Les vacances studieuses du Pape Benoît XVI |
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Le 16 juillet 2010
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(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI s'est immergé dans le travail à Castel
Gandolfo,
premières
vacances
estivales sans
montagne d'un
Pape, depuis de
nombreuses
années.
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Le pape Benoît XVI
Les vacances studieuses du Pape Benoît XVI
Paolo Rodari nous parle des "devoirs de vacances du Pape".
Le 16 juillet 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Ce n'est pas une de ces projections mille fois rabâchées, qui parlent des
vacances du Saint-Père pour ne rien dire, le décrivant en promenade avec son
frère dans le parc du palais apostolique, ou jouant au piano "son bien-aimé
Mozart" (ce qu'il fait à n'en pas douter!). L'année dernière, à la fin de
ses vacances au Val d'Aoste, lui-même avait malicieusement fait observer aux
journalistes "quand on n'a rien à dire, on peut toujours inventer".
Je ne crois pas que c'est le cas pour cet article.
Paolo Rodari est très bien informé, par des gens très proches du Saint-Père
(il parle de "ceux qui au Vatican, ont une fréquentation non-sporadique avec
le Pontife"), et surtout, ses informations ne ressemblent pas à des
commérages: elles sont crédibles, et neutres (c'est-à-dire, dans ce
contexte, pas malveillantes).
Elles aident à comprendre pourquoi le Pape n'est pas parti à la montagne,
cette année.
La table de travail de Castel Gandolfo.
Les devoirs de vacances du Pape. Un
texte sur les "évangiles de l'enfance" , une difficile encyclique sur la
foi, pour enseigner à croire "de la juste façon" et le cardinal Newman , qui
expliquait l'homme "à partir de la conscience "
Une annexe aux deux volumes consacrés à Jésus de Nazareth . La mise en
œuvre d'une nouvelle encyclique . Et l'écriture du discours consacré à John
Henry Newman, qui sera prononcé en Septembre pendant le voyage en Angleterre
et en Ecosse, pour la béatification du cardinal. Telles sont les trois
difficultés dans lesquelles le pape Benoît XVI s'est immergé à Castel Gandolfo,
premières vacances estivales sans montagne d'un Pape, depuis de nombreuses
années.
Le premier volume dédié à Jésus de Nazareth a été publié en 2007 et il est
consacré à la vie publique de Jésus de son baptême dans le Jourdain jusqu'à
la Transfiguration . Le second volume est déjà terminé . Il ne manque plus
que les traductions . Il sortira au printemps prochain et il est dédié à la
Passion et à la Résurrection du Christ .
Que manque-t-il? L'enfance de Jésus, justement cet appendice aux deux
livres, auquel le Pape travaille ces jours-ci. Pourquoi seulement un
appendice ? Parce que l'intention du Saint-Père n'est pas d'écrire un livre,
mais un court fascicule, une brochure destinée à traiter un thème abordé de
façon assez lapidaire dans les Evangiles : si Matthieu et Luc s'attardent à
décrire l'enfance de Jésus, aucune mention n'en est faite dans Marc et
Jean. Ratzinger a écrit deux livres démontrant une confiance substantielle
dans la fiabilité des données historiques du Nouveau Testament, contre les
soupçons méthodiques. Chez lui, la revendication de l'unité et de la
continuité entre l'Ancien et le Nouveau Testament est explicite. Une
continuité qui est également donnée par les Évangiles de l'enfance , d'où la
nécessité d'en parler , d'écrire dessus , de ne pas éluder leur présence
dans l'œuvre.
Benoît XVI a écrit trois encycliques, l'une sociale et les deux autres
consacrées aux vertus théologales de charité et d'espérance. Il manque la
foi. Le Pape veut travailler cet été à cette nouvelle encyclique , au moins
mettre en place le cadre général, le plan et quelque ébauche de texte. Ce
n'est pas un thème facile. Même pour le card. Ratzinger, durant des années préfet
de l'ex Saint-Office et donc gardien de la foi contre les hérésies et les
déviances, la question doit être continuellement revue. La première
révision, importante, fut ce «Rapport sur la foi» écrit en 1985 avec
Vittorio Messori. Aujourd'hui on attend la seconde: une encyclique pour le
retour à un concept clé du pontificat en cours, la nécessité de croire "de
la juste façon".
"Il circule des slogans faciles" , dit le card. Ratzinger dans le Rapport sur la foi.
"Selon l'un d'eux, la seule chose qui compterait aujourd'hui serait
l'orthopraxie , c'est-à-dire le 'bien se comporter', 'aimer son prochain'.
Ce qui serait plutôt secondaire, sinon aliénant, c'est le souci de
l'orthodoxie, c'est-à-dire , le 'croire juste', selon le véritable sens de
l'Écriture lue dans la Tradition vivante de l'Eglise". La tradition vivante
de l'Eglise comme phare pour croire correctement. C'est cette tradition ,
selon ceux qui au Vatican, ont une fréquentation non-sporadique avec le
Pontife (ndt: périphrase compliquée utilisée par Rodari pour faire allusion
à ses sources fiables: un des deux secrétaires? Bertone?...) , qui est une
préoccupation majeure de Ratzinger .
Le voyage en Grande-Bretagne a été pensé par le Pape en vue de la
béatification de Newman. La figure du prélat anglais ex-anglican a été
importante pour la formation du Pape et sa portée peut être également
importante pour l'Eglise aujourd'hui. Les énergies dépensées par Newman
pour l'anglicanisme sont actuelles et ont de nombreux parallèles avec les
efforts du Pape pour l'Eglise catholique. Newman était pour une
purification de la foi de dérives dogmatico-doctrinaires et pour la
réconciliation avec Rome. La conversion le conduisit à embrasser une foi
qui trouve de nombreux points de rencontre avec Ratzinger, depuis la lectio
de Ratisbonne: la foi de Newman était ancrée dans la raison. Il n'avait pas
peur du progrès et de la science et ne craignait pas le dialogue avec la
philosophie. Béatifier le cardinal anglais signifie placer au centre de
l'attention « l'homme de la conscience », comme le définit Joseph Ratzinger .
Newman expliquait l'existence de l'homme à partir de la conscience , c'est à
dire de la relation entre Dieu et l'âme. Ce personnalisme ne représentait
pas une reddition à l'individualisme, une concession à l'arbitraire , mais
l'inverse .
Sources : benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.07.2010 -
T/Benoît XVI
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