La culture de violence et de mort
continue à gagner du terrain dans nos sociétés |
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Rome, le 16 mai 2008 -
(E.S.M.) - On a de la peine à imaginer que cela pourrait
arriver à nos pays, dits très évolués, et pourtant pas plus tard qu'hier
le pape Benoît XVI rappelait qu'une "culture impuissante à communiquer
ses propres valeurs aux jeunes, est définitivement destinée à
disparaître"
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Mgr Benjamín Jiménez
Hernández, évêque de Culiacán (Mexique)
La culture de violence et de mort continue à gagner du terrain dans nos
sociétés
On a de la peine à imaginer que cela pourrait arriver à nos pays très
évolués et pourtant pas plus tard qu'hier le pape Benoît XVI rappelait
qu'une "culture impuissante à communiquer ses propres valeurs aux jeunes,
est définitivement destinée à disparaître"
L’Église demande de mettre fin à l’onde de violence et aux
assassinats "qui mettent en grand danger la paix au Mexique et en
évidence la décomposition du tissu social"
Mgr Benjamín Jiménez Hernández, évêque de Culiacán
(Mexique) a envoyé un communiqué urgent à tous les prêtres,
religieux et fidèles du diocèse avec un message en faveur de la paix sociale
face à l’augmentation des conflits armés qui se sont multipliés depuis le 30
avril dernier dans tout l’État et en particulier dans la ville de Culiacán,
et qui laisse une série impressionnante d’exécutions et de violences. "Cette
situation déplorable - affirme l’évêque - porte fortement atteinte à
la tranquillité et à la paix sociale. Il est nécessaire de fortifier la
conscience de la dignité de chaque personne humaine, son droit à vivre et à
travailler de manière fraternelle, de partager dans un climat de respect et
de stabilité".
L’évêque montre sa préoccupation face au fait que "la
culture de violence et de mort continue à gagner du terrain dans notre
société, puisque les valeurs familiales se détériorent de plus en plus".
Effectivement “les parents se déclarent démunis
dans leur importante mission de formation, oppressé par le contexte
permissif et matérialiste qui mine la force de l’institution familiale". De
plus dans de nombreuses institutions éducatives, la promotion des valeurs
authentiques qui sont à la base d’une cohabitation sociale a été abandonnée.
“Dans ce contexte - rappelle l’évêque - l’Église est appelée à témoigner, à
tous les niveaux, les valeurs de l’Évangile, comme son apport spécifique au
développement des pays et à la paix sociale". C’est pourquoi, comme évêque
et pasteur du diocèse, Mgr Benjamín lance un appel urgent à toute la
communauté diocésaine et à la société en général "à intensifier avec
confiance notre prière à Dieu notre Père, comme la source la plus importante de notre foi dans
les moments les plus difficiles de notre chemin historique". C’est
pourquoi, une série de dispositions pour ce mois de mai
a émané, parmi lesquels elle invite tous les jours à célébrer
l’eucharistie dans chaque paroisse et communauté pour demander la suspension
de toute violence et supplier le don précieux de la paix, en plus d’ajouter
toujours dans la prière universelle une intention spécifique pour cela.
L’évêque a demandé de plus que dans la cathédrale ait lieu tous les jours,
pendant le mois de mai, une
Heure Sainte de la Divine
Miséricorde à trois heures de l’après-midi et s’organisent dans toute
paroisse des journées de prière et de réparation, "qui fassent grandir chez
les fidèles, les valeurs de la vie, de la dignité de la personne humaine, de
la coresponsabilité civile, de l’honnêteté, de la justice et de la paix".
Finalement il a proposé que dans les écoles catholiques et le séminaire
diocésain l’on sollicite la prise de conscience des valeurs de l’Évangile,
en inculquant le respect pour la
personne, l’ordre, la responsabilité, la justice et la paix". “Nous
avons survécu à de nombreuses crises, nous pouvons survivre encore et
dépasser les actuelles circonstances avec l’aide du Seigneur" conclut
l’évêque.
L’archiépiscopat du Mexique, préoccupé par l’onde de violence, a lancé un
appel énergique" pour freiner cette onde de violence déplorable qui met
gravement en danger la paix du Mexique et met en évidence la décomposition
du tissu social, mise en œuvre dans une large mesure par les forces de la corruption et du trafic
de drogue". Le texte reconnaît les efforts de l’État pour combattre le crime
organisé et offrir la protection aux Mexicains. "Toutefois, il sait aussi
que cette entreprise ardue sera une bataille perdue si les différents
protagonistes sociaux et politiques ne font pas leur devoir."
C’est pourquoi l’archidiocèse appelle "tous les protagonistes de la société,
principalement les moyens de communication, afin qu’ils encouragent avec
urgence le respect de la vie ; les institutions éducatives afin qu’elles
offrent une meilleure formation à tous les niveaux, en insistant sur la
promotion des valeurs ; la famille, afin qu'elle soit fortifiée comme le lieu
privilégié où l’on communique et l’on vit l’amour du prochain, ainsi que l'Église afin que, par
son devoir d’évangélisation, montre la totale incompatibilité du
vécu de la foi chrétienne avec la participation au crime organisé".
(RG)
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