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Le 12 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Celui dont la théorie allait être imposée, par la force et le mépris,
comme un dogme à toutes les écoles et les universités pour plus d’un
siècle et faire perdre la Foi à des générations innombrables, a commencé
par la rejeter lui même aussitôt.
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Darwin -
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Requiem pour Darwin
Par l'abbé laguérie
Le 12 mars 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Dans le TGV qui me ramène, l’autre jour, de Paris vers ma
chère paroisse bordelaise, je suis à court d’arguments : j’ai fini mon
bréviaire et achevé à l’aller le bouquin trop mince que j’avais emporté.
Je feuillette donc la revue du TGV,
(Dieu me pardonne), un mélange
de niaiseries, inoffensives pour la plupart et puériles dans leur
ensemble. Mais là, bonne surprise ! Ce magazine politiquement correct
( SNCF oblige, forcément) fait
une belle "pub" sur un livre à paraître fin-janvier. L’auteur : Jacques
Arnould
(rien à voir avec le chœur Mont-joie Saint-Denis !).
Le titre : "Requiem pour Darwin" ! Je n’en
crois pas mes yeux...Le train de l’histoire enterre Darwin à grande
vitesse.
Mon sang ne fait qu’un tour : je suis un optimiste incorrigible, jusqu’à
la naïveté, et impénitent, ne vous déplaise, quoiqu’il en coûte. Les
français, qui ont toujours 15 années de retard sur les américains,
savamment et bêtement entretenues on dirait, viennent enfin de s’aviser
de la vétusté congénitale de la théorie darwinienne et sacrifient enfin
un peu de leur honneur à la vérité. Après tout, si les américains ont
mis 80 ans à contester le dogme du grand "Charles"
(Je songe au magistral bouquin du prix Nobel de Physique
Michaël Denton dont les 15 chapitres fournissent 15 réfutations
définitives et chacune suffisantes du darwinisme),
n’allons pas nous étonner que le pays des droits de l’homme, plutôt que
de devenir en bonne logique celui du droit des singes, aille humblement
s’aligner sur le "Big Brother". (Lire également le livre de
Benoît XVI intitulé "Création et évolution" - "Il est donc « juste et
utile d'enseigner la science de Darwin, mais pas le Darwinisme
idéologique » qui refuse l'existence d'un Dieu créateur" affirme le pape -
Le débat sur la Création et l'évolution)
A peine donc descendu de mon train, j’allais dire de mon arbre, mais non
point encore de mes illusions, je commande le bouquin "en face",
l’obtiens très rapidement et m’ apprête à le dévorer dans la nuit. Une
telle suite de prodiges augure d’une très bonne nuit : je calle mon
oreiller, ajuste bien mon spot et commence mon rêve tout éveillé.
Patatras : à peine passé les 11 heures je dois bien déchanter : ce
"Requiem" est une oraison funèbre, certes, mais sous forme de
panégyrique mortel d’un jeune académicien qui se doit bien de faire
l’éloge coûte que coûte de l’immortel qu’il remplace. Je m’attendais à
un bon Denton à la française, me voila condamné à subir un mauvais Jacob
ou un Monod à l’américaine.
L’auteur n’est pourtant pas le premier venu, loin s’en faut.
Jacques Arnoult est docteur en histoire des
sciences et docteur en théologie ; chargé de mission au
Centre national d’études spatiales, sur les dimensions éthique, social
et culturelle des activités spatiales. Il a une très bonne plume et il
le faut bien pour tenter un bon roman historique sur Darwin. La lecture
reste facile, malgré le propos légitime de n’enter jamais dans le fond
des controverses : il ne faut jamais désavouer Darwin, c’est décidé et
sans doute imposé. On y sens même une affection pour l’ancêtre qui est
presque touchante et son Darwin en devient fort aimable, "bien urbain"
dirait mon avocat. C’est là tout le mérite du livre ; au lieu de nous
montrer l’audace et les limites de la théorie sur l’origine des espèces,
il s’attache à décrire un homme bon, naturel, affable : la théorie de
Darwin sauvée du naufrage par l’homme Darwin. C’est tout de même un aveu
appréciable, même si l’auteur n’y est pas toujours convainquant, et pour
cause.
Jugez plutôt : quand Darwin se demande s’il va se marier ou non,
( en 1838, 20 ans avant l’Origine des espèces de 1859,
avant le " Beagle" et les Galápagos) en bon
fils des jésuites qu’il est, il établit sur deux colonnes les avantages
et les inconvénients, selon une méthode bien connue des fidèles des
exercices spirituels de Saint Ignace. Dans la colonne "se marier"
(avantages) on découvre ces perles : "compagnon
permanent, amie une fois l’âge venu, qui s’intéresse à vous, objet à
aimer et avec qui se divertir, mieux qu’un chien de toute façon...Maison
et quelqu’un pour la tenir, Charmes de la musique et bavardage féminin.
Choses bonnes pour la santé, mais terrible perte de temps. Il est
intolérable de passer sa vie entière comme une abeille ouvrière à
travailler, travailler et rien d’autre". Ou encore
(inconvénients) : "Je ne
pourrais pas aussi bien faire de la zoologie systématique...Pas
d’enfants, pas de seconde vie, personne pour s’occuper de vous l’âge
venu...Liberté d’aller où l’on veut...Perte de temps... ne pas pouvoir
lire le soir, gras et oisif, anxiété et responsabilité, moins d’argent
pour les livres...Si beaucoup d’enfants, forcé de gagner son pain. Mais
alors, très mauvais pour la santé de travailler trop. Peut-être ma femme
n’aimera pas Londres ; alors la sentence est le bannissement et la
dégradation avec une sotte indolente et oisive..." (Op. Cit p.130 à
132). Sans commentaire et merci à l’auteur de son
honnêteté.
Sur le fond, on reste continuellement sur sa faim. Jacques Arnoult n’est
pas un scientifique dans les matières concernées par la macro-évolution
progressive de Darwin. Nul ne saurait légitimement le lui reprocher.
Reste qu’il pourrait distinguer les sciences et ne pas passer de l’une à
l’autre sans crier garde, grande faille de tous les scientifiques
expérimentaux. Qu’on nous comprenne bien : que les hommes de science
élaborent des théories pour rendre compte de la constatation vérifiées
des faits et même pour solliciter le réel et provoquer de nouvelles
expériences est parfaitement légitime. Mais que ces théories, qui ne
sont que des hypothèses de travail, soient érigées en "vérités" et
fassent intrusion dans la philosophie ou la théologie est tout à fait
inadmissible. Il n’y a pas de vérité scientifique au sens stricte ; il
n’y a qu’ un jugement inductif de probabilité du phénomène suivant.
Ça n’a jamais fait une "vérité", même s’ils
mathématisent leurs hypothèses-schémas. En bons Kantiens que vous
devriez être, occupez-vous des phénomènes et n’allez pas solliciter les
noumènes, surtout après nous avoir garanti leur inconnaissabilité ! Si
la métaphysique n’existe pas, de grâce, n’en faites pas : c’est bien
aussi difficile que vos investigations. C’est pourtant presque toujours
l’écueil des "scientifiques" : sortir de leur domaine de compétence,
quand ils ne se font pas champions de thèses où ils sont nuls.
Il y a deux "voies" pour récuser le darwinisme :
comme erreur scientifique, parce qu’elle contredit un nombre
impressionnant de faits ; comme erreur
philosophique, parce qu’en ce domaine elle nous fait prendre des
vessies pour des lanternes. Je laisse à d’autres le soin d’étayer les
premiers, me contentant de les énumérer : la disparition et l’apparition
des espèces sont rapides, brutales et inexplicables ; les délais de
temps qui seraient requis à cette prétendue mutation créatrice dépassent
infiniment les repères connus ; la sélection naturelle existe bien mais
elle trie, élimine, tue les plus faibles
(pas charitable ni démocratique pour un sou et même
carrément nietzschéenne) précisément et
sélectivement les déviants ; elle ne saurait créer les mutants, elle les
fait plutôt disparaître ; elle stabilise les espèces et arrache l’
ivraie avant la moisson ; les chaînons sont partout manquants, par
manque universel de chaînon ; les diversifications observées
( plus de reproduction, chromosome en moins, comportement différent)
conservent toujours l’identité de l’espèce ; la génétique moderne
explique très bien cette micro-évolution par le brassage reproductif des
gènes ; tandis que la tératologie(science des monstres) et le dossier
malheureusement très fourni des maladies génétiques
(entre 7 à 8000 connues aujourd’hui)
montre une macro-évolution régressive et dégénérante...Quant
aux théories de Jean Châline
(Gènes-architecte)
ou celles de Shuffing
(Brassage des exons)
elles ne démontrent rien, bien au contraire on va le voir,
parce qu’elles supposent et ramènent une direction de l’intelligence,
celle des "petits génies" que sont leurs auteurs. Elles étayeraient
davantage la mainmise du Créateur...
Et ainsi nous en arrivons à la critique radicale et définitive du
darwinisme : la proscription d’abord puis le retour miraculeux, jusqu’à
l’overdose, de la finalité. La finalité n’est pas l’intention comme le
croient les non-philosophes, sur des critères psychologiques premiers :
je prends mon tourne visse, plutôt que mon marteau, pour démonter mon
carburateur. La finalité est inscrite au plus intime des choses comme le
pourquoi de leur forme, de leur être si vous voulez. C’est le tourne
visse lui même qui est conçu, finalisé, comme il est pour pouvoir
dévisser et non pour frapper. La finalité ainsi conçue, même si elle est
extrinsèque à la chose, détermine fondamentalement cette chose telle que
; elle est une cause de cette chose. Bien sûr qu’il y a, derrière cet
exemple manufacturé, l’intelligence de l’homme qui a pensé la visse, le
pas de visse, la tête de visse
(fendue, cruciforme, allène etc.)
et conséquemment l’outil adéquate pour visser et dévisser le
tout. Cela n’empêche absolument pas que toute chose, sans aucune
exception, est ainsi finalisée, sous peine d’inexistence. Ce n’est pas
l’homme qui a conçu le soleil
(quel prouesse déjà) sa distance
variable, la terre, sa rotation sur elle-même, inclinée de surcroît, son
incroyable mouvement autour du soleil etc. Alors, nous disent ces gens
malades, il n’y a plus de finalité parce que l’homme et son intelligence
ne sont pas derrière. La finalité est dans toute chose, absolument, sans
exception et détermine au plus intime de chaque chose, sa forme, son
être, sa raison d’être, son existence. Là seulement, l’intelligence,
humaine entre autres, a prise sur les choses et définaliser l’être c’est
le réduire, non pas à l’absurde, mais au non-être. Ce ne peut jamais
être une théorie scientifique : ce sera toujours une attitude
philosophique. Existentialisme, nihilisme, darwinisme ou mille autres
systèmes du gigantesque cimetière de la philosophie, appelez-le comme
vous voulez : il s’agit toujours d’une révolte
monstrueuse de l’intelligence contre son propre fonctionnement.
L’athéisme est le principe de base d’un négateur de la finalité, ou,
plus exactement, la négation de la finalité est la face avouée d’un
athéisme de principe. Car nous savons que la finalité établie par
l’homme dans les choses implique l’intelligence de l’homme aussi bien
que la finalité de toutes les autres implique l’intelligence de Dieu.
Dès l’usage de la raison, les enfants découvrent et apprennent les
choses par une question bien plus récurrente que le banal "qu’est-ce que
c’est" mais plutôt par le génial "à quoi ça sert". Il s’introduisent au
mystère de l’être, qui dépasse infiniment ses causes matérielle et
formelle, et par les causes finales débouchent sur la cause efficiente
de toutes choses.
Et voila le péché radical et définitif du transformisme darwinien : il
est une imposture permanente contre l’intelligence. Car imaginer un
processus créatif dont la finalité est absente et même refusée, c’est
faire irruption dans la philosophie et en détruire les principes
premiers. Le seul Darwin supportable est le vrai scientifique : le
botaniste et le zoologue...sans sa théorie donc. Surtout que cette
finalité d’abord évacuée va nous faire un coming-back incessant
et miraculeux ; déguisée en hasard, la voilà qui, d’un coup, explique à
peu près tout. A chaque mutation progressive qui ajoute le nouvel
élément, la nouvelle petite pierre à la construction du tout organique,
il n’y a aucune cause, aucune ! Darwin avait justement abandonné le
principe lamarckien qui puait sa finalité à plein nez : la fonction crée
l’organe. Il était plus intelligent
(comprenez plus pervers) que son
devancier. Puisque je dois voir un jour
(je veux voir, tant qu’on y est)
il va me pousser un œil. Patience, ça ne devrait prendre que quelques
dizaines de milliards d’années, mais il faut y croire. En attendant la
formation d’un globe, la modification requise du squelette, d’un
cristallin, du corps vitreux
(ce ne devrait pas être long !),
de la paupière, des glandes lacrymales, des muscles dans tous les sens,
mais surtout de la rétine
(là, patience : 1 200 000 cellules optiques qui
transforment la lumière en influx nerveux sur une épaisseur
invisible...à œil nu), du nerf optique et
surtout
(car il y a beaucoup plus compliqué que l’oeil)
les terminaisons cérébrales qui se connectent au sens commun, à
l’imagination, à la mémoire...Je suis aveugle tout ce temps et n’en
cherche pas moins la vue. Le temps ne fait rien à l’affaire, aurait dit
Molière, soit. A chacune des milliards de micro-évolutions nécessaires,
toutes bénéfiques, quel optimisme béat,
(vivables et transmissibles, sinon tout est à refaire)
il n’y a d’autres explications qu’une absence radicale d’explication.
Lamarck au moins, nous fait sourire gentiment, avec sa finalité
omniprésente et enfantine. Mais Darwin se fiche de nous ouvertement avec
son hasard plus créatif encore que sa finalité absente ! Remarquons que
l’un comme l’autre, n’auraient pu s’en sortir que par une intervention
permanente de Dieu, un miracle à jet continu ! Ils ne l’ont osé ni l’un
ni l’autre, préférant, en bonne logique, chasser
Dieu d’un univers dont ils avaient banni la finalité. Aurons-nous
jamais le fin mot du processus créationniste des espèces et comment Dieu
s’implique dans les finalités qu’Il soutient ? Pas sûr. Mais ce n’est
pas une raison, en attendant, pour nous raconter des sornettes.
D’ailleurs, et quelque soient les précautions prises par Jacques
Arnoult, Darwin est très vite un "sans Dieu". Dès ses premières
élaborations de sa théorie générale, bien avant l’Origine des espèces,
il perd la Foi, de son propre aveu, et doit s’en ouvrir à sa future
femme. Cette dernière en fera la souffrance de sa vie, dans une
abnégation, une offrande, une délicatesse qui en font une très grande
dame et une chrétienne remarquable. Celui dont la
théorie allait être imposée, par la force et le mépris, comme un dogme à
toutes les écoles et les universités pour plus d’un siècle et faire
perdre la Foi à des générations innombrables, a commencé par la rejeter
lui même aussitôt. Les charmes pathétiques et presque bucoliques
décrits par Arnoult d’un Darwin assidu aux offices, mêlé aux œuvres
caritatives, grand ami de son curé et pleurant volontiers aux lettres de
sa douce femme
(quelle intelligence chez celle-ci et quel muflerie chez
celui-là) ne trompent que le lecteur
superficiel. Avec Charles Darwin on a affaire à un dévastateur
consciencieux, drapé fièrement dans son aura de scientifique
(justifié en grande partie)
et athée impénitent jusqu’au bout, malgré les larmes les
supplications et les prières de sa femme exceptionnelle (plus fidèle
qu’un chien !) et les interventions de ses amis, non athées comme lui.
Il est quand même plaisant de constater que le darwinisme ne trouve plus
guère de ressources que dans le romantisme sur la personne de son
fondateur et que, malgré l’évident talent de ses romanciers, il n’est
guère plus convainquant dans sa vie que dans ses œuvres. Souhaitons-lui
le repos, tout de même, mais éternel cette fois-ci.
Monsieur l'abbé laguérie
Liens :
Rendez à Darwin ce qui est à Darwin. Mais la création est à Dieu -
09.03.09
Editorial de Mgr Leonard sur la pensée de Darwin
Benoît XVI rejette la thèse du créationnisme
Réflexions théologiques d’un scientifique
sur la Création
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Sources : le blog
de l'abbé laguérie
-
(E.S.M.)
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12.03.2009 -
T/É
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