Benoît XVI l'avait dit : Confession
individuelle et non collective |
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Le 15 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- La Conférence des Évêques de Suisse vient de publier un document dans
lequel il est demandé aux prêtres de mettre un terme à la pratique des
absolutions collectives. Benoît XVI encourage résolument cette pratique
de la confession, spécialement chez les jeunes.
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L'absolution
individuelle, la seule forme permettant au pénitent d'obtenir le pardon de
Dieu -
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Benoît XVI l'avait dit : Confession
individuelle et non collective
Absolutions Collectives : c'est fini !
Le 15 janvier 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
-
La Conférence des Évêques de Suisse vient de publier un document dans
lequel il est demandé aux prêtres de mettre un terme à la pratique des
absolutions collectives.
Les évêques de Suisse rappellent que l'absolution individuelle reçue
après l'aveu des fautes constitue la seule forme permettant au pénitent
d'obtenir le pardon de Dieu.
L'absolution collective n'est licite et valide qu'en cas de danger de
mort imminente: guerre, cataclysme... etc.
(PRO LITURGIA).
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Benoît XVI encourage résolument cette pratique de la confession,
spécialement chez les jeunes.
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Benoît XVI encourage résolument la reprise de la confession
Benoît XVI a souligné que dans la célébration du sacrement de pénitence
"le confesseur n’est pas un spectateur passif, mais un instrument actif
de la miséricorde divine" ... "ce sacrement "doit être redécouvert et
reproposé", c'est ce que propose la Conférence des Évêques de Suisse
►
Benoît XVI
ARTICLE ACCOMPAGNANT LE DÉCRET DE LA
CES
«
RÉVISION DES NORMES PARTICULIÈRES AU SUJET DU DÉCRET CONCERNANT LE CANON
961 »
LE PARDON DE DIEU : UN TRÉSOR AUX MULTIPLES FACETTES
LES CÉLÉBRATIONS PÉNITENTIELLES COMMUNAUTAIRES : A MAINTENIR ET
COMPLÉTER
Que voilà l’un des belles redécouvertes depuis le Concile Vatican II :
c’est en tant que peuple de l’Alliance qu’une assemblée se reconnaît
pécheresse devant Dieu et demande son pardon ! A l’heure de la
mondialisation et du « village planétaire », les membres de l’Église
sont appelés à vivre toujours davantage la solidarité entre eux, à la
fois dans la prise de conscience du péché comme dans la prière et le
soutien mutuel : les fautes personnelles blessent le Corps entier de la
famille ecclésiale, car le contre-témoignage de chaque chrétien porte
atteinte à la crédibilité de toute l’Église face à l’opinion publique ;
les structures injustes aux niveaux social, économique ou politique
affectent l’ensemble de l’humanité et laissent le monde dans un état
pire que ce qu’il devrait être ; inversement, la supplication instante
des uns rejaillit sur le reste du peuple de Dieu par le mystère de la
communion des saints ; les démarches communes permettent aux plus
faibles de se sentir entourés et épaulés et de sortir de leur isolement.
Il n’est donc pas question, à travers le présent Décret qui abolit
l’absolution collective sauf en danger de mort, de supprimer les
célébrations pénitentielles communautaires, telles qu’elles se vivent
notamment aux temps forts de l’année liturgique
(Avent, Carême,
Toussaint…). Elles se terminent par l’invocation du pardon de Dieu sous
forme « déprécative » - de « demande suppliante » -, comme au début de
l’Eucharistie
(« Que Dieu tout-puissant nous fasse miséricorde… »).
Elles ont une réelle valeur en elles-mêmes - quoique n’offrant pas le
sacrement de pénitence en tant que tel. Il vaut ainsi la peine de les
maintenir et de les développer, tout en donnant la possibilité de
recevoir l'absolution individuelle avec aveu personnel des fautes. A
noter que le Décret des évêques suisses porte sur l’avenir et que par
conséquent il ne remet pas en cause la validité des absolutions
collectives précédemment octroyées. Que les fidèles et les agents
pastoraux soient donc parfaitement rassurés à ce propos !
LA RENCONTRE PERSONNELLE : DANS LA PERSPECTIVE DE LA « PASTORALE
D’ENGENDREMENT »
La dimension communautaire de la réconciliation ne s’oppose pas à la
démarche personnelle, ce sont deux facettes complémentaires et
indissociables du trésor de la miséricorde divine, comme les deux côtés
d’une seule et même pièce.
C’est à travers des rencontres interpersonnelles d’une profondeur
insondable
(Zachée, le paralytique, la prostituée, la femme adultère…)
que Jésus restaure la dignité foncière de ses interlocuteurs en les
libérant de leurs péchés et en les comblant de la tendresse du Père. La
« pastorale d’engendrement » à laquelle conduit la « proposition de la
foi et de l’Évangile », telle que diverses conférences épiscopales l’ont
recommandée ces dernières années à travers le monde
(en France, en
Belgique, au Canada, en Italie, en Allemagne…), consiste précisément à
offrir à chaque être humain les conditions de possibilité d’une
rencontre avec le Christ et d’une expérience de l’Esprit qui lui
permette de (re)naître à son identité humaine et spirituelle.
A cet égard, la rencontre interpersonnelle vécue dans le cadre du
sacrement du pardon donné dans sa forme individuelle peut s’avérer d’un
très grand profit. Tous les
psychologues soulignent le bienfait du dire, lorsqu’un blocage est
advenu sur le chemin de vie de quelqu’un, et la Tradition de l’Église
attribue une valeur inestimable à l’aveu des fautes devant Dieu, comme
condition préliminaire pour s’ouvrir au pardon sacramentel. Avouer sa
faute, c’est comme « cracher le morceau » qui nous est resté en travers
de la gorge, avant de s’entendre dire de la part du prêtre ordonné, qui
représente le Christ, « Tes péchés sont pardonnés ». Notre structure
anthropologique est ainsi faite que nous avons besoin de dire ce qui est
enfoui au fond de nous pour en être libérés et de nous entendre dire la
parole qui nous restitue à notre identité d’homme et de femme.
Les enfants le savent bien : tant qu’ils n’ont pas « confessé » à leurs
parents leurs fautes et qu’ils n’ont pas entendu de la bouche de leur
père ou de leur mère « Je te pardonne, je te prends sur mon cœur », ils
sont mal à l’aise. Nous faisons tous l’expérience de démarches
libératrices où aveu et pardon reçu rétablissent la relation. Au
contraire, c’est le non-dit qui ronge tant de couples, de familles ou de
groupes.
Or tout ce que vivent ses enfants concerne le Père céleste. Blesser un
frère, c’est toucher le cœur de Dieu. Le dialogue sacramentel de la «
confession » apparaît souvent comme le seul lieu où nous puissions dire
notre faute et accueillir la grâce du pardon de la part du Seigneur, à
travers les paroles et les gestes du prêtre, ce qu’aucun thérapeute ne
peut nous octroyer.
LA CONFESSION INDIVIDUELLE : UN PROCESSUS DE GUÉRISON
De plus, il est frappant de constater que le pardon est très « tendance
». Un hebdomadaire grand public de fin décembre 2008 consacrait son
dossier principal aux 7 étapes de la réconciliation, à partir des
ouvrages du prêtre et psychologue canadien Jean MONBOURQUETTE Comment
pardonner
(Bayard, Paris, 2006). Les parcours de guérison intérieure et
d’évangélisation des profondeurs ont le vent en poupe, car ils
correspondent aux attentes de beaucoup de nos contemporains.
Confesser l’amour du Père pour confesser ensuite devant lui notre péché,
et recevoir dans le face à face d’un échange interpersonnel la grâce du
sacrement de la bouche même du Christ, par le biais de son ministre
ordonné, nous inscrit dans un processus de guérison intérieure qui panse
nos blessures et nous engendre à notre statut d’être nouveau devant
Dieu.
Cela peut se vivre dans le contexte d’un accompagnement spirituel suivi,
au sein duquel le pardon accueilli et donné, s’il est bien vécu dans
toutes ses étapes, occupe une place centrale : reconnaissance de la
faute commise qui conduit à une impasse, désir de changement et volonté
de conversion qui se traduisent par un repentir authentique, démarche
pénitentielle qui s’impose comme une nécessité intérieure, demande de
pardon et aveu qui soulagent, absolution individuelle qui rend palpable
la grâce de la miséricorde, gestes concrets qui réconcilient avec Dieu,
les frères et sœurs et le monde…
L’ABSOLUTION INDIVIDUELLE : CHACUN(E) PAR SON NOM
D’un certain point de vue, il est curieux qu’à notre époque où
l’individualisme et l’autonomie sont si exacerbés et légitimement
revendiqués, une démarche de type individuel comme la confession soit
aussi mal perçue.
Dieu ne nous considère pas en troupeau indistinct, il nous connaît
personnellement par notre nom, depuis notre conception et notre baptême.
Sa grâce nous précède, elle suscite
notre liberté intérieure et sollicite notre responsabilité individuelle.
La rencontre avec le confesseur nous incite à mener une réflexion
critique sur l’orientation de notre vie, à affronter notre fragilité en
nous confrontant courageusement à notre péché. Elle nous pousse à nommer
notre faute, en lui faisant par là même perdre sa force de destruction.
Elle nous implique profondément et nous conduit à assumer nos
responsabilités d’êtres libres face à Dieu et face aux autres.
Puisqu’elle se vit dans un dialogue avec un frère dans la foi, elle nous
sort de notre solitude et nous ouvre au salut dont le prêtre est le
témoin ecclésial. L’unicité de la rencontre permet la prise en compte de
chaque situation particulière, ce que ne réalise pas la célébration
pénitentielle communautaire. Et la parole individuelle de réconciliation
manifeste de manière privilégiée la tendresse bienveillante et
l’affection compatissante du Seigneur à l’égard de chacun(e). Elle
rétablit la dignité baptismale dans sa splendeur originelle et donne à
chaque pénitent(e) la force d’un nouveau départ. Ainsi fait-elle
véritablement œuvre de (re)création et rend-elle particulièrement
concrète la grâce du pardon.
Pourquoi se priver d’un tel cadeau qui unifie l’être, cœur, âme, esprit
et corps ? Pourquoi mourir de soif à côté de la fontaine d’eau vive ?
Pourquoi refuser le don pascal de la remise des péchés que le Christ a
confiée à ses Apôtres
(Jn 20,22-23)
?
LE SACREMENT DE LA RÉCONCILIATION : QUELQUES SUGGESTIONS PRATIQUES
La suppression de l’absolution collective, telle que la souhaite la
Conférence des évêques suisses, en communion avec la pratique de
l’immense majorité des diocèses catholiques de l’Église universelle, va
sans doute causer des déceptions et soulever des interrogations. Elle
peut néanmoins susciter une créativité renouvelée pour vivre les
différentes manières de nous ouvrir au trésor de la miséricorde divine.
• Comme cela a continué de se pratiquer dans les diocèses de Sion et
Lugano, dans le territoire abbatial de Saint-Maurice et ailleurs, il est
souhaitable d’offrir au maximum de personnes, à tous ceux qui le
désirent
(et qui notamment sont conscients de fautes graves qu’ils ont
commises)
la possibilité de se confesser et de recevoir l’absolution
individuelle en prolongement de la célébration pénitentielle
communautaire. Cela implique la présence de plusieurs prêtres de l’unité
pastorale, du secteur ou de la région, lesquels peuvent profiter de
cette occasion pour vivre entre eux un moment de partage fraternel. Le
temps d’attente des pénitents peut être soutenu par de la musique, des
textes méditatifs, la projection d’un montage spirituel, un moment
d’adoration eucharistique… et la démarche personnelle de chacun peut
s’achever par un beau geste symbolique
(allumer une bougie, se marquer
avec l’eau baptismale par un long et lent signe de croix, déposer une
prière dans une urne devant le tabernacle…).
• Il vaut la peine, en plus des rencontres individuelles sur
rendez-vous, de proposer des temps réguliers où les membres de nos
communautés peuvent recevoir l’absolution sacramentelle : une heure
avant les messes dominicales, une période durant le samedi ou le
dimanche
(temps « espace-rencontre »), pendant une après-midi
d’adoration, les prêtres se relayant pour assurer de telles permanences…
• Le contexte dans lequel sont accueillis les pénitents mérite d’être
particulièrement soigné : pluralité de lieux offerts, cadre agréable
avec des fleurs, du parfum, des bougies, un crucifix, une icône, une
parole biblique remise…
• Plus les expériences vécues par les fidèles sont probantes, plus ils
ont envie de revenir au sacrement. D’où l’importance de donner aux
enfants une initiation de qualité à leur « premier pardon » vécu comme
une fête, de fournir ensuite régulièrement l’occasion aux petits, aux
adolescents et aux jeunes de recevoir le sacrement, à différentes étapes
de leur formation à la vie de foi
(pour la préparation à la première
eucharistie, à la profession de foi, à la confirmation, lors de
pèlerinages, camps, journées, week-ends, festivals, au terme d’une
veillée, d’une marche, d’une procession aux flambeaux…).
• La rencontre sacramentelle à deux mérite d’être vécue comme une
véritable célébration liturgique. La qualité et la beauté de cette
célébration, même brève (lecture de la Parole de Dieu, écoute active,
partage en vérité, geste de l’imposition des mains accompagnant la
parole d’absolution…), revêt évidemment une importance décisive pour
éveiller le désir des fidèles à revenir boire à cette source.
• Les monastères, maisons de retraites, lieux de pèlerinages, hospices
de montagne, aumôneries
(d’établissements scolaires, de communautés
linguistiques étrangères, d’hôpitaux, de maisons pour personnes
handicapées, de prisons…), peuvent offrir des moments hebdomadaires ou
mensuels dont les fidèles prennent rapidement l’habitude de profiter.
• Des prédications dominicales, des cycles de conférences, des journées
« transgénérationnelles » sur la réconciliation, des catéchèses pour
tout âge, des ré-initiations à l’occasion des autres sacrements
(eucharistie, confirmation, mariage, onction des malades), des rappels
lors des annonces ou dans les feuilles paroissiales… peuvent donner
envie aux membres des assemblées de (re)trouver le chemin de la
confession individuelle.
Il s’agit d’avoir goût pour donner goût. Mentionnons à ce propos le
récent ouvrage du curé-doyen de Romont, Pascal DESTHIEUX, La confession.
Enfin je comprends mieux
(St-Augustin, St-Maurice, 2008), qui s’inscrit
parfaitement dans la perspective du présent article et du Décret de nos
évêques.
Abbé François-Xavier Amherdt
Professeur de théologie pastorale à l’Université de Fribourg
►
Révisions des normes particulières de la Conférence des évêques suisses
au sujet du Code de Droit canon (série VI)
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Sources : kath.ch
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M. sur Google actualité)
15.01.2009 -
T/Église
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