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Lutte contre le terrorisme, valeurs de l'Occident
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Le 13 janvier 2015 -
(E.S.M.)
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A propos des attentats de la semaine dernière, un communiqué de "l'Observatoire
Cardinal Van Thuân", se dissociant de façon modérée mais ferme
du slogan "je suis Charlie".
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Le Cardinal Van Thuân
Lutte contre le terrorisme, valeurs de l'Occident
Le 05 janvier 2015 - E.
S. M. -
A propos des attentats de la semaine dernière, un communiqué de "l'Observatoire
Cardinal Van Thuân", se dissociant de façon modérée mais ferme du slogan
"je suis Charlie"
Ce texte était reproduit sur
la Bussola. Traduction
benoit-et-moi
NOUS NE SOMMES PAS CHARLIE CAR LA LIBERTE DE SATIRE
NE SUFFIT PAS
Observatoire Cardinal Van Thuân
www.vanthuanobservatory.org/
Le massacre perpétré par les militants du terrorisme islamique au siège du
journal satirique Charlie Hebdo à Paris amène notre Observatoire à exprimer
quelques considérations, car cet acte nous rappelle de façon dramatique les
graves problèmes de la coexistence entre les religions, le sentiment de la
démocratie et de la liberté d'expression, l'utilisation de la violence et du
terrorisme. Ces graves problèmes ont à nouveau été posés avec la mort
violente de tant de personnes innocentes auxquelles vont tout d'abord nos
pensées et notre mémoire endeuillée.
Le terrorisme, qu'il soit idéologique, politique ou religieux, doit toujours
être condamné. Les enseignement sociaux de l'Eglise, notamment ceux des
derniers Pontifes, et en particulier de Jean-Paul II, surtout après la
tragédie du 11 septembre 2001, sont à ce sujet sans ambigüité. Par leur
nature, les actes terroristes sont une forme de violence vers des personnes
innocentes. Les idées et les motivations de ceux qui les commettent, même
avec des convictions telles qu'elles motivent à leurs yeux le sacrifice de
leur propre vie, ne peuvent pas constituer une justification. Les
terroristes ne sont jamais des "témoins".
Le terrorisme "religieux" est particulièrement bouleversant. Ce qui est
contraire à la raison - comme l'avait déjà affirmé Benoît XVI à Ratisbonne
en septembre 2006 - ne vient pas du vrai Dieu. La violence est contraire à
la raison.
Cela pose le grand problème du rapport des religions avec la vérité de la
raison. Le fanatisme, de quelque nature qu'il soit, ne tient pas compte de
ce rapport.
A ce sujet il est tout à fait évident que les religions ne sont
absolument pas toutes pareilles.
Le relativisme religieux de la mentalité occidentale place sur le même plan
toutes les religions car il a lui-même coupé ses liens avec la vérité de la
raison. Les choses toutefois ne vont pas ainsi. La religion chrétienne,
selon laquelle Jésus Christ est le Logos de Dieu, son éternelle sagesse par
laquelle toutes choses ont été créées et l'Eglise est son Epouse dans le
Logos, établit une relation profonde et nette entre la foi et la raison,
alors que les autres religions ne l'établissent pas. Dans son fameux
discours de Ratisbonne, alors tellement contesté, Benoît XVI posait ce
problème, le même qui vient d'être soulevé en ces jours par l'attaque
islamique à Charlie Hebdo.
Aborder ce problème est du ressort non seulement des religions, mais
également de la politique et de la raison publique. Adhérer à la
philosophie du relativisme et mettre toutes les religions sur le même plan
équivaut à se désarmer face à des idées et convictions qui peuvent aussi
conduire à ces actes. Le respect dû à toutes les personnes n'implique
pas une considération indifférente (qualunquistica) de la diversité
des religions. Elles peuvent bien contenir des éléments susceptibles d'être
dangereux pour le bien commun.
Pour cette raison, tout en adhérant fermement à la condamnation du
terrorisme, nous ne nous joignons pas au slogan tant utilisé ces derniers
jours dans les places et par les médias: Je suis Charlie.
S'il s'agit par cela de défendre la liberté et en particulier la liberté
d'expression, nous sommes d'accord. S'il s'agit en revanche d'adhérer à
l'idéologie de "Charlie", c'est à dire l'idéologie du dénigrement et de
l'évacuation de tout contenu de la liberté de critique, alors nous
n'adhérons pas.
La pensée critique est importante mais elle n'est pas le seul aspect de la
pensée, ni n'est à l'origine de l'acte de penser. On critique les erreurs,
le mal, la laideur. Cela arrive parce qu'on a auparavant affirmé le vrai, le
bien, le beau. Tandis que le fait de critiquer tout et tous, de critiquer
simplement tout, n'a rien de positif et vide la liberté de ce qui la rend
digne et humaine. Dans le passé, le journal Charlie Hebdo a manifesté à
plusieurs reprises cette idéologie dé-sacralisante dans tous les sens, avec
de lourdes incursions également dans la foi catholique. Nous croyons en la
liberté dans la vérité et aux droits dans les devoirs. Nous ne croyons pas
en une liberté anarchique et nihiliste.
Ceux qui aujourd'hui manifestent dans les rues avec un crayon dans la main
et affichant Je suis Charlie sur la poitrine entendent défendre la
liberté de parole. Or, en France la liberté d'expression et de parole est
désormais entravée même à ceux qui défendent publiquement la famille entre
homme et femme et expriment leur propre conviction qu'il n'est pas juste de
reconnaître les couples homosexuels et de leur permettre la filiation au
moyen de la fécondation par autrui. Sur ce sujet, les lois françaises sont
elles-mêmes limitatives de la liberté d'expression. En savent quelque choses
ceux qui, nombreux, en ont déjà subi les lourdes conséquences. La société
française qui aujourd'hui défend précisément la liberté d'expression doit
cependant aller jusqu'au bout de son idée de liberté. Il y a de
l'intolérance en plusieurs aspects de cette culture qui manifeste maintenant
en défense de la liberté.
L'Europe ne doit pas accepter le terrorisme. Afin de le contraster, il n'est
toutefois pas suffisant de s'appuyer sur une idée abstraite et donc
idéologique de la liberté d'expression. Une idée vide et uniquement critique
ne peut lutter contre rien, elle peut tout au plus remplir des rues aux
moments les plus chauds mais n'est pas en mesure de soutenir une vie pensée
et vécue ensemble.
Une remarque :
A ceux qui voient dans la caricature une forme de liberté d'expression, et
peut-être une manière d'assurer la paix, de permettre le "vivre ensemble",
comme on l'entend marteler ces jours-ci, je suggère de taper dans le moteur
de recherche "Caricatures de Louis XVI", ou bien "Père Duchêne".
Ces caricatures n'ont pas seulement mené la Famille royale sur l'échafaud,
culminant dans la Terreur: elles ont plongé durablement la France dans le
chaos.
Une leçon à méditer.
Voici un échantillon - parmi les plus "présentables"...
Charlie Hebdo n'a rien inventé (mais malgré tout, depuis lors, on voit à
quel point on a dégringolé!)
Sources : benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.01.2015
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