Haïti était déjà un pays très pauvre
avant le tremblement de terre, et maintenant ? |
|
Le 16 janvier 2010 -
(E.S.M.)
- “Les secousses continuent, mais moins violentes. Nous
avons besoin de
tout et pour
beaucoup de
temps encore !”
déclare à Fides le Nonce apostolique.
|
No comment !
Haïti était déjà un pays très pauvre
avant le tremblement de terre, et maintenant ?
Le 16 janvier 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-“Nous nous trouvons en grande difficulté. Nous n’avons plus de réserves
d’eau et les stations d’essence sont fermées. Il n’y a pas d’électricité.
Ici, à Port-au-Prince, les choses sont compliquées, on manque de tout, nous
avons besoin de tout et pour longtemps encore” déclare à Fides
l’archevêque Bernardito Auza, nonce apostolique à Haïti. L’archevêque de
Port-au-Prince, Mgr Miot, homme “bon et souriant”, est mort car la
force du tremblement de terre l’a projeté à terre depuis le balcon de sa
chambre, tandis qu’il attendait qu’on vienne le chercher pour aller à une
cérémonie. “Il faut encore vérifier le nombre de prêtres et de
religieux/ses qui sont morts, certains à retrouver sous les décombres –
poursuit le nonce. Même le vicaire général de Port-au-Prince, Mgr Charles
Benoit, et le chancelier l’abbé Cherie sont encore sous les décombres.
L’archevêché de quatre étage est réduit à tas de ruines”. Dans son tour
de reconnaissance, Mgr Auza a visité le grand séminaire, réduit aussi à un
tas de ruines, sauf un bâtiment. Tous les formateurs sauf un ont pu sortir
des ruines, trois ou quatre séminaristes manquent encore à l’appel, neuf
sont mort, dont les 7 du séminaire philosophique. “J’ai aussi visité les
maisons religieuses et les centres pour voir la situation et pour exprimer
la sollicitude du Saint Père : tous sont reconnaissants et demandent de
l’aide pour les leurs qui sont encore ensevelis sous les décombres. Nous
cherchons à regrouper les religieux et les prêtres qui sont sans rien”.
Le nonce raconte aussi que les personnes “dorment ou errent sans but à
travers les rues, mais beaucoup sont aussi partis pour les montagnes, par
crainte d’un tsunami”. Certains évêques ont réussi à se rendre jusqu’à
la nonciature pour organiser ce qu’il y a à faire et pour prendre des
décisions. (SL)
De l’archevêché de Santiago de los Caballeros : “le
pays a ouvert les portes de tous les hôpitaux et renforcé le personnel
médical”, demain un télé-marathon pour recueillir des fonds
Mgr Ramon Benito de La Rosa y Carpio, archevêque métropolite de Santiago de
los Caballeros, en République dominicaine, a été contacté par Fides pour
avoir les mises à jour sur la situation et sur les aides envers l’Église
proche d’Haïti. “En ce moment, nos frères d’Haïti ont besoin urgemment de
lait, d’eau, de pain, de produits alimentaires en conserve, de linge et de
tente pour dormir” informe le texte adressé à Fides par l’archevêque. “Le
pays a ouvert les portes de tous les hôpitaux pour offrir leur aide aux
victimes du tremblement de terre en Haïti – poursuit le message. Le Ministre
de la Santé a envoyé dans la zone frontière, des spécialistes en
traumatologie et en anesthésie. Des centres mobiles de premiers secours pour
les blessés ont été installés. Ont également été installés des repas
populaires proches des frontières pour pouvoir offrir des rations
alimentaires aux frères voisins d’Haïti. L’Institut des Télécommunic ations
de Saint Domingue a envoyé des techniciens spécialisés pour pouvoir rétablir
les communications dans le pays touché par le tremblement de terre”.
L’Église de Saint Domingue est en train de s’organiser au niveau des
diocèses et des paroisses de toute la République dominicaine. L’archidiocèse
de Santiago de los Caballeros a déjà organisé des collectes pour aider Haïti
et samedi 16 janvier, il y a un programme de télé-marathon durant laquelle
l’institution “Santiago Solidario”, corporation des institutions de
la ville en coordination avec l’archidiocèse, promouvra la principale
collecte d’aide pour le pays voisin. (CE)
Les 5 séminaristes camilliens disséminés sont
retournés chez eux et sont déjà au travail dans l’hôpital où l’on opère sans
anesthésie
“Les 5 séminaristes camilliens sont rentrés chez nous, ils vont bien et
sont déjà au travail dans notre hôpital”. C’est la bonne nouvelle
apprise par Fides, que le supérieur de la communauté camillienne de
Port-au-Prince, le Père Crescenzo Mazzella, a donné au P. Antonio Menegon du
secrétariat des Missions camilliennes de Turin. “Notre hôpital est en bon
état et fonctionne à plein rythme : plus de 500 personnes du tremblement de
terre ont été soigné et remises sur pied ; au moment présent, il y a en a
une centaine qui occupent toutes les places possibles – raconte le P.
Menegon. Sans arrêt il arrive des blessés, avec les membres brisés, des
hémorragies, des traumatismes internes. Actuellement, placés sous les
portiques, dans les cours de l’hôpital, il y a des centaines de malades.
Trois médecins et 5 infirmières travaillent jour et nuit, en plus
naturellement des membres de la communauté. Malheureusement la terre
continuent de trembler, et il n’y a pas de temps pour s’arrêter : on
continue les secours”. “Il manque de l’eau, de la nourriture, des
médicaments. La population est affamée et n’a rien à manger ni à boire,
continue le P. Menegon, les nécessités immédiates sont la nourriture et les
médicaments, en particulier les antibiotiques, les produits anesthésiques,
les antitétaniques, les gouttes à goutte, les gazes, les pansements, les
désinfectants. En alimentation : riz, pâtes, huile, cubes de bouillon,
conserves (tomates pelées, haricots, pois), thon, viande en boîte. Un
container est déjà parti, d’autres partiront la semaine prochaine. Nous
réceptionnons des fonds qui seront utilisés pour les premières interventions
et pour la reconstruction. On redoute les saccages, les violences, il n’y a
pas de forces de l’ordre, le corps de police est décimé. Nous vous demandons
de prier pour que cette population pauvre et désespérée puisse être
soulagée, puisse se remettre sur pied et continuer à vivre malgré tout”.
Selon ce que rapporte un autre religieux camillien, le Père Joaquim Paulo
Cipriano, tous les enfants qui fréquentent l’école camillienne sont vivants,
et même l’école a tenu bon face aux secousses, les édifices de l’hôpital ont
subi de légères lésions, seul le château d’eau risque de s’écrouler.
L’hôpital travaille à plein rythme, il y arrive des blessés et des moribonds
qui sont soignés sans anesthésies parce qu’il n’y en a plus, a déclaré le
Père Cyprien. Même le staff de la Camillian Task Force Central de Rome sont
en train d’organiser une équipe conduite par le frère Luca Perletti,
consulteur général des Missions camilliennes, composée de personnel médico-infirmier,
parmi lequel en toute probabilité des Sœurs camilliennes aide-infirmières,
pour se rendre en peu de temps à Haïti. L’unique problème, pour le moment,
est qu’aucune sécurité n’est garantie à l’aéroport de Port-au-Prince et il
existe un risque d’épidémie. (AP)
“Haïti était déjà un pays très pauvre avant le
tremblement de terre, maintenant nous sommes désespérés” affirme le
directeur de l’hôpital pédiatrique Saint Camille
Le Père Lovera, missionnaire camillien, est le directeur de l’hôpital
pédiatrique “Saint Camille” de Port au Prince, qui durant ces
dernières heures a été littéralement assiégé par des parents qui demandent
de sauver leurs enfants. “La situation est dramatique - a rappelé le
P. Lovera -. Le tremblement de terre a été horrible. L’hôpital, qui
pourtant avait été construit d’après les règles antisismiques, a subi de
graves dommages, mais qui n’ont cependant pas bloqué l’activité de nos
médecins et de nos sœurs. Il y a des dizaines d’enfant à soigner dans les
chambres que nous utilisons pour les visites et pour les traitements. Nous
ne devrions hospitaliser que 100 patients au maximum, mais aujourd’hui il y
en a entre 300 et 400. Nous n’oublions pas qu’Haïti était un pays déjà très
pauvre avant le tremblement de terre. Aujourd’hui nous sommes au désespoir”.
Le P. Lovera ajoute: “La force du tremblement de terre a arraché les
murs; les lits, les armoires, et jusqu’au fauteuil du dentiste ont été
emportés à l’extérieur par le séisme. En ville tout est détruit, à terre,
anéanti. On ne sait pas combien il y a de survivants, c’est une hécatombe.
Il n’y a pas de nourriture, pas d’eau, c’est une véritable tragédie”. La
mission des Camilliens à Port au Prince dispose d’un hôpital, d’un centre de
nutrition et d’un centre pour enfants handicapés de 0 à 18 ans. La Fondation
PRO.SA, ongonlus a ouvert une souscription de soutien de l’hôpital
pédiatrique “St Camille” de Port-au-Prince, géré par les
missionnaires Camilliens. (AP)
Les Oblats de Marie Immaculée (OMI) : mort d’un
étudiant, la maison provinciale endommagée, et l’école détruite
Les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée sont à Haïti depuis 1943,
comptent environ 130 membres, dont deux Évêques, la plus grande partie sont
des haïtiens. Comme le confirme à l’Agence Fides le P. Loudeger Mazile, OMI
haïtien, Conseiller général pour l’Amérique Latine, les Oblats gèrent à
Haïti une vingtaine de paroisses, outre le petit séminaire Collège de
Mazenod, à Camp Perrin, le Collège Saint Jean à Les Cayes, le Collège Saint
Dominique à Port Salut, l’école St André de Rendel, auxquels s’ajoute un
centre pour les malades du Sida avec les Missionnaires de la Charité, et un
orphelinat à Les Cayes. Le tremblement de terre a sérieusement endommagé le
siège de la maison provinciale tandis que la construction annexe a cédé. Le
Supérieur provincial, le P. Gaspar Joint, a communiqué au Supérieur général
des OMI, que l’école (de théologie) a aussi été
détruite. Par chance les formateurs et les étudiants qui s’y trouvaient au
moment du tremblement de terre ont été sauvés. Les autres étudiants OMI
étaient au Centre d’études pour les religieux, Cifor, pour une conférence,
l’édifice s’est écroulé et un des étudiants a été tué : il s’agit de Weedy
Alexis, 28 ans. D’après les informations qui nous sont parvenues, dans la
région de Les Cayes, les conséquences du tremblement de terre ont été
beaucoup moins violentes que dans la capitale. (S.L.)
Missionnaires de l’Immaculée Conception : les sœurs
sont sauves, mais les édifices ont subi d’énormes dégâts
La Congrégation des Missionnaires de l’Immaculée Conception (MIC), présents
à Haïti avec 49 religieuses (avec des postulantes et des
novices) a subi de fortes conséquences à cause du tremblement de
terre d’Haïti. Le travail des Missionnaires se déroule principalement dans
les écoles, dans les centres sanitaires, dans les centres de catéchismes et
auprès des paroisses, pour la pastorale paroissiale. Sœur Louise Denis,
Supérieure Générale des Missionnaires de l’Immaculée Conception, a dit à
L’Agence Fides : “J’ai parlé avec nos sœurs un jour seulement après le
tremblement de terre et, grâce à Dieu, elles vont toutes bien.
Malheureusement les dommages entrainés sur nos bâtiments sont énormes. Les
sœurs vivent dans la peur d’un écroulement. Nous sommes très attristées par
tout ce qui arrive… Nous prions le Seigneur qu’il accompagne les victimes,
et que les aides qui arrivent à notre secours puissent alléger un peu les
souffrances des victimes”. Les MIC, fondées par Délia Tétreault en 1902,
ont des maisons religieuses dans des pays de mission : Philippines, Japon,
Cuba, Pérou et beaucoup d’autres. A Haïti les MIC travaillent avec les plus
pauvres dans l’éducation et auprès des paroisses. La dernière initiative a
été réalisée à Dubuisson, avec les paysans, dans une région éloignées des
habitations : ils ont du reprendre à zéro les écoles, les centres
sanitaires, l’animation missionnaires et les autres activités pastorales.
(CE)
Jésuites : les maisons, les œuvres et les membres
de la Compagnie de Jésus ont été épargnées
La Curie Générale des Jésuites a envoyé à l’Agence Fides la lettre du P.
François Kawas, délégué du P. Provincial de la Province du Canada français
sont Haïti fait partie, dans laquelle il décrit la situation après le
tremblement de terre. Les maisons et les œuvres de Jésuites ont été moins
touchées que d’autres, et tous les Jésuites qui se trouvent à Haïti ont
survécu au séisme et sont sains et saufs, excepté le P. Dérino Sainfriste
qui a été blessé lors de l’écroulement d’un bâtiment. A Ouanaminthe la
résidence Pedro Arrupe et les œuvres (Solidarité Fwontalyé
et Fe y Alegria) n’ont pas subi de dommages, et les jésuites
autant que les collaborateurs laïcs vont bien. A Biassou la résidence Karl
Lévêque est intacte et les jésuites vont bien. A Canapé-Vert la résidence
Ignace de Loyola est légèrement endommagée mais les jésuites vont bien, même
s’ils sont sous le choc. Le noviciat de Tabarre est en partie endommagé. Le
réservoir d’eau inst allé sur le toit s’est écroulé provoquant quelques
dommages. Les Pères, les novices de première année et les autres vont bien.
Le GADRU (Groupe d’Appui au Développement Rural)
a sa maison détruite, mais tous ont réussi à abandonner l’édifice au
moment des secousses. (SL)
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 16.01.2010 -
T/International
|