Le pape Benoît XVI confie le Cardinal
Lustiger à la Miséricorde de Dieu |
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Paris, le 07 août 2007 -
(E.S.M.)
- Lors de la Messe
célébrée hier en la cathédrale "Notre-Dame" de Paris, Mgr.
Vingt-Trois a repris les paroles adressées le jour-même par le pape
Benoît XVI dans son télégramme, qui confie le Cardinal Jean Marie
Lustiger à la Miséricorde de Dieu.
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Le cardinal Lustiger -
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Le pape Benoît XVI confie Le Cardinal Lustiger à la Miséricorde de Dieu
Lors de la Messe célébrée hier en la cathédrale "Notre-Dame" de Paris, Mgr.
Vingt-Trois a repris les paroles adressées le jour-même par le pape Benoît
XVI dans son télégramme, qui confie le Cardinal Jean Marie Lustiger à la
Miséricorde de Dieu.
Dans un télégramme signé personnellement, le Pape Benoît XVI a exprimé son
regret profond pour le départ à la Maison du Père du Cardinal Jean Marie
Lustiger, Archevêque Emérite de Paris, qu'il a décrit comme un homme foi et
de dialogue.
Dans le message envoyé à Mgr. André Vingt-Trois, Archevêque de Paris, le
Saint Père exprime "mon union profonde en prière avec l'Archidiocèse de
Paris, avec la famille du défunt et avec tous ceux qui sont touchés par la
disparition de cette grande figure de l'Église en France".
Le Saint Père confie "à la miséricorde de Dieu le cher Cardinal Lustiger,
qui a généreusement consacré sa vie au service du peuple de Dieu dans le
Diocèse d'Orléans et dans l'Archidiocèse de Paris".
En outre, comme "intellectuel visionnaire, a su mettre ses dons au service
de la foi, pour rendre présent l'Evangile dans tous les domaines de la vie
et de la société".
Le Pape Benoît XVI conclut son
message en accordant "la bénédiction apostolique à tous les fidèles de
l'Archidiocèse, et à ceux qui prendront part aux funérailles" qui rappelons-le, seront célébrées vendredi 10 août dans la cathédrale Notre-Dame de
Paris.
Hier soir, Mgr. Vingt-Trois a célébré, en la cathédrale Notre-Dame de
Paris, la Messe de la Fête de la Transfiguration pour confier le Cardinal
Jean-Marie Lustiger à la miséricorde de Dieu.
Ouverture :
Frères et sœurs, il y a un peu plus de 24 heures, le Cardinal Jean-Marie
Lustiger s’est éteint et a rejoint le Père, et nous avons besoin en ce
premier moment de notre séparation de nous retrouver, nous qu’il a si
souvent rassemblés dans cette Cathédrale ou en d’autres lieux pour nous
conduire, comme celui qui avait placé pour être le pasteur de son peuple.
Nous avons besoin de nous retrouver et de nous encourager mutuellement à
vivre dans la foi ce que nous venons de chanter : « Le Christ a vaincu la
mort ». Nous le savons, nous le croyons. Cette certitude et cette confiance
que nous avons en la puissance vivifiante de Dieu n’effacent ni la douleur
de la séparation, ni le chagrin ; ni la peine. Chacun et chacune d’entre
nous a dans sa vie l’occasion de perdre des êtres chers. Aujourd’hui c’est
celui qui nous avait été donné comme père que nous perdons.
Avec confiance, nous nous tournons vers le Seigneur. Nous laissons la
douceur de sa parole envahir nos cœurs ; nous laissons la tendresse de son
amour soutenir notre faiblesse ; nous laissons la joie de sa présence
apaiser notre chagrin. Avec confiance, nous prions pour son serviteur
Jean-Marie. Nous prions pour notre Église, et en particulier pour l’Église
de Paris, et nous le supplions : qu’il manifeste pour nous sa miséricorde en
ce jour où la splendeur de la Résurrection à travers l’humanité du Christ
dans la Transfiguration. Qu’il est bon pour nous de voir cette lumière !
Qu’il est bon pour nous d’être avec lui ce soir ! Avec Pierre, nous
voudrions que cela dure. Prions-le, qu’il nous pardonne nos péchés !
Homélie :
Frères et sœurs, dans les évangiles, la Transfiguration du Seigneur dont
nous venons d’entendre le récit qu’en donne saint Luc se situe peu après la
confession de foi de Césarée et l’annonce, que Jésus a faite à ses
disciples, du chemin qu’il va suivre jusqu’à Jérusalem et du sort qui l’y
attend d’être arrêté, jugé, crucifié, mis à mort, avant de ressusciter. Nous
le savons, aussi bien la confession de foi de Pierre parlant au nom des
disciples que l’annonce de la Passion telle que Jésus la fait vont
constituer une épreuve décisive pour ceux qui marchent à la suite du Christ
: Qui est leur Maître ? Derrière qui ont-ils marché ? A quoi pensent-ils ou
à quoi rêvent-ils quand ils entendent Pierre dire : « Tu es le Messie, le
Fils de Dieu » ? N’ont-ils donc pas encore dans la tête des images
prophétiques du Fils de l’Homme nimbé de gloire dont ils pensent que le
Messie pourrait être l’incarnation terrestre, terrassant les ennemis de
Dieu. Voici qu’il leur faut découvrir peu à peu que le Messie glorieux va
d’abord être exposé à la risée du monde, torturé dans sa chair, humilié dans
son humanité, défiguré par la souffrance : il n’aura plus même figure
humaine. C’est dans cette désagrégation de son humanité que la foi des
disciples va être invitée à reconnaître celui qui est le Fils bien-aimé,
celui que Dieu a choisi.
Ainsi la manifestation de la gloire dans l’humanité du Christ au moment de
la Transfiguration est comme une prophétie par rapport à ce que les
disciples auront à vivre au moment de la Passion. En suivant pas à pas le
chemin des disciples derrière le Christ, en accompagnant Pierre, Jean et
Jacques sur la montagne, en étant déroutés comme ils le furent par ce qu’ils
voyaient, nous découvrons peu à peu que cette manifestation de la gloire de
Dieu dans l’humanité du Christ est aussi une clé qui nous est proposée pour
comprendre le sens de l’existence humaine. Dans son épître, saint Jean dit
que « ce que nous sommes ne paraît encore complètement ». Et il est vrai que
nous sommes enfants de Dieu, mais nous ne sommes pas encore complètement
transfigurés, et la lumière irradiante de la vie divine qui nous habite
reste cachée, enchâssée dans la chair qui est la nôtre. Elle reste un objet
de foi et d’espérance que nous ne voyons pas de nos yeux. Ce que nous
voyons, c’est l’aridité des existences humaines, c’est la souffrance des
corps, c’est le désespoir des âmes, c’est la tristesse des cœurs, c’est la
mort qui fait son œuvre à travers l’histoire des hommes. Ce que nous ne
voyons pas, mais que nous croyons parce que nous faisons confiance au
Christ, c’est qu’au cœur de cette misère humaine que nous partageons avec
tous nos frères, la puissance de Dieu manifeste la surabondance de son
amour. Quand la mort vient frapper, que ce soit de manière imprévisible,
accidentelle, ou que ce soit progressivement comme nous venons de le vivre
avec Jean-Marie Lustiger, quand la mort vient frapper, c’est la vie qu’il
nous promet.
Hier après-midi, en célébrant l’Eucharistie auprès de lui, alors qu’il
n’avait plus aucun moyen d’expression, je pensais à cette parole que nous
venons d’entendre dans l’évangile selon saint Luc : « Ils ne virent plus que
Jésus, seul ». Car notre passage de cette vie à la vie du Père est un moment
que nous pouvons essayer d’entourer, que nous pouvons essayer de partager,
mais que nous ne pouvons pas assumer pour les autres : le moment où il n’y a
plus que Jésus, seul ; le moment où notre humanité repose totalement sur
l’humanité du Christ. Beaucoup de gens s’imaginent que, parce que nous
croyons à la vie éternelle et à la résurrection des corps, la mort est pour
nous plus facile. Mais nous savons qu’il n’en est rien. Nous savons qu’il
n’en est rien, parce que nous sommes touchés non seulement dans ceux que
nous aimons, dans ceux pour qui nous avons de l’affection, mais nous sommes
touchés dans notre propre vie, car chaque fois que nos sommes témoins de ce
passage où il n’y a plus que Jésus seul, la question transperce notre cœur :
« Et toi, où est Jésus pour toi ? »
Ainsi ce soir, tandis que nous confions notre frère à la miséricorde du
Père, nous nous appuyons sur sa foi et sur son espérance. Nous partageons la
joie qu’il a éprouvée tout au long de sa vie de connaître le Christ, d’être
connu de lui, de découvrir comment la promesse faite à Moïse et à Élie,
s’accomplit dans la personne de Jésus de Nazareth, de découvrir comment ces
deux grands devanciers parlaient avec lui de ce qui allait arriver à
Jérusalem ; comment ces événements qui resteraient pour eux mystérieux
avaient un sens dans l’alliance que Dieu avait conclue avec son peuple,
comment ils étaient en quelque façon l’accomplissement de cette alliance.
Jean-Marie Lustiger, il a eu l’occasion de le dire à plusieurs reprises, a
eu conscience d’accomplir l’alliance à laquelle il avait été associé par sa
naissance en découvrant la foi au Christ ressuscité. Nous nous appuyons sur
cette joie qu’il avait de croire, cette passion qu’il avait de partager
cette joie aux autres, comme il avait voulu le faire lors de Paris-Toussaint
2004, proposant aux catholiques de Paris de sortir par les rues et les
places pour partager leur bonheur, partager leurs richesses, partager les
trésor de la foi avec les hommes et les femmes de cette ville ; comme il
avait la joie de le faire chaque dimanche dans les paroisses de la capitale
ou dans cette cathédrale, en partageant les trésors de la Parole et en
donnant simplement comme un frère et comme un père la lumière que Dieu lui
avait donnée sur cette Parole pour éclairer notre route. Joie immense qu’il
avait de participer à la mission universelle de l’Église, associé au ministère
de Pierre, partageant à travers le monde les souffrances et les espérances
de toutes les communautés répandues sur toute la surface de la terre ; comme
il avait la joie de croiser vos regards et de vous sourire.
Ce soir, nos rendons grâce pour cette joie partagée, nous accueillons le don
qui nous a été fait à travers sa vie, le témoignage de l’Évangile dont il a
été l’instrument au milieu de nous, nous rendons grâce à Dieu pour tout ce
qu’il a réalisé à travers la vie de son serviteur. Avec confiance, nous nous
tournons vers le Père, et nous prions pour que la communion que nous avons
connue dans cette Église de Paris, dans cette cathédrale, se continue, lui
étant désormais dans notre Église du ciel comme un correspondant de notre
Église de la terre, continuant auprès de Dieu le ministère qu’il avait
accompli au milieu de nous, en intercédant pour le peuple qui lui avait été
confié, recevant avec gratitude la grâce de la lumière. Frères et sœurs,
confions-nous à l’amour de Dieu qui n’abandonne jamais ses enfants.
+ André Vingt-Trois
Archevêque de Paris
Télégramme du pape Benoît XVI à Mgr. Vingt-Trois ►
Le pape Benoît XVI exprime sa douleur suite au décès du cardinal Lustiger
►
Le cardinal Lustiger avait d'excellentes relations avec Benoît XVI
►
L'amitié entre Jean-Paul II et le cardinal Lustiger
Sources: CEF - www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 07.08.2007 - BENOÎT XVI -
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