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Mgr Hilarion : les relations entre orthodoxes et catholiques se développent positivement

 

Le 15 novembre  2009  - (E.S.M.) -  Conférence de presse donnée à Paris par l'archevêque Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou.

Mgr Hilarion archevêque de Volokolamsk

Mgr Hilarion : les relations entre orthodoxes et catholiques se développent positivement

Conférence de presse de Mgr Hilarion aux Editions du Cerf

Le 15 novembre 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Le 13 novembre, l'archevêque Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, a donné aux Éditions du Cerf à Paris une conférence de presse, consacrée à la parution du premier volume de son œuvre "L'Orthodoxie", aux perspectives de l'Église russe depuis l'élection du patriarche Cyrille et aux relations entre catholiques et orthodoxes. Nous publions ici le texte intégral de sa conférence:

Je voudrais d’abord remercier les Éditions du Cerf pour leur invitation et la publication de cet ouvrage, le cinquième que je publie dans cette maison d’édition tenue par les pères dominicains. Dans cette brève intervention, je voudrais d’abord dire quelques mots de ce livre, ensuite évoquer les perspectives de l’Église russe depuis l’élection du patriarche Cyrille, et enfin l’état des relations entre orthodoxes et catholiques.

1. Présentation du livre L’orthodoxie. Histoire et structures canoniques de l’Église orthodoxe

Ce livre est le premier tome d’un exposé systématique de l’orthodoxie. Abordant l’histoire et les structures canoniques de l’Église orthodoxe, il sera suivi de trois autres volumes, qui porteront respectivement sur la doctrine orthodoxe, la liturgie et la vie spirituelle, la doctrine morale et sociale.
On a parfois reproché aux orthodoxes, surtout en Occident, leur manque d’esprit systématique qui a fait le génie de la théologie latine. Nous espérons que l’ouvrage que nous proposons fera mentir ce reproche. Sans tomber dans certains travers scolastiques, notre objectif était de présenter le christianisme orthodoxe comme une vision du monde achevée, un système théologique et liturgique dont tous les éléments sont en interaction. D’autres que nous ont proposé, au vingtième siècle, des synthèses de la doctrine orthodoxe. Les synthèses proposées par le père Serge Boulgakov ou Paul Evdokimov ont été d’importantes contributions à la compréhension de la Tradition orthodoxe, mais elles restent marquées par les problématiques de leur époque. Celle du métropolite Kallistos Ware, plus récente, s’adresse plutôt à un public souhaitant s’initier à l’orthodoxie. La synthèse dogmatique qui est inaugurée par ce volume voudrait s’adresser à un lecteur déjà familier de la tradition orthodoxe et qui voudrait approfondir ses connaissances et les systématiser. Cependant, il ne s’agit pas d’un manuel, ni d’une encyclopédie, mais bien d’une tentative d’interprétation de l’orthodoxie dans toute sa diversité, au prisme, bien sûr, de la perception personnelle de l’auteur. Cette synthèse voudrait aborder tous les aspects du mystère de la foi : la liturgie et l’art sacré, le droit canonique, la spiritualité, la morale et la doctrine sociale, les relations interconfessionnelles.

Ce premier tome de cette synthèse comporte d’abord un exposé du chemin historique de l’Église orthodoxe au cours des deux millénaires de son existence, dont le premier fut commun avec les chrétiens d’Occident. La seconde partie est consacrée à l’organisation canonique de l’Église orthodoxe, avec des rappels sur l’apparition des structures diocésaines, métropolitaines et patriarcales, et leur développement jusqu’à nos jours.

Nous n’avons pas le temps, dans le cadre de cette conférence de presse, de présenter en détail les chapitres et les thèses de ce livre. Disons simplement, pour conclure, et dans l’attente de vos questions, que nous espérons que ce livre rendra service non seulement aux orthodoxes francophones, mais également aux catholiques qui voudraient mieux connaître la tradition de l’Église orthodoxe. C’est pourquoi nous sommes particulièrement heureux qu’il paraisse aux Édition du Cerf, qui font beaucoup pour faire connaître la tradition orthodoxe en Occident.

2. Quelles sont les perspectives de l’Église russe depuis l’élection du patriarche Cyrille ?

En ce qui concerne la situation de l’Église orthodoxe russe depuis l’élection du patriarche Cyrille, je dirais qu’elle reste dans la dynamique de son prédécesseur, le patriarche Alexis. Il ne faut pas oublier qu’un changement de patriarche dans l’Église orthodoxe ne signifie peut-être pas la même chose qu’un changement de pape dans l’Église catholique, dans la mesure où, dans l’orthodoxie, c’est le concile qui est l’instance suprême de gouvernement ecclésial, et non le patriarche. Mais si l’Église ne se résume pas au patriarche, la personnalité de celui-ci est bien sûr importante. Je voudrais mentionner quatre aspects qui ont marqué l’Église russe depuis l’élection du patriarche Cyrille.
D’abord, le Saint-Synode a pris récemment plusieurs décisions importantes concernant l’organisation du gouvernement suprême de l’Église. Il a institué de nouveaux départements synodaux, notamment un département sur les relations entre Église et société, un autre pour les médias. La création de ces départements synodaux reflète les préoccupations exprimées depuis longtemps par le patriarche actuel, soucieux d’un dialogue de l’Église avec la société et de la pénétration des valeurs évangélique dans la vie sociale et culturelle.

Un autre aspect important de l’activité du patriarche a été les nombreuses visites pastorales qu’il a effectuées à l’intérieur et à l’extérieur du pays. En ce qui concerne les voyages à l’étranger, je soulignerais en particulier celui en Ukraine en juillet dernier. Ce voyage a été un véritable pèlerinage et a ouvert des perspectives en vue du règlement des schismes ecclésiaux qui déchirent ce pays. Plus récemment, le patriarche s’est rendu en visite pastorale en Biélorussie. Ces derniers jours, il a visité l’Azerbaïdjan, où il a d’ailleurs pu rencontrer le patriarche Élie de Géorgie pour témoigner avec lui du désir des Églises orthodoxes de Russie et de Géorgie de travailler ensemble à la paix entre les deux pays.

En second lieu, je voudrais mentionner, comme théologien, la grande importance que le patriarche accorde au développement de la théologie. Un nouveau Cycle doctoral a été ouvert, des projets de réforme des établissements supérieurs de formation théologique sont en cours de réflexion, et la rédaction d’un nouveau catéchisme a été entreprise. L’inauguration, ces jours-ci, du séminaire orthodoxe russe en France, témoigne de ce souci théologique.

Enfin, le patriarche ne cesse d’encourager son clergé à approfondir l’effort d’évangélisation. Certes, des millions de russes sont devenus orthodoxes ces dernières années, mais leur lien à l’Église reste parfois superficiel et de larges franges de la population restent extérieures à l’Église. Le patriarche se soucie particulièrement de la jeunesse et donne l’exemple par sa propre prédication. Il a eu l’occasion de prêcher et de dialoguer à plusieurs reprises avec des jeunes depuis son élection, par exemple en mai dernier dans un stade à Saint-Pétersbourg devant plus de 8000 jeunes. C’est un événement assez nouveau pour un patriarche de Moscou.

Voilà quelques orientations de l’Église orthodoxe russe depuis l’élection du patriarche, qui sans doute se confirmeront dans les prochains mois.

3. Quelle est la situation des relations entre orthodoxes et catholiques

En ce qui concerne les relations entre orthodoxes et catholiques, je dirais que, grâce à Dieu, elles se développent dans un sens positif. Le dialogue entre nos Églises avait été mis à mal, notamment au début des années 2000, par la question de l’uniatisme. L’élection du pape Benoît XVI a favorisé en 2006 la reprise du dialogue théologique international, qui a abouti à l’adoption du « Document de Ravenne » en 2007. Ce document porte sur les relations entre primauté et conciliarité. Malheureusement, la composition de la délégation orthodoxe avait mis l’Église russe dans l’impossibilité de participer à la réunion de Ravenne. Depuis, la composition a été modifiée et l’Église russe a donc participé cette année à la réunion de Chypre, où il fut question du rôle de l’évêque de Rome au premier millénaire. Le document sera finalisé et peut-être adopté à Vienne l’année prochaine. L’Église russe participe depuis le début de ce dialogue théologique en 1979, car elle est persuadée que l’unité dans la foi est un préalable à toute unité. Notre Église reste cependant prudente à l’égard de ce dialogue pour deux raisons. D’une part parce qu’elle craint qu’il ne soit instrumentalisé pour régler certaines questions interorthodoxes. D’autre part parce qu’elle est consciente qu’un tel dialogue mettra sans doute des décennies à aboutir.

En revanche, le patriarcat de Moscou estime que, sans attendre les résultats aléatoires et lointains du dialogue théologique, les Églises orthodoxe et catholique peuvent d’ores et déjà travailler ensemble dans de nombreux domaines. Leurs points de vue sont presque identiques dans les questions de doctrine sociale et d’éthique. Elles pourraient témoigner ensemble de ces valeurs dans la société sécularisée, aux niveaux national ou international, par exemple en ce qui concerne la conception de la famille, de l’environnement, de l’économie, de l’éducation etc. Orthodoxes et catholiques devraient trouver un langage commun et parler d’une seule voix pour défendre les valeurs qui découlent de leur foi. Ils pourraient également coopérer concrètement dans bien des domaines sociaux et caritatifs. Ce témoignage et cette collaboration, j’en suis sûr, nous permettraient de considérer autrement les questions théologiques qui nous divisent. Ils permettraient également d’intéresser à la question de l’unité un plus vaste public, peu concerné par les questions théologiques comme le Filioque ou la primauté, mais sensible à des thèmes qui le concernent quotidiennement. J’ai eu l’honneur d’évoquer ces questions avec Sa Sainteté le pape Benoît XVI en septembre dernier, lors de ma visite à Rome.

Enfin, je voudrais également insister sur une troisième dimension, sans doute la plus essentielle, de nos relations : la dimension spirituelle. C’est d’abord par la conversion de nos cœurs que nous progresserons vers l’unité. C’est en retrouvant dans notre cœur l’unité spirituelle brisée par le diable, celui qui divise, que nous parviendrons à l’unité voulue par le Christ. Si l’on entend largement cette dimension spirituelle, on pourrait y inclure aussi toutes les initiatives qui favorisent la connaissance mutuelle. On pourrait même y inclure la culture et l’art, qui sont des vecteurs si importants de rencontre entre les traditions spirituelles. L’unité est d’abord un don de l’Esprit que nous devons être dignes de recevoir.
 

Sources : egliserusse

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.11.2009 - TInternational

 

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