Onzième Congrégation générale du
synode des évêques d'Afrique, Interventions |
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Le 12 octobre 2009 -
(E.S.M.)
- Aujourd’hui, lundi 12 octobre 2009, à 09h05, avec le
chant de l’Heure Tierce, a débuté, en présence du pape Benoît
XVI, la Onzième Congrégation générale, pour la continuation des
interventions en salle des Pères synodaux.
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Onzième Congrégation générale du
synode des évêques d'Afrique, InterventionsI
ONZIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (LUNDI 12 OCTOBRE 2009 - MATIN)
Le 12 octobre 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Aujourd’hui, lundi 12 octobre 2009, à 09h05, avec le chant de l’Heure
Tierce, a débuté, en présence du Saint-Père, la Onzième Congrégation
générale, pour la continuation des interventions en salle des Pères synodaux
sur le thème L’Église en Afrique au service de la réconciliation, de la
justice et de la paix. “Vous êtes le sel de la terre ... Vous êtes la
lumière du monde” (Mt 5, 13.14).
Le Président délégué du jour était S.Ém. le Card. Théodore-Adrien SARR,
Archevêque de Dakar (SÉNÉGAL).
Au cours de l’intervalle de 10h30, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en
audience les Carrefours Gallicus C et Gallicus D.
À cette Congrégation générale qui s’est conclue à 12h30 avec la prière de
l’Angelus Domini, étaient présents 221 Pères.
INTERVENTIONS EN SALLE (CONTINUATION)
À cette Onzième Congrégation générale sont intervenus les Pères suivants:
- S. Exc. Mgr George Cosmas Zumaire LUNGU, Évêque de Chipata,
Président de la Conférence Épiscopale (ZAMBIE)
- S. Ém. le Card. Wilfrid Fox NAPIER, O.F.M., Archevêque de Durban (AFRIQUE
DU SUD)
- S. Exc. Mgr Jean-Pierre TAFUNGA, S.D.B., Archevêque Coadjuteur de
Lubumbashi (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
- S. Exc. Mgr Louis NZALA KIANZA, Évêque de Popokabaka (RÉPUBLIQUE
DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
- S. Exc. Mgr Antonio Maria VEGLIÒ, Archevêque titulaire d'Eclano, Président
du Conseil Pontifical pour la Pastorale des Migrants et des personnes en
déplacement (CITÉ DU VATICAN)
- S. Exc. Mgr Luigi BRESSAN, Archevêque de Trento, Président de la
Commission Épiscopale pour le Évangélizzation des Peuples et la coopération
entre les Églises de la Conférence Épiscopale Italienne (ITALIE)
- S. Ém. le Card. John NJUE, Archevêque de Nairobi, Président de la
Conférence Épiscopale (KENYA)
- S. Exc. Mgr Gianfranco RAVASI, Archevêque titulaire de Villamagna di
Proconsolare, Président du Conseil Pontifical pour la Culture (CITÉ DU
VATICAN)
- S. Exc. Mgr Joseph Edra UKPO, Archevêque de Calabar (NIGÉRIA)
- S. Exc. Mgr Gervais BANSHIMIYUBUSA, Évêque de Ngozi (BURUNDI)
- S. Exc. Mgr Menghisteab TESFAMARIAM, M.C.C.J., Éparche d'Asmara (ÉRYTHRÉE)
- S. Exc. Mgr Martin Igwemezie UZOUKWU, Évêque de Minna (NIGÉRIA)
- S. Exc. Mgr Timothée MODIBO-NZOCKENA, Évêque de Franceville, Président de
la Conférence Épiscopale, Président de l'Association des Conférences de la
Région de l'Afrique Centrale (A.C.E.R.A.C.) (GABON)
- S. Exc. Mgr Augustine Obiora AKUBEZE, Évêque d'Uromi (NIGÉRIA)
- S. Exc. Mgr Jaime Pedro GONÇALVES, Archevêque de Beira (MOZAMBIQUE)
- S. Exc. Mgr Théophile KABOY RUBONEKA, Évêque Coadjuteur de Goma
(RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
- S. Exc. Mgr Evariste NGOYAGOYE, Archevêque de Bujumbura, Président de la
Conférence Épiscopale (BURUNDI)
- S. Exc. Mgr Marcel Honorat Léon AGBOTON, Archevêque de Cotonou,
Vice-Président de la Conférence Épiscopale (BÉNIN)
- S. Exc. Mgr Jean-Claude MAKAYA LOEMBA, Évêque de Pointe-Noire (RÉPUBLIQUE
DU CONGO)
- S. Exc. Mgr George BIGUZZI, S.X., Évêque de Makeni, Président de la
Conférence Épiscopale (SIERRA LEONE)
- S. Exc. Mgr Egidio NKAIJANABWO, Évêque de Kasese (OUGANDA)
Nous publions, ci-dessous, les résumés des interventions:
- S. Exc. Mgr George Cosmas Zumaire LUNGU, Évêque de
Chipata, Président de la Conférence Épiscopale (ZAMBIE)
Nous avons vu des commissions justice et paix être constituées dans la
plupart de nos paroisses et même dans quelques petites communautés
chrétiennes (SCC). Ces commissions ont fait une immense différence en aidant
nos chrétiens à faire des interventions informées en matière sociale. C’est
en partie grâce au travail de ces commissions justice et paix, que l’Église
catholique en Zambie est considérée par les catholiques et par les
non-catholiques comme une institution crédible et cohérente dans la
promotion des droits de l’homme.
Nous avons également été bénis dans le domaine des communications sociales
où nous disposons maintenant de stations de radio de la communauté
catholique dans neuf de nos dix diocèses. Les stations de radio jouent un
rôle important en matière d’évangélisation, en particulier dans la promotion
de la bonne gouvernance et de l’éducation civique. Les communautés rurales,
au sein desquelles l’illettrisme est très fort, trouvent maintenant leur
voix, articulant librement leur foi à la radio sur les questions concernant
la justice au sein de leurs communautés. La plupart de nos stations de radio
laissent couramment une place aux non-catholiques. ►
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- S. Ém. le Card. Wilfrid Fox NAPIER, O.F.M.,
Archevêque de Durban (AFRIQUE DU SUD)
Il est vrai qu’il y a eu peu de coups d’état depuis la dernière session du
Synode africain de 1994 mais le monstre qui usurpe le pouvoir de manière non
démocratique n’a pas disparu. Il a plutôt changé d’aspect et de modus
operandi.
Nous pouvons ne plus voir de leaders qui assument un pouvoir absolu ou
s’autoproclament “Président à vie”. Mais, de plus en plus, nous voyons les
partis politiques assumer cette attitude.
Par exemple, les pays suivants d’Afrique méridionale - Botswana, Angola,
Zimbabwe et Mozambique - ont été gouvernés depuis leur libération par le
même parti.
Bien entendu, il n’y a aucun mal à cela si l’électorat lui donne ce mandat
librement et de manière équitable. Cependant, il existe des signes qui font
penser qu’il n’en est pas ainsi: ►
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- S. Exc. Mgr Jean-Pierre TAFUNGA, S.D.B., Archevêque
Coadjuteur de Lubumbashi (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
Dans la plupart des cultures africaines, le mal est conçu comme une
conséquence d’une transgression de ce qui est prescrit, qu’il s’agisse des
préceptes divins - qui appellent inconditionnellement obéissance et
soumission - ou d’une loi sociale dictée par les autorités qui gouvernent ou
encore des interdits ou prescriptions rituelles. Tout acte qui diminue ou
détruit la vie et tout acte ou attitude et comportement qui brise l’unité,
l’ordre ou l’harmonie des choses est considéré comme étant un mal.
Suivant le genre de fautes commises, la personne concernée est appelée à
avouer en toute franchise le mal commis. Cet aveu généralement se fait
devant le chef, garant de l’ordre social ou devant un guérisseur. Dans
certains cas, l’aveu se fait devant la communauté. L’incriminé est appelé à
manifester sa ferme résolution de réparer nécessairement le tort causé.
Est concerné dans la réparation l’individu qui a commis le forfait ou à
défaut, sa famille. La réparation se fait en payant les frais prescrits, les
dommages et intérêts. Suivant les cultures, les frais équivalent à une somme
d’argent prescrite par la tradition selon la gravité de la faute. Les
dommages intérêts consistent à offrir un animal vivant ou un produit de la
chasse.
Les personnes lésées peuvent alors accorder le pardon à ceux qui les ont
offensées. La réparation clôt le processus aussitôt que la personne est
pardonnée et la réparation effectuée. ►
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- S. Exc. Mgr Louis NZALA KIANZA, Évêque de Popokabaka
(RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
Nous pensons qu’il est impérieux que la solidarité ainsi envisagée ne se
limite pas à l’échange d’expériences pastorales, mais prenne en compte
nécessairement la question vitale du partage du personnel et des biens.
En effet, les graves problèmes de la pauvreté, de la misère, de la tragédie
de la faim, du manque d’accès aux soins médicaux et à d’autres besoins
primordiaux que connaissent la plupart des pays africains, exigent de nos
Églises aujourd’hui un nouvel esprit de solidarité, de communion et de
charité inventive. Les Églises d’Afrique doivent être plus audacieuses,
inventives et pro-actives pour développer les structures susceptibles
d’inscrire dans leur praxis ecclésiale cette solidarité organique.
Sans négliger la dimension importante de solidarité au niveau de l’Église
universelle, il est temps de développer davantage les rapports de solidarité
au sein d’un même diocèse, entre différents diocèses, au sein d’une même
conférence épiscopale et entre les différentes conférences épiscopales en
Afrique. ►
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- S. Exc. Mgr Antonio Maria VEGLIÒ, Archevêque
titulaire d'Eclano, Président du Conseil Pontifical pour la Pastorale des
Migrants et des personnes en déplacement (CITÉ DU VATICAN)
La réalité de la pastorale de la mobilité humaine est un phénomène tellement
important, tellement étendu et tellement complexe, surtout en Afrique et de
l’Afrique, qu’il a toujours été et demeure, un continent intéressé par ce
problème, surtout par les flux de migrants, de réfugiés et de personnes
déplacées. Au cours de ces trois dernières décennies, diverses circonstances
ont contribué à ce phénomène. En plus de la croissante urbanisation, des
guerres et des conflits de différente nature ont transformé plusieurs pays
en “exportateurs” de réfugiés et d’émigrants vers les pays proches, vers les
autres régions du continent ou vers l’étranger. Il y a aussi des facteurs
économiques, sociaux, culturels et politiques s’enchevêtrant entre eux, qui
obligent les Africains à abandonner leur propre pays d’origine.
Les mouvements migratoires en Afrique sont, de toute façon, plus
“horizontaux” que “verticaux”. En effet, la migration intra-continentale est
depuis bien longtemps plus importante que celle vers le reste du monde,
puisqu’on estime que la migration interne concerne actuellement au moins 40
millions de personnes, pour la plupart Africains. Et tout laisse à penser
que ces flux internes et interrégionaux continueront à s’accroître au cours
des années et des décennies prochaines. ►
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- S. Exc. Mgr Luigi BRESSAN, Archevêque de Trento,
Président de la Commission Épiscopale pour l'Évangélisation des Peuples et
la coopération entre les Églises de la Conférence Épiscopale Italienne
(ITALIE)
Sens de l’échange fraternel et remerciement pour les témoignages rencontrés
sur une foi christologique et donc engagée.
Informations concernant les 3 601 missionnaires italiens en Afrique,
disponibles pour des projets pastoraux locaux. Interrogations concernant la
présence de nombreux prêtres africains en Italie.
Soutien aux Œuvres pontificales missionnaires et au Fonds de la Conférence
épiscopale italienne (CEI) pour le développement; coordination à travers les
Conférences des évêques.
Dons que nous attendons: nous renforcer dans la foi.
- S. Ém. le Card. John NJUE, Archevêque de Nairobi,
Président de la Conférence Épiscopale (KENYA)
L’Afrique continue d’avoir soif de bonne gouvernance. De nombreux pays
d’Afrique sont en proie à un mauvais gouvernement, où une faim de pouvoir
non contrôlée a conduit à l’impunité, à la corruption, à la manipulation des
personnes et d’autres maux sociaux et politiques similaires, produits de
cœurs humains qui ont besoin de conversion. L’Église au Kenya et ailleurs en
Afrique a continué à lutter pour réaliser des systèmes intégrés de
gouvernement qui affrontent la justice à travers le service au bien commun.
Les lettres pastorales ont sans arrêt affronté le thème du mauvais
gouvernement, qui peut être défini comme le cancer de l’Afrique. C’est cela
qui a appauvri les personnes de ce continent.
Beaucoup de personnes sont opprimées et ont un besoin urgent de faire
l’expérience de l’assurance du Christ... “L'Esprit du Seigneur est sur moi
[...] pour porter la bonne nouvelle aux pauvres [...] renvoyer en liberté
les opprimés” (Lc 4, 17-21).
Ces personnes opprimées doivent être invitées à participer à la construction
de systèmes de gouvernement qui soient justes à travers de bonnes
constitutions. La constitution du Kenya et celle des autres pays de
l’Afrique doivent être revues si elles doivent affronter les thèmes de
mauvaise gouvernance, des droits de l’homme, de la réconciliation et du
processus de paix qui ne peut être réalisée qu’au moyen de systèmes justes.
Ce qui est évident au Kenya et en Afrique en général, c’est qu’un certain
nombre de leaders préféreraient maintenir des constitutions qui leur donnent
un pouvoir incontrôlé conduisant à l’anarchie et à la dictature. Les
violences qui ont suivi les élections au Kenya en 2008 sont un bon exemple
de l’impunité. L’Accord national, qui a été obtenu, donnant naissance à un
gouvernement de grande coalition, a été d’un grand soulagement pour les
Kényans, dont leurs frères étaient morts en masse ou devenus des réfugiés
dans leur propre pays. Toutefois, les réformes proposées comme une solution
permanente aux problèmes socio-politiques, doivent encore être mises en
pratique. Le procès contre ceux qui ont perpétré ces violences
post-élections doit encore commencer. ►
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- S. Exc. Mgr Gianfranco RAVASI, Archevêque titulaire
de Villamagna di Proconsolare, Président du Conseil Pontifical pour la
Culture (CITÉ DU VATICAN)
Ma voix est celle d’un européen qui, avec admiration et respect, s’adresse à
ses frères évêques africains pour leur proposer une intervention, très
simple et générale, sur un thème qui s’est retrouvé dans de nombreuses pages
de l’Instrumentum laboris et dans les interventions déjà entendues en salle.
Même si la couleur noire est le symbole traditionnel du continent, l’Afrique
se présente, en réalité, comme un arc-en-ciel chromatique, multiculturel et
multireligieux. Seulement pour donner un exemple, l’UNESCO au Cameroun a
recensé au moins 250 idiomes différents, tandis que les langues bantoues
sont tellement idéologiquement sophistiquées qu’elles utilisent jusqu’à 24
classifications grammaticales des différentes qualités des diverses
réalités.
Devant un tel écrin de trésors culturels et spirituels, fait de traditions
populaires et familiales, de symboles et rites religieux, de savoir,
mémoire, folklore, je voudrais faire seulement trois observations
essentielles.
La première contient le souhait que le Synode stimule l’Afrique, sous de
nombreuses formes, à conserver sa propre identité culturelle et spirituelle,
en empêchant qu’elle se dissolve sous le vent de la sécularisation et de la
mondialisation qui souffle avec force également sur les 53 nations
africaines. L’Afrique doit, cependant, respirer aussi les valeurs positives
de la moderne communion universelle et, par conséquent, doit savoir
combattre le nationalisme, les intégralismes ethniques, les particularismes
tribaux et les fondamentalismes religieux.
La deuxième considération propose, au contraire, que le Synode puisse
s’adresser également à l’Occident et au Nord du monde, pour que s’instaure
ce dialogue que Mgr Monsegwo Pasinya a, dans sa relation, appelé d’une
manière suggestive le partenariat, non seulement des matières premières,
mais aussi des matières grises, c’est-à-dire des valeurs, créant des espaces
de compréhension et de communion, et non pas de colonisation ou au contraire
de rejet réciproque. C’est ce qui s’était passé durant les premiers siècles
chrétiens, avec le don inestimable fait à l’Église et à la culture
occidentale par Antoine, Pacôme, Tertullien, Cipryen, Clément d’Alexandrie,
Origène, Athanase et le très grand Augustin.
La troisième réflexion voudrait proposer de nouveau l’approfondissement
méthodologique et thématique de la question délicate, mais toujours
nécessaire, de l’inculturation du message chrétien. L’inculturation - comme
Jean-Paul II le suggérait aux évêques du Kenya en 1980 - “sera réellement un
reflet de l’Incarnation du Verbe, lorsqu’une culture, transformée et
régénérée par l’Évangile, produit à partir de sa propre tradition des
expressions originales de vie, de célébration, de pensée chrétienne”. Dans
cette ligne, une fonction significative pourrait être accomplie par le
réseau des Centres culturels catholiques qui s’étend dans toute l’Afrique et
qui présente des typologies très variées, parfois de niveau
académique-universitaire, d’autres fois de nature populaire et paroissiale. ►
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- S. Exc. Mgr Joseph Edra UKPO, Archevêque de Calabar
(NIGÉRIA)
Une réconciliation soutenable prévient l’usage du passé comme semences d’un
conflit renouvelé. Elle consolide la paix, brise le cycle de la violence et
renforce les institutions démocratiques nouvellement établies ou
réintroduites. En tant qu’opération regardant vers l’arrière, la
réconciliation provoque la guérison personnelle des survivants, la
réparation des injustices passées, la construction ou la reconstruction de
relations non-violentes entre individus et communautés et l’acceptation par
les parties d’une vision commune du conflit et d’une compréhension conjointe
du passé. En pratique, une telle réconciliation universelle n’est pas aisée
à réaliser. L’expérience d’un passé brutal rend la recherche d’une
coexistence pacifique une opération délicate et complexe.
L’Église en Afrique doit continuer à engager le dialogue avec d’autres
religions, à impliquer les médias, les écoles et la société civile;
Participer activement aux Commissions Vérité et Réconciliation. Leur
constitution de la part des gouvernements ne font que calmer les humeurs,
mais ne conduisent pas à une réconciliation soutenable. Nous devrions
approfondir le processus “Vérité et Réconciliation” de manière à guérir les
blessures spirituelles et améliorer la vie communautaire.
Des séminaires sur la Doctrine sociale de l’Église devraient être organisés
lors de réunions dans les mairies, dans les écoles et pour les hommes
politiques quelques soient les partis auxquels ils appartiennent. ►
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- S. Exc. Mgr Gervais BANSHIMIYUBUSA, Évêque de Ngozi
(BURUNDI)
Après quinze ans d'une guerre civile qui a déstructuré la société burundaise
(1993-2008), nous voudrions vous remercier pour votre proximité spirituelle,
morale et matérielle, en vous informant que la guerre au pays s'est terminée
sans vainqueurs ni vaincus, mais par un dialogue et des négociations entre
les protagonistes. Le pays est actuellement engagé dans un processus de paix
et de réconciliation. Mais priez toujours pour cette paix précaire.
Comme cette 2ème Assemblée synoda1e des Évêques pour l'Afrique parle de
justice, de paix et de réconciliation par l'Église, il nous a semblé utile
de vous faire partager un aspect du rôle de notre Église dans ce processus
de paix sociale et politique qui est en cours dans le pays.
Passant outre (sans en ignorer l'importance) les nombreuses initiatives de
médiation, d'enseignement et d'actions sociales faites par l'Église du
Burundi pour qu'on fasse arriver le pays à la phase actuelle du processus de
paix, je voudrais focaliser cette intervention sur la décision prise par
l'Église qui est au Burundi de se mettre en synode pour donner sa
contribution spécifique au processus de paix et de réconciliation du peuple.
Depuis 2004, devant la situation d'une société qui avait perdu presque tous
ses repères culturels et moraux et qui se livrait à des crimes et des péchés
collectifs à grande échelle, nous avons décidé de nous engager dans des
synodes diocésains avec pour thème: "convertissons-nous pour promouvoir une
culture de paix et de réconciliation". ►
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- S. Exc. Mgr Menghisteab TESFAMARIAM, M.C.C.J.,
Éparche d'Asmara (ÉRYTHRÉE)
Les malheurs et les tribulations affligeant la plupart du continent
africain, à savoir les conflits continus, les injustices, la violation des
droits de l’homme, le manque de liberté religieuse, l’exploitation des
ressources humaines et naturelles, les différentes sortes de maladies, la
pauvreté, le chômage, la famine, le déplacement des personnes, la fuite des
cerveaux et le trafic des personnes, sont bien connus et on en a
suffisamment parlé. Ces derniers, et je parle en fonction de mon expérience,
sont causés par des forces intérieures et extérieures liées à une faim de
pouvoir et d’avidité sans limites de possession.
La famille, en tant que premier et plus petit noyau de toute société et
communauté chrétienne est la première et indispensable école de
Réconciliation, de Justice et de Paix. Aussi, c’est au sein de la famille
que l’on apprend le sens d’appartenance et d’identité, et les valeurs de
solidarité, de partage, de respect pour les autres, d’hospitalité, d’unité,
etc.
Il est vrai que le plus grand nombre de réfugiés et de personnes déplacées
se trouve en Afrique. Il est aussi vrai que beaucoup d’Africains essaient
encore de traverser les déserts et les mers pour pouvoir gagner une terre où
ils pensent qu’ils pourront avoir une meilleure éducation, plus d’argent, et
spécialement une plus grande liberté. Il existe un grand besoin de soin
pastoral pour ces groupes vulnérables de personnes. Notre Synode doit
insister sur la nécessité d’une collaboration plus étroite entre les Églises
d’origine et les Églises qui les accueillent. ►
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- S. Exc. Mgr Martin Igwemezie UZOUKWU, Évêque de
Minna (NIGÉRIA)
Nous vivons et travaillons au milieu des musulmans dans un état régi par la
“sharia” , l’État du Niger, qui se trouve dans la ceinture centrale du
Nigéria.
Dans notre diocèse, nous avons un programme connu comme “Familles, apôtres
de la dévotion de la Divine Miséricorde” qui se concentre sur la plus petite
unité de cette famille de Dieu, l’”Église domestique”. Ces familles, apôtres
de la Divine Miséricorde, hommes et femmes, sont formés en tant que
responsables d’église de village, comme agents d’évangélisation et de
réconciliation, comme promoteurs de justice et de paix dans leurs
communautés villageoises. Tous les jours, ils partagent dans leurs maisons
la Parole de Dieu, le rosaire biblique et le chapelet de la Divine
Miséricorde, et ils conduisent également des prières communautaires.
Le “Zumunta Mata”, un groupe de femmes catholiques, dont la devise est:
“Nous sommes le sel de la terre et la lumière du monde” est aussi un agent
d’évangélisation et de réconciliation, un promoteur de justice, de paix et
de miséricorde. Les membres et leurs enfants interagissent avec les femmes
musulmanes et leurs enfants à la base, à travers cet apostolat familial et
les encouragent à passer une heure par jour en prière, heure au cours de
laquelle elles lisent le Coran, découvrent la miséricorde de Dieu et prient
avec leurs perles, un dialogue avec l’Islam et le témoignage de la vie par
la prière. En fait, quelques familles musulmanes ont appris à ajouter une
nouvelle version de la prière de la Divine Miséricorde à leurs prières
quotidiennes. ►
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- S. Exc. Mgr Timothée MODIBO-NZOCKENA, Évêque de
Franceville, Président de la Conférence Épiscopale, Président de
l'Association des Conférences de la Région de l'Afrique Centrale
(A.C.E.R.A.C.) (GABON)
Notre région de l’Afrique Centrale continue à être le théâtre d’injustices,
de divisions et de violences insoutenables. Ce qui rend la vie présente
difficile et hypothèque l’avenir de nos pays. La misère étreint la majorité
de la population. Les maux sociaux prennent une ampleur alarmante. Les
meurtres, les viols, les vols, les violences de toute sorte y sont
banalisés. Les séquelles de ces violences imprègnent profondément et les
individus et la société, les cœurs étant plus habités par le péché qu’ils ne
sont tournés vers la conversion, la justice qui produit la paix étant
bafouée, la vérité qui seule libère, étant mise à mal. Pour sortir de cette
situation, il faut bâtir les réflexes et des cultures de justice et de
vérité.
L’expérience biblique nous propose des chemins de réconciliation. La
réconciliation transforme les relations avec Dieu, avec les autres et avec
l’environnement.
La réconciliation véritable part du cœur. Seule une personne réconciliée
avec Dieu et avec elle-même peut être à son tour source de réconciliation.
Cette réconciliation est réalisée en Jésus Christ, le fils de Dieu, qui par
sa mort et sa résurrection, a réconcilié les hommes avec Dieu et les hommes
entre eux.
Réconcilier tous les hommes en une seule famille, la famille de Dieu, est et
demeure la première mission de l’Église. Elle n’est pas réservée à quelques
uns. C’est un devoir pour tous : Évêques, Prêtres, laïcs et toutes les
institutions ecclésiales. Les chrétiens ne doivent pas avoir peur de
témoigner de leur foi. Cet engagement suppose des actes concrets de
réconciliation dans l’Église.
Pour être au service de la réconciliation, l’Église doit être réellement une
famille réconciliée. ►
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- S. Exc. Mgr Augustine Obiora AKUBEZE, Évêque d'Uromi
(NIGÉRIA)
Par le passé, nos ancêtres croyaient en l’existence de sorcières et aux
dévastations qu’elles provoquaient sur le genre humain et dans la société.
Presque tous au Nigeria connaissent ou au moins ont entendu parler de
sorcières et la manière dont elles ont affecté la vie des peuples.
On déclarait que les sorcières possédaient des pouvoirs surhumains qu’elles
utilisaient pour perpétrer le mal. Selon une certaine croyance, une sorcière
pouvait blesser quiconque, y compris les membres de sa famille. Cela en
particulier les rendait particulièrement détestées. On prétendait qu’elles
tuaient leurs propres enfants, buvaient du sang humain et portaient la ruine
et la maladie à leurs amis et dans leurs familles. C’est-à-dire que,
contrairement aux êtres humains normaux, les sorcières conçoivent et causent
la plus horrible des disgrâces à leurs familles et à leurs communautés.
Les sorcières présumées sont abandonnées, isolées, discriminées et
ostracisées par la communauté. Parfois, elles sont conduites dans la forêt
et massacrées ou déshonorées en public et assassinées. Parfois, les
personnes suspectées d’être des sorcières sont plongées dans l’acide ou
mortellement empoisonnées. Il y a eu également des cas dans lesquels elles
ont été empoisonnées ou enterrées vivantes. Certaines Églises n’arrangent
pas les choses et il y a eu des cas de Pentecôtistes qui enchaînèrent et
torturèrent de présumées sorcières de manière à leur arracher une
confession. ►
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- S. Exc. Mgr Jaime Pedro GONÇALVES, Archevêque de
Beira (MOZAMBIQUE)
J’ai présenté le cas de l’engagement de l’Église dans la réconciliation des
peuples de l’Afrique australe, commencé en 1988 lorsque le Pape Jean-Paul
II, d’heureuse mémoire, visita la région. L’effort de l’Église et des autres
Églises et religions, ainsi que celui des responsables politiques qui
rendirent possible la réconciliation porta des fruits abondants. La violence
cessa et la paix revint au sein des peuples de la région.
J’ai également présenté le cas du Mozambique, où l’Église a fait office de
médiateur dans les discussions de réconciliation visant à mettre fin à une
guerre civile de 16 ans. Un heureux accord de paix fut signé et le pays est
désormais en paix.
Concernant cette initiative et d’autres encore de ce même type, elles
devraient être approfondies et promues. Elles représentent une espérance
d’avenir pacifique pour la société africaine. J’ai indiqué que l’Église
devrait former des conciliateurs et des artisans de paix en vue de la
résolution des conflits. Les jeunes doivent participer aux pratiques de
réconciliation. ►
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- S. Exc. Mgr Théophile KABOY RUBONEKA, Évêque
Coadjuteur de Goma (RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO)
Les conflits et les guerres ont conduit, particulièrement en RD Congo, à la
victimisation et à la “chosification” de la femme. Sur des milliers de
femmes ont été perpétrées, par tous les groupes armés, des violences
sexuelles massives, comme arme de guerre, en violation flagrante des
dispositions juridiques internationales.
Partant de notre expérience en cours en RD Congo, pour soulager tant soit
peu les conséquences et les traumatismes subis par les femmes et les
enfants, nous proposons:
1. Lutter contre les violences sexuelles en remontant à leur dernière cause,
à savoir la crise de la gouvernance qui se manifeste par les guerres, les
pillages et l'exploitation anarchique des 1ressources naturelles, la
circulation des armes, l'entretien des milices, l'absence d'une armée forte
et républicaine, etc. ►
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- S. Exc. Mgr Evariste NGOYAGOYE, Archevêque de
Bujumbura, Président de la Conférence Épiscopale (BURUNDI)
Dans les 3 pays des Grands Lacs, les Conférences Épiscopales ont travaillé à
rapprocher les jeunes en conflit. Les jeunes ont été utilisés et
instrumentalisés pendant les conflits qui ont opposé leurs pays. Pour cela,
l’identité unique et exclusive a été exacerbée à ceux qui étaient
différents. Ceux-ci étaient considérés comme ennemis puisqu’ils n’ont rien
de commun avec “nous”. Ils ne partagent pas la même humanité, donc ils sont
à éliminer. Tout ce qui fait l’identité plurielle (religieuse, ethnique,
citoyenne, sociale, etc.,) était éclipsé au profit de l’identité unique et
exclusive. Beaucoup d’études, dans les Grands Lacs, aux Balkans et ailleurs,
ont montré comment la manipulation de cette identité peut être meurtrière.
L’idéologie qui est construite sur cette logique aboutit à un péché social,
collectif, structurel. Les jeunes qui naissent, grandissent et sont éduqués
dans cette idéologie sont déformés dans leur conscience morale et dans leurs
perceptions culturelles. Je souhaite que cette Assemblée se penche sur les
méfaits de ce péché à dimensions sociales. ►
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- S. Exc. Mgr Marcel Honorat Léon AGBOTON, Archevêque
de Cotonou, Vice-Président de la Conférence Épiscopale (BÉNIN)
L’Église d’Afrique doit donc continuer d’annoncer la joyeuse nouvelle de la
réconciliation et toujours proposer de la réaliser à travers les sacrements,
notamment celui de la pénitence. Cette réconciliation par le sacrement de la
Réconciliation est indispensable: elle est première et c’est d’elle que pour
le chrétien, découle tout autre geste ou acte de réconciliation.
Je souhaite donc que ce synode redise une parole forte pour remettre au
premier plan, dans la mission de réconciliation de l’Église, le Sacrement de
la Réconciliation. Et cela,
- d’abord à notre niveau, à nous prêtres et évêques, ministres ordonnés. Il
s’agit de redonner à l’exercice du ministère de la réconciliation par le
sacrement, une place plus importante dans le programme pastoral de tout
prêtre comme une sorte d’exigence de base de son ministère de tous les
jours: heures d’écoute et de confession, tant dans sa forme individuelle que
dans sa forme de célébration communautaire. Qu’une telle insistance soit
inscrite dans la conscience des futurs prêtres durant leur formation autant
qui y est inscrite la centralité de l’Eucharistie dans la vie du prêtre. ►
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- S. Exc. Mgr Jean-Claude MAKAYA LOEMBA, Évêque de
Pointe-Noire (RÉPUBLIQUE DU CONGO)
Dans la réalisation de la mission nous nous retrouvons souvent devants des
interlocuteurs agissants eux aussi selon des conceptions de justice très
différentes des nôtres.
En effet, dans les crises sociales que traversent nos sociétés chaque acteur
agit en pensant que la justice est de son côté. Il est même capable de
trouver des arguments, des partisans et des parrains pour soutenir son
action. Cette réalité quand elle concerne les leaders politiques et/ou
économiques devient plus complexe dans nos pays.
De plus, très souvent derrière chaque leader politique et/ou économique de
nos sociétés africaines, se trouve toute une variété de décideurs ou
intimidateurs (familles, clans, ethnies, gourous, hommes politiques
étrangers, organisations gouvernementales ou non gouvernementales, pour ne
citer que ceux là). Ils ne sont souvent pas connus au grand jour. Alors,
notre parole prophétique de Pasteur n’atteint pas son but parce qu’elle ne
s’adresse qu’à la face visible de la montagne c’est-à-dire aux leaders
politiques et/ou économiques de nos pays. Comment notre parole et notre agir
prophétiques peuvent-ils atteindre ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre
et prétendent ne rien savoir de ce qui se trame?
Devant toutes les situations telles que la multiplication des milices
armées, les enfants soldats, toute la misère qui accule les jeunes à la
débrouillardise, les firmes qui exploitent les nombreuses richesses du
sous-sol africain, les nouvelles religiosités, la dénonciation ne suffit
plus. Il faut aller plus loin en ouvrant des perspectives nouvelles, des
chemins d’espérance. Les pasteurs que nous sommes n’ont pas à prendre la
place des économistes ou des politiciens, mais à aider tout chrétien quelque
soit son statut à mener une vie profondément et authentiquement chrétienne
qui ouvre dans les cœurs, les familles et la société des chemins de
réconciliation, de justice et de paix.
- S. Exc. Mgr George BIGUZZI, S.X., Évêque de Makeni,
Président de la Conférence Épiscopale (SIERRA LEONE)
Je souhaite faire appel aux Pères synodaux afin qu’ils lancent un appel sans
équivoque en faveur de l’abolition totale et universelle de la peine de
mort.
De plus, le traitement brutal des prisonniers de guerre, la persécution des
civils durant les conflits et le recrutement d’enfants soldats sont des
crimes contre l’humanité, clairement énoncés dans la Convention de Genève et
dans ses protocoles annexes. Le chemin vers la paix et la réconciliation
passe par la reconnaissance, le rejet et la réparation de tels crimes. La
guerre ne justifie en rien ces crimes contre l’humanité. La voix prophétique
de l’Église est nécessaire bien qu’elle n’ait pas beaucoup d’auditeurs.
L’Église en Afrique a fait des pas de géant vers l’indépendance mais, dans
de nombreuses régions, nous avons encore besoin du soutien d’autres Églises.
Je suis sûr de pouvoir parler au nom d’autres évêques en exprimant notre
sincère gratitude pour l’aide immense que nous recevons de l’Église en
Europe, en Amérique du Nord et dans d’autres régions du monde. L’Église en
de nombreuses zones d’Afrique sub-saharienne doit sa première évangélisation
et sa croissance à l’effort missionnaire de l’Église dans le monde
occidental.
Souvent, l’Église dans le monde occidental canalise son aide au travers de
ses propres structures ecclésiales pour le développement et la coopération à
l’étranger. ►
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- S. Exc. Mgr Egidio NKAIJANABWO, Évêque de Kasese
(OUGANDA)
Il a souvent été dit dans nos discussions que nous, responsables religieux,
devrions nous confronter avec les gouvernements et protester contre leur
mauvaise gouvernance. Nous l’avons déjà fait bien des fois, apparemment sans
succès. Quand nous protestons, ils nous reprochent souvent d’intervenir dans
la politique alors que nous devrions nous limiter à la seule sphère
religieuse. Ils pensent que nous soutenons l’un ou l’autre des partis
politiques d’opposition. Nous devrions mieux leur expliquer que la sphère
religieuse comprend la défense des droits du peuple.
Notre Mère l’Église, dans sa sagesse, nous a fourni un moyen de montrer que
nous ne parlons pas de politique quand nous critiquons la mauvaise
gouvernance. Dans son Code du droit canonique ,l’Église interdit aux membres
du clergé de s’engager dans des partis politiques et de prendre des postes
de responsabilité politique. Car cela compromettrait notre indépendance et
notre liberté (Canons 285 et 287). Le gouvernement et ses organes verront
alors que vous parlez en homme de Dieu, et que vous défendez les droits du
peuple de Dieu. ►
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.10.2009 -
T/Synode Afrique |