Méditation du Pape Benoît XVI lors de
la prière du Regina Cæli, au Cénacle |
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Le 12 mai 2009 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI s'est rendu à 10h45 au Cénacle et après
avoir chanté le veni creator et les mots d'accueil du custode
Pierbattista Pizzaballa, le pape Benoît XVI a récité le Regina
Cæli.
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Le pape Benoît XVI
Méditation du Pape Benoît XVI lors de
la prière du Regina Cæli, au Cénacle
Le 12 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le
Saint-Père a gagné en voiture le Cénacle afin d'y rencontrer les évêques
catholiques de Terre Sainte. Cet édifice médiéval se dresse sur le lieu
retenu depuis la fin du III siècle comme site de la dernière Cène. Le rez de
chaussée, consacré à la mémoire de David, est un lieu de pèlerinage juif
tandis que l'étage est une chapelle. Bien que propriété de l'Etat d'Israël,
cette partie du monument est confiée à la Custodie de Terre Sainte, gérée
par les franciscains depuis le XIV siècle. La Province de Terre Sainte était
considérée la plus importante de toutes pour l'ordre franciscain, car le
pays où Jésus était né en faisait partie, le pays où il avait vécu, prêché
la Bonne Nouvelle, où il était mort et ressuscité. Dans le cadre de l'ordre,
saint François lui-même se rendit en Terre Sainte de 1219 à 1220.
En 1333, par le biais du frère
Ruggero Garini, Robert d'Anjou, roi de Naples, et son épouse la reine
Sancie, négocièrent avec le sultan d'Egypte l'achat du Cénacle et
l'obtention du droit de célébrer certains rites au St.Sépulcre. Avec l'appui
financier de la Reine, Frère Guarini construisit un couvent près du Cénacle.
Les souverains napolitains obtinrent aussi des autorités musulmanes la
propriété d'autres sanctuaires destinés à la garde des franciscains. Par
deux bulles, Clément VI approuva en 1342 les fondations de Robert et Sancie,
instituant le principe de confier la province ecclésiastique de Terre Sainte
à la Custodie franciscaine. Les premiers statuts franciscains pour la Terre
Sainte remontent à 1377. On y établit qu'un maximum de 20 religieux sera en
charge des Lieux Saints, c'est-à-dire du Cénacle, du St.Sépulcre et de
Béthléem.
En 1517, la Custodie reçut du
Saint-Siège la pleine autonomie, avec confirmation du statut de province
dotée de privilèges et de droits particuliers. Depuis 1558, la Custodie de
Terre Sainte a pour siège le couvent du St.Sauveur à Jérusalem. Alors que le
terme Custodie de Terre Sainte se réfère à la province ecclésiastique, le
Custode est le Provincial des religieux vivant dans tout le Moyen-Orient. Il
a juridiction sur le territoire d'Israël, de la Palestine, de la Jordanie,
du Liban, partiellement d'Egypte, de Chypre et de Rhodes. Vue l'importance
de sa mission, le Custode est choisi par le Saint-Siège, après la
consultation des religieux de la Custodie. L'actuel titulaire est le P.
Pierbattista Pizzaballa.
Après avoir chanté le veni creator et les mots d'accueil du custode
Pierbattista Pizzaballa, le pape Benoît XVI a récité le Regina
Cæli.
Paroles du Saint-Père
Chers Frères Évêques,
Révérend Père Custode,
Je vous salue avec grande joie, vous les Évêques de Terre Sainte, en cette
Chambre Haute où le Seigneur ouvrit son cœur aux disciples qu’il s’était
choisis et où il célébra le Mystère pascal. Je remercie le Père Pizzaballa
pour les paroles chaleureuses de bienvenue qu’il m’a adressées en votre nom.
Vous représentez les communautés catholiques de Terre Sainte, lesquelles,
par leur foi et leur ferveur, sont comme des chandelles allumées qui
illuminent les lieux saints chrétiens sanctifiés par la présence de Jésus,
notre Seigneur, le Vivant. Ce privilège unique vous donne, à vous-mêmes et à
vos fidèles, une place particulièrement chère dans mon cœur de Successeur de
Pierre.
« Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le
Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu’à la
fin » (Jn 13, 1). La Chambre Haute évoque pour
nous le souvenir de la dernière Cène de notre Seigneur avec Pierre et les
autres Apôtres, et l'Église y est invitée à une contemplation priante. C’est
dans ces sentiments que nous nous rassemblons, le Successeur de Pierre avec
les successeurs des Apôtres, en ce lieu même où Jésus révéla, dans
l’offrande de son corps et de son sang, les nouvelles profondeurs de
l’alliance d’amour établie entre Dieu et son peuple. Dans la Chambre Haute,
le mystère de la grâce et du salut, dont nous sommes les bénéficiaires en
même temps que les hérauts et les ministres, ne peut s’exprimer que par
l’amour. C’est parce que, le premier, il nous a aimés et qu’il continue à le
faire, que nous pouvons répondre avec amour (cf.
Deus Caritas Est, n. 2). Notre vie de chrétiens n’est pas
simplement un effort humain pour vivre les exigences de l’Évangile comme des
devoirs qui nous seraient imposés. Dans l’Eucharistie, nous sommes entraînés
dans un mystère d’amour divin. Nos vies se transforment alors en une
acceptation pleine de reconnaissance, docile et agissante de la puissance
d’un amour qui nous est donné. Cet amour transformant, qui est grâce et
vérité (cf. Jn 1, 17), nous pousse, comme
individus et comme communautés, à dépasser la tentation de nous retourner
sur nous-mêmes dans l’égoïsme ou la paresse, dans l’isolement, les préjugés
ou la crainte, et à nous donner généreusement au Seigneur et aux autres. Il
nous engage, comme communautés chrétiennes, à être fidèles à notre mission,
avec assurance et courage (cf. Ac 4, 13). Dans
la figure du Bon Pasteur qui donne sa vie pour son troupeau, dans celle du
Maître qui lave les pieds de ses disciples, vous trouvez, mes chers Frères,
le modèle de votre propre ministère pour le service de notre Dieu qui
promeut l’amour et la communion.
L’appel à la communion d’esprit et de cœur, si étroitement lié au
commandement de l’amour et au rôle central et unifiant de l’Eucharistie dans
nos vies, est particulièrement ressenti en Terre Sainte. Les différentes
Églises chrétiennes que l’on trouve ici représentent un patrimoine spirituel
riche et diversifié, et elles sont le signe qu’existent de multiples formes
d’interaction entre l’Évangile et les différentes cultures. Elles nous
rappellent aussi que la mission de l'Église est de prêcher l’amour universel
de Dieu et de rassembler tous ceux qui, au loin ou plus près de nous, sont
appelés par lui afin que, avec leurs traditions et leurs talents, ils
arrivent à former l’unique famille de Dieu. Depuis le deuxième Concile du
Vatican, en particulier, un nouveau dynamisme spirituel vers la communion
dans la diversité a vu le jour à l’intérieur de l'Église catholique ainsi
qu’une nouvelle conscience œcuménique. L’Esprit meut nos cœurs avec douceur
vers l’humilité et la paix, vers l’acceptation mutuelle, la compréhension et
la coopération. Cette disposition intérieure vers l’unité sous la motion de
l’Esprit Saint est d’une importance décisive si nous voulons que les
Chrétiens soient capables de remplir leur mission dans le monde
(cf. Jn 17, 21).
C’est dans la mesure où le don de l’amour est accepté et qu’il grandit dans
l'Église, que la présence chrétienne en Terre Sainte et dans les régions
voisines peut être une présence ardente. Et elle est d’une importance
capitale pour le bien de la société toute entière. Les paroles sans
équivoque de Jésus sur le lien intime entre l’amour de Dieu et l’amour du
prochain, sur la miséricorde et la compassion, sur la douceur, la paix et le
pardon, sont un ferment capable de transformer les cœurs et de modeler nos
actions. Les Chrétiens au Moyen-Orient, avec toutes les personnes de bonne
volonté, apportent leur contribution, en tant que citoyens responsables et
loyaux, à la promotion et au renforcement d’un climat de paix dans la
diversité, et cela en dépit des difficultés et des restrictions. Je désire
leur redire ce que j’affirmais dans mon message de Noël 2006 aux Catholiques
du Moyen-Orient : « J’exprime avec affection ma proximité personnelle dans
la situation d’insécurité humaine, de souffrance quotidienne, de peur et
d’espérance que vous êtes en train de vivre. Avant tout, je répète à vos
communautés les paroles du Rédempteur : ‘Sois sans crainte, petit troupeau,
car votre Père s’est complu à vous donner le Royaume’ (Lc
12, 32) » (Message du Pape Benoît XVI aux Catholiques vivant au
Moyen-Orient, 21 décembre 2006).
Chers Frères Évêques, vous pouvez compter sur mon soutien et sur mes
encouragements tandis que vous faites tout votre possible pour permettre à
vos frères et sœurs chrétiens de rester ici sur la terre de leurs ancêtres
et à être des messagers et des promoteurs de la paix. J’apprécie vos efforts
pour leur proposer, comme à des citoyens responsables et conscients, des
valeurs et des principes d’action qui puissent les aider à jouer leur rôle
dans la société. Par l’éducation, la formation professionnelle et d’autres
initiatives économiques et sociales, leurs conditions de vie pourront être
assurées et améliorées. Quant à moi, je renouvelle mon appel à nos frères et
sœurs du monde entier afin qu’ils apportent leur soutien aux communautés
chrétiennes de Terre Sainte et du Moyen-Orient, se souvenant d’elles dans
leurs prières. Et dans ce contexte, je veux exprimer combien j’apprécie le
service qui est rendu aux innombrables pèlerins et visiteurs qui viennent en
Terre Sainte pour y chercher inspiration et renouveau de vie sur les pas de
Jésus. Les récits de l’Évangile, contemplés dans leur environnement
historique et géographique, prennent une coloration vivante et l’on en
reçoit une compréhension plus claire de la signification des paroles de
notre Seigneur et de ses gestes. Bien des expériences mémorables de pèlerins
de la Terre Sainte ont été possibles grâce aussi à l’hospitalité et à l’aide
fraternelle qui leur ont été offertes par vous, en particulier par les
Franciscains de la Custodie. Pour ce service, je tiens à vous exprimer la
reconnaissance et la gratitude de l'Église universelle.
Chers Frères, en adressant tous ensemble à Marie, Reine du Ciel, notre
prière joyeuse, mettons avec confiance entre ses mains le bien-être et le
renouveau spirituel de tous les Chrétiens de Terre Sainte. Puissent-ils,
guidés par leurs Pasteurs, grandir dans la foi, l’espérance et l’amour, et
persévérer dans leur mission de promoteurs de communion et de paix !
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Le Custode de Terre Sainte, Pierbattista Pizzaballa accueille Benoît XVI au Cénacle
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.05.09 -
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