Méditation pascale de Sa Sainteté
Cyrille, patriarche de Moscou |
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Le 13 avril 2010 -
(E.S.M.)
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Nous publions ci-dessous une réflexion de Sa Sainteté Cyrille, patriarche de
Moscou et de toutes les Russies, pour la fête de Pâques:
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Sa Sainteté Cyrille,
patriarche de Moscou et de toutes les Russies
Méditation pascale de Sa Sainteté
Cyrille, patriarche de Moscou
L'unique réalité
qui ne change pas
Le 13 avril 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
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Nous publions ci-dessous une réflexion de Sa Sainteté Cyrille, patriarche de
Moscou et de toutes les Russies, pour la fête de Pâques:
Essayons de nous poser une question: existe-t-il au moins une chose
d'immuable dans ce monde qui change constamment? Il ne s'agit pas bien
évidemment de nos sentiments personnels, des convictions et des souvenirs,
qui constituent le microcosme de l'individualité humaine et qui sont
destinés tôt ou tard à disparaître de la vie terrestre avec nous, leurs
titulaires sur terre.
Ce n'est pas non plus notre planète, sur laquelle, depuis l'époque d'Adam et
Eve, s'écoule l'existence du genre humain, étant donné que l'histoire
géologique atteste qu'à la place des déserts et hautes montagnes actuels,
s'étendaient autrefois les eaux de l'océan et que même les pôles magnétiques
de la terre se déplacent périodiquement. Ce ne sont pas non plus les lois de
la nature, qui n'apparaissent qu'à première vue consolidées une fois pour
toutes, immuables et intouchables, car selon la volonté du Créateur du ciel
et de la terre, en cas de nécessité, grâce à Ses grands miracles, "l'ordre
naturel" est facilement vaincu.
Enfin, ce n'est pas non plus l'aspect même de l'homo sapiens, dont l'image à
la ressemblance divine commence déjà à souffrir de graves déformations, par
exemple suite aux opérations, devenues tout à fait ordinaires, de changement
de sexe. Et qui sait si à l'avenir ne nous attendent pas de profondes
mutations biologiques du genre humain, qui sont préconisées avec toujours
plus d'insistance, engendrées par l'action nocive des technologies
post-industrielles sur les organismes vivants, par le développement
incontrôlé de l'ingénierie génétique ou par les problèmes du clonage. Pour
ne pas parler du triomphe annoncé par les futurologues de la cyberculture,
qui promet l'intégration inévitable en un unique organisme de l'esprit
humain et de l'esprit cybernétique, et la déshumanisation radicale du monde
à venir.
Est-il donc possible qu'il n'existe vraiment rien dans l'être matériel et
spirituel, qui puisse être considéré comme une constante inconditionnelle,
comme l'alpha et l'oméga de l'existence, comme le principe de tout principe
et la mesure de toute chose? Bien sûr qu'il n'en est pas ainsi. Je suis
certain que si une telle situation se présentait dans notre vie, il n'y
aurait pas d'être plus malheureux que l'homme dans tout l'univers.
Au contraire, ce principe absolu est présent dans notre monde, et il est
accessible à tous les hommes sans aucune exception. De quel principe
s'agit-t-il? Selon la doctrine des Pères de l'Eglise, celui-ci est depuis
l'éternité, sans début, non créé, sans fin, immuable, inchangeable,
indivisible, libre de tout aspect matériel, impossible à atteindre. En
outre, ce principe porte en lui également toute la plénitude de la sainteté,
du bien, et de l'énergie vitale, avec lesquels il nous nourrit tout au long
de notre vie. Car le principe de tout principe est notre Créateur, notre
Seigneur et Dieu, qui est "le même hier aujourd'hui et à jamais"
(Lettre aux Hébreux, 13, 8). Il est la pierre
angulaire de l'être, l'unique critère infaillible de la vérité de tout ce
qui existe, le point de départ et d'arrivée de notre pèlerinage sur terre.
La venue dans ce monde de Dieu tout-puissant, qui a daigné s'incarner dans
la nature humaine fragile, impuissante et souffrante, demeurera donc aussi
et jusqu'à la fin des temps l'événement principal de l'histoire universelle
et de la biographie spirituelle de toute personne dans toutes les
générations humaines qui se succéderont. Car nous le savons: Dieu s'est fait
homme afin que l'homme devienne Dieu, acquérant l'immortalité.
Voilà alors que nous, chrétiens, de la plénitude de nos cœurs de croyants
dans le salut, nous rendons grâce au Seigneur pour nous avoir rendus dignes
une fois de plus d'entrer en communion avec son sacrifice d'amour, de nous
plonger une fois de plus dans cette joie ineffable de sa sainte
Résurrection, de sa victoire lumineuse sur l'obscurité mortelle, de son
obéissance filiale au Père céleste.
Le bienheureux abbé Dorothée de Gaza, un ermite chrétien canonisé par
l'Eglise antique qui s'est distingué au vi siècle en Palestine et dont les
orthodoxes comme les catholiques honorent la mémoire, dans le but
d'atteindre l'évidence mathématique la plus précise, compara Dieu au centre
du cercle, et les hommes aux points de sa circonférence. Il s'ensuit que
plus ces points s'approchent du centre du cercle, plus la distance entre eux
diminue, et plus ils se rapprochent l'un de l'autre de façon ordonnée.
"Telle est la propriété de l'amour", conclut le sage starets: "Plus
nous nous trouvons à l'extérieur sans aimer Dieu, plus chacun s'éloigne de
son prochain Si, en revanche, nous aimons Dieu, alors, plus l'amour nous
rapproche de Dieu lui-même, et plus nous nous unissons dans l'amour pour le
prochain; et plus nous nous unissons au prochain, plus nous sommes unis
également à Dieu". Car l'objection authentique à la nature de l'homme
est sa tendance au péché qui, face à l'action de la grâce divine, ferme les
portes de notre cœur, qui ne désire pas ou ne sait pas répondre par l'amour
à l'amour.
Au cours des jours de la fête de la Pâque lumineuse du Seigneur, tous les
chrétiens s'unissent à nouveau dans l'essentiel, dans l'expérience commune
de son avènement glorieux. Et, en entendant l'annonce qui nous est adressée:
"Le Christ est ressuscité!", nous témoignons en retour: "Oui, il
est vraiment ressuscité!".
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 13 avril 2010)
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.04.2010 -
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