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19 Avril 2005
 

 Benoît XVI en Ecosse : Une fête de la foi

 

Rome, le 16 septembre  2010  - (E.S.M.) - Le voyage de Benoît XVI commence en Écosse. La rencontre avec la reine. La messe du peuple. Une fête de la foi au royaume des incroyants. Avec un prologue sur le scandale de la pédophilie

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

 Benoît XVI en Ecosse : Une fête de la foi

Mission Britannia. À Glasgow le soleil brille
par Sandro Magister

Le 16 septembre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Dans l’avion qui le conduisait de Rome vers le Royaume-Uni, pour ce qui a été annoncé comme le voyage le plus difficile de son pontificat, en terre hostile, Benoît XVI a tout de suite dit clairement qu’il ne se laissait pas guider par les indices de satisfaction :

"Une Église qui chercherait surtout à être attirante ferait déjà fausse route".

Et il a tout de suite expliqué pourquoi :

"Parce que l’Église ne travaille pas pour elle-même, elle ne travaille pas pour augmenter le nombre de ses fidèles ou son pouvoir. L’Église est au service d’un Autre. Elle agit non pas pour elle, pour être un organisme puissant, mais pour rendre accessible l’annonce de Jésus-Christ, les grandes vérités, les grandes forces d’amour et de réconciliation qui sont apparues en lui".

C’est sur cette base, a-t-il poursuivi, que se réalise le véritable œcuménisme :

"Si les anglicans et les catholiques voient les uns et les autres qu’ils n’agissent pas pour eux-mêmes mais qu’ils sont des instruments du Christ, ils ne sont plus concurrents, mais associés dans l’engagement pour la vérité du Christ dans ce monde et ainsi ils se trouvent également, les uns vis-à-vis des autres, dans un véritable et fécond œcuménisme".

*

C’était là l’une des cinq réponses données aux journalistes par le pape Joseph Ratzinger sur le vol Rome-Édimbourg, le matin du jeudi 16 septembre.

Une autre réponse a porté sur la figure de John Henry Newman, qui est sur le point d’être béatifié : "un homme moderne qui a vécu tout le problème de la modernité, un docteur de l’Église pour nous et pour tous, ainsi qu’un pont entre les anglicans et les catholiques".

Deux autres réponses ont concerné d’une part l'impact sur un pays comme le Royaume-Uni, où existent de forts courants athées et anticatholiques, et d’autre part les collaborations possibles entre la politique et la religion.

Enfin, à une question portant sur le scandale de la pédophilie, le pape a répondu ceci :

"Avant tout, je dois dire que ces révélations ont été pour moi un choc, une grande tristesse. Il est difficile de comprendre comment cette perversion du ministère sacerdotal est possible. Au moment de son ordination le prêtre, préparé à ce moment pendant des années, dit oui au Christ, il lui dit qu’il se fait sa voix, sa bouche, sa main et qu’il va servir à travers toute sa vie pour que le Bon Pasteur qui aime, qui aide et qui guide vers la vérité soit présent dans le monde. Il est difficile de comprendre comment un homme qui a fait et dit cela peut ensuite tomber dans cette perversion. C’est aussi une grande tristesse que l'autorité de l’Église n’ait pas été assez vigilante et assez rapide, décidée à prendre les mesures nécessaires. Pour tout cela, nous sommes dans un temps de pénitence, d’humilité, de sincérité renouvelée, comme je l’ai écrit aux évêques irlandais. Il me semble que nous devons maintenant accomplir justement un temps de pénitence, un temps d’humilité, pour renouveler et réapprendre la sincérité absolue. Quant aux victimes, je dirais qu’il y a trois choses importantes. La première préoccupation concerne les victimes : comment pouvons-nous réparer, que pouvons-nous faire pour aider ces personnes à surmonter leur traumatisme, à retrouver la vie, à retrouver aussi la confiance dans le message du Christ ? L’engagement en faveur des victimes est la première priorité, avec les aides matérielles, psychologiques et spirituelles. Le second problème est celui des personnes coupables : la peine juste est de les exclure de toute possibilité d’accès aux jeunes, parce que nous savons qu’il s’agit d’une maladie dans laquelle la libre volonté ne fonctionne pas ; là où cette maladie existe, nous devons donc protéger ces personnes d’elles-mêmes et les exclure de tout accès aux jeunes. Et le troisième point est la prévention et l’éducation dans le choix des candidats au sacerdoce : il faut être assez attentif, selon les possibilités humaines, pour exclure de futurs cas. À cette occasion je voudrais aussi remercier l’épiscopat britannique pour son attention et sa collaboration tant avec le Saint-Siège qu’avec les pouvoirs publics, pour l’attention portée aux victimes et au droit. L’épiscopat britannique a fait et continue à faire un grand travail, ce dont je lui suis très reconnaissant".

*

Lors de l’atterrissage à Édimbourg, en Écosse, le premier acte de la visite de Benoît XVI – qui est aussi, du point de vue formel, une visite d’état, chose inhabituelle pour les voyages pontificaux – a été sa rencontre avec la reine Elizabeth II.

Dans le Discours qu’il a adressé à la reine, au palais royal de Holyrood House, le pape a lancé une mise en garde contre le risque que le Royaume-Uni perde son empreinte chrétienne, qui s’est révélée décisive à des moments cruciaux de son histoire, y compris l’histoire récente :

"Le nom de Holyrood House, résidence officielle de Votre Majesté en Écosse, rappelle la ‘Sainte Croix’ et indique les profondes racines chrétiennes qui restent présentes dans toutes les strates de la vie britannique. [...] Même dans notre propre vie, nous pouvons nous rappeler combien la Grande-Bretagne et ses dirigeants ont combattu la tyrannie nazie qui cherchait à éliminer Dieu de la société et qui niait notre commune humanité avec beaucoup de gens jugés indignes de vivre, en particulier les Juifs. J’évoque aussi l’attitude du régime envers des pasteurs et des religieux chrétiens qui ont défendu la vérité dans l’amour en s’opposant aux Nazis et qui l’ont payé de leur vie. En réfléchissant aux leçons dramatiques de l’extrémisme athée du XXe siècle, n’oublions jamais combien exclure Dieu, la religion et la vertu de la vie publique conduit en fin de compte à une vision tronquée de l’homme et de la société, et ainsi à 'une vision réductrice de la personne et de sa destinée' (Caritas in veritate, 29)".

Il a lancé un avertissement aux médias britanniques, en raison de leur influence sur l'opinion publique du monde entier :

"Votre Gouvernement et votre peuple ont forgé des idées qui ont encore un impact bien au-delà des îles britanniques. Cela leur confère le devoir particulier d’agir avec sagesse en vue du bien commun. De même, parce que leurs opinions atteignent une audience aussi large, les médias britanniques ont une responsabilité plus lourde que la plupart des autres médias et une plus grande opportunité de promouvoir la paix entre les nations, le développement intégral des pays et la propagation d’authentiques droits de l’homme. Puissent tous les Britanniques continuer d’être animés par ces valeurs d’honnêteté, de respect et d’impartialité qui leur ont mérité l’estime et l’admiration de beaucoup".

Et il a demandé du respect pour les cultures et les traditions menacées par l'intolérance du sécularisme moderne :

"Aujourd’hui, le Royaume-Uni s’efforce d’être une société moderne et multiculturelle. Dans ce noble défi puisse-t-il garder toujours son respect pour les valeurs traditionnelles et les expressions de la culture que des formes plus agressives de sécularisme n’estiment ni ne tolèrent même plus ! Qu’il n’enfouisse pas les fondements chrétiens qui sous-tendent ses libertés ; puisse aussi ce patrimoine, qui a toujours servi le bien de la nation, inspirer constamment l’exemple que Votre gouvernement et Votre peuple donnent aux deux milliards de membres du Commonwealth et à la grande famille des nations de langue anglaise à travers le monde ! Que Dieu bénisse Votre Majesté et le peuple tout entier de votre royaume".

*

Le troisième acte de la première journée du voyage de Benoît XVI a été la messe au Bellahouston Park de Glasgow, le jour de la fête de saint Ninian, l’un des premiers évangélisateurs de l’Écosse.

Dans son homélie, le pape a exhorté les chrétiens à être "un exemple public de foi", pour éviter que le monde ne devienne une "jungle de libertés autodestructrices et arbitraires":

"L’évangélisation de la culture est d’autant plus importante de nos jours qu’une 'dictature du relativisme' menace d’obscurcir l’immuable vérité sur la nature humaine, sa destinée et son bien suprême. Certains cherchent aujourd’hui à exclure la croyance religieuse du discours public, à la limiter à la sphère privée ou même à la dépeindre comme une menace pour l’égalité et pour la liberté. Pourtant, la religion est en fait une garantie de liberté et de respect authentiques, car elle nous conduit à considérer chaque personne comme un frère ou une sœur. Pour cette raison, je vous lance un appel particulier, à vous les fidèles laïcs, en accord avec votre vocation et votre mission baptismales, à être non seulement des exemples de foi dans la vie publique, mais aussi à introduire et à promouvoir dans le débat public l’argument d’une sagesse et d’une vision de foi. La société d’aujourd’hui a besoin de voix claires qui prônent notre droit de vivre non pas dans une jungle de libertés autodestructrices et arbitraires, mais dans une société qui travaille pour le vrai bien-être de ses citoyens et qui, face à leurs fragilités et leurs faiblesses, leur offre conseils et protection. N’ayez pas peur de prendre en main ce service de vos frères et sœurs pour l’avenir de votre nation bien-aimée".

Et il a invité à "un témoignage conforme à la vérité salvatrice de la Parole de Dieu" les chrétiens des diverses dénominations présentes en Écosse, presbytériens, anglicans et catholiques :

"Je constate avec une profonde satisfaction combien l’appel à marcher main dans la main avec vos frères chrétiens, que le pape Jean-Paul II vous avait adressé, a contribué à faire grandir la confiance et l’amitié avec les membres de l’Église d’Écosse, ceux de l’Église épiscopale écossaise et d’autres encore. Je vous encourage à continuer de prier et de travailler avec eux à la construction d’un avenir plus radieux pour l’Écosse, un avenir basé sur notre héritage chrétien commun. Dans la première lecture d’aujourd’hui, nous avons entendu saint Paul encourager les Romains à reconnaître que, comme membres du Christ, ‘nous sommes membres les uns des autres(Rm 12, 5), et à vivre dans le respect et l’amour mutuel. Dans cet esprit, je salue les représentants œcuméniques qui nous honorent de leur présence. Cette année marque le 450e anniversaire de la création du Parlement de la Réforme ainsi que le 100e anniversaire de la Conférence Missionnaire Mondiale d’Édimbourg, qui est largement reconnue comme le point de départ du mouvement œcuménique moderne. Rendons grâces à Dieu pour l’espoir que représentent les efforts de compréhension et de coopération œcuméniques, en vue d’un unique témoignage conforme à la vérité du salut qu’est la Parole de Dieu, dans une société soumise aujourd’hui à de rapides changements".

*

Les catholiques sont proportionnellement plus nombreux en Écosse, où ils représentent 17 % de la population, qu’en Angleterre et au pays de Galles, où ils représentent 8 %. Partout ils étaient beaucoup moins nombreux il y a un siècle.

L'augmentation du nombre de catholiques dans tout le Royaume-Uni s’est manifestée à la fois parmi les intellectuels et dans les couches sociales les plus modestes.

Parmi les premiers, on trouve d’illustres anglicans convertis : de Newman à Benson, d’Oscar Wilde à Chesterton, de Graham Greene à Evelyn Vaugh. Pour les seconds, le facteur déterminant a été l’immigration d’Irlandais, tous de religion catholique. À Glasgow les catholiques d'origine irlandaise sont aujourd’hui 28 %, à Liverpool 46 %.

Par rapport aux anglicans, les catholiques sont plus assidus à la messe. Parmi ceux qui y assistent le dimanche, les catholiques ont dépassé les anglicans en 2006 : 862 000 (15 % du total) contre 852 000.

De plus, aujourd’hui, l’Église catholique attire de plus en plus des groupes significatifs d’anglicans, y compris des évêques et des prêtres, qui se sentent mal à l’aise face aux dérives modernistes de certains de leurs coreligionnaires et ne supportent pas les femmes évêques et les mariages homosexuels.

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
 
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Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 16.09.2010 - T/International

 

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