Les Etats-Unis attendent le Pape
Benoît XVI |
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Cité du Vatican, le 10 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape
Benoît XVI se rendra aux Etats-Unis la semaine prochaine, 9 ans après la
visite de Jean Paul II dans ce pays. Voici un extrait d'une interview du
cardinal Theodore Edgar McCarrick, archevêque émérite de Washington à
paraître dans l’hebdomadaire Famille Chrétienne.
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Le cardinal McCarrick
Les Etats-Unis attendent le Pape Benoît XVI
Benoît XVI se rendra aux Etats-Unis la semaine prochaine, 9 ans après la
visite de Jean Paul II dans ce pays.
L’archevêque de Washington, Mgr Donald Wuerl, nous dit ce que l’Eglise des
Etats-Unis attend de la visite du Pape:
«Nous espérons beaucoup de la visite du Saint Père car elle nous affermira
certainement dans la foi et je crois que le Pape nous invitera à vivre
pleinement l’Evangile, comme nous devrions. Pierre va venir chez nous et
cela nous touche beaucoup…Nous voulons l’entendre nous rappeler que nous
sommes unis par notre lien avec lui et avec la tradition apostolique car
nous sommes une portion de l’Eglise. »
Quels sont les thèmes que le Pape abordera pendant son
séjour, du 15 au 20 avril?
« Je crois que lorsqu’il sera au National Park il parlera des aspects
essentiels de la vie. Je crois qu’il soulignera l’importance de notre foi,
je m’attends à ce qu’il dise quelque chose sur les familles, sur la vie
familiale et aussi qu’il parle des valeurs et de la dignité de la vie et
bien sûr il nous invitera à suivre l’Evangile.
Actuellement je crois que nous percevons un certain renouveau dans l’Eglise.
Bien sûr, les problèmes ne manquent pas car nous sommes une société
séculière et un pays très matérialiste mais en même temps je vois beaucoup
de jeunes qui apprécient l’Evangile et la voix de l’Eglise, les
enseignements de l’Eglise. Je crois que ce sera vraiment un temps de grâce»
Le cardinal McCarrick analyse les contours de la
voyage du pape Benoît XVI
Au cours de sa rencontre avec le président George W. Bush, le Saint-Père
Benoît XVI devrait s’exprimer sur la politique internationale et sociale des
Etats-Unis, a estimé le cardinal Theodore Edgar McCarrick, archevêque
émérite de Washington. Le cardinal McCarrick a aussi évoqué la
"détermination" avec laquelle l’Eglise américaine a fait face aux affaires
de pédophilie ainsi que le "recul de l’influence chrétienne" dans les
domaines de la culture et des médias.
Voici les propos recueillis par Samuel Pruvot dans une interview à paraître
le 12 avril 2008 dans l’hebdomadaire français Famille Chrétienne.
Q.: Benoît XVI est-il populaire outre-Atlantique ?
Cardinal McCarrick: Les Américains sont très curieux de le découvrir. Dans
le passé, le contact avec Jean Paul II a été très fort, au point que
certains fidèles se sont interrogés à l’arrivée de Joseph Ratzinger.
Redoutaient-ils une avalanche d’interdits ? Ils ont eu droit à une
Encyclique sur l’amour de Dieu et la charité fraternelle ! Pour eux, le
gardien de la foi est devenu un véritable père. C’est pourquoi les
catholiques américains sont bienveillants vis-à-vis de Benoît XVI et
impatients de l’entendre.
Q.: Que pourrait-il sortir de la rencontre entre le
pape et le président Bush ?
Cardinal McCarrick: Le pape sera heureux de rencontrer officiellement le
président Bush à la Maison blanche. Benoît XVI encouragera sans doute
certains points de sa politique, mais il en pointera d’autres. Le pape
devrait encourager le président à poursuivre ses récents efforts de
médiation en Terre Sainte. On sait par ailleurs qu’il apprécie ses positions
fermes sur l’avortement. Mais il existe d’autres sujets plus délicats. Je
pense évidemment à la guerre en Irak mais aussi aux carences de la politique
nationale en matière de santé ou d’immigration.
Q.: La sécularisation est-elle en marche
outre-Atlantique ?
Cardinal McCarrick: Le pape est plus conscient que nous de ses ravages ! Il
connaît parfaitement les situations locales, grâce aux visites ad limina des
évêques. Le recul de l’influence chrétienne se fait durement sentir dans la
culture et les médias, il faut avoir le courage de le dire. Depuis les
années 60, les Américains n’ont pas réussi à surmonter les affres de la
révolution sexuelle.
Q.: L’image de l’Eglise n’est-elle pas très affectée à
cause des affaires de pédophilie ?
Cardinal McCarrick: Le traumatisme est toujours grand, mais l’Eglise n’a pas
éludé ses responsabilités. Elle a même fait preuve de beaucoup de
détermination. Au sein de la société, elle s’est réveillée la première. Plus
que n’importe quelle organisation, elle a pris la mesure du problème et les
moyens d’enrayer ce mal. Les nouveaux cas de pédophilie sont rares. Mais il
faut payer les conséquences de scandales qui remontent parfois jusqu’à
quarante ans.
Q.: Les primaires américaines vont-elles peser sur
cette visite ?
Cardinal McCarrick: La visite du pape n’a rien à voir avec le calendrier des
primaires ! Elle doit plutôt se comprendre en fonction de son message aux
Nations Unies. Benoît XVI a voulu profiter de cette magnifique opportunité.
Pour revenir aux primaires, le vote des catholiques n’est pas d’un seul bloc
aux Etats-Unis. Il faut nuancer. Bien entendu, ils sont très sensibles à la
défense des vies innocentes. Les évêques américains ont d’ailleurs placé ce
critère en tête, dans un document destiné à éclairer la conscience des
citoyens. Défendre la vie, la famille et le mariage demeure pour nous un
devoir incontournable, dans la vie privée et publique.
Q.: Quel sera le message du pape à l’Onu ?
Cardinal McCarrick: Depuis la tribune des Nations Unies, Benoît XVI
s’adressera au monde entier. Il pourrait lancer un appel en faveur de la
paix, particulièrement en Terre Sainte. On connaît son attachement pour la
liberté religieuse, cela est capital pour les chrétiens qui vivent en milieu
musulman. Benoît XVI a été très affecté par la mort de l’évêque de Mossoul,
en Irak. Le sort des pauvres sur la planète le préoccupe aussi beaucoup,
dans la droite ligne de sa première Encyclique. Il ne faudrait pas oublier
les questions d’environnement. J’ai été son envoyé au Groenland, lors d’une
rencontre œcuménique avec le patriarche Bartholomé.
Q.: Les catholiques sont-ils influents sur la côte Est ?
Cardinal McCarrick: Benoît XVI vient célébrer le 200e anniversaire du
diocèse de Baltimore qui fut fondé en 1808. Cela paraît très ancien pour un
Américain ! A l’origine, la population de la côte Est était majoritairement
protestante. La situation a changé au 19e siècle avec l’implantation d’une
première vague d’immigrés catholiques à New York, Boston ou Philadelphie.
L’intégration s’est poursuivie et l’élection de Kennedy a constitué un
formidable symbole. Le phénomène continue avec l’immigration d’origine
hispanique.
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Message de Benoît XVI aux Etats-Unis : le
monde a besoin d'espérance
Sources : Famille Chrétienne
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) .04.2008 -
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