Benoît XVI lance un appel aux
belligérants du Sri Lanka |
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Le 17 mai 2009 -
(E.S.M.)
- A la fin de ses paroles avant la prière du Regina Cæli, le pape
Benoît XVI a lancé un appel aux belligérants du Sri Lanka pour
qu'ils en facilitent l'évacuation des civils,
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Le pape Benoît XVI
Benoît XVI lance un appel aux
belligérants du Sri Lanka
Le 17 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- A la fin de ses paroles avant la prière du Regina Cæli, le pape Benoît XVI
a lancé un appel aux belligérants du Sri Lanka pour qu'ils en facilitent
l'évacuation des civils, des milliers d'enfants, femmes, personnes âgées.
Voici l'appel du Saint-Père
"Je ne peux pas conclure cette prière mariale sans tourner ma pensée vers le
Sri Lanka, pour assurer mon affection et ma proximité spirituelle aux civils
qui se trouvent dans la zone des combats, dans le nord du Pays. Il s'agit de
milliers d'enfants, femmes, personnes âgées, à qui la guerre a enlevé des
années de vie et d'espérance. À ce sujet, je désire encore une fois adresser
une invitation pressante aux belligérants, pour qu'ils en facilitent
l'évacuation et j'unis, à cet effet, ma voix à celle du Conseil de Sécurité
des Nations Unies, qu'il y a à peine quelques jours, a demandé des garanties
pour leur intégrité et leur sécurité. Je demande de plus aux institutions
humanitaires, y compris les institutions catholiques, de tout faire pour
aller à la rencontre des nécessités alimentaires et médicales urgentes
des réfugiés. Je confie ce cher Pays à la protection maternelle de la Vierge
Sainte de Madhu, aimée et vénérée de tous les sri-lankais, et élève mes
prières au Seigneur pour qu'arrive le jour de la réconciliation et de la
paix."
Texte original du
discours du Saint Père
►
REGINA CÆLI
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la vidéo en
Italien
Texte original du
discours du Saint Père
►
Regina Cæli de Benoît XVI :' je remercie le Seigneur pour mon voyage en Terre Sainte'
ON REDOUTE TOUJOURS POUR LES CIVILS ET L'AVENIR
L’armée du Sri Lanka a annoncé avoir définitivement mis en échec les
rebelles et que des vérifications sont en cours pour identifier parmi les
corps celui de Vellupillai Prabhakaran, commandant en chef des Tigres de
libération de l’Eelam tamoul (Ltte); la télévision a déjà annoncé la mort de
Prabhakaran, citant le témoignage de deux soldats. Hier soir, les Ltte, sans
jamais prononcer le mot “reddition”, avaient annoncé qu’ils “font taire les
armes”, disant que la lutte indépendantiste est “arrivée à terme”, prenant
cette décision pour sauver les civils. Aujourd’hui l’armée a confirmé la
mort de deux dirigeants du mouvement rebelle et celle du fils aîné de
Prabhakaran. Selon les déclarations des soldats interviewés par la
télévision, le chef des Ltte se trouvait dans un véhicule blindé accompagné
d'un autobus transportant des guérilleros, qui se sont heurtés aux soldats
et une bataille de deux heures s’est vérifiée, durant laquelle une roquette
a touché le véhicule blindé.
Le corps qui a été récupéré n’a toutefois pas encore été identifié avec
certitude. Pour le moment, aucune information indépendante n’est disponible
sur le sort des près de 50.000 civils pris au piège des combats. “Depuis
hier nous avons perdu tout contact avec notre personnel sur le terrain”,
dit à la MISNA Sarasi Wijeratne, porte-parole du Comité international de la
Croix-Rouge, ajoutant que “nous sommes dans une phase d’évolution de la
situation sur laquelle nous ne pouvons pas nous prononcer, si ce n’est que
nous avons offert notre aide aux autorités pour collaborer dans l’évacuation
des malades et des blessés et acheminer des aides de première nécessité aux
évacués se trouvant encore dans la zone”. À Colombo, la capitale, un groupe
de manifestants a tiré des pierres sur l’ambassade de la Grande-Bretagne, un
des gouvernements étrangers les plus critiques ces dernières semaines à
l’égard des autorités pour ne pas avoir protégé les civils tamouls dans les
zones de conflit.
La guerre civile menée au Sri Lanka, visant à créer un territoire autonome
dans les régions surtout peuplées par la minorité tamoule, a débuté en 1983
après plusieurs années de tensions; selon les estimations courantes, au
moins 90.000 personnes auraient été tuées. Aujourd’hui, l’armée a annoncé la
reconquête complète de l’île, dont la partie septentrionale et orientale
était aux mains de la rébellion jusqu’à l’été 2006, lorsqu’une guerre de
reconquête lente et sanglante a repris, en dépit du processus de paix engagé
en 2002. Ces derniers jours, le Haut commissaire de l’Onu pour les droits
humains, Navi Pillai, s’était prononcée en faveur de l’ouverture d’une
enquête sur les crimes de guerre commis par les deux parties en lutte lors
de la dernière phase du conflit, durant laquelle des milliers de civils sans
défense ont perdu la vie sous les bombardements de l’artillerie.
À présent que les combats devraient avoir cessé, le plein accès des Nations
Unies à la zone est fondamental, la situation de dizaines de milliers de
civils étant encore très difficile, a déclaré la commissaire aux Relations
extérieures de l'Union européenne, Benita Ferrero-Walden, exprimant sa
préoccupation pour le sort des innombrables civils pris au piège depuis des
semaines dans les affrontements, sans vivres à suffisance. Beaucoup
s'interrogent maintenant sur l'évolution de la situation au Sri Lanka et sur
l'aboutissement effectif d'un conflit de 27 ans. "Le gouvernement
sri-lankais doit faire preuve de générosité envers la population tamoule en
lui accordant l’autonomie", a affirmé pour sa part Erik Solheim,
ministre norvégien et ex-médiateur dans les négociations entre les rebelles
séparatistes des Tigres pour la libération de la patrie tamoule
(Ltte) et les autorités cingalaises, précisant que dans le cas
contraire, en dépit de la victoire gagnée, la guerre ne serait pas terminée.
C'est également l'avis de Jean Perera, directeur du Conseil National de
paix, bien qu'il considère cette hypothèse improbable ; contacté par la
MISNA, le spécialiste, dont l'institut promeut et sollicite depuis des
années les solutions politiques, observe que dans le cadre de la massive
offensive militaire en œuvre depuis deux ans, et particulièrement dans sa
phase finale, les pertes dans les rangs des soldats se sont avérées
nombreuses, bien que le gouvernement ait cessé il y a de longs mois de cela
de publier les bilans. C'est pour cette raison qu'il est peu probable que
l'armée mais aussi les proches des victimes et une partie de la population
cingalaise acceptent une véritable forme d'autonomie régionale, après la
défaite des Ltte. Et c'est pour cette même raison que le gouvernement
risquerait de perdre le soutien des partis nationalistes hostiles à tout
fédéralisme.
De son côté, le président Mahinda Rajapakse a toujours mis l'accent sur
l'efficacité d'une massive intervention économique dans les régions du Nord
et de l'Est peuplées par les tamouls, pour apaiser les revendications
sécessionnistes et ce n'est qu'il y a quelques jours seulement, sous la
pression de gouvernements étrangers et des Nations Unies, qu'il a commencé à
évoquer une solution politique sur laquelle travaillerait actuellement une
commission gouvernementale. De nombreux leaders de la politique tamoule ont
déjà rappelé aux médias que la lutte de leur minorité existait avant la
naissance des Ltte et qu'elle se poursuivrait après leur chute. D'autres
experts observent pour leur part que le conflit risque à présent de devenir
clandestin et de donner lieu à une nouvelle ère d'attentats dans tout le
pays, rappelant en outre que la cause indépendantiste tamoule est soutenue
par une partie de la diaspora mais surtout par certains éléments de la
communauté tamoule établie dans l'État indien du Tamil Nadu
(où ils représentent une "minorité" de 62 millions
d'habitants) et par nombre de partis tamouls indiens.
Les media de la minorité tamoule, dont ceux qui sont ralliés à la rébellion,
accusent durement la communauté internationale, jugée coresponsable du grand
nombre de civils tués pendant la massive offensive militaire de l'armée et
considérée dépourvue de la volonté d'intervenir. "Le gouvernement a
"terminé" sa bataille par un massacre", écrit lundi le site proche de la
rébellion TamilNet, mettant significativement le verbe entre guillemets.
Pendant ce temps, des milliers de personnes ont manifesté à Colombo pour
célébrer la "victoire" proclamée par le président Rajapakse, allant
jusqu'à défiler en signe de provocation dans les quartiers tamouls de la
capitale. (misna)
Sources : www.vatican.va
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(©
traduction
E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.05.09 -
T/Benoît XVI |