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19 Avril 2005
 

Tarcisio Bertone, le cardinal qui devait aider Benoît XVI

 

CITE DU VATICAN, le 15 Février 2007 - (E.S.M.) - Depuis qu’il est secrétaire d’état, il a exposé le pape Benoît XVI à deux échecs en terme d’image. Le premier en Pologne, avec l’affaire Wielgus. Le second en Italie, avec les manœuvres autour du changement du président de la conférence épiscopale.

Tarcisio Bertone, le cardinal qui devait aider Benoît XVI

“Nous pensons à relancer la communication de l’Eglise“, répond avec assurance le cardinal Tarcisio Bertone au journaliste qui l’interroge à la radio.

C’est lui, le cardinal, qui a téléphoné en direct à une émission très suivie, “Prima Pagina“, le matin du mardi 6 février. Il parle de tout, de l’époque où il jouait au football, de son rêve d’une équipe du Vatican aux Jeux Olympiques de Pékin, de Franz Beckenbauer qui s’est rapproché de l’Eglise grâce au pape allemand.

Depuis qu’il est secrétaire d’état, l’extraverti et bavard cardinal Bertone est très présent dans le monde des medias. Mais avec des résultats jusqu’à maintenant assez décevants.

Deux jours après cet échange radiophonique en direct, par exemple, Bertone a été très irrité par la manière dont le quotidien “La Stampa“ a raconté la guerre de succession pour la présidence de la conférence épiscopale italienne, poste occupé par le cardinal Camillo Ruini. Il a réagit en démentant deux détails de l’article.

Mais le seul résultat qu’il ait obtenu a été de renforcer l’idée qu’il y a bel et bien une guerre. Et que lui, le cardinal secrétaire d’état, y est mêlé.

- D’ailleurs, en décembre et en janvier, le cardinal Bertone avait été mis en difficulté par une autre guerre de succession ecclésiastique, en Pologne cette fois, pour l’archevêché de Varsovie.

Le candidat choisi, Stanislas Wielgus, était soupçonné d’avoir collaboré avec les services secrets du régime communiste. Mais ni le nonce en Pologne, Józef Kowalczyk, ni son supérieur direct à Rome, le cardinal Bertone, n’avaient cherché à enquêter sérieusement sur son passé et à en informer le pape. Il leur suffisait que Mgr Wielgus ait juré secrètement devant le nonce, le 2 décembre, de ne jamais avoir rien fait contre l’Eglise, bien qu’ayant été espion pendant des années. (Mgr. Wielgus nommé par Benoît XVI soutenu par le Vatican)

Quatre jours plus tard, Benoît XVI rendait la nomination officielle. Il la confirmait solennellement le 21 décembre. Pour découvrir ensuite les documents qui étaient apparus entre-temps et comprendre que Mgr Wielgus avait menti même à lui, le pape. (Benoît XVI accepte la démission de Mgr Wielgus - 07.01.07)

Benoît XVI, livré à lui-même par une curie négligente, n’a plus eu qu’à mettre fin, par le biais d’un démission imposée à Wielgus le 6 janvier, à une nomination mal commencée et très mal terminée. (L'Eglise polonaise, reconnaissante envers Benoît XVI) (Nombreux sont ceux qui ont déçu Benoît XVI, y compris au Vatican)

- En Italie, la guerre pour la succession du cardinal Ruini est une toute autre histoire, qui n’est pas encore terminée. Mais une fois encore, c’est la secrétairerie d’état qui en a été et qui en est l’épicentre, quel qu’en soit le titulaire.

Il y a un an, alors que c’est le cardinal Angelo Sodano qui occupait le poste et que le troisième quinquennat du cardinal Ruini comme président de la CEI arrivait à échéance, celui qui était alors nonce en Italie, Mgr Paolo Romeo, d’accord avec Sodano, a envoyé une lettre aux 226 évêques italiens pour leur demander, sous le sceau du secret pontifical, d’indiquer qui ils souhaiteraient comme successeur. (Le pape Benoît XVI consulte les évêques italiens pour l’aider dans le choix d’un nouveau président de la Conférence épiscopale de la péninsule. » Benoît XVI)

Le problème était que Benoît XVI, à qui incombe en tant que pape et primat d’Italie la nomination du président de la CEI, n’avait en fait pas l’intention de procéder immédiatement au remplacement.

C’est pourquoi, lorsque le 14 février 2006, la lettre de Mgr Romeo a été publiée par la presse, le pape, très contrarié, a immédiatement décidé de confirmer le cardinal Ruini dans sa charge “donec aliter provideatur“, c'est-à-dire jusqu’à qu’il en soit disposé autrement (Benoît XVI). Et il a accéléré le départ de Sodano.

- Bertone, qui était déjà le bras droit du cardinal Joseph Ratzinger à la congrégation pour la doctrine de la foi, est devenu le nouveau secrétaire d’état le 15 septembre. Un mois plus tard, Benoît XVI, s’adressant aux états généraux de l’Eglise italienne réunis à Vérone, aurait fait comprendre qu’il était en accord complet avec le cardinal Ruini et que cet accord devait être maintenu avec le successeur de celui-ci.

Au début de l’automne, donc, tout paraissait prêt pour une succession pacifique, souhaitée par Ruini lui-même.

Le nouveau président de la CEI devait être le cardinal Angelo Scola, patriarche de Venise, ami de Joseph Ratzinger depuis le début des années 70, alors qu’ils figuraient tous les deux parmi les fondateurs de la revue internationale de théologie “Communio“.

Scola n’a ni la clarté cristalline d’un Ratzinger, ni l’argumentation implacable d’un Ruini, mais cette limite est pour lui un avantage. La formule fumeuse “métissage de civilisation“, qu’il aime opposer au “clash of civilizations“ si décrié, lui a valu des approbations dans le champ progressiste. Une réputation de “libéral“ multiculturel, bien que venant de Communion et Libération, confirmée par la revue “Oasis“, crée par lui à Venise en plusieurs langues, qu’il a présenté en janvier dernier à Washington et à New York.

Scola, nouveau président, aurait gardé comme secrétaire de la CEI Mgr Giuseppe Betori, ruiniste à tous crins, qui a été reconduit par le pape, au printemps dernier, pour un autre quinquennat.

On aurait également vu la poursuite de l’ascension de la véritable étoile montante de l’épiscopat italien, Mgr Cataldo Naro, évêque théologien de Monreale, en passe d’être promu à l’archevêché de Palerme et d’ici quelques années, une fois devenu cardinal, numéro un probable de la CEI.

Mais voilà que fin septembre, en quelques jours, Mgr Naro meurt d’une rupture de l’aorte et que Mgr Betori doit être opéré d’un anévrisme cérébral. Le renouvellement des dirigeants de la CEI est reporté à plus tard et tout est remis en question.

- C’est là que le cardinal Bertone entre en scène. Il voudrait pour la conférence épiscopale italienne un rôle et une organisation différents, avec une présidence confiée non pas à un cardinal mais à un évêque de rang moyen, comme cela se fait déjà dans d’autres pays.

Première conséquence: la ligne d’action ne serait plus dictée principalement par un chef à l’autorité et à la capacité d’action pleines et indiscutées, mais élaborée selon une procédure "collégiale".

Seconde conséquence: c’est au pape et à la secrétairerie d’état qu’il reviendrait de fixer les principes doctrinaux et d’en définir l’impact politique, la CEI recevant un rôle moins dirigeant, moins interventionniste et plus "pastoral".

En ce qui concerne les principes “non négociables“ de la vie et de la famille, le cardinal Bertone n’est pas vraiment un agneau, il est même encore plus intransigeant que le cardinal Ruini. Mais, depuis que son projet de remanier totalement la CEI a commencé à filtrer, aux alentours de Noël, les nombreux adversaires du cardinal Ruini, tant au sein de l’Eglise que dans les couloirs de la politique, ont commencé à penser que le secrétaire d’état faisait partie de leur camp.

Le cardinal Bertone avait une tout autre idée en tête. Pour l’instant, pas à pas, il se constituait une véritable garde rapprochée, dont tous les membres venaient comme lui du Canavese et du diocèse d’Ivrea.

Comme nouveau nonce en Italie, il désignait Giuseppe Bertello, à la place de Mgr Romeo, promu archevêque de Palerme. Et en ce qui concerne le poste de secrétaire de la CEI, il appuyait fortement la nomination de l’actuel évêque d’Ivrea, Arrigo Miglio, à la place du convalescent Mgr Betori (il est en réalité tout à fait rétabli).

Pour la présidence de la CEI, le cardinal Bertone proposait en revanche un homme du sud, afin d’établir un équilibre géographique, le capucin Benigno Papa, archevêque de Tarente et vice-président de la CEI pour le sud de l’Italie.

A la mi-janvier, le cardinal Bertone était sûr d’avoir convaincu le pape du bien-fondé des nominations qu’il proposait. Et en effet, il ne lui avait pas été difficile de trouver un angle d’attaque. Quand il était cardinal, Joseph Ratzinger s’était exprimé à plusieurs reprises dans des termes critiques à l’égard des conférences épiscopales.

Il voyait en elles des “structures bureaucratiques“ qui étouffent l’autorité de chaque évêque et produisent des masses de documents “fades et plats“, fruits d’interminables négociations au rabais. En s’exprimant ainsi, le cardinal Ratzinger pensait surtout à deux conférences épiscopales puissantes, celle d’Allemagne et celle des Etats-Unis, toutes deux contrôlées par des évêques et des cardinaux progressistes. En Italie, au contraire, il a toujours vu d’un bon œil l’affirmation du leadership du cardinal Ruini. Cette appréciation est devenue encore plus favorable après son élection en tant que pape, en raison du combat courageux mené par Ruini pour défendre l’embryon, puis au cours de ces dernières semaines en faveur de la famille fondée sur le mariage. En proposant sa formule pour l’après-Ruini, le cardinal Bertone avait pris soin de rassurer Benoît XVI: la Cei n’en sortirait pas affaiblie, mais plus forte, tous les évêques étant plus responsabilisés.

- Ainsi, le 2 février, lorsque le cardinal Ruini se rend en audience chez le pape, la veille de son départ pour la Turquie où il devait dire une messe dans l’église où Don Andrea Santoro avait été martyrisé un an auparavant, il découvre à quel point les bruits de couloir étaient vrais et prêts à se réaliser.

En résumé : Benigno Papa président, Miglio secrétaire, Betori nommé ailleurs, Scola hors-jeu.

Ce dernier avait fait l’objet d’une lettre envoyée à Benoît XVI par le cardinal Severino Poletto, archevêque de Turin et protégé du cardinal Sodano. Poletto y indiquait, au nom d’autres évêques du Piémont, que la nomination du cardinal Scola comme président diviserait la CEI au lieu de l’unir.

Bien entendu, Benoît XVI prend note de la contre argumentation du cardinal Ruini sur ce qui serait apparu de fait comme un désaveu public de sa présidence et une décapitation de la CEI à un moment crucial. Il le rencontre à nouveau après son retour de Turquie.

Mais, les jours suivants, la presse italienne donne l’opération Bertone pour acquise. Devant la satisfaction des antiruinistes, l’idée d’un accord politique conclu entre le secrétaire d’état et le chef du gouvernement de gauche en Italie, le catholique Romano Prodi, commence même à circuler: si la présidence de la CEI devient moins interventionniste, le gouvernement apportera des aménagements à la loi sur les unions de fait.

Il suffit pourtant de suivre jour après jour le martèlement croissant des prises de position de Benoît XVI et du cardinal Ruini en faveur de l’unicité de la famille pour imaginer le dénouement de cette affaire.

La présidence de la CEI pourrait revenir au cardinal Scola où au titulaire d’un diocèse de rang cardinalice. Mgr Betori en restera le secrétaire.

Quant au cardinal Bertone et aux autres prélats de la curie romaine, ils écouterons, pendant toute la première semaine du Carême, les sermons du très combatif cardinal Giacomo Biffi. Désigné par Benoît XVI.

par Sandro Magister
 

Sources: www.chiesa.it

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.02.2007 - BENOÎT XVI - EGLISE

 

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