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Les grandes absentes du synode: les familles néocatéchuménales
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Le 13 novembre 2014 -
(E.S.M.)
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Pas une seule n’a été autorisée à prendre la parole. Et pourtant
ce sont elles qui s’engagent le plus dans la mise en pratique du
modèle du mariage catholique. Un document confidentiel rédigé par un
dirigeant du Chemin qui commente le synode.
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Les grandes absentes du synode: les familles
néocatéchuménales
par Sandro Magister
Le 13 novembre 2014 - E.
S. M. -
Dans l'intervalle entre les deux synodes convoqués par le pape François sur
le thème de la famille, tout le monde a été invité à prendre la parole.
Cela concerne donc aussi ceux qui, lors du premier des deux synodes, qui a
eu lieu au mois d’octobre dernier, n’ont pas pu prendre la parole en séance
parce qu’ils n’y avaient pas été invités.
Ce qui a provoqué le plus de commentaires, c’est l’absence forcée, au
synode, de l'institut pontifical qui était le plus qualifié pour y être
appelé
► Pontificio Istituto
Giovanni Paolo II per Studi su Matrimonio e Famiglia
Ce qui a été moins remarqué, en revanche, c’est que les dirigeants de
certains organismes catholiques qui s’emploient le plus vigoureusement à
traduire dans la vie concrète la conception chrétienne de la famille
n’avaient pas été invités.
L’un de ces organismes est le Chemin néocatéchuménal, qui a été fondé en
Espagne dans les années 60 par deux laïcs, Francisco "Kiko" Argüello et
Carmen Hernández, et dont les communautés sont aujourd’hui présentes dans
presque tous les pays du monde. Il compte de nombreux prêtres, qui ont été
formés dans une centaine de séminaires, avec le soutien de plusieurs
centaines d’évêques, et il est surtout composé de familles, qui ont
généralement un grand nombre d’enfants et qui sont souvent prêtes à partir
en mission dans les régions les plus lointaines et parfois les plus hostiles
du globe.
Lorsque le Chemin néocatéchumenal a fait parler de lui, c’était le plus
souvent en raison des critiques et des conflits intra-ecclésiaux provoqués
par ses liturgies très particulières, par les baptêmes et les messes qu’il
célèbre selon un rituel "créatif" qui s’éloigne, sur plusieurs points, de
celui qui est ordinairement pratiqué dans l’Église latine
► Cette messe étrange dont le pape ne veut pas
(11.4.2012)
Mais, en réalité, ce en quoi le Chemin se distingue le plus des autres
mouvements ecclésiaux et de l’ensemble des fidèles, c’est la place centrale
qu’il donne à la famille, théorisée et vécue dans une parfaite obéissance au
magistère de l’Église de toujours, mais en particulier à celui des derniers
papes, y compris cette encyclique "Humanae
Vitae" que presque tous les
catholiques feignent d’ignorer et à laquelle ils désobéissent avec la
complicité générale du clergé, ce qui n’est certainement pas le cas des néocatéchumènes, étant donné le grand nombre d’enfants que l’on trouve dans
leurs familles.
Il n’est donc pas surprenant que l’Institut Pontifical Jean-Paul II d'études
sur le mariage et la famille [Pontificio Istituto Giovanni Paolo II per
Studi su Matrimonio e Famiglia] ait attribué en 2009 à Kiko, le fondateur du
Chemin, un doctorat "honoris causa" précisément en raison de son engagement
dans la défense du mariage chrétien.
Toutefois le grand public sait peu de choses, pour ne pas dire rien, de la
manière dont les leaders du Chemin "éduquent" les familles qui font partie
de leurs communautés.
Et, jusqu’à présent, rien n’avait filtré de ce qu’ils pensent à propos des
questions débattues au synode.
Le Chemin a en effet pour pratique constante de mettre à l’abri des
observateurs extérieurs ce qui se dit et qui se fait au sein de ses
communautés.
Le texte ci-dessous, par exemple, n’est pas un document public. Il est
extrait d’une catéchèse à usage interne, prononcée par le père Mario Pezzi –
le prêtre qui, avec Kiko et Carmen, constitue le trio dirigeant du Chemin –
à l’occasion de l’une des "convivences" périodiques destinées à la formation
des cadres du mouvement, qui a eu lieu à Porto San Giorgio du 25 au 28
septembre dernier, quelques jours avant le commencement du synode.
On trouve dans le compte-rendu très détaillé de la "convivence", à usage
interne, le texte intégral de la catéchèse du père Pezzi, sous forme écrite
mais également orale, cette dernière comportant des interventions
improvisées de Kiko. Mais la synthèse que le père a rédigée et que l’on peut
lire ici suffit pour faire comprendre l'importance de ce texte.
Ceux qui souhaitent des innovations en matière de mariage catholique ne
pourront pas facilement faire abstraction de cette puissante voix qui
s’oppose à leurs aspirations.
LE PAPE FRANÇOIS ET LE SYNODE CONSACRÉ À LA FAMILLE
par Mario Pezzi
Le rapport rédigé par le cardinal Kasper, qui a fait tant de bruit et
suscité tant de critiques, comporte cinq points. Un seul d’entre eux est
consacré à la distribution de la communion aux divorcés remariés, les autres
points traitant tous de la doctrine traditionnelle de l’Église. Le pape a
déclaré : je suis surpris parce que la presse ne parle que d’un seul point
et qu’elle ne dit rien des autres. C’est pourquoi je vous invite à ne pas
prêter attention à ce que disent les journaux et la télévision, parce qu’ils
font tous pression pour que le pape fasse preuve d’ouverture au monde. Ne
leur faites pas confiance. En de très nombreuses occasions, le père Lombardi
a dû réagir à de mauvaises interprétations et à des instrumentalisations de
propos tenus par le pape.
Dans cette catéchèse nous n’allons pas aborder les sujets les plus brûlants,
que nous laisserons aux pères synodaux et au pape, mais nous allons parler
de l’idéologie du genre, de la famille chrétienne à la lumière de la
révélation divine et enfin de l’encyclique "Humanae
Vitae" de Paul VI, qui a
été très contestée et rejetée mais que le pape François a voulu relancer.
L'IDÉOLOGIE DU GENRE
En 2012, le pape Benoît XVI a prononcé, lorsqu’il a présenté ses vœux de fin
d’année à la curie romaine, un discours historique dans lequel il a affirmé
que nous étions aujourd’hui confrontés à un changement qui fera date,
semblable à celui qui s’est produit au temps de la chute de l'empire romain
et de l’invasion des peuples barbares. Les bases de la société, de la
civilisation catholique sont en train de disparaître.
Le pape Jean-Paul II avait lui aussi déclaré, à Fatima en 1982 : “Ce qui
était autrefois considéré comme un péché, a aujourd’hui acquis droit de
cité”.
Au cours de l’histoire, il y a eu de très nombreuses attaques contre la
famille chrétienne. Le dernier en date de ces assauts violents est
représenté par ce que l’on appelle l’idéologie du genre.
De puissants lobbies sont en train d’imposer cette idéologie comme une
dictature. Parmi les racines philosophiques qui sont à l’origine de ce
monstre qui menace nos familles, surtout dans les écoles, il y a le
marxisme.
Dans la pensée de Marx, la thèse selon laquelle l’essence de l’homme
consiste à pouvoir se créer lui-même est liée au dépassement des genres
sexuels et à la destruction de la famille.
Le débat relatif au genre s’est ensuite transféré surtout aux États-Unis, où
l’idée qu’il y a deux sexes a été complètement dépassée. De deux genres on
est passé à cinq : homme, femme, homosexuel, lesbienne et transgenre. Mais
en cohérence avec l’organisation antinaturaliste, puisque l’homme peut se
créer lui-même, on en est arrivé à 17 genres. Il y a même, aujourd’hui, des
gens qui en dénombrent 51 : qui dit mieux ?
Par ailleurs la théorie du genre révèle son origine gnostique. L'ennemi,
d’après la gnose, ce n'est pas le sexe en soi, mais bien le sexe dans son
aspect procréatif, parce que faire naître des enfants signifie contribuer à
l’œuvre créatrice du dieu mauvais.
On a découvert que le féminisme radical est intimement lié au culte
satanique. Lorsque le pape François a été interrogé à propos de ces
agressions, il a déclaré : elles sont le fruit du démon qui veut détruire.
Le mythe du dépassement des genres se retrouve également dans les
formulations gnostiques de la franc-maçonnerie, aux degrés d’initiation les
plus élevés, avec l’adoration du démon, celui-ci étant représenté avec des
caractéristiques androgynes.
La théorie du genre implique une redéfinition anthropologique complète de
l’essence de l’homme. La tentative faite par l’homme de prendre la place de
Dieu.
Elle trouve ses origines historiques dans la planification antinataliste qui
a été mise en place à partir des années Soixante, avec la propagande en
faveur de la contraception et de l’avortement et la campagne de promotion de
l’utilisation de la pilule RU 486.
Lorsque la formule "family planning", qui signifie planification familiale,
a été adoptée par la conférence des évêques des États-Unis, le Vatican est
intervenu pour demander un changement de formule. Parce que celle-ci est
trompeuse. Le chrétien ne planifie pas.
Que dit l’Église de cette idéologie du genre ? Le pape Benoît XVI avait
déclaré, en citant Gilles Bernheim, le grand rabbin de France :
"Celui-ci conteste sa propre nature. La manipulation de la nature,
qu’aujourd’hui nous déplorons pour ce qui concerne l’environnement, devient
ici le choix fondamental de l’homme à l’égard de lui-même. L’être humain,
désormais, existe seulement dans l’abstrait, qui ensuite, de façon autonome,
choisit pour soi quelque chose comme sa nature. L’homme et la femme sont
contestés dans leur exigence qui provient de la création, étant des formes
complémentaires de la personne humaine. Cependant, si la dualité d’homme et
de femme n’existe pas comme donné de la création, alors la famille n’existe
pas non plus comme réalité établie à l’avance par la création. Mais en ce
cas aussi l’enfant a perdu la place qui lui revenait jusqu’à maintenant et
la dignité particulière qui lui est propre. Bernheim montre comment, de
sujet juridique indépendant en soi, il devient maintenant nécessairement un
objet, auquel on a droit et que, comme objet d’un droit, on peut se
procurer. Là où la liberté du faire devient la liberté de se faire soi-même,
on parvient nécessairement à nier le Créateur lui-même et enfin, par là,
l’homme même. Dans la lutte pour la famille, l’être humain lui-même est en
jeu".
LA FAMILLE À LA LUMIÈRE DE LA RÉVÉLATION DIVINE
L’exhortation apostolique "Familiaris
Consortio ", rédigée par le pape
Jean-Paul II au terme du synode consacré à la famille en 1980, reste
actuelle aujourd’hui encore. Il en est de même pour la très belle
exhortation apostolique "Sacramentum
Caritatis" du pape Benoît XVI, dans
laquelle il est dit : "L'Eucharistie fortifie d'une manière inépuisable
l'unité et l'amour indissoluble de tout mariage chrétien".
Voilà pourquoi le mariage est indissoluble. Le pape François a clairement
dit qu’il n’allait pas changer la doctrine de l’Église - comme on le dit ou
comme on veut le lui faire dire - parce que ce que Dieu a uni, l’homme ne
peut pas le séparer. L’Église n’en a pas le pouvoir. Le lien conjugal est
intrinsèquement lié à l'unité eucharistique entre le Christ époux et
l’Église épouse, un amour qui trouve son point culminant dans la Croix,
expression de ses "noces" avec l'humanité et, en même temps, origine et
centre de l'eucharistie.
Il n’existe pas d’amour sans la croix. Par conséquent "faire l’amour", comme
disent les jeunes, est une pure contre-vérité. Il ne s’agit pas d’amour mais
de concupiscence, d’attirance, etc. C’est pour cette raison que l’Église
demande que l’on n’ait pas de rapports sexuels avant le mariage, parce que,
sinon, on parvient à un certain point où l’on n’est plus libre. Je me
souviens que l’un de nous, au début du Chemin, était venu nous annoncer
qu’il avait décidé de quitter son amie. Il raconta à Kiko et à Carmen
qu’elle avait menacé de se tuer et qu’elle avait déjà fait trois tentatives
de suicide et il leur demanda ce qu’il devait faire. Kiko et Carmen lui ont
répondu : dis-lui qu’elle peut se suicider comme elle veut, Dieu y
pourvoira. Il a quitté la fille, elle ne s’est pas suicidée et, aujourd’hui,
il est marié et heureux. C’est facile, le chantage.
ACTUALITÉ D’"HUMANÆ VITÆ"
Le pape François a, Dieu merci, inséré "Humanae
Vitae" dans le questionnaire
pré-synodal et il a demandé ce qu’en pensaient les gens. On a constaté qu’un
très grand nombre de personnes ne la connaissent pas, parce que les prêtres
ne la leur ont jamais présentée, et que beaucoup de ceux qui la connaissent
la rejettent. Les seuls qui l’apprécient, ce sont les gens qui effectuent
une démarche de foi, d’initiation chrétienne. D’après moi, le problème de ce
synode, c’est que presque personne ne parle de la nécessité de l’initiation
chrétienne. Il n’est question que d’être proche des couples, de les aider,
de former les éducateurs...
Le 25 juillet 1968, Paul VI, qui vient d’être béatifié à la fin du synode,
publia l'encyclique "Humanae
Vitae", suite à l’engagement qu’il avait pris
envers les pères conciliaires.
Un ouvrage très documenté, consacré à ce pape, a été publié tout récemment.
Il a été préparé, pour son procès de béatification, par l’Institut Paul VI
qui se trouve à Brescia. Je le cite :
"Cette encyclique et Paul VI ont été abondamment traînés dans la boue par
ceux qui voulaient imposer leur vision libérale-nihiliste du monde ! Un
climat de tension voulue avait été créé dès l’année précédente, au moment de
la publication, au mois d’avril 1967, de l’un des documents écrits par la
commission pontificale que Jean XXIII avait instituée au mois de mars 1963
et que Paul VI avait voulu élargir pour qu’y soient représentées, à côté des
théologiens qui avaient rédigé le texte, les voix de démographes, de
sociologues, d’économistes, de médecins, et de quelques couples mariés.
"Ce document, confidentiel par nature, fut publié simultanément par Le Monde
en France, par The Tablet en Grande-Bretagne et par le National Catholic
Reporter aux États-Unis. Il est évident que tout cela était orchestré par
une seule personne, qui voulait présenter le document comme l’expression de
la pensée de la majorité, en soutenant que, sur les soixante-dix membres de
la commission, quatre seulement avaient critiqué le texte, ce qui, en fait,
se révéla faux".
Cette attente ayant été créée – de même que certaines personnes sont en
train, aujourd’hui, d’en créer une autre en affirmant que le pape François
va accepter que l’on distribue la communion aux divorcés remariés – tout le
monde s’attendait à ce que Paul VI approuve les contraceptifs, la pilule,
dans le but de faire diminuer la population. C’est pourquoi, lorsque le pape
déclara, en conclusion, que tout rapport conjugal est orienté vers l’union
et vers la procréation, ouvert à la vie, il y eut un tollé général, et pas
seulement dans le monde laïc :
"L’incompréhension ne fut pas moindre chez beaucoup de catholiques, au
nombre desquels le cardinal Suenens et plusieurs théologiens connus. À
ceux-là s’ajoutèrent, en un langage déconcertant par sa dureté et par
l’hostilité qu’il manifestait, 87 théologiens de la Catholic University de
Washington, ainsi que la conférence des évêques d’Autriche et celle du
Canada, mais aussi plusieurs milliers de catholiques allemands".
"Ce qui est frappant, c’est l’importance donnée par les médias à ces voix du
désaccord, par comparaison avec les très nombreuses manifestations
d’approbation émanant de toute l’Église mondiale qui furent, sinon passées
sous silence, parfois mentionnées de manière inexacte par les principaux
organes de presse. Paul VI ne se laissa ni entraîner dans la polémique ni
vaincre par le découragement, mais il s’employa à en donner l’explication
correcte dès l’audience qui suivit immédiatement la publication de
l'encyclique, le 31 juillet, lorsqu’il réaffirma qu’'Humanæ vitæ' ne
contenait pas une formulation négative, mais qu’elle voulait être 'la
présentation positive de la moralité conjugale dans le cadre de sa mission
d'amour et de fécondité, à la lumière d’une conception intégrale de l'être
humain, de sa vocation terrestre et éternelle'".
Le pape Jean-Paul II consacra à "Humanae
Vitae" les quinze dernières
catéchèses de tout son cycle relatif à la théologie du corps, en 1984.
En ce qui concerne le pape François, il faut que vous sachiez qu’il a
célébré, il y a de cela quelques dimanches, le mariage de vingt-quatre
couples. J’ai écouté très attentivement afin de bien entendre quelle était
la formule qu’il utilisait. Parce que, dans le rituel du mariage, il y a la
première formule, qui est celle que le pape a utilisée, mais il en existe
également d’autres, qui ne sont pas aussi explicites. Il serait intéressant
de savoir quelles sont celles que les prêtres utilisent. Parce que la
première formule est la suivante :
"Êtes-vous disposés à accueillir avec amour les enfants que Dieu voudra vous
donner et à les élever selon la loi du Christ et de son Église ?"
"Les enfants que Dieu veut vous donner" : je ne sais pas si tous les prêtres
le disent.
[KIKO : Tout cela est très bien quand il s’agit de gens qui sont chrétiens
mais, quand ils ne le sont pas, ils se moquent complètement de toutes ces
choses. Dieu merci, vous nous avez écoutés, nous les catéchistes, quand nous
vous avons dit ce que disait l’Église, vous avez été humbles et vous n’avez
pas opposé à nos catéchèses les idées des journaux. Carmen a dit un jour au
pape, il y a de cela des années : que signifie cette obsession en faveur des
méthodes naturelles ? On dirait que l’Église ne pense qu’à la manière de
limiter le nombre d’enfants. Parce que, à la fin, c’est cela que l’on
pensait, qu’une famille catholique devait avoir deux enfants, pas plus. Il y
a encore des gens, y compris dans l’Église, qui pensent comme cela. Nous
disions, nous, aux gens de l’Action Catholique : et ensuite, qu’est-ce que
vous faites ? Après avoir eu deux enfants, de quelle manière continuez-vous
à avoir des rapports conjugaux ? Pratiquez-vous le coït interrompu ?
Employez-vous les méthodes naturelles ? Ou bien la pilule ? Partout on a
prêché que la paternité responsable consiste à limiter les naissances et le
nombre d’enfants était laissé à la conscience des époux. On a prêché cela
partout. Mais est-ce que le pape a dit cela ? Non ! La paternité responsable
signifie accepter de ne pas limiter les naissances, elle signifie accepter
le plan de Dieu. Mais personne n’a répété ces choses qui avaient été dites
par le pape. Dieu merci, vous avez été sauvés parce c’est à nous que vous
avez obéi. Vous avez continué à croire que l’acte conjugal est un acte de
sainteté, un véritable sacrement. Nous sommes contents de constater que nos
enfants et nos petits-enfants nous ont suivi sur ce point aussi, car ils ont
des enfants et ils sont heureux].
POURQUOI UN DOCTORAT "HONORIS CAUSA" À KIKO ?
Pour finir, je cite le doctorat "honoris causa" qui a été conféré à Kiko
Argüello par l’Institut Pontifical Jean-Paul II d'études sur le mariage et
la famille.
Dans la "Laudatio academica", le professeur José Noriega a exposé les
trois raisons pour lesquelles l'institut a voulu attribuer cette récompense,
pour ainsi dire, au Chemin néocatéchuménal :
1. "La redécouverte de la fécondité du baptême pour la vie du couple a
trouvé l’un de ses fruits les plus significatifs dans la redécouverte de la
sainteté de l’acte conjugal entre les époux. En considérant celui-ci comme
l’un des lieux où Dieu agit, les couples du Chemin ont voulu vivre leur
amour avec une ouverture singulière à la vie, en sachant qu’ils étaient les
collaborateurs de Dieu dans la conception d’êtres humains".
2. "En un temps où un grand nombre de gens passent par une crise et sont
désorientés, l’accueil sans réserves de la prophétique encyclique 'Humanae
Vitae de Paul VI par les familles du Chemin a constitué un authentique
témoignage pour l’Église tout entière, parce qu’il a montré que, au-delà de
nos peurs ou des difficultés que nous rencontrons, il est possible de vivre
ce que l’Église signale comme spécifique de la démarche de sainteté du
couple".
3. "Les familles du Chemin néocatéchuménal ont rapidement compris et adopté
une forme de liturgie domestique. De cette manière, la grande mission qui
consiste à transmettre la foi aux enfants a trouvé le cadre spécifique du
témoignage des parents. D’autre part, dans le contexte d’une effrayante
sécularisation de 'vastes parties du monde, dans lesquelles la foi est
exposée au risque de s’éteindre comme une flamme qui ne trouve plus
d’aliment', le Chemin a su 'rendre Dieu présent sous une forme particulière'
: je veux parler du grand témoignage que donnent les familles en mission".
Voilà, c’est pour ces trois raisons que l’on nous a attribué le doctorat
"honoris causa" : la sainteté de l’acte conjugal, l’ouverture à la vie en
suivant les indications d’"Humanae
Vitae", la transmission de la foi à la génération suivante et
les familles en mission.
Tout au long du Chemin néocatéchuménal, à l’occasion des catéchèses, nous
vous avons expliqué que la famille a, pour ainsi dire, trois autels, qui
sont la sainte eucharistie, la chambre nuptiale et la table familiale où la
foi est transmise aux enfants.
Il convient de souligner que cette "Laudatio" se réfère à toutes les
Familles qui font partie des communautés néocatéchuménales et pas uniquement
aux familles en mission.
Pour ce qui est de ces dernières, cela fait plus de trente ans qu’elles
donnent la vie, souvent dans des situations héroïques, pour témoigner de
l'amour de Dieu à travers leur présence et leur apostolat, dans lequel bien
souvent leurs enfants sont les premiers missionnaires qui attirent ceux qui
sont loin de l’Église.
Au cours de ces dernières années, le Seigneur a suscité parmi nous les
missions "ad gentes" : des noyaux familiaux comprenant de nombreux enfants,
accompagnés et soutenus par un prêtre, par un membre et par quelques sœurs,
qui constituent un point d’attraction dans des zones complètement païennes
ou déchristianisées. Une nouvelle forme d’évangélisation pour le monde
d’aujourd’hui, qui est sécularisé et païen.
***
L’attribution du diplôme "honoris causa" à Kiko, avec la "laudatio"
du vice-président de l’Institut Pontifical Jean-Paul II d'études sur le
mariage et la famille et la "lectio magistralis" du récipiendaire
►Il
Pontificio Istituto...
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.11.2014-
T/International |