Le pape Benoît XVI nous invite à
approfondir notre fidélité à la Tradition |
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Le 12 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Il nous faut tous ensemble approfondir notre fidélité à la
Tradition qui va de Nicée à Vatican II et qui ne s'oppose pas au
Magistère exercé par l'Évêque de Rome, le pape Benoît XVI, "en refusant
toutes les interprétations erronées et les applications arbitraires et
abusives en matière doctrinale, liturgique et disciplinaire."
(Jean-Paul II, Motu proprio Ecclesia Dei adflicta, n°5b).
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Le pape Benoît XVI
Le pape Benoît XVI nous invite à approfondir notre fidélité à la Tradition
Que faire dans le contexte actuel ?
Le 12 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Dans les années 1970, qui se situaient dans le sillage d'un Concile mal
compris, on a voulu généraliser dans les paroisses des messes dégagées des "contraintes"
du missel romain. Il fallait - enseignait alors un intouchable professeur de
théologie fondamentale de la faculté de théologie de Strasbourg -
transformer la liturgie en un chantier permanent dont les matériaux de base
pouvaient éventuellement être repris du missel romain.
Dans les paroisses les plus importantes et nécessairement les plus
influentes, on nomma donc curés, des prêtres inventifs, grands saccageurs de
la liturgie de l'Église. Ils furent très vite secondés par des équipes de
laïcs n'ayant ni formation théologique ni même le sens élémentaire de la
liturgie. Ces laïcs formeront les premières équipes qui seront officialisées
par la suite.
Dans le même temps, les séminaristes furent envoyés faire des "stages en
pastorale" dans des paroisses d'avant-garde où, disait-on, on
s'employait à mettre "vraiment" en oeuvre les décisions conciliaires.
On assista alors à des lavages de cerveaux en règle. Interdiction de
respecter le missel romain: il fallait l' "adapter". Interdiction de
veiller à conserver de la dignité : il fallait "faire pour le peuple",
le peuple étant, aux yeux du clergé (souvent de gauche),
forcément inculte et peu ouvert au bon goût. Il fallait critiquer tout ce
qui venait de Rome : les prélats du Vatican étant nécessairement coupés de
réalités de ce monde. Il fallait systématiquement interdire la moindre note
de grégorien : les "messes rythmées" allaient attirer les jeunes à
l'église (disait alors celui qui allait lancer la revue "Signes
d'Aujourd'hui" et qui est actuellement responsable de la pastorale
liturgique dans son diocèse). Il fallait partout remplacer les autels par
des tables : la notion de "repas" allait donner davantage de sens à
l'Eucharistie... etc. Les fidèles durent ainsi assister à ce qui prenait en
bien des endroits les allures d'une véritable dévastation. Nombreux furent
ceux qui allèrent se plaindre auprès de leurs évêques de ce que le Concile
était trahi: ils furent systématiquement traités d'affreux "intégristes" - le
mot qui tue! - et dans un grand élan de charité collective, on leur claqua
la porte au nez.
Mais le plus incompréhensible demeure ceci : pourquoi, à cette époque, les
évêques n'ont-ils rien dit ? Pourquoi ont-ils laissé faire ? Pourquoi
sont-ils allés jusqu'à nommer aux postes importants de leur diocèse les
prêtres qui étaient réputés pour être les plus habiles sabreurs du Concile ?
A ces trois questions, personne jusqu'ici n'a su, pu, ou voulu répondre.
Personne ? Si, quelqu'un. Quelqu'un a osé donner des éléments de réponses.
Il s'agit du Cardinal Ratzinger lorsqu'il a dénoncé le "carriérisme"
de certains clercs, lorsqu'il a qualifié certaines conférences épiscopales
de "bureaucraties mitrées", lorsqu'il a mis en cause la nomination
des évêques par un système de cooptation qui fait que l'on reproduit un
épiscopat conforme au modèle de celui des années de l'immédiat après-concile.
Dans un tel paysage, il y a fort peu de chance de voir que le Concile puisse
être un jour appliqué. Trop d'évêques sont devenus, par la force des choses,
des sortes d'administrateurs sillonnant les routes de leur diocèse au volant
de leur voiture, allant de réunions en réunions, célébrant une messe par ci
et une messe par là pour officialiser une inutile restructuration
paroissiale, s'épuisant en tâches administratives, pourvoyant aux
nominations de responsables de secteurs paroissiaux...
Un tel activisme n'intéresse plus que la poignée de fidèles bien en vue,
mais laisse totalement indifférente la grande majorité qui attend autre
chose d'un pasteur.
Ainsi persiste un décalage important entre le renouveau spirituel souhaité
par Rome et la manière dont il est accepté par l'épiscopat français : la
réception pratiquement hostile du Motu proprio
Summorum Pontificum
et son application en traînant
les pieds en sont une preuve évidente (1), comme le fut il y a quelques années
la publication du "catéchisme" Pierres Vivantes.
De quelle marge de manoeuvre dispose aujourd'hui Benoît XVI pour ébranler le
conformisme idéologique des années 1968 qui sévit encore dans les diocèses
français ? La question mérite d'être posée quand on sait, par exemple, que
Mgr Le Gall, Évêque de Toulouse, ancien Abbé de Sainte-Anne de Kergonan
(Congrégation de Solesmes), devenu Président de la
Commission épiscopale pour la Liturgie, déclarait que l'Instruction romaine
Redemptionis Sacramentum (25 mars 2004) sur
les abus à éviter en matière de célébration de l'Eucharistie, ne concernait
pas la France, où comme chacun peut le constater, les célébrations se
déroulent conformément aux livres liturgiques. Ou encore quand on apprend
que l'actuel Archevêque de Dijon, familier du Cardinal Ratzinger du temps où
celui-ci était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, se
déclare pour l'ordination d'hommes mariés. En fait, depuis Vatican II, le
processus de nomination des évêques se déroule au sein d'une caste de cadres
ecclésiastiques (vicaires généraux et épiscopaux,
chanceliers, permanents nationaux, curés-doyens, supérieurs de séminaires)
à jamais marqués par les années de l'après-Vatican II. Il s'agit d'une caste
qui a peu à peu tendance à se diversifier, mais en son sein demeure un
puissant conformisme ecclésiastique qui parle la langue du "pastoralement
correct". Tous ceux qui sont aujourd'hui dans les administrations
diocésaines sont des hommes qui ont été formés un peu avant, durant, ou un
peu après les années soixante-dix, lesquelles furent des années de
dévastation spirituelle, catéchétique, liturgique pour l'Église en France.
Ils constituent toujours un milieu de décideurs diocésains et nationaux de
tous niveaux, en même temps qu'un vivier d'épiscopables. Les évêques
actuellement nommés, quelle que soit leur valeur, ont donc à gérer des
diocèses avec le personnel dont ils émanent eux-mêmes.
Que peuvent faire, sur le plan liturgique, les "simples" fidèles dans
un tel contexte qui conduit à l'effondrement de la foi catholique dans nos
sociétés ? La réponse tient en deux points. Premièrement, il faut "que la
liturgie soit à nouveau une activité communautaire de l'Église et qu'elle
soit arrachée à l'arbitraire des curés et de leurs équipes liturgiques"
(Préface du Cardinal Ratzinger au livre de Mgr Gamber "La
réforme liturgique en question"), et deuxièmement, il nous
faut tous ensemble approfondir notre fidélité à la Tradition qui va de Nicée
à Vatican II et qui ne s'oppose pas au Magistère exercé par l'Évêque de
Rome, "en refusant toutes les interprétations
erronées et les applications arbitraires et abusives en matière doctrinale,
liturgique et disciplinaire." (Jean-Paul II, Motu
proprio
Ecclesia Dei adflicta, n°5b).
Il nous faut tenir cette position coûte que coûte; c'est la seule qui
puisse être efficace en ces temps difficiles.
Denis CROUAN docteur en théologie,
Pdt de Pro Liturgia
(1) Lors de la 8ème Congrégation Générale, le cardinal Scola a
exposé un Rapport sur l’accueil de
l’Exhortation Apostolique post-synodale
Sacramentum Caritatis. Il constate entre autres : "La
Conférence des Évêques de France a relevé une certaine difficulté
dans la réception de Sacramentum Caritatis due à la proximité avec la publication du
Motu Proprio Summorum Pontificum." Dans les questions qui ont été
posées, la France n'apparaît malheureusement, que dans la critique de la
discipline catholique en matière d'"hospitalité eucharistique", dans
"Eucharistie et marginalisation" et dans "Eucharistie et sauvegarde de la
Création". ►
La Sacramentum Caritatis au sein du magistère de Benoît XVI
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Sources : PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.10.2008 -
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