Benoît XVI rencontre des organisations
pour le dialogue interreligieux au Centre Notre-Dame de Jérusalem |
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Le 11 mai 2009 -
(E.S.M.)
- En ce premier jour à Israël, le pape Benoît XVI vient de
rencontrer organisation pour le dialogue interreligieux au
Centre Notre-Dame de Jérusalem après s'être recueilli juste
avant au mémorial de Yad vaShem et avaoir rendu une visite de
courtoisie au président Shimon Peres.
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Le pape Benoît XVI au
Centre Notre-Dame de Jérusalem
Benoît XVI rencontre des organisations
pour le dialogue interreligieux au Centre Notre-Dame de Jérusalem
Le 11 mai 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- En ce premier jour à Israël, le pape Benoît XVI
a rencontré les représentants des
organisations pour le dialogue interreligieux au Centre Notre-Dame de
Jérusalem, érigée en Institut pontifical par Jean-Paul II en 1978. Quelque
500 personnes ont assisté à la rencontre dans l'auditorium. Discours du Saint-Père :
Chers Frères Évêques,
Honorables chefs religieux,
Chers amis,
C’est pour moi une source de grande joie que de pouvoir vous rencontrer ce
soir. Je désire remercier Sa Béatitude le Patriarche Fouad Twal pour les
aimables paroles de bienvenue qu’il m’a adressées en votre nom à tous. Et,
en retour des sentiments chaleureux dont j’ai reçu l’assurance, je vous
salue avec joie, vous tous, ainsi que les membres des groupes et
organisations que vous représentez.
« Dieu dit à Abram, ‘Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton
père, pour le pays que je t’indiquerai … Abram partit… et prit sa femme
Saraï avec lui » (Gn 12, 1-5). L’appel
soudain de Dieu, qui marque le début de l’histoire de nos traditions de foi,
a retenti au cœur de l’existence quotidienne ordinaire d’un homme. Et
l’histoire qui s’est ensuivie, se modela, non pas de façon isolée, mais à
travers la rencontre avec les cultures égyptienne, hittite, sumérienne,
babylonienne, perse et grecque.
La foi est toujours vécue à l’intérieur d’une culture. L’histoire des
religions montre qu’une communauté de croyants avance progressivement dans
la foi en Dieu, prenant appui sur la culture qu’elle rencontre et la
modelant. Le même mouvement se retrouve pour chaque croyant des grandes
traditions monothéistes : en syntonie avec la voix de Dieu, tout comme
Abraham, nous répondons à son appel et nous nous mettons en marche cherchant
l’accomplissement de ses promesses, désireux de nous soumettre à sa volonté,
et traçant une voie dans notre culture propre.
De nos jours, presque quatre mille ans après Abraham, la rencontre des
religions avec la culture n’advient pas simplement sur un plan géographique.
Certains aspects de la mondialisation et particulièrement tout ce qui
concerne internet ont fait naître une vaste culture virtuelle dont la valeur
est tout aussi diverse que ses innombrables manifestations. Il ne fait pas
de doute que l’on est parvenu à créer en bien des cas une certaine
impression de proximité et d’unité au sein de l’ensemble de la famille
humaine. Pourtant, en même temps, la série illimitée de portails qui sont
mis à la disposition des gens pour leur donner accès facilement à toutes
sortes de sources d’information peut facilement devenir un instrument de
fragmentation sociale croissante : l’unité de la connaissance vole en éclats
et les aptitudes complexes à la critique, au discernement et au jugement,
acquises grâce aux savoirs académiques et éthiques sont souvent délaissées
ou comptées comme négligeables.
La question qui vient alors spontanément à l’esprit est de savoir quelle est
la contribution que la religion apporte aux cultures du monde devant les
effets d’une mondialisation rapide. Dès lors que nombreux sont ceux qui
soulignent volontiers les apparentes oppositions entre les religions, il
nous revient, en tant que croyants, de relever le défi de présenter
clairement ce que nous partageons ensemble.
Les premiers pas d’Abraham sur le chemin de la foi, et les pas que nous
faisons pour aller ou revenir de la synagogue, de l’église, de la mosquée ou
du temple, battent le sentier de notre unique histoire humaine, et ouvrent,
au fur et à mesure, la route vers la Jérusalem éternelle
(cf. Ap 21, 23). De la même manière, toute culture, avec sa
capacité interne de donner et de recevoir, est un signe de l’unité de la
nature humaine. Pourtant, l’individu n’est jamais pleinement exprimé à
travers sa propre culture mais au contraire il la transcende dans sa
constante recherche de quelque chose qui la dépasse. Dans cette perspective,
chers amis, nous voyons la possibilité d’une unité qui n’est pas dépendante
de l’uniformité. Tandis que les différences que nous individualisons dans le
dialogue interreligieux peuvent parfois apparaître comme des barrières, il
ne faut pas pour autant qu’elles jettent une ombre sur le sens commun
d’adoration et de respect pour l’universel, l’absolu et la vérité qui pousse
les membres des religions à se parler entre eux en premier lieu. En effet,
c’est la conviction commune que ces réalités transcendantes ont leur source
dans le Tout-Puissant, et qu’elles en portent les traces, que les croyants
professent les uns devant les autres, devant nos institutions, notre
société, notre monde. C’est ainsi que, non seulement nous enrichissons la
culture, mais nous lui donnons forme : des vies faites de fidélité
religieuse font écho à la présence envahissante de Dieu et forment de cette
manière une culture qui n’est pas définie par des limites de temps ou
d’espace mais qui se modèle fondamentalement sur des principes et des
actions qui résultent de la foi.
La croyance religieuse présuppose la vérité. Quelqu’un qui croit est
quelqu’un qui cherche la vérité et en vit. Bien que le moyen par lequel nous
comprenons la découverte et la communication de la vérité soit en partie
différent d’une religion à l’autre, cela ne devrait pas nous détourner de
nos efforts en vue de témoigner du rayonnement de la vérité. Ensemble, nous
pouvons proclamer que Dieu existe et qu’on peut le connaître, que la terre
est sa création, que nous sommes ses créatures, et qu’il appelle tout homme
et toute femme à vivre de manière à respecter son dessein sur le monde.
Chers amis, si nous croyons que nous avons un critère de jugement et de
discernement qui est d’origine divine et qui est valable pour toute
l’humanité, alors nous ne devons pas nous lasser de faire en sorte que cette
connaissance puisse avoir une influence sur la vie civile. La vérité devrait
être proposée à tous ; elle est au service de tous les membres de la
société. Elle éclaire les fondements de la morale et de l’éthique, et elle
insuffle à la raison la force de dépasser ses propres limites pour donner
forme aux aspirations les plus profondes que nous avons en commun. Loin
d’être une menace pour la tolérance vis-à-vis des différences culturelles ou
du pluralisme (culturel), la vérité rend
possible un consensus et permet au débat public de rester rationnel, honnête
et solide, elle ouvre enfin le chemin de la paix. Encourager la volonté
d’obéir à la vérité, permet en fait d’élargir notre conception de la raison
et son champ d’application et rend possible le dialogue authentique entre
cultures et religions qu’il est si urgent de développer aujourd’hui.
Chacun de nous ici sait bien que, malgré tout, la voix de Dieu se fait
entendre moins clairement aujourd’hui, que la raison elle-même en bien des
cas devient sourde au divin. Toutefois, ce « vide » n’est pas celui du
silence. Bien au contraire, c’est la cacophonie des requêtes de l’égoïsme,
des promesses vaines et des fausses espérances, qui le plus souvent
envahissent les espaces mêmes où Dieu nous cherche. Pouvons-nous dès lors
créer des lieux, - des oasis de paix et de méditation profonde – où la voix
de Dieu puisse de nouveau être entendue, où sa vérité puisse être découverte
au cœur de la raison universelle, où chaque individu, quelles que soient son
origine, son appartenance ethnique ou politique, ou sa croyance religieuse,
puisse être respecté comme une personne, comme un semblable ? En cet âge
d’accès immédiat à l’information et marqué par des tendances sociales qui
engendrent une forme de monoculture, une réflexion approfondie sur la
présence permanente de Dieu pourra enhardir la raison, stimuler le génie
créatif, faciliter une évaluation critique des pratiques culturelles et
renforcer la valeur universelle de la croyance religieuse.
Chers amis, les institutions et les groupes que vous représentez vous
engagent dans le dialogue interreligieux et la promotion d’initiatives
culturelles à des niveaux très divers. Depuis des institutions académiques –
permettez-moi ici de saluer spécialement les brillantes réalisations de
l’Université de Bethléem – à des groupes de parents affligés ; depuis des
initiatives musicales ou artistiques à l’exemple courageux donné par des
pères ou des mères de famille ordinaires ; depuis des groupes organisés de
dialogue aux organismes caritatifs, vous démontrez votre conviction que
notre devoir envers Dieu ne s’exprime pas seulement à travers le culte que
nous lui rendons mais aussi dans l’amour et le souci que nous avons pour la
société, pour la culture, pour notre monde et pour tous ceux qui vivent sur
cette terre. Certains voudraient nous faire croire que nos différences sont
nécessairement une cause de division et donc, ne doivent être au plus que
tolérées. Quelques autres affirment même que nous devrions être réduits au
silence. Mais nous savons que nos différences ne doivent jamais être
dénaturées au point d’être considérées comme une cause inévitable de
friction ou de tension soit entre nous, soit avec la société dans son
ensemble. Au contraire, elles fournissent une merveilleuse opportunité pour
les personnes des différentes religions de vivre ensemble dans un profond
respect, dans l’estime et la considération, s’encourageant les unes les
autres sur les chemins de Dieu. Avec l’aide du Tout-Puissant et éclairés par
sa vérité, puissiez-vous continuer d’avancer avec courage, en respectant
tout ce qui nous rend différents et en promouvant tout ce qui nous unit
comme créatures bénies par le désir d’apporter l’espérance à nos communautés
et au monde ! Que Dieu nous guide tout le long de ce chemin !
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Rencontre avec les organisations pour le dialogue
interreligieux - auditorium de Notre-Dame de
Jérusalem
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Benoît XVI interpelé par le cheik musulman Taysir al-Tamini
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.05.09 -
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