Le Patriarche Fouad accueille le pape
Benoît XVI à Gethsémani |
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Le 12 mai 2009 -
(E.S.M.)
- C'est avec une grande ferveur que le pape Benoît XVI a été
accueilli à Gethsémani pour la célébration de la grand messe.
Voici les paroles d'accueil du Patriarche Fouad qui a salué le
Saint-Père au début de la célébration.
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Le Patriarche Fouad accueille le pape
Benoît XVI à Gethsémani
Le 12 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- C'est par ces mots
d'accueil que le Patriarche Fouad a salué le Saint-Père.
L'Eglise de Jérusalem vous accueille avec ferveur dans cette ville où Jésus
Christ fut acclamé par la foule aux cris de "Hosanna au plus haut des cieux!
Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur!" (Mt 21, 9) Bienvenue dans la
ville où Jésus Christ remporta la victoire sur le péché et la mort, et
obtint le salut pour ceux qui ont foi en lui. Ici, avec vous, l'Eglise prie
et veille amoureusement sur ces lieux où Notre Seigneur a accompli la
merveilleuse œuvre de notre rédemption. Ces lieux sont les témoins du passé
et la vérité de notre vie présente.
A quelques mètres d'ici seulement, Jésus dit à ses trois disciples : "Restez
ici et veillez avec moi" (Mt 26, 39). Mais ceux-ci ont fermé les yeux, sans
se soucier le moins du monde de Jésus, en agonie un peu plus loin.
Très Saint Père, par bien des aspects, la situation n'a pas beaucoup changé
aujourd'hui. Nous assistons d'un côté à l'agonie du peuple palestinien, qui
rêve de vivre dans un Etat palestinien libre et indépendant, mais n'y
parvient pas ; et nous assistons de l'autre côté à l'agonie du peuple
israélien, qui rêve d'une vie normale dans la paix et la sécurité mais,
malgré sa puissance médiatique et militaire, n'y parvient pas.
Quant à la communauté internationale, elle joue le rôle des disciples de
Jésus : elle se tient à l'écart, les paupières lourdes d'indifférence,
insensible à l'agonie par laquelle passe la Terre Sainte depuis soixante et
un ans, sans vouloir vraiment se réveiller pour trouver une solution juste.
De cette vallée de Josaphat, vallée de larmes, nous faisons monter notre
prière pour que se réalisent les rêves de ces deux peuples.
Sur ce même Mont des Oliviers, Jésus pleura en vain sur Jérusalem.
Aujourd'hui, il continue de pleurer avec les réfugiés sans espoir de retour,
avec les veuves dont le mari a été victime de violence, et avec les
nombreuses familles de cette ville qui, tous les jours, voient leurs maisons
démolies au prétexte qu'elles ont été "construites illégalement", alors que
la situation générale tout entière est illégale et ne reçoit pas de
solution.
Au-dessus du lieu où nous nous tenons, Notre Seigneur lança ce cri :
"Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et lapides ceux qui te
sont envoyés! Combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants - tous tes
enfants, juifs, chrétiens et musulmans - et vous n'avez pas voulu!" (Lc 13,
34).
Cher Saint-Père, nous vous demandons de comprendre ce que vivent ici vos
pauvres enfants, et de fortifier notre foi et notre espérance. Par votre
visite, vous nous apportez la sollicitude et la solidarité de toute
l'Eglise, et vous attirez l'attention du monde sur cette région, sur ces
peuples, leur histoire, leurs combats et leurs espoirs, leurs sourires et
leurs larmes.
Pour quelqu'un qui souffre - un infirme, un réfugié, un prisonnier ou un tel
qui porte le poids d'une injustice - la plus grande détresse est de
constater qu'on l'a oublié et que personne ne voit, ne sait ni n'est ému par
ce qu'il endure. Votre visite aujourd'hui est un grand réconfort pour nos
cœurs et l'occasion de dire à tous que le Dieu de compassion et ceux qui
croient en Lui ne sont ni aveugles, ni oublieux, ni insensibles.
Votre Sainteté, vous êtes le successeur de saint Pierre, chargé par le
Seigneur "d'affermir vos frères" dans la foi (Lc 22, 32). Aussi vous
supplions-nous et crions-nous avec les Apôtres : "Augmente notre foi!"
(Lc
17, 25).
Très Saint Père, vous avez devant vous un petit troupeau, et qui se réduit
encore à cause de l'émigration, une émigration largement due aux effets
d'une occupation injuste, avec son cortège d'humiliation, de violence et de
haine. Et pourtant nous savons que "c'est notre foi qui nous a fait vaincre
le monde" (1 Jn 5, 4) et que c'est elle qui nous rend capables de voir et de
reconnaître Jésus Christ dans toute personne. Avec et en Jésus, nous pouvons
goûter ici et maintenant la paix que le monde ne peut ni donner ni ôter de
nos cœurs. Cette paix signifie sérénité, foi, esprit d'accueil et joie de
vivre et de travailler sur cette terre.
C'est pourquoi nous profitons de votre présence bénie au milieu de nous pour
vous crier, comme ce père souffrant qui supplia Jésus de délivrer son fils
des tourments qui l'accablaient depuis longtemps : "Je crois! Viens au
secours de mon incroyance!" (Mc 9, 24).
Très Saint Père, nous vous accueillons comme le successeur de saint Pierre :
Venez au secours de notre incroyance! Priez avec nous notre Père des cieux
pour tous les habitants de Terre Sainte ; invoquez aussi la Mère des
Douleurs, qui au pied de la croix de son fils souffrant ne s'est pas
dérobée, afin qu'elle nous aide à avoir la même foi qu'elle dans la bonne
providence de Dieu, et à tout accepter, même sans comprendre d'abord.
O Seigneur, fortifie notre foi!
+ Fouad Twal, Patriarche
Vallée de Josaphat, Jérusalem, 9 mai 2009.
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Homélie de Benoît XVI, Messe dans la Vallée de Josaphat à Jérusalem - 12.05.09
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Sources : lpj
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.05.09 -
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