Benoît XVI en Afrique, une terre
d'espérance pour l'Eglise |
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Le 17 mars 2009 -
(E.S.M.)
- L'Angola sort d'une guerre civile atroce qui a duré 30 ans,
sous un régime marxiste-léniniste. Le pays que Benoît XVI va découvrir
ne ressemble pas du tout à celui que le pape Jean Paul II avait vu en
1992.
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Benoît XVI en Afrique, une terre d'espérance pour
l'Eglise
Le 17 mars 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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L'Aide à l'Eglise en Détresse (AED) a pour
mission « le service de la Charité envers les Églises locales les plus
souffrantes et nécessiteuses ». Interview de son Directeur National
alors que le pape Benoît XVI commence un voyage en Afrique
(17 - 23 mars).
Quel état des lieux pouvez-vous faire au Cameroun ?
Au Cameroun, les chrétiens représentent 54,2% de la population. Un de nos
points de vigilance est le développement de l'Islam au Nord. Il y a 15 ans,
à Maroua, la principale ville du Nord enclavée entre le Nigéria et le Tchad,
il y avait 2 grandes mosquées. Aujourd'hui, il y en a 12 et 104 petites.
L'Islam recrute. L'exemple nigérian, proche, où l'islamisme et la charia ont
provoqué des affrontements sanglants de manière un peu répétitive, entre
chrétiens et musulmans, fait peur au Cameroun. Les trois provinces du Nord -
Nord, extrême Nord et Adamoua - peuvent être considérées comme des provinces
islamiques.
Le Cameroun reste un peu un pays « à part » en Afrique, dans le sens
où il est un des rares à ne pas souffrir de la guerre ou de la famine, avec
une conjoncture économique plutôt favorable. On retrouve néanmoins une
pauvreté endémique, une corruption généralisée et le sida qui fait des
ravages.
Quelle est la situation de l'Angola ?
Elle est complètement différente. L'Angola sort d'une guerre civile atroce
qui a duré 30 ans, sous un régime marxiste-léniniste. Le pays que Benoît XVI
va découvrir ne ressemble pas du tout à celui que le pape Jean Paul II avait
vu en 1992. Pourtant le Président et le parti au pouvoir sont les mêmes. Le
pétrole a fait progresser le PIB de 20 à 25% par an ces dernières années.
L'Angola est devenu le 1er producteur d'or noir de l'Afrique Sub-Saharienne.
Il y a eu des investissements massifs, notamment dans le développement des
infrastructures : 2400 km d'autoroutes, 15 hôpitaux, 30.000 salles de
classe... En même temps, se pose la question de la formation. Qui va soigner
? Qui va enseigner ? Il faut former les formateurs. Les deux tiers des
Angolais vivent dans la pauvreté et la corruption gangrène le pays. L'Eglise
catholique représente 50% de la population avec 8,4 millions de catholiques,
18 diocèses, 283 paroisses, 25 évêques, 750 prêtres, 28 000 catéchistes...
L'Eglise dirige 18 hôpitaux, 256 dispensaires, 42 orphelinats, 450 écoles...
Comment l'Aide à l'Eglise en Détresse agit-elle sur le
terrain ?
L'AED est une organisation internationale dont le premier pays donateur est
la France. Elle agit dans 145 pays avec pour partenaires directs l'Eglise
locale. En 2008, 550 000 euros ont été envoyés au Cameroun et 445 000 euros
en Angola. Notre mission est essentiellement pastorale. Le premier point est
la formation : 1 séminariste sur 6 dans le Monde reçoit l'aide de l'AED.
L'Afrique est le continent où le nombre de vocations est le plus important.
Le deuxième point est la construction d'églises, de couvents, de
séminaires... Autre point : la motorisation. L'état des routes est
déplorable et les distances, gigantesques. Pour peu que le prix du carburant
augmente, c'est toute la capacité de l'Eglise à assurer sa mission pastorale
qui est remise en cause. Enfin, une aide importante est celle des offrandes
de messe : plus d'un million par an. Les offrandes de messe envoyées aux
évêques sont redistribuées aux prêtres les plus pauvres. En plus de la
communion spirituelle à travers la célébration des messes, c'est un moyen de
soutien pour l'Eglise absolument indispensable.
Qu'attendez-vous de ce voyage ?
L'Afrique est un continent qui meurt en silence, dans un désintérêt total.
Il y a de réels défis : la pauvreté, le sida, le développement de l'Islam,
la concurrence des églises chrétiennes, notamment de sectes souvent très
anti catholiques. Les Africains ont souvent l'impression d'être oubliés du
monde et même parfois oubliés de Dieu. Dans un sens, la visite du pape en
Afrique va rendre justice à ce continent. Le simple fait de venir est en soi
fondamental, même si aucune décision importante n'était prise. La deuxième
chose, c'est que l'Afrique est le continent où l'Eglise progresse le plus
vite. Malgré le tableau sinistre qu'on en fait, c'est une terre d'Espérance
pour l'Eglise. Ce sera un encouragement et une façon de leur dire : « On
a besoin de vous ». Le dernier point est lié au fait que ce voyage ne
soit pas destiné uniquement aux Africains mais aussi au reste de l'Eglise, à
commencer par nous, en Europe et en France. En Afrique, il y a une joie et
une vie qu'on a parfois du mal à rencontrer ici. Les Africains ont
clairement quelque chose à nous apporter : un sens de la famille et un
attachement à la vie, deux points fondamentaux dont nous avons perdu la
notion, et qui sont justement deux grands chantiers de l'Eglise en Europe !
Sur ces deux grandes questions de société, la famille et la bioéthique, ils
peuvent nous éclairer. La question de ce voyage est donc aussi : «
Qu'est-ce qu'on a à recevoir de l'Afrique » ?
Marc Fromager
Sources : eglise.catholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.03.09 -
T/Voyage Afrique |