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Obama et Benoît XVI: deux discours

 

Le  07 juin 2009  - (E.S.M.) -  Après le discours d'Obama au Caire, la tentation est forte de comparer avec ceux que Benoît XVI a prononcés il y a un mois en Terre Sainte.

Le président des USA, Barack Obama au Caire

Obama et Benoît XVI: deux discours

Le 07 juin 2009  - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Après le discours d'Obama au Caire, la tentation est forte de comparer avec ceux que Benoît XVI a prononcés il y a un mois en Terre Sainte.

Après le discours prononcé par Barack Obama le jeudi 4 juin à l'Université du Caire, et sur lequel il y aurait sans doute beaucoup plus à dire, mais je ne veux pas trop m'écarter de mon sujet pour le moment, les commentaires ont été bon train, et la tentation a été forte pour beaucoup de comparer les propos du président américain avec ceux qu'avait tenus il y a moins d'un mois Benoît XVI au Moyen-Orient, et même avec sa mémorable et géniale "lectio" de Ratisbonne.
Pour commencer, il n'était pas évident de se procurer l'intégralité du discours (50 minutes, ou 11 pages dans le traitement de texte...) en français.
Je l'ai trouvé ici: http://www.lapaixmaintenant.org/ , et je l'ai rapatrié, ayant surligné certains passages frappants, et mis en rouge ce qui me laissait perplexe (discoursobama.pdf [52 KB]) .

Dès vendredi, mon amie Rafaella, devant les réactions extasiées de la presse italienne, Repubblica en tête titrait sur son blog :

Benoît XVI et Obama parlent de l'utilisation de la foi comme prétexte à la violence et citent le Coran : le premier lynché par les media, le second encensé.
(...)
Obama a parlé de la nécessité de ne pas employer la religion pour justifier la violence et a cité amplement tant le Coran que la Bible.
Il a aussi parlé de la nécessité de constituer deux États, un palestinien et un israélien.
Qu'y a t'il d'étrange dans tout cela ? Rien, même si je ne parlerais pas de discours historique : beaucoup d'eau doit passer encore sous les ponts et beaucoup de faits (pas de mots !) doivent être mis en œuvre concrètement
...
Mais le Pape aussi a parlé [à Ratisbonne] de répudier la foi comme justification de la violence et de la nécessité de conjuguer foi et raison.
Il a aussi cité le Coran (outre la Bible).
Vous souvenez-vous de la violence des réactions?
Mais comment le Pape se permet-il de citer le Coran ? Qu'en connaît-il?
Comment ose-il affirmer que l'islam est violent ?
(..)
Evidemment, ce ne sont pas les contenus des discours, qui intéressent, mais celui qui les prononce.

***

« Remarquable "congruence" » sur l'Islam entre le pape et le président
John Allen, 5 juin 2009

Si quelqu'un s'interroge encore sur les raisons pour lesquelles le Vatican ne s'est pas joint à l'agitation autour de l'apparition du président Barack Obama à l'Université Notre Dame - et, plus généralement, pourquoi le Vatican a refusé de permettre que ses relations avec Obama ne soient définies par les différends évidents sur l'avortement - le discours du président au monde musulman, hier au Caire, devrait permettre de prendre le chemin d'une clarification des choses.
Vu à travers des yeux catholiques, ce qu'il y a peut-être de plus frappant à propos du discours d'Obama, c'est ce que le père James Massa, le responsable du dialogue interreligieux de l'épiscopat des États-Unis, a appelé sa «remarquable congruence» avec le message de Benoît aux musulmans lors de son voyage du 8 au 15 Mai en Jordanie, en Israël et dans les Territoires palestiniens.
La coïncidence de Benoît et Obama en visite au Moyen-Orient, à peu près au même moment, et s'exprimant sur le même ton, suggère une séduisante perspective géopolitique: tout comme Jean-Paul II et Ronald Reagan ont uni leurs forces il y a un quart de siècle pour vaincre le communisme, un pape et un président pourraient cette fois s'épauler, pour construire un rapprochement historique entre l'islam et l'Occident.
Malgré les différences dans le cadre de référence et le style rhétorique, le message de Benoît, au monde islamique, il y a trois semaines et le discours d'Obama hier se croisent néanmoins sur plusieurs points importants:
• Engager le dialogue avec l'islam, en appelant à un nouveau départ après les divisions du passé;
• Proposer la Terre Sainte comme un lieu de co-existence pacifique entre les juifs, les musulmans et les chrétiens;
• Voir la violence et l'extrémisme comme une perversion de l'islam;
• Sauvegarder la solution à deux États au problème du conflit israélo-palestinien;
• Appel pour la protection de la liberté de religion et d'autres droits de l'homme dans les sociétés islamiques, y compris une plus grande place pour la démocratie et l'autonomie des femmes;
• Reconnaissance que certaines caractéristiques corrosives de la modernité occidentale, ont donné aux musulmans des raisons légitimes de se méfier;
• S'opposer à la militarisation et à l'usage de la force pour régler les différends.

Quelle différence un tel ton de la part du plus importants leader du monde spirituel et du plus important responsable politique peut-elle faire? Jeudi soir, j'ai retrouvé Mgr Thomas, du diocèse d'El-Qussia de l'Église copte en Haute-Égypte, qui était présent au discours d'Obama à l'Université du Caire, et je lui ai demandé quel en avait été l'impact dans cette partie du monde. Se référant à l'effet combiné du voyage du pape et du discours d'Obama, il a été bref: "Cela a rendu l'atmosphère beaucoup plus légère."
Mgr Thomas, soit dit en passant, n'est pas naïf au sujet de l'extrémisme islamique. L'an dernier, il a prononcé un discours en soulignant qu'il y avait une culture copte en Egypte, bien avant que l'islam et la langue arabe n'arrivent, déclenchant des critiques féroces contre l'évêque qui avait attaqué l'identité arabe et islamique de l'Égypte. Une agence d'information a exigé qu'il soit jugé pour sédition.
Si la sensibilisation d'Obama à l'Islam vient de sa biographie et de sa politique, l'approche de Benoît XVI a été progressivement affinée depuis son discours controversé de Ratisbonne, il y a trois ans, où il avait cité un empereur byzantin reliant Mahomet et la violence (ndt: décidément, Allen prend ses lecteurs pour des amnésiques en phase terminale...). Bien que le pape ne soit pas revenu sur son défi aux musulmans à propos du terrorisme et de la liberté religieuse - de façon théorique, la nécessité d'intégrer la raison et la foi - il est devenu beaucoup plus favorable à une vision positive d'une "alliance des civilisations» avec l’islam, qui est devenue sa principale priorité inter-religieuse et le premier exemple du glissement opéré de dialogue "inter-religieux" à "inter-culturel" . La volonté de Benoît de mettre l'accent sur l'Islam était palpable au cours de son voyage au Moyen-Orient, avec des expressions répétées de "profond respect" pour les musulmans et la deuxième visite d'une mosquée en quatre ans par la pape.
Les points communs entre le pape et le président expliquent les commentaires élogieux du Vatican sur le discours d'Obama.
Le président n'avait pas encore quitté le bâtiment du Caire que le porte-parole du Vatican, le Père Federico Lombardi, avait exprimé « sa vive satisfaction» pour le discours reçu à Rome. Lombardi l'a qualifié de "très important", "non seulement pour les relations entre les États-Unis et l'Islam, mais pour la paix internationale" (ndt: tiens! ce gaffeur de père Lombardi, multipliant bourdes et maladresses, et Allen n'est pas le dernier à l'avoir aligné pour cela, devient soudain prophète, parce qu'il a bien choisi son sujet et sa réponse? étrange!). Simultanément, L'Osservatore Romano appelle le discours « un nouveau départ dans les relations entre les États-Unis et le monde arabe», et Radio Vatican est enthousiasmé par un discours qui "dépasse les attentes" et a créé "les bases d'une véritable plate-forme commune" .
Mgr Wilton Gregory d'Atlanta, en Géorgie, qui dirige la commission épiscopale des États-Unis pour les affaires interreligieuses, était aussi optimiste, soulignant les similitudes entre Obama et Benoît.

"Le discours du président touche de nombreux points importants qui ont été abordés par le Pape Benoît XVI lors de sa récente visite en Terre Sainte", a déclaré Gregory dans une déclaration écrite à NCR.
"Tant le pape que le président sont d'accord sur l'idée que le dialogue des civilisations doit supplanter le spectre d'un choc des civilisations ... Tous les catholiques américains qui espèrent en un monde plus sûr, et dans la paix entre les religions, peuvent se sentir heureux que le président ait souligné le rôle indispensable de la religion pour des objectifs éducatifs, économiques et scientifiques. "

Plusieurs experts sentent que quelque chose d'important se prépare.
"Cela semble être un tournant», a déclaré John Esposito, directeur du Prince Alwaleed Bin Talal Center for Muslim-Christian Understanding à l'Université de Georgetown. "Vous avez le chef de la plus grande église chrétienne du monde, et celui de la nation la plus puissante au monde, d'accord pour admettre le fort sentiment parmi les musulmans qu'ils ne sont pas respectés en tant que partenaires égaux."
"C'est un 'pas de deux' vraiment très impressionnant", a déclaré Esposito.
A coup sûr, Benoît et Barack ne chantent pas entièrement la même chanson. Pour Benoît, un objectif essentiel d'une "alliance des civilisations" est que les musulmans et les chrétiens unissent leurs forces contre la laïcité occidentale. En partie, cela signifie une opposition commune à certaines des politiques sociales libérales qu'Obama incarne - sur l'avortement et la contraception, sur les droits des homosexuels, etc. Tout partenariat entre le pape et le président, par conséquent, peut avoir une durée de vie limitée.
D'autre part, le fait que Benoît et Obama représentent deux facettes différentes de l'Occident - Obama l'"ultra-chic" progressiste, Benoît, la voix de la religion traditionnelle et des convictions morales - peut offrir la meilleure preuve que leur ouverture à l'islam n'est pas une marotte, ou un choix partisan, mais plutôt un mouvement profond de l'histoire (..).
Le père jésuite australien Daniel Madigan, vétéran de longue date du dialogue catholique-musulman, dit qu'il y a de forts signaux en provenance de dirigeants musulman disposés à rencontrer le pape et le président à mi-chemin. Il parle de "The Common Word" initiative lancée par la Jordanie, où un échantillon de dignitaires religieux et d'érudits musulmans ont répondu positivement à la conférence controversée de Benoît XVI à Ratisbonne, et à un récent sommet interreligieux à Madrid, organisée par la Muslim World League, basée en Arabie Saoudite, qui a rassemblé des musulmans, des juifs, des chrétiens, des bouddhistes, des hindous et des sikhs.
En mettant le tout ensemble, Massa a suggéré le parallèle avec Jean-Paul II et Reagan.
"La dernière fois qu'un pape et un président ont été alliés dans l'un de ces changements titanesque en cours dans le monde, c'était Reagan et Jean-Paul II vis-à-vis du communisme", a déclaré Massa. "Cette alliance s'est avérée très, très efficace."

Imam Yahya Hendi, un des Palestinien qui sert d'aumônier musulman à Georgetown, est d'accord.
L'accord entre Benoît et Obama "ne changera peut-être pas la mentalité des terroristes", a dit Hendi, "mais il aura une incidence sur les jeunes musulmans qui ne sont pas sûrs de ce qu'il faut penser, et il "fournira aux modérés du monde islamique, un terrain où se tenir. "
Hendi a dit qu'il a prêté une attention particulière aux discussions arabes, après le voyage du pape et le discours du Président et, dans les deux cas, il a constaté que même la ligne dure des religieux musulmans, traditionnellement sceptiques à la fois envers l'église catholique et envers les États-Unis, a salué ce qu'ils ont appelé un «ton de réconciliation."

Bien sûr, reste à voir si Benoît et Obama vont déclencher une "révolution de velours" dans l'islam. Déjà, certains observateurs ont averti que l'élan serait vain s'il ne s'accompagnait pas de progrès sur le terrain, en particulier sur le conflit israélo-palestinien. Telle est la teneur de la lettre du 4 Juin à Obama, signée par un échantillon de leaders chrétiens américains , dont cinq évêques catholiques et les dirigeants des principaux groupes de coordination des ordres religieux dans le pays.
"La fenêtre se referme rapidement" pour une résolution pacifique, met en garde la lettre, affirmant entre autre, qu'un conflit prolongé menace la viabilité de la chrétienté en Terre Sainte.
Au minimum, toutefois, les perspectives alléchantes d'un partenariat entre le pape et le président sur l'islam contribuent à expliquer pourquoi le Vatican n'est pas prêt à rejoindre les plus ardents catholiques pro-life d'Amérique, sur les barricades anti-Obama. Quand un président des États-Unis se déplace au cœur du monde musulman et fait substantiellement écho au pape, ou du moins en donne l'impression, il ne peut pas être entièrement mauvais.
 

Sources : benoit-et-moi.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 07.06.09 - T/Brèves

 

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