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19 Avril 2005
 

Du respect inconditionnel de la dignité humaine

 

Le 17 février 2009 - (E.S.M.) - Un vaste chantier consacré à la révision de la loi sur la bioéthique de 2004, incluant de très nombreux interlocuteurs, débute en France. Suite à ces états généraux, nos parlementaires seront chargés d’adopter une nouvelle loi en la matière en 2010.

Du respect inconditionnel de la dignité humaine

Le 17 février 2009 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - « Experte en humanité, l’Église, sans prétendre aucunement s’immiscer dans la politique des Etats, “ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur l’œuvre même du Christ venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi.” (Gaudium et Spes, n° 3, § 2.). » Paul VI, Populorum Progressio, 26 III 1967, n°13.

Un vaste chantier consacré à la révision de la loi sur la bioéthique de 2004, incluant de très nombreux interlocuteurs, débute en France. Suite à ces états généraux, nos parlementaires seront chargés d’adopter une nouvelle loi en la matière en 2010. Cet échéancier, déjà bien rodé, pourrait laisser à penser, que de révision en révision, on accoutume l’opinion publique « à des transgressions qu’on fi nit tôt ou tard par entériner »
(Prof. J. Testard, cité dans le document provisoire du groupe de travail "bioéthique" de la Conférence des Évêques de France, sous dir. de Mgr d'Ornellas, 17 XII 2008). A moins qu’un dialogue s’instaure et qu’une véritable éthique réponde à la logique implacable des techniques biomédicales. L’enjeu est de taille : jamais la science n’a pu aller aussi loin dans la « production d’un homme parfait ». Les évêques français, décidés à se faire entendre, se sont lancés dans la bataille, dans le but de favoriser un dialogue constructif avec les scientifiques et les parlementaires. Car la vraie valeur de la science se mesure à son respect inconditionnel de la dignité humaine.

Parallèlement, le 8 décembre 2008, la Congrégation pour la doctrine de la foi publiait l’instruction
Dignitas Personae, sur certaines questions de bioéthique. Dans ce document, adressé à tout homme de bonne volonté, et dont on ne saurait trop recommander la lecture, l’Église catholique réitère son attachement au principe fondamental de toute civilisation digne de ce nom : « La dignité de la personne doit être reconnue à tout être humain depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle. Ce principe fondamental (…) exprime un grand « oui » à la vie humaine » (n° 1). Or, force est de constater qu’une partie de la recherche scientifique considère « le développement croissant des technologies biomédicales dans une perspective essentiellement eugénique » (n° 2). Et les mass media, qui s’en font l’écho, et dont le pouvoir sur l’opinion publique est énorme, brouillent bien des consciences. Mais l’Église ne perd jamais confiance : « La vie vaincra : pour nous, cela est une espérance certaine. Oui, la vie vaincra, car la vérité, le bien, la joie, le véritable progrès sont du côté de la vie. Dieu, qui aime la vie et la donne avec générosité, est du côté de la vie » (Jean-Paul II, Discours à l ’Ass. Générale de l ’Académie Pontificale pour la Vie, 3 III 2001, n. 3, D.C. 98 (2001), p. 405.). Ceci dit, elle estime essentiel son rôle d’éducatrice et de promotrice de la vérité. De fait, les débats, qui agitent autant les assemblées parlementaires que l’opinion publique, soit manquent d’informations scientifiques fiables et compréhensibles aux non-spécialistes, soit abondent d’inventions sémantiques ou d’autres manipulations pour couvrir l’injustifiable.

Afin d’illustrer l’enjeu de cette discussion, voici deux des sept points actuellement débattus et repris par nos évêques : la recherche sur l’embryon et les cellules souches (1) et la maternité pour autrui (2).

1) Officiellement la recherche sur l’embryon est interdite en France, mais une dérogation l’autorise sous certaines conditions. Cette permission temporaire doit être rediscutée (a), ainsi que l’opportunité du clonage thérapeutique (b) ; afin de répondre, dit-on, à la concurrence scientifique mondiale.
a) Face à l’augmentation des maladies liées à la dégénérescence des tissus nerveux, de grands espoirs sont mis dans la thérapie cellulaire : c’est-à-dire que l’on puisse un jour soigner les malades atteints d’affections graves non curables
(Alzheimer, Parkinson, diabète…) par des greffes de cellules, qui viendraient remplacer les tissus ou organes défaillants. Avec cet objectif, des chercheurs tentent d’utiliser des cellules souches (des cellules encore non spécialisées) qui seraient un jour capables de reconstituer lesdits tissus. Ces cellules proviennent :
- soit d’embryons, ce sont les « cellules souches embryonnaires » ;
- soit de tissus adultes, elles sont alors prélevées dans la moelle osseuse, le sang, ou encore le cordon ombilical, ce sont les « cellules souches adultes » ;
- soit enfin, depuis 2006, elles sont obtenues par la reprogrammation du noyau de cellules prélevées sur des adultes, ce sont les « cellules souches pluripotentes induites ». Cette « reprogrammation » des cellules adultes s’opère en y introduisant des gènes qui les transforment en cellules souches pluripotentes, c’est-à-dire capables de se différencier ensuite en n’importe quel type de cellules du corps humain. Certes, nous n’en sommes encore qu’au stade expérimental et de nombreuses difficultés demeurent, mais les perspectives sont enthousiasmantes. Les recherches sur les cellules souches adultes et pluripotentes induites ne se heurtent à aucune objection éthique. L’Église les encourage donc vivement. En revanche, obtenir des cellules souches embryonnaires implique la production d’embryons humains ou l’utilisation d’embryons surnuméraires issus de la fécondation in vitro. Or, « l’embryon humain a (…) dès le commencement, la dignité propre à la personne » (
Instruction Dignitas Personae, op. cit., n° 5). « La simple idée de considérer l’embryon humain comme « matériel thérapeutique » contredit le fondement culturel, civil et éthique sur lequel repose la dignité de la personne » (Benoit XVI, discours au Congrès international sur le don d’organes, 7 XI 2008.). Cela est donc tout à fait inacceptable. Outre le problème de l’origine de ces cellules, qui est essentiel du point de vue éthique, se pose la question des résultats attendus par la recherche en la matière. Or, il est notoire que les seuls résultats patents à l’heure actuelle reviennent aux cellules souches adultes. La thérapie cellulaire des cellules souches embryonnaires n’offre, pour l’instant, aucun résultat à court, à moyen et même à plus long terme. On s’étonne donc qu’en France la recherche sur les cellules souches embryonnaires soit largement privilégiée. b) Concernant le « clonage thérapeutique », il est totalement incompatible avec la dignité humaine, même avec les meilleures intentions du monde, car il réduit un être humain, l’embryon, à « un moyen à utiliser et à détruire » (Instruction Dignitas Personae, op. cit., n° 30). Pour remédier à cette objection morale fondamentale, certains scientifiques concentrent leurs recherches sur d’autres techniques voisines qui permettraient, semble-t-il, de produire des cellules souches de type embryonnaires, tout en évitant de fabriquer de véritables embryons humains (Par exemple : la parthénogenèse appliquée à l'homme, le transfert d'un noyau altéré et les techniques de reprogrammation de l'ovocyte. Ces techniques rendraient possible l’obtention de cellules souches dotées d’un patrimoine génétique prédéterminé (afin de surmonter le problème du rejet), notamment par l’insertion du noyau d’une cellule d’un être humain dans un ovocyte. Signalons, par ailleurs, qu’obtenir des ovocytes de femmes en grande quantité pose d’autres problèmes à ne pas sous-évaluer (stimulations hormonales lourdes et non sans effets secondaires, problème de la vente de ces ovocytes, etc…). Ceci dit, si le « produit » ainsi obtenu était stimulé et implanté dans le corps d’une femme, il pourrait peut-être conduire à la naissance d’un enfant. Pour l’Église donc, en l’état actuel des connaissances, « l’enjeu est si important que, du point de vue de l’obligation morale, la seule probabilité de se trouver en face d’une personne suffi rait à justifier la plus nette interdiction de toute intervention conduisant à supprimer l’embryon humain » (Jean-Paul II, Evangelium Vitae, n° 60, D.C. 92 (1995), p. 382 ; cf. l’Instruction Dignitas Personae, n°30). La production d’embryons humains pour la recherche est également contraire à l’article 18 de la Convention européenne sur la biomédecine, qui interdit « la constitution d’embryons humains aux fi ns de recherche ». Qu’à cela ne plaise, on nous explique qu’en l’espèce il ne s’agit pas d’embryons mais de « pré-embryons », car on utilise du matériel humain prélevé au stade pré-implantatoire. Outre le fait que cette distinction est arbitraire et sans fondement scientifique, voilà un bel exemple de pirouette sémantique pour tenter de contourner la loi et surtout d’annihiler les consciences.

2) L’article 16-7 du Code civil
(introduit par la loi bioéthique de 1994) prohibe tout contrat portant sur la procréation ou la gestation pour autrui. Mais un récent rapport du Sénat propose d’autoriser la pratique des mères porteuses (ou « gestation pour autrui ») à condition que cela soit strictement encadré par la loi (en particulier : la mère porteuse pourrait décider, et seulement elle, d’interrompre sa grossesse ; elle pourrait, jusqu’à trois jours après l’accouchement, décider d’être la mère légale de l’enfant ; enfin, elle ne recevrait qu’un « dédommagement raisonnable » pour ce service) (Rapport d'information de la Commission des lois du Sénat n°421, 25 juin 2008.)

Des montages juridiques aussi absurdes ont de quoi laisser pantois. Même s’ils ont malheureusement déjà cours ailleurs. La demande de gestation pour autrui en France est évaluée à moins d’une centaine par an (
Aux Etats-Unis le marché s’amplifie suite principalement aux demandes de couples homosexuels), et pour si peu, nous serions prêts à anéantir le socle sur lequel repose le droit de la filiation : mater semper certa est ! Qui en effet est la mère de l’enfant ? La femme du couple demandeur, elle qui l’a tant désiré, qui en est même, dans la plupart des cas, la mère génétique ? Mais alors comment justifier que la mère porteuse ait seule le pouvoir d’interrompre sa grossesse ? Comment également comprendre que cette dernière puisse avoir le droit de décider de garder l’enfant, « seulement » parce qu’elle l’a porté pendant neuf mois ? Et comment peut-on, en même temps, justifier la gestation pour autrui, et donc la sacralisation des gènes du couple demandeur, en considérant la grossesse comme secondaire, comme un simple « véhicule » ? Si, en revanche, la mère porteuse est la mère de l’enfant, comment une loi pourrait-elle organiser par contrat l’abandon de son enfant ? Par ailleurs, qui s’interroge sur la souffrance de l’enfant qui subit cet abandon ? Qu’adviendra-t-il de lui si le couple demandeur se sépare pendant la grossesse, si l’enfant est handicapé, etc… ? Qui peut croire à l’heure actuelle à des grossesses sans influence sur l’enfant ? Que dire aux propres enfants de la mère porteuse : l’enfant porté n’est pas un frère ni une sœur, il n’a pas été conçu avec leur père et il sera abandonné à une autre famille dès sa naissance ? Est-on conscient des risques que prend la mère porteuse ? Comment ne pas penser que la vraie motivation de ces femmes soit économique ? N’est-ce pas alors une forme majeure d’instrumentalisation et de marchandisation de la femme ?

Autant de questions que le bon sens à lui seul devrait empêcher de poser. Il suffi rait d’accepter que la médecine ne peut satisfaire tous les désirs, aussi forts soient-ils. La souffrance des couples sans enfants est certainement très profonde, elle ne saurait justifier des souffrances plus terribles encore…

D’autres discussions fondamentales sont prévues en 2009, en particulier sur le diagnostic préimplantatoire, à l’inquiétant caractère eugénique. A chaque fois l’Église y aura sa place, pour rappeler à temps et à contre temps que « la science peut contribuer beaucoup à l’humanisation du monde et de l’humanité. Cependant, elle peut aussi détruire l’homme et le monde si elle n’est pas orientée par des forces qui se trouvent hors d’elle. (…) Ce n’est pas la science qui rachète l’homme. L’homme est racheté par l’amour » (
Benoit XVI, Spe Salvi, 30 XI 2007, §§ 25 et 26.)

Béatrice Libori
 

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Sources  : Diocèse d'Avignon
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  17.02.2009 - T/Église

 

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