Les bévues du Pape Benoît XVI, et
celle du cardinal Bertone. Et les "défenseurs"
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Le 14 avril 2010 -
(E.S.M.)
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Benoît XVI restera dans l'histoire comme le pape qui a pris le taureau par
les cornes. Tout le monde tape sur le pape, mais c'est bien lui qui aura
réglé le problème.
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Le cardinal Bertone
Les bévues du Pape Benoît XVI, et
celle du cardinal Bertone. Et les "défenseurs"
Le 14 avril 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Depuis le début de la dernière polémique, ou plutôt du dernier séisme, je
refuse plus que jamais l'explication facile de la mauvaise communication du
Vatican (voir une note du Père Lombardi et prêtres pédophiles: un cas de
panique morale).
Cette explication n'est en effet pas recevable, les simples faits le rendent
totalement évident, mais à force de la voir déversée par tous les prétendus
"soutiens" du Saint-Père, certaines personnes favorables au Pape vont finir
par croire que l'explication de tous les maux réside dans son incapacité à
"communiquer" (ce qui est très différent de communiquer, sans guillemets, il
n'y a pas si longtemps, on disait simplement prendre la parole): de là à
réclamer un autre pape, il n'y a qu'un pas, et certains l'ont déjà franchi.
Or, sur cette affaire, le Vatican a fait tout ce qu'il a pu.
Son site internet, depuis au moins cinq ans que je le consulte, est
exemplaire dans l'information, le professionnalisme .
Et en ce qui concerne la communication, même au sens contemporain du terme,
le Saint-Père n'a de leçon à recevoir de personne. Ceux qui en parlent si
sournoisement se sont-ils déjà donné la peine de regarder les audiences du
mercredi, sur
KTO?
Mais à chaque fois qu'il énonce une forte vérité, une conviction nécessaire,
on nous parle de ses "bourdes", quand ce n'est pas de ses dérapages.
On nous a resservi hier ce vilain brouet, visant cette fois le cardinal
Bertone, et ce qu'il a osé dire, sans doute harcelé par des journalistes,
sur le lien qu'il y aurait entre homosexualité et pédophilie (il n'a
évidemment pas dit que tous les homosexuels étaient pédophiles, ce qui
serait absurde et sans doute scandaleux...).
Dernière nouvelle: la France, par la voix du quai d'Orsay, aurait
officiellement pris ses distances avec les propos "scandaleux" du Secrétaire
d'Etat... mais le quai d'Orsay, quelle légitimité a-t-il pour s'exprimer au
nom de la France?
Bernard Lecomte, qui court en ce moment les studios de radios, les plateaux
de télé, et ainsi de suite, pour rappeler au bon souvenir du public un livre
dont les ventes étaient peut-être en train de faiblir, "Pourquoi le Pape a
mauvaise presse", et qui s'est autoproclamé "soutien du Pape" auprès des
medias, écrit dans le Nouvel Observateur en ligne:
Le cardinal Bertone n'est pas un champion de la communication. Son propos,
tel que je le comprends dans cette citation, me semble relever davantage
d'une maladresse que d'une stratégie perverse. Les hommes d'Eglise ne sont
pas habitués et ne sont pas formés à parler de ces sujets là. Dans toutes
les religions, les responsables sont mal à l'aise sur les thèmes de la
sexualité et de l'homosexualité.
Et voilà le Cardinal Bertone doublement disqualifié: il n'y connaît rien, et
en plus, il est maladroit (sinon animé d'une intention perverse!!). Passez,
muscade!
Mais une simple question à ces spécialistes de la "communication": comment
le cardinal Bertone aurait-il dû le dire?
J'ai bien une petite idée: "l'Eglise a tout faux, et elle demande humblement
pardon, pour avoir obligé ses prêtres à violer des enfants. Nous
payerons...en espèces sonnantes et trébuchantes, rassurez-vous".
Ça, ce serait de la "communication"!
Ce qu'on lui reproche, en fait, ce n'est pas la façon dont il l'a dit, mais
ce qu'il a dit. Ce n'est pas l'emballage, mais le contenu.
Le même article semble prendre la défense du pape! mais en quels termes!!
"Mon Dieu, gardez-moi de mes amis ... "
Qu'on en juge d'après ces extraits:
Benoît XVI restera dans l'histoire comme le pape qui a pris le taureau par
les cornes. Tout le monde tape sur le pape, mais c'est bien lui qui aura
réglé le problème.
Ce pape là n'est pas un pape comme les autres. C'est un pape allemand,
vieux, conservateur. Et depuis qu'il est élu, on le regarde comme un pape
allemand, vieux et conservateur. Cela explique que Benoît XVI ait essuyé
plus de tempêtes que la quasi-totalité de ses prédécesseurs modernes.
La raison, c'est le croisement entre une évolution des media complètement
nouvelle et l'archaïsme de la communication de l'Eglise. L'Eglise n'est
absolument pas adaptée à des médias qui sont mondialisés et peuvent propager
un scandale en une demi-journée, comme on l'a vu au moment de Ratisbonne en
2006 (ndr: ça n'a pas pris une demi-journée, mais bien plus, je m'en
souviens parfaitement... il a fallu le temps de rassembler les troupes),
lorsque le pape a prononcé un discours sur l'islam qui a mis le feu à la
planète. (ndr: et surtout à des effigies du pape... sans compter un ou deux
martyres catholiques: mais QUI a mis le feu??)
Mais l'argument de la réactivité des media est à double tranchant: pourquoi
sont-ils si prompts à relayer les scandales, et pas le bon, le beau, et le
vrai?
Pourquoi ne rectifient-ils pas, ou alors en bas de la 25e page, leurs
erreurs?
Pour autant, il ne s'agit pas de dire, comme le font certains hommes
d'Eglise, que c'est la faute aux media, ce serait trop facile. Les media
ne sont que le reflet de la société (ndr: c'est l'explication qui est
facile, et surtout très pauvre; on peut discuter si c'est la poule qui
précède l'œuf, ou le contraire; mais moi je crois que les media - et ceux
qui sont derrière - façonnent davantage la société qu'ils n'en sont le
miroir).
Toute idée d'un complot est absurde. Le coup du complot, c'est un phantasme
désolant.
Cette dernière affirmation est aussi désolante que le fantasme contre lequel
elle prétend s'insurger.
Qu'il y ait complot ou pas (je comprend que l'auteur de cette opinion ne
puisse se permettre de dire autrement...), franchement, je n'en sais rien,
mais ce n'est ni à moi, ni à Bernard Lecomte de trancher, puisque nous
n'aurons jamais de preuves. Les choses sont ce qu'elles sont. Si 99,99% des
gens pensent qu'il n'y a pas complot, et que complot il y a effectivement,
ce seront les 0,01% restants qui auront raison.
Tout dépend, d'ailleurs, de ce qu'on nomme complot: il y a malveillance
convergente, cela crève les yeux; déjà à ce niveau, on peut parler de
"complot"...
Pour ce qui est de la "communication" du Vatican:
Voici mon avis: je suis pour la manière forte, sans doute peu chrétienne, et
donc pour cette raison très difficile à mettre en oeuvre par l'Eglise.
La manière forte est la seule qui pourrait être comprise par ces gens.
Il s'agit de poursuites judiciaires pour insinuations diffamatoires, mais
pas seulement: par exemple, lorsque l'affaire Murphy a émergé, le quotidien
de la CEI (qu'on peut ici considérer comme la voix du Vatican!), s'est borné
à souligner que "les seuls à se soucier du mal causé par le Père Murphy, ont
été les dirigeants du diocèse américain et la Congrégation pour la Doctrine
de la Foi, alors que les autorités civiles ont classé l'affaire".
Comme dit Francesco Colafemmina, ils vivent dans le monde merveilleux
d'Alice!!
La manière forte aurait consisté à dire immédiatement: le témoignage de
l'évêque Weakland est à prendre avec des pincettes. Lui-même a été impliqué
dans une sordide affaire de mœurs homosexuelles, avec chantage et
détournement de fonds.
La manière forte, d'une certaine façon, le Vatican l'applique dans le
domaine de l'édition, et à juste titre, puisque les textes du Saint-Père
sont protégés par un copyright.
Comme l'écrivait (Un
Un "appel", ou un vrai soutien, humble et sincère? ..)
Roman Bernard sur son blog http://criticusleblog.blogspot.com/... :
"Pétitionnaires, vous aurez ma signature quand vous répliquerez en
proportion de l'affront qui vous est fait. Si vous préférez ménager vos
ennemis, faites-le sans moi"
Sources :Benoit
et moi
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.04.2010 -
T/Benoît XVI
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