Ci-dessus moteur de recherche


ACCUEIL

BENOÎT XVI

CHRIST MISERICORDIEUX

L'EVANGILE DU JOUR

LA FAMILLE

TEXTES DU VATICAN

JEAN PAUL II

FARNESE LOUIS-CHARLES

ACTUALITE DE L'EGLISE

CATECHESES

LITURGIE

LES JEUNES

FIDELES LAICS

JOUR DU SEIGNEUR

SERVANTS DE MESSE

SPIRITUALITE

THEOLOGIE

VOCATIONS

VOYAGE APOSTOLIQUE

GALERIE PHOTOS

TV VATICAN

MEDITATIONS

QUI SOMMES NOUS

NOUS CONTACTER
 
BIBLIOTHEQUE
.
STATISTIQUES
 
Ouverture du site
19 Avril 2005
 

Comme le dit Benoît XVI, le Camillianum prend à cœur la “guérison intégrale de l’homme”

 

Cité du Vatican, le 15 juillet 2008  - (E.S.M.) - Le Camillianum est une une théologie qui réfléchit sur l’action de la communauté croyante qui, à l’exemple de Jésus, prend à cœur la “guérison intégrale de l’homme” (selon les mots de Benoît XVI à l’Angélus, il y a quelques dimanches.

Saint Camille de Lellis - Pour agrandir l'image Cliquer

Le Camillianum prend à cœur la “guérison intégrale de l’homme” comme le dit Benoît XVI

“Découvrir dans la santé un ‘itinéraire’ de salut, dans la souffrance une ‘voie’ pour l’espérance”- Interview du Directeur de du Camillianum, le Père Luciano Sandrin, par l’Agence Fides

L’Institut international de Théologie pastorale sanitaire “Camillianum” est un centre de recherche, de formation théologique et de pratique pour le monde de la santé, qui appartient à l’Ordre des Ministres des infirmes (Camilliens). Cette année le Camillianum fête sa vingtième année d’activité, et pour la circonstance, l’Agence Fides a posé quelques questions au Directeur, le Père Luciano Sandrin, réélu récemment pour les trois prochaines années.

Mon Père, pourquoi il y a 20 ans est né le Camillianum? Qui le fréquente et quels sont ses principaux enseignements ?

Le Camillianum est né du charisme de Saint Camille de Lellis, un saint qui à travers son expérience de malade a découvert l’importance de « prendre soin » de ceux qui souffrent dans leur intégrité, « âme et corps », de « sauver » les personnes s’engageant pour leur santé. Comme Institut académique, incorporé au Teresianum, le Camillianum est appelé à faire un travail de recherche pour fonder théologiquement ce « prendre soin » et trouver les voies relationnelles pour le transmettre. L’approfondissement des problèmes liés à la vie, à la santé et à la souffrance des personnes, est fait dans une perspective théologique et pastorale, dans laquelle « dialoguent » la théologie, la philosophie, la médecine, la bioéthique, le counseling et les sciences humaines. Une approche qui ouvre l’esprit, élargit la capacité de lecture des situations et stimule à donner des réponses spirituelles moins standardisées (et aussi moins banales). Les étudiants viennent des différentes parties du monde. Ce sont des prêtres, des religieux et des laïcs, qui veulent s’engager dans le vaste domaine de la santé, en accordant une attention particulière à la dimension spirituelle des personnes impliquées.

Les malades et leurs parents, les médecins, les opérateurs sanitaires... Que trouvent-ils dans le contact et dans le rapport avec ceux qui ont fréquenté le Camillianum ? Quelle est la valeur ajoutée qui enrichit le travail et la vie de vos étudiants et anciens étudiants ?

Je crois qu’ils peuvent trouver, chez ceux qui ont été formés au Camillianum, une façon particulière d’entrer en contact avec les personnes “là où elles en sont”, de cheminer avec les malades et tous ceux qui les assistent et qui les soignent, en partageant avec eux “les joies et les espérances, les tristesses et les angoisses”, en citant Gaudium et Spes, leurs doutes et leurs questions, en communiquant la Parole de Dieu qui réconforte et en célébrant les sacrements qui guérissent, en partant de la « diakonia » de la présence, de l’écoute et de la relation. La valeur ajoutée est une sensibilité empathique capable d’exprimer la compassion divine, une présence qui sache transmettre la miséricorde du Père.

Vous arrive-t-il de rencontrer des personnes malades qui demandent pourquoi Dieu permet leur souffrance et ne la fait pas s’arrêter ? De quelle façon êtes-vous leurs compagnons, dans cette question ? Réussissez-vous à transmettre à ceux que vous assistez l’expérience de la force de votre foi ?

« Pourquoi ? », « Pourquoi moi ? », « Qu’ai-je fait de mal ? », « Pourquoi Dieu me punit-il ? » : ce sont des questions récurrentes, que le malade et sa famille posent notamment aux personnes (aumôniers, sœurs, opérateurs pastoraux) qui symbolisent de plus près le divin. Diverses sont les réponses que « l’on peut donner théologiquement », mais dans les moments de souffrance particulière, elles n’arrivent pas au cœur de la question. Elles ne sont pas écoutées car les personnes sont « pré-occupées », sont déjà occupées par des émotions qui peuvent supprimer à la pensée sa lucidité. Aux côtés de ceux qui souffrent, il est important de redécouvrir la « théodicée pastorale » faite d’accompagnement patient mais constant, de proximité et d’amour, fragiles mais précieuses traductions de la présence divine silencieuse. Jésus a guéri en profondeur les personnes qui accouraient à lui, en partant parfois du pardon des péchés, parfois de la guérison du corps, parfois de la réconciliation relationnelle, etc. Le but est de sauver « la personne », la route doit être « personnalisée ». Le témoignage de foi, offert au moment opportun et de façon discrète, laisse toujours un signe. Il peut être un réconfort mais aussi une provocation.

Etre quotidiennement digne face à la vie, à la mort et à la douleur: comment se prépare-t-on à affronter ces problématiques, à une époque historique où, très souvent, c’est plus l’âme que le corps qui est malade et inquiète ?

Ce n’est pas facile de rester quotidiennement aux côtés de ceux qui souffrent et qui meurent, de « veiller avec eux » dans le moment de l’angoisse la plus forte. Même les disciples se sont « endormis » et presque tous ont fui. Pour pouvoir aider le malade et sa famille quotidiennement, et pendant de longues périodes, il est important aussi d’« avoir soin de soi », de se connaître (ses points forts et ses points faibles), de maintenir vive sa capacité de penser et surtout de devenir « compétent » du point de vue relationnel. Je me permets de citer, à ce propos, mon dernier livre : Aie soin de toi. Il y a un temps pour les autres et un temps pour soi. Les inquiétudes de l’âme se reflètent dans le corps, et quand le corps devient malade, les grandes « questions » oubliées reviennent. Pour une relation d’aide, efficace aussi spirituellement, il est important d’aider les malades et ceux qui les assistent à redécouvrir l’âme, à rendre la parole à ce qui donne une signification à la vie, à la souffrance et à la mort. Mais si nous-mêmes nous avons oublié notre âme, et si notre vie est devenue sans saveur ? Il est important de prendre soin de soi, de son corps et de son âme ». Cela se reflètera positivement dans l’amour des autres, dans les relations d’aide et de soin.

Quel est le coeur de la théologie sanitaire pastorale, dont se nourrit toute l’activité du Camillianum?

Il s’agit d’une théologie qui réfléchit sur l’action de la communauté croyante qui, à l’exemple de Jésus, prend à cœur la “guérison intégrale de l’homme” (selon les mots de Benoît XVI à l’Angélus, il y a quelques dimanches). Annonce du Règne et guérison des malades étaient pour le Christ l’expression d’une mission unique. Cela doit l’être aussi pour la pastorale de l’Eglise. Réfléchir théologiquement sur l’aspect multidimensionnel de cet action signifie comprendre que la pastorale de la santé a sa spécificité dans les structures sanitaires, mais qu’elle ne peut s’arrêter à ces lieux. De plus en plus elle est appelée à s’intégrer aux autres sensibilités pastorales et à influencer la pastorale quotidienne des diocèses et des communautés paroissiales. Qu’il suffise de penser à tous ces malades et ces personnes souffrantes qui vivent en famille, derrière la porte voisine. Souvent nous ne nous en rappelons que lorsque arrivent les nouvelles dramatiques, quand la charge de douleur a le dessus sur l’amour. La pastorale de la santé a son expression spécifique qui s’exprime dans des lieux déterminés d’assistance et de soin, mais elle est aussi une importante dimension pastorale à l’intérieur d’une pastorale complète. Faire aujourd’hui de la santé une pastorale, et réfléchir théologiquement sur cela, signifie surtout redécouvrir la dimension « guérissante » (salvifique-salutaire) de toute l’action ecclésiale (annonce, célébrations, diaconies et relations de communion).

Votre oeuvre a une dimension internationale: comment se conjuguent médecine et mission?

Si le modèle auquel se référer est le Christ lui-même, je ne crois pas que ce soit difficile. On ne peut annoncer l’amour de Dieu sans s’engager en faveur de la vie, notamment dans ses moments les plus fragiles, de la qualité de vie et de la santé des personnes. Parfois cet engagement se concrétise dans des structures médicales spécifiques, parfois il s’exprime dans un travail de prévention des maladies et de promotion de la santé, d’autres fois dans un travail de formation sanitaire ou plus spécifiquement pastorale. Intégrer dans la culture le commandement de Jésus d’« annoncer et guérir » est le but de la mission camillienne, dans ses différents modes d’expression. Le camillien est appelé à s’engager en faveur de la dignité des personnes, dans la totalité de leur vie, de leurs relations, de leur souffrance et de leur mort.

Mi-mai, dans le cadre des évènements pour ses 20 ans d’activité, un congrès s’est déroulé au Camillianum, sur le thème « Santé et Salut » : quel est le rapport entre ces deux grandes exigences -morales et matérielles- de l’homme ?

La mission que Jésus a confiée à sa communauté est d’annoncer un salut (salus) qui est “participation à la vie divine”, qui ne sera pleinement telle que lorsque nous pourrons voir Dieu face à face et qui n’est donc aujourd’hui “pas encore pleinement exprimée”, et de la rendre présente “déjà” dans nos diaconies de soin et de guérison, par le lavement des pieds, l’amélioration de la vie des personnes, la défense de leur pleine dignité dans tous les moments de leur vie, à travers une charité qui s’exprime dans la justice, mais qui sache de façon « créative » et communautaire aller au-delà. L’engagement pour la santé est ce signe « déjà » efficace d’un « pas encore », du salut dont l’expression pleine sera seulement dans l’escaton de Dieu. Le but est de découvrir dans la santé un « itinéraire » pour le salut, dans la souffrance une « voie » pour l’espérance. La dernière encyclique de Benoît XVI parle de la souffrance comme un lieu d’apprentissage de l’espérance, et de nous tous comme « ministres de l’espérance ». Le Camillianum est sur la même longueur d’onde.

Récemment vous avez été confirmé comme Directeur pour le prochain triennat: que souhaitez-vous ces prochaines années pour votre charge et pour la vie du Camillianum?

Je souhaite que le Camillianum soit de plus en plus apprécié comme un don à l’Eglise et comme une école de théologie pastorale où l’on apprenne non seulement à être de bons aumôniers d’hôpital, mais aussi à diriger un bureau diocésain qui coordonne les nombreux sujets et les associations qui travaillent dans ce cadre, à donner des cours sur la pastorale de la santé, sur la théologie de la douleur et sur l’accompagnement de la mort, dans les séminaires et dans les facultés théologiques, mais aussi à sensibiliser toute la communauté chrétienne sur les grands thèmes de la vie, de la maladie, de la faiblesse, de la douleur et de la mort, en sachant accueillir les questions radicales (et sérieuses) qui sont posées dans ces domaines. En sachant surtout rester avec les personnes (comme Marie au pied de la croix, stabat mater) même quand nous ne pouvons « résoudre » leurs problèmes. Je rêve d’une communauté chrétienne (dans tous ses membres) qui comprenne la provocation pastorale inhérente à ces expériences de vie et qui soit plus proche, non seulement en paroles mais aussi dans la pratique pastorale, de ceux qui les vivent. Et surtout qui comprenne que la personne malade (ayant un handicap, ou souffrant de différentes façons), est « sujet d’évangélisation et de salut » : ce sont des mots de Jean-Paul II dans la Chritifideles laici, que certains n’ont pas encore lue ou ont trop hâtivement oubliée.
 

Sources : www.vatican.va (P.C.) -  E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.07.2008 - T/Eglise

 

 » Sélection des derniers articles  
page précédente haut de page page suivante