui compose le tissu social et qui
est en voie de désagrégation, à savoir la Famille, cellule première et
fondamentale du tissu social et Église domestique. Nous remarquons
aujourd'hui une recrudescence de couples disloqués, de familles déchirées et
les tribunaux ecclésiastiques sont là pour en témoigner.
Il est vrai que la question de la famille occupe et préoccupe l'Église et
pourtant souvent nous nous sentons démunis face à tant de souffrance. Si
nous unissions nos efforts, en tant qu'Églises, pour nous occuper de la
famille dans toutes ses dimensions, il me semble que nous pourrions prévenir
beaucoup de malheur au sein de nos sociétés. Penser ensemble une pastorale
de la famille, une pastorale simple, intelligente et efficace contribue
considérablement à toutes les autres pastorales: celle des vocations, celle
des jeunes, celle des malades, celle des handicapés, celles du 3ème âge,
celle des sacrements, celle de la vie chrétienne tout court.
Pour récupérer les familles en voie de décomposition, pourquoi ne pas créer
ensemble un centre d'accueil aux couples avec des cadres et des agents
pastoraux qualifiés, des accompagnateurs qui sachent se mettre à l'écoute
des couples en difficulté; des cadres qui offrent une présence, une écoute,
des conseils et un accompagnement, avant qu'ils n'en arrivent aux tribunaux.
Car mieux vaut prévenir que guérir.
Offrir aux parents des conseils quelques fois simples, mais tellement
nécessaires au sujet de l'éducation de leurs enfants alors que les défis
qu'ils affrontent sont tellement énormes qu'ils se sentent impuissants donc
ils démissionnent et par conséquent, les dégâts ne peuvent être que
multipliés.
Encourager les jeunes à entrer dans des mouvements chrétiens élargis, qu'ils
soient sportifs, culturels, ou spirituels, pourvu que nous ayons préparé des
accompagnateurs de taille et des éducateurs avisés. C'est la meilleure
prévention contre les tentations de la drogue et de toute autre addiction
malfaisante.
S'occuper de l'éveil de la foi en famille comme lieu privilégié où l'enfant
apprend à reconnaître son identité et à croître en développant ses talents
et facultés humaines et divines. Car, la foi s'acquiert sur les genoux de la
mère. C'est là que se fait la première catéchèse, la plus efficace et la
plus durable.
Donner à la femme sa vraie et juste place. Ne faut-il pas que l'Église soit
à l'avant-garde dans ce domaine face à une certaine pratique dans certains
milieux musulmans où la femme est battue, emprisonnée, bafouée, maltraitée,
sans droits, ne faisant rien d’autre que des devoirs asservissants ? Ce
serait là un vrai témoignage. Réparer ensemble le tissu social, par la
promotion de la personne humaine au cœur de la famille et à partir d'elle,
me semble répondre à une pastorale urgente et efficace.
- M. Harald SUERMANN, Responsable de la section
Moyen-Orient de "Missio" (ALLEMAGNE)
Les mouvements laïcs jouent un rôle très important, car ils témoignent du
Christ et de la Bonté de Dieu dans la société par leurs actions et leur
prière. Ils le font d'une façon directe comme le prêtre ne peut pas le
faire, car ils sont en contact avec ceux qui sont loin de l'église. Leur
travail est missionnaire. Ce sont eux qui ont une influence sur les
différents groupes de la société comme aussi sur le gouvernement d'un pays.
Par leur engagement même, ils transforment les institutions à la longue. Par
leur engagement, ils peuvent donner des raisons d'y rester aux autres
personnes qui pensent à l'immigration.
Il n'est pas rare que des musulmans se rallient à ces mouvements, parce
qu'ils veulent partager les mêmes valeurs diaconales et parfois aussi des
valeurs spirituelles. Ces mouvements sont missionnaires envers les musulmans
pour bâtir une juste société commune.
Souvent ces mouvements - nouveaux ou anciens, mouvements de renouveau ou non
- sont en avance par rapport à la hiérarchie dans le domaine de l'œcuménisme.
Ils sont transconfessionnels, non pas non-confessionnels. Ensemble ils
vivent les valeurs chrétiennes communes. Ils attendent des prêtres et des
évêques une direction spirituelle, mais non pas une récupération
confessionnelle.
Les évêques se plaignent parfois que les mouvements ne respectent pas la
culture et les traditions. Mais cela est très important. L’alternative n’est
pas traditionnelle, inculturée et confessionnelle ou moderne,
transconfessionnelle et sans attachement aux traditions locales. Le but doit
être de sortir ensemble du trésor des traditions qui permet de bâtir
ensemble et créativement un avenir juste et chrétien. Cela suppose un nouvel
esprit œcuménique.
Il serait peut-être utile de former un groupe de prêtres et évêques des
différentes églises et des membres des mouvements pour fouiller ensemble le
trésor en vue des traditions utiles.
AVIS
Le 19 octobre prochain, à l’occasion de l’Assemblée Spéciale du Synode pour
le Moyen-Orient, Roma Capitale promeut deux grands événements internationaux
en collaboration avec le Synode des Évêques, Radio Vatican, le Ministère des
Affaires étrangères italien et avec le Centre international de Communion et
Libération. Le matin du 19 octobre, à partir de 10 heures, au Capitole, dans
la salle de la Protomoteca, se tiendra le congrès “Le témoignage chrétien au
service de la paix” auquel participeront Gianni Alemanno, Maire de Rome,
Franco Frattini, Ministre italien des Affaires étrangères, S.Exc. Mgr.
Nikola Eterović, Secrétaire général du Synode des Évêques, le père Federico
Lombardi, S.I., Directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, de Radio
Vatican et du CTV, don Juliàn Carròn, Président de la Fraternité de
Communion et Libération, le père Pier Battista Pazzaballa, o.f.m., Custode
de Terre Sainte. Roberto Fontolan, Directeur du centre international de
Communion et Libération coordonnera l’événement.
Au Congrès sont invités les membres de la Présidence, les Pères synodaux et
les autres participants à l’Assemblée Spéciale pour le Moyen-Orient du
Synode des Évêques.
Le soir, à 21 heures, auprès de l’Auditorium della Conciliazione de Rome, se
tiendra un concert international, “Effata, artistes en dialogue pour le
Moyen-Orient”, promu par Roma Capitale en collaboration avec Hope et Radio
Vatican. Comme le souligne la présentation officielle de l’événement: “Il
est significatif que, justement à partir de Rome, Ville éternelle à vocation
universelle, les ‘artistes en dialogue pour le Moyen-Orient’, venant de cinq
continents, veuillent renouveler dans le cœur de chaque homme et de chaque
femme de bonne volonté l’invitation contenue dans le titre de la soirée: ne
te replie pas sur toi-même, au contraire, “Effata”, ouvre-toi!”
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Italien
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.10.2010 -
T/Synode
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