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19 Avril 2005
 

"Interrogatoire" du frère du pape Benoît XVI

 

Le 11 mars 2010 - (E.S.M.) -  Les journalistes font le siège de la Luzengasse, la pittoresque ruelle à deux pas du Dôme où se trouve la petite maison rose où le frère du Saint-Père coulait des jours paisibles encore tout récemment.

Georg Ratzinger

'Interrogatoire" du frère du pape Benoît XVI

Le 11 mars 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Les journalistes font le siège de la Luzengasse, la pittoresque ruelle à deux pas du Dôme où se trouve la petite maison rose où le frère du Saint-Père coulait des jours paisibles encore tout récemment.
Des photos publiées sur Yahoo montrent qu’ils ont réussi à le « saisir », alors qu’il fermait sa grille, pour sa promenade quotidienne, avec sa canne blanche, le béret basque sur la tête.
N’est-il pas honteux qu’il doive ainsi répondre de ses actes comme s’il était un suspect, et même un criminel ?

Le frère du pape Benoît XVI s’est donc prêté le 3 mars dernier non pas à une interview, mais à un véritable interrogatoire, de la part du Passauer Neue Presse, un quotidien régional bavarois.

Comme cet interrogatoire contient des points qui ont été repris, commentés, interprétés (défavorablement, on s’en doute) par la presse mondiale, j’ai pensé qu’il était nécessaire de le traduire, pour limiter les malentendus (si tant est, évidemment, que la version parue dans PNP soit exacte).

Voici donc les réponses de Mgr Georg Ratzinger: il parle de ce qu'il savait des méthodes de châtiments corporels qui étaient fréquentes en Allemagne jusqu'à ce qu'une loi de 1980 interdise ces pratiques.
De ses propos, il apparaît très clairement que le pensionnat, et le chœur, étaient deux entités absolument distinctes, et qu’il n’avait aucune raison de savoir ce qui se passait en dehors de son domaine de compétence. Les journalistes ont l’air de croire qu’un établissement scolaire est une sorte d’open space, où tout le monde sait ce que fait le voisin. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, et ça l’était sans doute encore moins dans les années 50-70.
Et surtout, il faut replacer la pratique de la gifle dans le contexte de l’époque.
Personnellement, je crois qu’une gifle, appliquée au bon moment, n’a jamais fait de mal à personne.
Aujourd’hui, on n’a plus le droit de lever la main sur les enfants. C’est la « judiciarisation » de la sphère privée. On voit le résultat : ce ne sont plus les professeurs ou les parents qui donnent une gifle aux élèves, mais les élèves qui frappent et insultent les professeurs.
L’idéal serait évidemment que personne ne frappe personne. Dans un monde parfait… Ce n’est évidemment pas celui où nous vivons.
« Je ne connaissais pas l'ampleur de ses méthodes», dit le frère du Pape sur l'impitoyable proviseur de l'Ecole préparatoire des Domspatzen

Georg Ratzinger, Domkapellmeister de Ratisbonne de 1964 à 1994, a souligné dans un entretien avec PNP qu'il ne savait rien des abus sexuels désormais révélés, commis dans le milieu du Chœur de Ratisbonne.

En même temps, il prend ses distances avec les excès pédagogique dont un ancien directeur du pensionnat des enfants du chœur a été accusé. Ce prêtre, qui, dans l'interview est désigné sous le nom de Johann M. est décédé en 1992.

*

- Herr Domkapellmeister, comment avez-vous réagi aux informations sur les abus sexuels commis à l'encontre de certains élèves du Domspatzen?
- Au début, avec surprise, car les cas de la fin des années 50 et début des années 60 appartiennent à un passé assez éloigné maintenant. Puis je me suis senti préoccupé par la façon dont ces révélations pourraient influencer négativement le présent immédiat du Domspatzen aujourd'hui. Je regrette que les victimes aient été attaquées dans leur intégrité physique et spirituelle.

- Dans vos premières déclarations que vous avez dit que vous ne connaissiez pas de cas de violence sexuelle. Lorsque vous avez rejoint le Chœur en 1964, n'y avait-il aucune rumeur?
À la maison, nous n'avons jamais parlé de ces choses. Au début, quand je suis arrivé à Ratisbonne, il y avait beaucoup de problèmes avec la réorganisation de la chorale qui se dispersait parmi divers intérêts. Et non, les abus sexuels signalés n'ont jamais été soulevés.

- Croyez-vous que cette histoire d'abus sexuel va nuire à la réputation du Domspatzen?
- Des dégâts importants, certainement pas. Mais il est possible que certains parents concernés puissent en tenir compte, mais de réels dommages, je ne crois pas.

- Outre les accusations d'attouchements sexuels, il y a aussi des plaintes concernant les châtiments corporels qui faisaient partie de l'enseignement catholique. Quelle était la raison d'être alors d'une telle sévérité?
- La gifle sur le visage était autrefois la première réaction à une performance négative ou une défaillance. Et la sévérité de celle-ci était variable, souvent en fonction du caractère de celui qui la donnait. L'un pouvait réagir plus fortement, l'autre moins, et encore un autre pouvait être totalement insensible et vraiment rude. Quelquefois, l'énervement jouait également un rôle, comme quand il y avait trop d'enfants à gérer à la fois.

- En ce qui concerne l'école préparatoire des Domspatzen à Etterzhausen, plus tard à Pielenhofen, y a-t-il eu des plaintes concernant des coups excessifs et des coups de fouet administrés par des éducateurs trop sévères (disciplinarian), comme par exemple l'ancien directeur Johann M.?
- Aujourd'hui, on jugerait les choses tout autrement, alors que chaque démonstration de force est immédiatement considérée comme horrible. Moi aussi, je juge les choses différemment aujourd'hui. A propos de l'internat de l'école préparatoire, voilà ce que je peux dire: c'était une institution totalement indépendante, ainsi que mon prédécesseur, le Domkapellmeister Theobald Schrems, entendait qu'elle soit, de sorte que la maison de Ratisbonne n'avait pas à la gérer de loin. Le Directeur M. était une personnalité très sûre d'elle, et énergique et n'aurait jamais permis d'être dirigé à distance.

- Que saviez-vous personnellement sur l'ampleur des punitions corporelles dans l'internat?
- Je savais que le directeur, M. avait la réputation de donner des gifles très fortes, et même que ces gifles étaient souvent données pour des riens.
Mais comme je l'ai souligné, c'était une institution indépendante, et dans l'organisation, je n'avais pas le pouvoir d'examiner ces choses. Au départ, je n'étais même pas à la tête de la Fondation Regensburger Domspatzen - jusqu'en 1970, ce poste était occupé par le chef du Musikgymnasium de Ratisbonne. J'étais, en fait, un roi sans royaume, et je n'avais pas un statut dominant dans la maison, comme je l'ai eu plus tard vers la fin de mon service.

- Le Directeur Johann M. a été en fonction de 1953 à 1992, période pendant laquelle, apparemment, il a continué ces infractions. Avez-vous eu l'occasion d'intervenir contre lui?
- Par moi-même, non. J'aurais dû en parler à l'administration de la Fondation Domspatzen qui aurait eu le pouvoir d'intervenir. Et dans ce cas, le directeur de l'école préparatoire aurait eu le droit de dire: "Ce ne sont pas tes affaires". En tout cas, en 1992, le Directeur M. s'est retiré car alors, ses méthodes d'enseignement brutales commençaient à être connues par la presse. C'est pourquoi il a pris sa retraite avant qu'il ne le veuille vraiment.

- Lorsque vous apprenez maintenant que des enfants ont parfois été couverts de bleus, et que des témoignages ont été donnés, regrettez-vous que de telles choses aient pu arriver?
- Au cours de nos tournées de concert, certains collégiens m'ont raconté comment c'était pour eux à Etterzhausen. Mais ils ne m'ont rien dit qui me laisse penser que je me devais de faire quelque chose.
Je n'étais certainement pas au courant de l'étendue des méthodes brutales du Directeur M.. Si je l'avais su, j'aurais dit quelque chose. Bien sûr, on peut juger plus sévèrement aujourd'hui, alors qu'on est devenu plus sensibilisés. Cela vaut aussi pour moi. Mais en même temps, je m'excuse auprès de toutes les victimes.

- Vous et votre frère, avez-vous eu une expérience de châtiments corporels de la part de vos enseignants?
- J'ai reçu un savon, une fois. Un préfet de musique à qui il avait été demandé de superviser les divisions inférieures - j'étais encore parmi les plus petits - voulut regarder mon cahier de musique. Sans faire attention, je lui tendis le premier cahier sur la table. Il le regarda, me le jeta, furieux, et me donna une bonne gifle. À cette époque, je composais déjà, et dans mon enthousiasme, j'avais rempli ce cahier de mon travail. Ce qui le mit en colère et il m'a giflé. Mais je ne me souviens pas d'autres claques.

- Et votre frère?
- Mon frère est entré au séminaire beaucoup plus tard que moi - dans la septième classe (doit correspondre à notre 5ème). Je pense qu'avec les garçons plus âgés, les professeurs étaient plus prudents. En plus de cela, mon frère ne leur aurait jamais donné aucune raison de le punir.

- A votre époque, vous étiez considéré comme un chef de chœur aimé, mais aussi très sévère. Comment avez-vous exercé cette rigueur et quelles étaient les limites?
- Je dois dire que j'ai toujours été très heureux de venir à chaque répétition chorale. Mais parfois, je partais déprimé parce que je n'étais pas en mesure d'accomplir ce que je voulais. Au début, j'ai distribué des gifles à plusieurs reprises, mais j'ai toujours eu mauvaise conscience à ce sujet par la suite. J'ai donc été heureux quand en 1980, la loi a interdit totalement les châtiments corporels. J'ai suivi cela strictement, et je me suis senti soulagé. Parce qu'avant, la gifle était tout simplement une réaction réflexe aux fautes ou à la désobéissance. J'ai pensé qu'il était bon que l'interdiction de frapper soit devenue si complète et absolue.

- J'ai aussi demandé jusqu'où vous alliez. Avez-vous jamais battu un enfant au point qu'il ait des bleus?
- Non, je n’ai jamais fait ça.

- Que peuvent faire les autorités de l'Eglise - ou l'Église dans son ensemble - pour faire face de manière crédible au problème de la violence sexuelle et de la violence?
- Il n'y a rien d'autre à faire que d'en traiter ouvertement afin que tout soit transparent. Quiconque tente de briser physiquement une personne commet une grande injustice. Ainsi, dans l'éducation et l'éducation des enfants, il doit y avoir davantage d'efforts de persuasion. Cela signifie encourager enseigner et encourager le respect pour l'intégrité de chaque homme, d'une manière qui lui permette de maîtriser un tempérament débridé.

- Pourquoi ces choses ont-elles été gardées secrètes si longtemps dans l'Église?
- Je crois que ce n'était pas seulement l'Église qui se taisait. C'était la société aussi, et même surtout. Il n'était tout simplement pas pensable de parler de choses que les gens eux-mêmes n'avaient jamais eu à juger.

- Que peut faire votre frère, le Pape, afin d'aider les victimes et l'Eglise catholique en Allemagne dans cette affaire?
- Il ne peut qu'en appeler aux autorités catholiques dans chaque pays - également en Allemagne - et formulé avec eux une condamnation claire de tous les cas d'abus. Il leur demandera de prendre fermement la voie du profond respect pour l'intégrité humaine.

- Le Saint-Père, par sa proximité tout au long de plusieurs décennies, appartient en quelque sorte à la famille du Domspatzen. Comment a t-il été affecté par l'implication des Domspatzen dans toute cette affaire des abus sexuels?
- Le pape se sent proche de toutes les victimes. Mais dans le cas du Domspatzen, il y a presque un aspect familial.

Texte en anglais de Teresa ici.
Texte original en allemand ici.

 

Sources : benoit-et-moi

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 11.03.2010 - T/Brèves

 

 

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