Benoît XVI à Bethléem : paix,
liberté, stabilité |
|
Le 14 mai 2009 -
(E.S.M.)
- Un résumé de la journée du pape Benoît XVI du 13 mai à Bethléem.
Une journée chargée en émotion !
|
Le pape Benoît XVI -
Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
Benoît XVI à Bethléem : paix,
liberté, stabilité
BASILIQUE DE LA NATIVITE ET HOPITAL PEDIATRIQUE
Le 14 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- A 15 h 15' le Pape a commencé sa visite de la Basilique et de la Grotte de
la Nativité. Depuis le Statu Quo ottoman de 1862, réglant la vie religieuse
du St. Sépulcre et de Bethléem, la propriété et l'administration du complexe
cultuel sont partagées entre catholiques latins (ordre franciscain), grecs
orthodoxes et arméniens orthodoxes. Les grecs possèdent l'église, sauf le
transept nord qui revient aux arméniens. La Grotte, relevant des
franciscains, est divisée entre le secteur de l'autel de la Nativité
(propriété des grecs) et celui de l'autel de la Crèche, situé dans la Grotte
des rois Mages (propriété des latins). L'église bâtie au flanc de la
basilique par les franciscains, dédiée à sainte Catherine, sert au culte
catholique. Les deux accès à la Grotte se trouvent de part et d'autre du
sanctuaire grec de la Basilique de la Nativité. Il s'agit d'un espace
rectangulaire de 12 m sur 3. Les portes de bronze et marbre datent des
Croisades. Sous l'autel de la Nativité, dominé par l'abside, se trouve une
dalle de marbre ornée d'une grande étoile d'argent avec l'inscription: "Hic
de Virgine Maria Iesus Christus natus est" (ici naquit Jésus de la Vierge
Marie). A droite du maître autel se trouve la Grotte des Mages, réservée au
culte catholique.
Après la visite des sanctuaires, Benoît XVI a gagné le Caritas Baby Hospital,
fondé en 1952, par le prêtre suisse Ernst Schnydrig, et géré depuis par son
association, la Kinderhilfe Bethleem, et financé par les Conférences
épiscopales suisse et allemande. Ayant salué le personnel médical et les
franciscaines italiennes, il s'est rendu à la chapelle et à la maternité.
Puis il
s'est adressé aux jeunes patients et à leurs familles: "Je veux
simplement vous dire que le Pape est avec vous Aujourd'hui, il l'est en
personne, mais il accompagne chacun de vous spirituellement, et chaque jour,
dans ses pensées et dans ses prières, demandant à Dieu de veiller sur vous".
Le Saint-Père a ensuite rappelé que le fondateur de cet hôpital pédiatrique
le décrivait comme "un des plus petits ponts construits pour la paix. Passé
de 40 à 80 lits, et répondant d'année en années aux besoins de milliers
d'enfants, ce pont n'est plus aujourd'hui si petit! Il rassemble des
personnes de différentes origines, langues et religions, au nom du Règne de
Dieu, de son royaume de paix. Je vous encourage chaleureusement à persévérer
dans votre mission, faisant preuve de charité à l'égard de tous les malades,
des pauvres et des faibles". En cette fête de Notre-Dame de Fatima le Pape a
invoqué l'intercession de Marie pour que "l'amour triomphe de la haine, la
solidarité de la division, et la paix de toute forme de violence. Nous
demandons à votre Fils Jésus de bénir ces enfants et tous les enfants du
monde qui souffrent".
ETEINDRE CE QUI DRESSE DES MURS
Après sa visite à l'hôpital pédiatrique de Bethléem, le Pape s'est rendu en
papamobile au
Camp de réfugiés Aïda, à 2 km de distance. C'est un des camps
accueillant les 1.300.000 réfugiés palestiniens causés par la guerre
d'indépendance d'Israël en 1948 et par la guerre israélo-arabe de 1967. Fort
de 5.000 personnes, il est un exemple de coexistence entre musulmans et
chrétiens. Dans les Territoires palestiniens de Cisjordanie et de Gaza
vivraient entre 3 et 4 millions de personnes. En outre, selon les
Nations-Unies, les réfugiés palestiniens étaient l'an dernier 1.700.000 en
Jordanie, 409.000 au Liban et 120.000 en Syrie.
Ma visite de ce camp, a dit Benoît XVI, "m'offre l'occasion d'exprimer ma
solidarité à tous les palestiniens qui n'ont pas de maison et qui attendent
de pouvoir retourner sur leur terre natale, ou d'habiter de façon durable
dans une patrie qui leur soit propre". Puis il a salué l'action de l'Office
de secours et de travaux des Nations-Unies pour les Réfugiés de Palestine et
exprimé "sa reconnaissance à la multitude d'hommes et de femmes venus du
monde entier et qui offrent leur aide, ici et dans les autres camps de la
région". Soulignant la grande importance de l'éducation, il a encouragé les
familles à soutenir leurs enfants dans leurs études et dans la cultivation
de leurs talents, "de sorte qu'à l'avenir ne manque pas le personnel
qualifié pour occuper les fonctions dirigeantes dans la Communauté
palestinienne. Je sais que beaucoup de vos familles sont divisées, à cause
d'emprisonnement de membres ou de la limitation de la liberté de
déplacement, et que beaucoup d'entre vous ont connu le deuil. Mon cœur va
vers tous ceux qui ont ainsi souffert. Soyez assurés que tous les réfugiés
palestiniens à travers le monde, spécialement ceux qui ont perdu leurs
maisons et des êtres chers durant le récent conflit à Gaza, sont présents
dans mes prières".
Puis il salué le beau travail réalisé par nombres d'organismes de l'Eglise
en faveur des réfugiés ici et dans les autres parties des Territoires
palestiniens, telle la Mission pontificale pour la Palestine ou les
franciscaines missionnaires du Cœur immaculée de Marie, qui "nous invite à
faire mémoire de la figure charismatique de François, ce grand apôtre de la
paix et de la réconciliation. Je dit aussi toute ma reconnaissance pour la
contribution exceptionnelle que les différents membres de la famille
franciscaine apportent aux populations de cette région, se faisant des
instruments de paix". Combien les gens de ce camp, de ces territoires, et
de la région tout entière attendent la paix! En ces jours, ce long désir
prend un relief particulier quand vous vous souvenez des événements de mai
1948 et du conflit non résolu qui s'en suit depuis. L'exode massif de la
population arabe locale débuta le 15 mai 1948 dès le retrait de la
Grande-Bretagne, fixé par la résolution 181 des Nations-Unies de novembre
1947."Vous vivez depuis dans des conditions précaires et difficiles, avec
des possibilités limitées de trouver un emploi. Il est compréhensible que
vous vous sentiez souvent frustrés. Vos aspirations légitimes à un logement
stable, à un Etat palestinien indépendant, demeurent non satisfaites. Au
contraire, vous vous trouvez piégés, comme beaucoup d'autres en cette région
et à travers le monde sont piégés, dans une spirale de violence, d'attaque
et de contre-attaque, de vengeance et de destruction continuelle. Le monde
entier espère que cette spirale soit brisée afin que la paix mette fin à ces
hostilités continuelles. Ici, en voyant ce mur, nous ressentons le point
mort auquel semblent être arrivés israéliens et palestiniens".
"Dans un monde où les frontières sont de plus en plus ouvertes, pour le
commerce, pour les voyages, pour le déplacement des personnes, pour les
échanges culturels, il est tragique de voir des murs continuer à être
construits. Comme il nous tarde de voir les fruits d'une tâche bien plus
difficile, celle de construire la paix! Prions constamment pour la fin des
hostilités qui sont à l'origine de ce mur! De part et d'autres du mur, un
grand courage est nécessaire pour dépasser la peur et la défiance, pour
résister au désir de se venger des pertes ou des torts subis. Il faut de la
magnanimité pour rechercher la réconciliation après des années
d'affrontement. Pourtant l'histoire a montré que la paix ne peut advenir que
lorsque les parties en conflit sont désireuses d'aller au-delà de leurs
griefs et de travailler ensemble pour des buts communs, prenant chacune au
sérieux les inquiétudes et les peurs de l'autre et s'efforçant de créer une
atmosphère de confiance. Il faut de la bonne volonté pour prendre des
initiatives imaginatives et audacieuses en vue de la réconciliation. Si
chaque partie insiste en priorité sur les concessions que doit faire
l'autre, le résultat ne peut être qu'une impasse".
"L'aide humanitaire, telle celle qui est fournie à ce camp, a un rôle
essentiel à jouer, mais la solution à long terme à un conflit tel que
celui-ci ne peut être que politique. Personne n'attend que les Palestiniens
et les Israéliens y parviennent seuls. Le soutien de la communauté
internationale est vital, et c'est pourquoi, je lance un nouvel appel à
toutes les parties concernées pour jouer de leur influence en faveur d'une
solution juste et durable, respectant les requêtes légitimes de toutes les
parties et reconnaissant leur droit de vivre dans la paix et la dignité, en
accord avec la loi internationale. En même temps, toutefois, les efforts
diplomatiques ne pourront aboutir heureusement que si les palestiniens et
les israéliens ont la volonté de rompre avec le cycle des agressions".
Benoît XVI a conclu en renouvelant son appel à un engagement profond des
chrétiens à "cultiver la paix et la non-violence, suivant l'exemple de saint
François et des autres grands artisans de paix. La paix doit commencer à la
maison, dans la famille, dans le cœur. Je continue de prier pour que toutes
les parties du conflit qui se déroule sur ces terres aient le courage et
l'imagination nécessaires pour emprunter le difficile mais indispensable
chemin de la réconciliation. Puisse la paix fleurir à nouveau sur cette
région Puisse Dieu bénir son peuple en lui offrant la paix!". Après cette
visite, il a gagné en voiture la résidence présidentielle de Bethléem pour
s'entretenir avec le Président Abbas et l'Autorité nationale palestinienne.
PAIX, LIBERTE ET STABILITE
A 18 h à Bethléem, le Saint Père a été reçu par le Président de l'Autorité
palestinienne, M. Mahmoud Abbas, et a rencontré un groupe d'habitants de
Gaza et de Cisjordanie. Après
avoir remercié ses hôtes pour la "grande
délicatesse" dont il a été entouré, Benoît XVI a ajouté que la journée
passée dans les Territoires palestiniens avait vraiment été mémorable.
Evoquant le mur construit sur leurs terres, il a dit: "Si les murs peuvent
être facilement construits, nous savons qu'ils ne sont pas éternels. Ils
peuvent être abattus. Mais avant de les abattre, il est nécessaire d'ôter
les murs construits autour de nos cœurs, les barrières érigées contre nos
voisins. C'est pourquoi, je désire lancer à nouveau un appel à l'ouverture
et à la générosité d'esprit, en vue de mettre fin à l'intolérance et à
l'exclusion... Il y a toujours des raisons d'espérer qu'il puisse être
résolu, et que les efforts patients et persévérants de ceux qui travaillent
pour la paix et la réconciliation, porteront des fruits en fin de compte.
Mon souhait sincère pour vous, peuple de Palestine, est que cela arrivera
bientôt pour vous permettre de jouir de la paix, de la liberté et de la
stabilité dont vous avez été privés depuis si longtemps".
Benoît XVI a enfin assuré ses hôtes qu'il profiterait de toutes les
opportunités pour "encourager ceux qui sont engagés dans les négociations de
paix à travailler ensemble pour une solution juste qui respecte les
aspirations légitimes des deux parties. Pas important dans cette direction,
le Saint-Siège cherche à établir rapidement, conjointement avec l'Autorité
palestinienne, la Commission bilatérale permanente de travail qui fut
envisagée par l'Accord de base, signé le 15 février 2000".
Toutes les photos du Voyage
►
Cliquez
Le Saint-Père en
Terre Sainte, Tous les
discours et articles en cliquant l'image
Sources : www.vatican.va
090514 (300)
-
E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.05.09 -
T/Terre Sainte |