Le pape Benoît XVI présidera une
Messe pour le 50e anniversaire de la mort de Pie XII |
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Cité du Vatican, le 06 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Le 9 octobre prochain, le pape Benoît XVI présidera la Sainte
Messe à l'occasion du 50e anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu
Pie XII qui a
eu, entre autres, de grands mérites pour son intérêt renouvelé à l'étude
biblique.
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Le pape Benoît XVI présidera une Messe pour le 50e anniversaire de la mort
de Pie XII
Le 06 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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Le 9 octobre prochain, le pape Benoît XVI présidera la Sainte Messe à
l'occasion du 50e anniversaire de la mort du Serviteur de Dieu Pie XII qui a
eu, entre autres, de grands mérites pour son intérêt renouvelé à l'étude
biblique. (A suivre en direct sur
KTO à 11h30)
Une béatification discutée
Pierre Gelin
Le cinquantenaire de la mort de Pie XII, le 9 octobre prochain, promet de
nouveaux bras de fer entre les partisans de sa « culpabilité » et
ceux de sa béatification. La moindre annonce, même infondée, est un prétexte
pour relancer la polémique du vide.
À ce sujet, l’année 2007 peut être considérée comme « l’année Pie XII
» tant les « révélations » se sont multipliées en dépit du bon sens
historique. Afin de bien comprendre la situation actuelle, il convient de
revenir sur ces temps forts qui ont amené le pape Benoît XVI à retarder la
béatification de son prédécesseur
Beaucoup de bruit pour rien
En janvier 2007, le général Ion Pacepa, ancien haut dirigeant du KGB, révèle
que les communistes ont créé de toutes pièces la légende noire autour de Pie
XII : la pièce Le Vicaire, écrite par Rolf Hochhut, participerait de cette
campagne des services secrets visant à briser l’influence d’un pape
profondément anticommuniste. Si des soupçons existaient déjà dans les années
soixante sur le rôle du KGB dans la parution de cette pièce, jamais une
telle preuve n’avait été apportée. Deux mois plus tard éclate la polémique
entre Israël et le Saint-Siège – via Mgr Antonio Franco, nonce en Terre
Sainte – à propos d’une présentation critique de Pie XII par le Mémorial de
Yad Vashem en mars de la même année. La venue du prélat ne s’est faite qu’à
la condition de réexaminer les propos tenus sur le pape Pacelli. En avril,
le cardinal Bertone publie une circulaire de Pie XII, dont fait mention le
père Pierre Blet dans son ouvrage (1),
adressée aux instituts religieux et datée du 25 octobre 1943, demandant aux
religieux d’accueillir et de sauver tous les Juifs qui le demandent.
Les mois de mai et juin furent particulièrement denses : Pie XII fut au
centre de nombreux débats. Tout d’abord, le mardi 15 mai 2007, la
Congrégation pour la cause des saints a approuvé à l’unanimité une
déclaration sur les vertus du pape Pie XII, laissant dorénavant au pape le
soin de reconnaître l’héroïcité de ses vertus. La réaction fut immédiate :
la fin du mois de mai vit ressurgir une polémique qui ne fut pas sans
rappeler l’affaire de « l’encyclique cachée »… texte qui n’était ni
encyclique, ni cachée : Emma Fattorini, historienne reconnue, aurait
découvert un discours qu’aurait dû prononcer Pie XI s’il n’était pas mort la
veille. Pie XII se serait empressé, sitôt son élection au siège de Pierre,
de faire disparaître ce texte dénonçant violemment l’antisémitisme. Bien
entendu, cette affaire n’était qu’un vaste tissu d’erreurs ; la première
d’entre toutes fut que ce texte avait déjà été publié par… Jean XXIII dans
la Documentation catholique.
Le 5 juin 2007, Andrea Tornielli publia la première biographie complète de
Pie XII, qui fit l’objet d’une présentation officielle au Vatican
(2). Cet ouvrage, considéré comme le travail le plus sérieux
réalisé jusqu’à présent, souligne tous les aspects de la personnalité du
pape Pacelli et de son pontificat. Quelques jours plus tard, le 21 juin,
parut en France l’étude du rabbin David Dalin sur l’attitude de Pie XII
envers les Juifs (3). La conclusion est
sans appel : le pape mériterait d’être « Juste
parmi les nations », haute distinction d’un peuple outragé envers
ceux qui l’ont aidé.
Cette énumération fastidieuse est destinée à rappeler que la situation, sur
le plan international, est tendue dès qu’il s’agit d’aborder le pontificat
de Pie XII. C’est cet enchaînement de faits qui a influencé Benoît XVI et
l’a amené à reporter la promulgation reconnaissant l’héroïcité des vertus de
Pie XII, ouvrant ainsi la voie à sa possible béatification. Avant de porter
tout jugement sur cet acte, il nous faut examiner la raison pour laquelle
Benoît XVI a agi de la sorte, le 17 décembre dernier : Pie XII ne figurait
pas dans la liste des huit personnes promises à une béatification prochaine,
avec la grâce de Dieu. Parallèlement, Benoît XVI nomma une commission pour
étudier le dossier de son prédécesseur. Il n’en fallut pas plus pour que
certains journaux, notamment français, interprètent outrancièrement cette
décision, en évoquant une « remise en question », voire «
l’enterrement du dossier ». Le journaliste Hervé Yannou compara
subtilement, et de manière détournée, ce cas avec celui du père Léon Dehon
dont le procès de béatification fut suspendu par Benoît XVI suite à la
découverte d’écrits antisémites de ce prêtre français. Le pape demanda à une
commission d’étudier la question, qui remit un rapport négatif amenant
Benoît XVI à classer le dossier. À première vue, que de points communs entre
le père Léon Dehon et le pape Pie XII ! Mais que de raccourcis également !
Tout d’abord, il n’y a strictement aucune trace d’antisémitisme dans les
écrits de Pie XII, même lorsqu’il n’était encore que l’abbé ou le cardinal
Eugenio Pacelli. De plus, la commission qui a été nommée par le pape pour
étudier le cas de cette béatification ne laisse aucune ambiguïté sur les
intentions de Benoît XVI : il s’agit d’une commission interne à la
Secrétaire d’État.
Précisons, pour qui n’est pas habitué des procédés du Vatican, qu’il s’agit
d’une décision diplomatique et non théologico-spirituelle ; le vote de la
Congrégation pour la cause des saints n’est pas abrogé. Ainsi que l’explique
le père Peter Gumpel, jésuite et relateur de la cause
(l’équivalent du juge d’instruction) : « Ce ne sont pas les
vertus héroïques de Pie XII qui sont en cause, car, de ce point de vie, la
Secrétairie d’État, qui est l’organisme diplomatique du Saint-Siège, n’est
pas compétente. [C’est donc] une décision sage qui devrait permettre
d’évaluer les conséquences d’une béatification de Pie XII à la lumière des
relations entre Israël et le Saint-Siège. »
La voie de la prudence
Loin de remettre en cause l’action de son prédécesseur, ainsi que ses
vertus, Benoît XVI choisit la voie de la prudence. L’affaire, certes
inhabituelle, est diplomatique, politique et contemporaine. Nous pouvons
l’approuver ou la déplorer. La récente parution, en mars dernier, de
l’ouvrage de Saul Friedländer (4),
relayé par tous les grands médias nationaux et internationaux, tend à donner
raison au pape. En effet Saul Friedländer n’est pas un inconnu ; grand
historien du nazisme, mondialement connu, ce rescapé de la Shoah s’est fait
connaître par un livre publié dès 1964, intitulé Pie XII et le IIIe Reich,
et qui connut un très vif succès, malgré la fragilité de ses sources. Son
nouvel ouvrage évoque de nouveau et à plusieurs reprises l’attitude négative
du Vatican avec, en première ligne, Pie XII. Un excellent article de
Frédéric Le Moal revient longuement sur cette récente parution
(5).
Mais Pie XII a agi. Jean-Marie Mayer, Philippe Levillain, Andrea Tornielli,
David Dalin, Pierre Blet, Jean Chaunu, Jean Chélini, Philippe Chenaux, etc.,
sont autant d’historiens qui, par leurs études, confirment l’action
bénéfique de Pie XII, de son ordination sacerdotale à sa mort. Son influence
fut palpable sur tous les plans : politique, culturel, humain, théologique,
spirituel. Il n’est pas un domaine qui n’ait été traité par ce grand pape.
Sagesse de Benoît XVI
Face à ces témoignages et à ce foisonnement de documents, la thèse d’un «
silence » de Pie XII est un mythe qui ne puise sa force que dans la
répétition assourdissante menée par des moyens de communication modernes
étouffant réflexion et esprit critique. Mais le mal est fait. Benoît XVI, en
retardant l’échéance, ne choisit plus seulement une voie de prudence, mais
une voie de sagesse. Certes nous aurions aimé une béatification
retentissante pour le 50e anniversaire de la mort de Pie XII ; mais le pape
sait que les médias se nourrissent de polémiques pour faire éclore le
mensonge et la calomnie. La vérité sur Pie XII ne naîtra pas d’une
provocation : elle sera le fruit de l’attitude sapientale de l’Église.
Notes :
(1) Pierre Blet, s.j., Pie XII et la Seconde Guerre mondiale
d’après les archives du Vatican, Perrin, 1997.
(2) Andrea Tornielli, Pio XII. Eugenio Pacelli. Un uomo sul trono di Pietro,
Mondadori, 2007.
(3) David Dalin, Pie XII et les Juifs, Tempora, 2008.
(4) Saul Friedländer, L’Allemagne nazie et les Juifs. Les années
d’extermination, 1939-1945, Seuil, 2008.
(5) Frédéric Le Moal, « Saul Friedländer et Pie XII », sur www.pie12.com, 7
avril 2008.
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Le pape Benoît XVI loue Pie XII
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Benoît XVI - « Pie XII n'épargna aucun effort
pour intervenir, en faveur des Juifs »
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VIE DU PAPE PIE XII - Première partie
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Sources : La
Nef n°197 de octobre 2008
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.10.2008 -
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