Avortement : colère ibérique |
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Le 06 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Le grand écart entre la lettre de la loi et son application
actuelle explique l’étrangeté du débat qui fait rage en Espagne
autour d’un projet de légalisation de l’avortement.
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Avortement : colère ibérique
Le 06 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le grand écart entre la lettre de la loi et son application actuelle
explique l’étrangeté du débat qui fait rage en Espagne autour d’un projet de
légalisation de l’avortement.
L’avortement, théoriquement très restreint en Espagne, y est déjà répandu
(mais moins qu’en France). Depuis 1985, trois conditions légales permettent
de recourir à l’avortement au-delà des Pyrénées :
1/ Le viol est un motif d’avortement jusqu’à 12 semaines de grossesse ;
2/ La malformation du fœtus l’autorise jusqu’à 22 ;
3/ Mais c’est sans limitation de délai qu’on peut avorter en cas de « danger
pour la santé physique ou psychique de la mère ».
C’est l’adjectif psychique qui a ouvert la porte à toutes les dérives, et
provoqué des scandales. Il fournit le mobile principal des quelque 110 000
avortements officiellement recensés. C’est une aubaine pour les cliniques
privées peu regardantes dont les praticiens n’hésitent pas à pratiquer des
avortements aussi tardifs que lucratifs, en falsifiant les dossiers médicaux
de leurs patientes au besoin. Il suffit de leur inventer de toute pièce des
troubles mentaux.
Et c’est ainsi que l’Espagne, particulièrement la Catalogne, fait figure de
recours pour les Européennes ayant dépassé le délai légal dans leur pays, au
premier rang desquels des Françaises. Le Planning familial hexagonal ne se
cache pas d’organiser des filières clandestines vers Barcelone, comme on le
voit dans le film Les bureaux de Dieu. Fin 2006, l’incarcération du Dr Morin
n’y a rien changé. Ses agissements avaient été révélés grâce à la caméra
cachée d’une journaliste danoise à laquelle avait été proposé un avortement
à huit mois de grossesse.
Une alerte sanitaire relayée en septembre 2008 par le ministère français de
la Santé après la découverte de la séropositivité d’un médecin opérant dans
quatre cliniques de Barcelone n’a pas, non plus, changé la donne. Une bonne
partie des 800 femmes qu’il avait avortées étaient françaises. Pour
l’instant les liens du Planning familial avec ses cliniques « partenaires »
en Espagne n’ont pas été contestés par la Justice. Le ministère de la Santé
français a même tenu à préciser que les Françaises ayant eu recours, en
Espagne, à des avortements hors du délai hexagonal, ne seraient pas
pénalement inquiétées.
Dans ce contexte, l’immense mobilisation du dimanche 29 mars à Madrid et
dans de nombreuses villes espagnoles, fait figure de paradoxe. Deux
coordinations associatives Derecho a vivir (Droit de vivre) et
Hazte Oir (Fais-toi entendre), ainsi que les Médecins pour la vie, combattent un
projet de loi soutenu par le chef du gouvernement après son approbation, le
18 février, par la « Commission de l’Égalité » de la Chambre des Députés.
Même si une fracture droite-gauche se dessine sur ce sujet, quelques élus
socialistes ont pris part à la manifestation au nom « de la défense des plus
faibles ». Objectif du projet que le socialiste José Luis Zapatero veut
présenter avant l’été : supprimer les conditions à l’avortement tout en
instaurant un délai légal. Parmi les mesures les plus controversées figure,
à l’image de la législation française, l’autorisation d’avorter pour les
mineures sans consentement des parents. Ce serait à partir de 16 ans. à ceux
qui invoquent la liberté légale d’avoir des relations sexuelles dès 13 ans,
les adversaires de la loi soulignent qu’un mineur ne peut acheter ni du
tabac ni de l’alcool…
En filigrane, se profile une augmentation de la permissivité, donc du
recours à l’avortement. Pour le mouvement pour la vie espagnol, le projet de
loi est aussi l’occasion de dénoncer les dérives de sa pratique. Les
promoteurs d’une nouvelle loi ont beau jeu d’affirmer que la législation
ferait « sortir l’Espagne de l’hypocrisie », en ne rendant plus nécessaire
la falsification de l’état de santé mentale des demandeuses : on sait en
France que la légalisation de l’avortement comme un droit conduit
inéluctablement à en augmenter le nombre.
De son côté, l’Église catholique espagnole s’est fortement impliquée, en
lançant une campagne d’affichage ambitieuse et originale. Sur 1 40O panneaux
publicitaires figurent côté à côte, et tous deux à quatre pattes, un bébé
lynx et un bébé humain. Le petit Homo sapiens demande : « Et moi ? »
Car Lynx pardinus (nom savant du Lynx Ibérique)
est déjà protégé à 100% par la loi.
Tudgual DERVILLE
Sources : francecatholique
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.04.09 -
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