Le 16 octobre 2008 - (E.S.M.) - Le pape Benoît XVI nous propose tout au long de ces mois 2008-2009, « d’écouter et d’apprendre de ce grand témoin de Jésus, la Foi et la vérité dans lesquelles sont enracinées les raisons de l’unité parmi les disciples du Christ ».

Saint Paul l'hermite d'après Giovanni Francesco Barbieri (1591—1666), connu sous le nom de Guercino - Pour agrandir l'image ► Cliquer

Benoît XVI nous propose d’écouter et d’apprendre de Paul, la foi et la vérité

Paul : coursier de Dieu

Le 16 octobre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Tout a peut-être commencé chez Saul par un cri. Un cri dont la force et la noblesse ont pénétré dans son oreille, son coeur et son inconscient.

Cri d’Étienne, cet homme rempli de Foi et d’Esprit-Saint condamné à mort par les gens de Jérusalem pour avoir confessé sa Foi en Jésus, l’Homme-Dieu « Seigneur, ne leur compte pas ce péché ! » lança-t-il comme ultime prière ;

Saul, un jeune, approuvait les meurtriers et gardait leurs vêtements. Mais la prière de l’innocent lapidé cheminait dans le souterrain de son cœur ; sans doute l’a-t-elle préparé à son insu à recevoir lui-même un projectile inattendu dont le choc le transforma pour la vie. Choc d’une question : « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu ? » - « qui es-tu Seigneur ? » - « Je suis Jésus, c’est moi que tu persécutes ! ». Réponse renversante que Paul ne cessera jamais plus d’entendre et de creuser. Dans la fulgurante de ce dialogue ses yeux intérieurs s’ouvrent ; une autre conception de la Foi se présente à lui : Jésus est vivant. Il est solidaire des disciples ses témoins, et membres de son corps ; s’attaquer à eux, c’est s’attaquer à ce même Jésus ; c’est s’opposer au vainqueur de la Mort ; c’est lutter contre le Messie et porter des coups à l’Église son corps. Le persécuteur est alors subjugué, sa vie totalement transformée : « cet homme est un instrument que je me suis choisi pour porter mon Nom aux nations et à leurs rois, et au peuple d’Israël » dit le Seigneur à Ananie.

Quinze ans après Paul rédige sa première lettre aux chrétiens de Thessalonique capitale de la Macédoine au Nord-Est de la Grèce. Il est alors à Corinthe ; c’est l’hiver de 49-50 ; obligé par une cabale d’une partie de la colonie juive, de quitter rapidement Thessalonique, il se soucie d’encourager cette communauté chrétienne qu’il vient de fonder ; il lui écrit et cette lettre est le plus ancien écrit du Nouveau Testament, il pacifie ces nouveaux disciples en ce qui concerne la fin des temps, l’essentiel n’étant pas d’en connaître la date, « mais de vivre toujours avec le Seigneur, et de se réconforter mutuellement ». Il insiste beaucoup en cette première lettre, sur la parole de Dieu qu’il leur a fait entendre à travers sa parole d’homme : Parole de Dieu toujours active, destinée à tous les peuples, « car il est fidèle Celui qui vous appelle ; c’est Lui qui encore agira ».

Récemment le 28 juin 2008 à l’occasion de l’inauguration de l’Année Saint Paul, le pape Benoît XVI s’est rendu à la célébration des premières Vêpres à la basilique Saint Paul-hors-les-Murs de Rome ; il y a dégagé le but de cette année paulinienne : citant le mot de Paul à son disciple Timothée : « J’ai reçu la charge d’enseigner aux nations païennes la foi et la vérité » le pape nous propose tout au long de ces mois 2008-2009, « d’écouter et d’apprendre de ce grand témoin de Jésus, la Foi et la vérité dans lesquelles sont enracinées les raisons de l’unité parmi les disciples du Christ ».

À mon tour d’insister pour que les prêtres et les communautés de notre diocèse profitent de cette Année Paulinienne ; soyons nombreux à partager l’expérience spirituelle, le zèle missionnaire et la doctrine de « l’Apôtre des Nations ». Aidons-nous pour cela de l’opuscule sur « Saint Paul témoin de la Foi... » édité pour tout le diocèse, grâce à un travail d’équipe que je salue.

Rappelons-nous le mot de Paul sur Jésus : « Il est mort pour nous afin que, éveillés ou endormis, nous vivions unis à Lui ! Restons en tenue de combat, n’ayant d’autres armes que la Foi, l’Espérance et la charité ». Comme Paul le coursier de Dieu, laissons-nous entraîner par lui en cette année paulinienne sur le chemin de Damas ; notre Église en sera transformée.

Pierre MOLÈRES
Évêque de Bayonne, Lescar et Oloron