Synodes des évêques : Intervention du
cardinal Vanhoye |
|
Cité du Vatican, le 07 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- "Le document se compose de trois grands chapitres. Le premier
s'intitule: Les Saintes Écritures du peuple juif, partie fondamentale de
la Bible chrétienne. L'Ancien Testament n'est pas simplement un morceau
entre autres de la Bible chrétienne. Seconde Congrégation générale de la
XIIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques présidée par le
Pape Benoît XVI, Intervention du cardinal Vanhoye.
|
Synodes des évêques : Intervention du cardinal Vanhoye
Le 07 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
LE CARDINAL VANOYE. "Le document se compose de trois grands chapitres. Le
premier s'intitule: Les Saintes Écritures du peuple juif, partie
fondamentale de la Bible chrétienne... L'Ancien Testament n'est pas
simplement un morceau entre autres de la Bible chrétienne. Il en est la
base, la partie fondamentale. Si le Nouveau Testament s'était établi sur une
autre base, il serait sans vraie valeur. Sans sa conformité aux Saintes
Écritures du peuple juif, il n'aurait pas pu se présenter comme
l'accomplissement du dessein de Dieu".
"Le premier chapitre présente une longue démonstration de l'affirmation
contenue dans son titre. Il montre d'abord que le Nouveau Testament
reconnaît l'autorité des Saintes Ecritures du peuple juif... Le document
montre ensuite que le Nouveau Testament s'affirme conforme aux Ecritures du
peuple juif... Le document approfondit beaucoup le thème de
l'accomplissement des Ecritures, car c'est un thème très important pour les
rapports entre les chrétiens et les Juifs et il est très complexe...
L'accomplissement des Ecritures comprend nécessairement trois aspects: un
aspect fondamental de continuité avec la révélation de l'Ancien Testament,
mais en même temps un aspect de différence sur certains points et un aspect
de dépassement. Une simple répétition de ce qui existait dans l'Ancien
Testament ne suffit pas pour qu'on puisse parler d'accomplissement. Un
progrès décisif est indispensable".
"Dans le paragraphe 21, le document revient sur la notion
d'accomplissement et déclare que c'est une notion extrêmement complexe, qui
peut facilement être faussée, si on insiste unilatéralement soit sur la
continuité, soit sur la discontinuité. La pastorale doit donc être attentive
à ne pas fausser la notion d'accomplissement des Écritures. Le document
continue en disant que la foi chrétienne reconnaît l'accomplissement, dans
le Christ, des Écritures et des attentes d'Israël, mais elle ne comprend pas
cet accomplissement comme la simple réalisation de ce qui était écrit. Une
telle conception serait réductrice. En réalité, dans le mystère du Christ
crucifié et ressuscité, l'accomplissement s'effectue d'une manière
imprévisible. Il comporte un dépassement... Le messianisme de Jésus a un
sens nouveau et inédit... Il y a donc lieu de renoncer à l'insistance
excessive, caractéristique d'une certaine apologétique, sur la valeur de
preuve attribuée à l'accomplissement des prophéties. Cette insistance a
contribué à rendre plus sévère le jugement des chrétiens sur les Juifs et
sur leur lecture de l'Ancien Testament".
"Le document tire alors une conclusion qui concernent les Juifs qui ne
croient pas dans le Christ: On ne doit donc pas dire que le Juif ne voit pas
ce qui était annoncé dans les textes, mais que le chrétien, à la lumière du
Christ et dans l'Esprit, découvre dans les textes un surplus de sens qui y
était caché. Il s'ensuit, selon le document, que les chrétiens peuvent et
doivent admettre que la lecture juive de la Bible, est une lecture
possible... Mais le document fait nettement comprendre que, possible pour
les Juifs qui ne croient pas au Christ, cette lecture n'est pas possible
pour les chrétiens, car elle implique l'acceptation de tous les présupposés
du judaïsme, en particulier ceux qui excluent la foi en Jésus comme Messie
et Fils de Dieu. Chacune des deux lectures est solidaire de la vision de foi
respective dont elle est un produit et une expression. Elles sont, par
conséquent, irréductibles l'une à l'autre".
"Le Document peut donc déclarer que sur le plan concret de l'exégèse, les
chrétiens peuvent, néanmoins, apprendre beaucoup de l'exégèse juive
pratiquée depuis plus de deux mille ans et, de fait, ils ont appris beaucoup
au cours de l'histoire".
"Les Écritures du peuple juif sont reçues dans la Bible chrétienne sous
le nom d'Ancien Testament. Le document fait aussitôt remarquer à ce sujet
qu'en les nommant Ancien Testament, l'Église chrétienne n'a aucunement voulu
suggérer que les Ecritures du peuple juif étaient périmées et qu'on pouvait
désormais s'en passer. Elle a toujours affirmé, au contraire, qu'Ancien
Testament et Nouveau Testament sont inséparables".
"Le document constate que le Nouveau Testament assume pleinement tous les
grands thèmes de la théologie d'Israël, mais il ne se contente pas de
répéter à leur sujet ce qui était déjà écrit; il les approfondit, ce qui
exige un dépassement en vue d'une progression. La personne et l'ouvre du
Christ ainsi que l'existence de l'Église se situent nettement dans le
prolongement de l'histoire d'Israël".
"Ainsi donc, le Nouveau Testament se situe par rapport aux saintes
Écritures du peuple juif dans une ligne de profonde fidélité, mais de
fidélité qui est en même temps créatrice, conformément aux oracles
prophétiques qui annonçaient une nouvelle alliance et le don d'un cour
nouveau et d'un esprit nouveau".
"Le troisième chapitre du document s'intitule: Les Juifs dans le Nouveau
Testament... Ce serait, en effet, une erreur de concevoir le judaïsme de
cette époque comme une réalité monolithique. On doit, au contraire,
constater l'existence de différents courants de pensée et de comportement,
qui souvent s'opposaient entre eux".
"Le document estime probable que Jésus n'a appartenu à aucun des partis
qui existaient alors au sein du judaïsme. Il était simplement solidaire du
commun du peuple... Quant au groupe de ses disciples, il pouvait refléter le
pluralisme qui existait alors en Palestine".
"Après cet exposé préalable, le document examine la façon dont les Juifs
sont présentés dans les Evangiles et les Actes des apôtres... Elle déclare
que sur les Juifs, les Évangiles et les Actes ont une perspective
fondamentale très positive, car ils reconnaissent le peuple juif comme le
peuple choisi par Dieu pour réaliser son dessein de salut".
"Un autre aspect de la situation est ensuite exprimé dans les termes
suivants : Accueillie positivement au début par beaucoup de Juifs, la Bonne
Nouvelle s'est heurtée à l'opposition des dirigeants, qui ont été suivis, en
fin de compte, par la plus grande partie du peuple. Il en est résulté, entre
les communautés juives et les communautés chrétiennes, une situation
conflictuelle, qui a évidemment laissée sa marque sur la rédaction des
Évangiles et des Actes".
"Mais le document fait remarquer que dans le Nouveau Testament, les
reproches adressés aux Juifs ne sont ni plus fréquents, ni plus virulents
que les accusations exprimées contre les Israélites dans la Loi et les
prophètes. Ils ne doivent donc pas davantage servir de base à de
l'antijudaïsme. Les utiliser à cet effet va contre l'orientation d'ensemble
du Nouveau Testament. Un antijudaïsme véritable, c'est-à-dire une attitude
de mépris, d'hostilité et de persécution contre les Juifs en tant que Juifs,
n'existe en aucun texte du Nouveau Testament et est incompatible avec
l'enseignement du Nouveau Testament. Les reproches ne correspondent jamais à
une attitude de haine".
"A la fin, le document constate que le Nouveau Testament se trouve en
grave désaccord avec la grande majorité du peuple juif, parce qu'il est
essentiellement une proclamation de l'accomplissement, en Jésus-Christ, du
dessein de Dieu (annoncé dans l'Ancien Testament) et la grande majorité du
peuple juif ne croit pas à cet accomplissement. Si profond qu'il soit, un
tel dissentiment n'implique nullement une hostilité réciproque".
"Le dialogue reste possible, puisque Juifs et chrétiens possèdent un
riche patrimoine commun qui les unit, et il est grandement souhaitable, pour
éliminer progressivement, d'un côté comme de l'autre, préjugés et
incompréhensions, pour favoriser une meilleure connaissance du patrimoine
commun et pour renforcer les liens mutuels. C'est dans cette direction
qu'une entière docilité à la Parole de Dieu pousse l'Église à progresser".
Texte intégral
►
Intervention du Cardinal Vanhoye
►
1er Jour le 06.10.2008
-
Salutations du président délégué au pape Benoît XVI (T.Int)
-
Introduction de Mgr Nicola Eterovic (T.Int)
-
Contribution du pape Benoît XVI
-
Premier rapport du cardinal Marc Ouellet (T.Int 1ère partie)
-
Synode sur la Parole de Dieu dans l'Église (T.Int
2ème partie)
-
Jésus de Nazareth du pape Benoît XVI, un événement majeur
(T.Int 3ème partie)
-
Le Rabbin Cohen, invité de Benoît XVI devant les pères synodaux
-
Synode des Évêques : Conférence de presse du cardinal Marc Ouellet
-
Le pape Benoît XVI médite le psaume 118
Nouveau: conseils aux personnes qui
désirent recevoir les actualités ou consulter le site régulièrement:
ICI
|
Sources : www.vatican.va
081007 (3630)
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.10.2008 -
T/B |