C'EST PIERRE QU'IL FAUT ÉCOUTER ! |
|
Le 09 Juin 2008 -
(E.S.M.) - Le Magistère de l'Église est constitué du pape et
des évêques en communion avec lui : ni plus, ni moins. Les simples
prêtres et les laïcs appartiennent à l'Église enseignée et ne font pas
partie du Magistère de l'Église.
|
St Pierre de
Montrouge -
Pour agrandir l'image:
►
Cliquez
C'EST PIERRE QU'IL FAUT ÉCOUTER !
En France essentiellement, l'Église est confrontée à un problème qui est la
conséquence du silence gardé par les pasteurs diocésains qui ont peur de
donner des réponses claires aux questions parfois dérangeantes qui leur sont
posées. Ce silence a conduit à ce qu'il y ait désormais, à tous les niveaux
des instances paroissiales ou diocésaines, des "magistères parallèles"
qui parlent à la place de ceux dont la mission est de parler à temps et à
contretemps: des "magistères parallèles" que les fidèles se plaisent à
consulter.
Dans l'Évangile selon S. Matthieu (9, 9-13)
(ici), on voit que des pharisiens s'indignent
de ce que Jésus fréquente des pécheurs. L'Évangéliste nous rapporte que
Jésus leur répond de façon tranchante: "Allez apprendre ce que veut dire
cette parole: 'C'est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices'.
Car je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs."
Une telle phrase condamne toutes les formes que prendra, au fil des siècles,
au sein des communautés chrétiennes, la tentation d'un purisme conduisant le
fidèle à ne fréquenter que celui qui lui ressemble par ses goûts et ses
affinités, pour finir par former un club, un clan, où il saura qu'il peut
retrouver d'autres fidèles qui lui ressemblent, des gens qui pensent comme
lui.
Cette réunion entre gens qui se ressemblent et qui pensent pareil est à
l'origine des "magistères parallèles" qui s'autorisent à dire, non à
partir de la foi religieuse objective, mais à partir de leurs propres
préférences politico-économiques, si le pape fait bien ou mal, s'il pense
juste ou faux.
Quand on s'interroge sur telle ou telle question se rapportant à l'éthique,
à la catéchèse ou à la liturgie, la foi religieuse objective d'un fidèle
catholique devrait conduire à chercher des réponses dans les documents
magistériels. Eh bien c'est très précisément ce que ne fait pas - ou ne fait
plus - le catholique français déboussolé: il préfère s'informer auprès de
celui qui pense comme lui, que ce soit l'Abbé Untel membre de telle
communauté bien typée anti-conciliaire, ou Sœur Machin qui a été
"recyclée", ou encore le journaliste Trucmuche qui écrit dans tel magazine
notoirement orienté anti-Benoît XVI.
Ce mal a été clairement dénoncé par Mgr Rifan
(ici)
: "Une des principales erreurs qui atteignent les deux aires
[qui se font face dans l'Église], et de façon
spéciale les traditionalistes, concerne le Magistère vivant de l'Église. Il
existe un danger de protestantisation des deux côtés. Si, d'un côté, nous
nous plaignons de la protestantisation liturgique au sein de l'aile la plus
progressiste, nous regrettons aussi profondément une infiltration du
principe protestant du "libre examen" dans les milieux traditionalistes.
Beaucoup ne font aucun cas des documents du Magistère actuel, et ne les
lisent même pas. Beaucoup se posent de façon absurde en juges du Magistère
voire en juges à la place du Magistère."
S. Thomas d'Aquin rappelle pourtant que "c'est toujours l'Église qu'il faut
suivre en toutes choses. Car l'enseignement même des docteurs catholiques
tient son autorité de l'Église. Il faut donc s'en tenir plus à l'autorité de
l'Église qu'à celle d'un Augustin ou d'un Jérôme ou de quelque docteur que
ce soit." (Cf. Summa Theologica, II-II, q. 10, a. 12.)
Le Magistère de l'Église est constitué du pape et des évêques en communion
avec lui: ni plus, ni moins. Les simples prêtres et les laïcs appartiennent
à l'Église enseignée et ne font pas partie du Magistère de l'Église. Cet
enseignement coïncide exactement avec ce que disait Pie XII au cours d'une
allocution aux cardinaux et aux évêques: "(...) il arrive malheureusement
que certains professeurs cherchent trop peu la liaison avec le Magistère
vivant de l'Église (...); on a vu naître une catégorie de théologiens
laïques qui se déclarent autonomes; cette théologie tient des cours, imprime
des écrits, a des cercles, des chaires, des professeurs. Ceux-ci distinguent
leur magistère du Magistère public de l'Église, et l'opposent en quelque
manière au sien (...). Il faut cependant retenir (...) qu'il n'y a pas, et
qu'il n'y aura jamais dans l'Église de magistère légitime des laïcs
soustrait par Dieu à l'autorité, à la conduite et à la vigilance du
Magistère sacré. Bien plus: le refus même de se soumettre fournit un
argument convaincant et un critère sûr. Les laïcs qui parlent et agissent de
la sorte ne sont pas conduits par l'Esprit de Dieu et du Christ."
Les réponses aux questions que nous nous posons ne sont donc pas à chercher
auprès de ceux - fussent-ils prêtres - qui pérorent dans des cercles fermés,
en comités restreints, au risque d'adopter les comportement de ces
pharisiens indignés dont nous parle S. Matthieu; elles sont à chercher et à
trouver auprès du Magistère vivant de l'Église catholique - c'est-à-dire
universelle -, lequel est constitué du pape et des évêques dont on voit
qu'ils sont incontestablement en communion avec lui.
Source :
PRO LITURGIA
|