Benoît XVI célèbre la Journée
Mondiale de la jeunesse |
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Le 06 avril 2009 -
(E.S.M.)
- Des jeunes du monde entier parmi lesquels une délégation de
7000 jeunes de l'archidiocèse de Madrid où sera célébré en 2011
la Journée mondiale de la jeunesse, ont participé ce matin à la
messe du dimanche des Rameaux présidée par le Pape, Place St.
Pierre.
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI célèbre la Journée
Mondiale de la jeunesse
Le 06 avril 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Des jeunes du monde entier parmi lesquels une délégation de 7000 jeunes de
l'archidiocèse de Madrid où sera célébré en 2011 la Journée mondiale de la
jeunesse, ont participé ce matin à la messe du dimanche des Rameaux présidée
par le Pape, Place St. Pierre, à l'occasion de la XXIV Journée mondiale de
la jeunesse célébrée cette année au niveau diocésain sur le
thème : "Nous
avons mis notre espérance dans le Dieu vivant". Avant la messe, Benoît XVI a
béni les palmes et les rameaux d'olivier au pied de l'obélisque de la place,
puis s'est dirigé en procession vers l'autel.
Texte intégral de l'homélie du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Chers jeunes,
Uni à une foule grossissante de pèlerins, Jésus était monté à Jérusalem pour
la Pâques. Au cours de la dernière étape de son périple, près de Jéricho, Il
avait guéri l’aveugle Barthimée qui, lui demandant pitié, l’avait invoqué
comme Fils de David. À présent – étant désormais capable de voir – il
s’était avec gratitude mêlé au groupe des pèlerins. Quand, aux portes de
Jérusalem, Jésus monte sur un âne - l’animal symbole de la royauté davidique
- la joyeuse certitude éclate spontanément au milieu des pèlerins : C’est
Lui, le Fils de David ! C’est pourquoi ils saluent Jésus avec l’acclamation
messianique : « Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! », et ils
ajoutent : « Béni le Règne qui vient, celui de notre Père David. Hosanna
au plus haut des cieux ! » (Mc 11, 9s).
Nous ne savons pas précisément comment les pèlerins enthousiastes pouvaient
imaginer ce que fut le Règne de David à venir. Mais nous, avons-nous
vraiment compris le message de Jésus, Fils de David ? Avons-nous compris ce
qu’est le Règne dont Il a parlé au cours de l’interrogatoire devant Pilate ?
Comprenons-nous ce que cela signifie que ce Royaume n’est pas de ce monde ?
Ou bien désirerions-nous à l’inverse qu’il soit de ce monde ?
Saint Jean, dans son Évangile, après le récit de l’entrée à Jérusalem,
rapporte une série de parole de Jésus, à travers lesquelles il explique
l’essentiel de ce royaume d’un genre nouveau. Dans une première lecture de
ces textes, nous pouvons distinguer trois images du Royaume dans lesquelles,
toujours de façon toujours différente, se reflète le même mystère. Jean
raconte avant tout que, parmi les pèlerins qui durant la fête « voulaient
adorer Dieu », il y avait aussi des Grecs (cf. 12, 20).
Prêtons attention au fait que le véritable but de ces pèlerins était
d’adorer Dieu. Ceci correspond parfaitement à ce que Jésus dit à l’occasion
de la purification du Temple : « Ma maison s’appellera maison de prière
pour toutes les nations » (Mc 11, 17). Le
véritable but du pèlerinage doit être celui de rencontrer Dieu ; de l’adorer
et ainsi de mettre dans l’ordre juste la relation fondamentale de notre
existence. Les grecs sont des personnes à la recherche de Dieu ; à travers
leur vie, ils sont en chemin vers Dieu. Ainsi, par l’intermédiaire de deux
Apôtres de langue grecque, Philippe et André, font-ils parvenir leur demande
au Seigneur : « Nous voudrions voir Jésus » (Jn 12,
21). Voilà une parole importante ! Chers amis, c’est pour cela
que nous nous sommes réunis ici : nous voulons voir Jésus. Dans ce but,
l’année dernière, des milliers de jeunes sont allés à Sydney. Certes, il
devait y avoir des attentes multiples pour ce pèlerinage. Mais l’objectif
essentiel était celui-ci : nous voulons voir Jésus.
À l’égard de cette requête, qu’a dit et fait Jésus alors ? L’Évangile ne
laisse pas apparaître clairement si une rencontre entre ces Grecs et Jésus a
eu lieu. Le regard de Jésus va bien au-delà. Le cœur de sa réponse à la
demande de ces personnes est : « Si le grain de blé tombé en terre ne
meurt pas, il reste seul ; mais s’il meurt, il donne beaucoup de fruit »
(Jn 12, 24). Cela signifie : il n’est plus
important maintenant qu’ait lieu un dialogue plus ou moins bref avec
quelques personnes, qui s’en retourneront ensuite chez elles. Comme grain de
blé mort et ressuscité, je viendrai, de façon totalement nouvelle et au-delà
des limites du moment présent, à la rencontre du monde des Grecs. Par la
Résurrection, Jésus dépasse les limites de l’espace et du temps. Ressuscité,
Il est en chemin vers l’étendue du monde et de l’histoire. Oui, ressuscité,
il va chez les Grecs et parle avec eux, il se montre à eux de sorte que eux,
les lointains, deviennent proches et, dans leur propre langue, dans leur
propre culture, sa parole advient sur un mode nouveau et est comprise d’une
façon nouvelle – advient son Royaume. Nous pouvons ainsi reconnaître deux
caractéristiques essentielles de ce Règne. La première est que ce Royaume
s’institue à travers la croix. Puisque Jésus se donne totalement, il peut en
tant que ressuscité appartenir à tous et se rendre présent à tous. Dans la
Sainte Eucharistie, nous recevons le fruit du grain de blé tombé en terre,
la multiplication des pains qui se poursuit jusqu’à la fin du monde dans
tous les temps. La seconde caractéristique est celle-ci : sa Royauté est
universelle. L’antique espérance d’Israël s’accomplit : la royauté de David
ne connaît plus de frontière. Elle s’étend « d’une mer à l’autre »
(Zach 9, 10). – c’est-à-dire embrasse le monde
entier. Cependant, ceci n’est possible que parce qu’elle n’est pas la
souveraineté d’un pouvoir politique, mais qu’elle se fonde uniquement sur la
libre adhésion de l’amour – un amour qui, pour sa part, répond à l’amour de
Jésus Christ qui s’est donné pour tous. Je pense que nous devons apprendre
toujours à nouveau les deux choses, surtout l’universalité, la catholicité.
Cela signifie que personne ne peut prendre pour l’absolu soi-même, sa
culture, son temps et son monde. Cela demande que tous, nous nous
accueillons mutuellement, renonçant à une part de ce qui nous est propre.
L’universalité inclut le mystère de la Croix – le dépassement de soi-même,
l’obéissance à la parole de Jésus qui nous est commune dans l’Église qui
nous est commune. L’universalité est toujours un dépassement de soi-même, un
renoncement à quelque chose de personnel. L’universalité et la croix vont
ensemble. C’est seulement ainsi que la paix se crée.
La parole concernant le grain de blé tombé en terre fait partie de la
réponse de Jésus aux Grecs, elle est sa réponse. Toutefois, il formule
ensuite une nouvelle fois la loi fondamentale de l’existence humaine : «
Celui qui aime sa vie la perd ; celui qui s’en détache en ce monde la garde
pour la vie éternelle » (12, 25).
C’est-à-dire, qui veut garder sa vie pour lui, vivre seulement pour
lui-même, rapporter tout à soi et jouir de toutes les opportunités – c’est
proprement lui qui perd la vie. Celle-ci devient ennuyeuse et vide. Ce n’est
que dans l’abandon de soi-même, dans le don désintéressé du je en faveur du
tu, dans le « oui » à une vie plus grande - celle de Dieu -, que notre vie
devient grande et belle. Ce principe fondamental, que le Seigneur établit,
est en dernière analyse purement et simplement identique au principe de
l’amour. En effet, l’amour signifie : s’abandonner soi-même, se donner, ne
pas vouloir se posséder soi-même, mais devenir libre de soi-même : ne pas se
replier sur soi – (en pensant)
qu’adviendra-t-il de moi ? -, mais regarder en avant, vers l’autre – vers
Dieu et vers les hommes que Lui m’envoie. Et ce principe de l’amour, qui
marque le chemin de l’homme, est encore une fois identique au mystère de la
croix, au mystère de mort et de résurrection que nous rencontrons dans le
Christ. Chers amis, il est peut-être relativement facile d’accepter cela
comme le sens profond de la vie. Dans la réalité concrète, cependant, il ne
s’agit pas de simplement reconnaître un principe, mais d’en vivre la vérité,
la vérité de la croix et de la résurrection. Et pour cela, à nouveau, une
unique et grande résolution ne suffit pas. Il est certainement important,
essentiel d’oser poser une fois le grand choix décisif, d’oser le grand «
oui » que le Seigneur nous demande à un certain moment de notre vie. Mais le
grand « oui » du moment décisif dans notre vie – le « oui » à la vérité que
le Seigneur nous propose – doit ensuite être quotidiennement reconquis dans
les situations de chaque jour dans lesquels, toujours de nouveau, nous
devons abandonner notre moi, nous mettre à disposition, quand au fond nous
voudrions à l’inverse nous accrocher à notre moi. Le renoncement, le
sacrifice font aussi partie d’une vie droite. Qui promet une vie sans ce don
de soi-même toujours renouvelé, trompe les gens. Il n’existe pas de vie
réussie sans sacrifice. Si je jette un regard rétrospectif sur ma vie
personnelle, je dois dire que ce sont précisément les moments où j’ai dit «
oui » à un renoncement, qui ont été les moments importants et décisifs de ma
vie.
Enfin, saint Jean a accueilli dans l’écho qu’il donne des paroles du
Seigneur pour le « Dimanche des Rameaux », une forme modifiée de la
prière de Jésus dans le jardin des oliviers. Il y a avant tout l’affirmation
: « Mon âme est bouleversée » (Jn 12, 27).
L’effroi de Jésus apparaît ici, souligné fortement par les autres
évangélistes – son effroi devant le pouvoir de la mort, devant tout l’abîme
du mal qu’Il voit et dans lequel il doit descendre. Le Seigneur souffre nos
angoisses avec nous, il nous accompagne à travers l’ultime angoisse jusqu’à
la lumière. Puis viennent en saint Jean, les deux demandes de Jésus. La
première, exprimée seulement au conditionnel : « Que puis-je dire ?
Dirai-je ? : Père, délivre-moi de cette heure ? » (Jn
12, 27). En tant qu’être humain, Jésus aussi se sent poussé à
demander que lui soit épargnée la terreur de la Passion. Nous aussi pouvons
prier ainsi. Nous aussi, nous pouvons nous plaindre au Seigneur comme Job le
fît, lui présenter toutes les demandes qui, face à l’injustice du monde et
au trouble de notre propre moi, surgissent en nous. Devant Lui nous ne
devons pas nous réfugier dans des phrases pieuses, dans un monde factice.
Prier signifie toujours aussi lutter avec Dieu, et comme Jacob nous pouvons
lui dire : « Je ne te lâcherai que si tu me bénis »
(Gn 32, 27). Mais vient ensuite la seconde demande de Jésus : «
Glorifie ton nom ! » (Jn 12, 28). Dans
les synoptiques, cette demande résonne ainsi : « Que ce ne soit pas ma
volonté qui se fasse, mais la tienne » (Lc 22, 42).
En définitive, la gloire de Dieu, sa seigneurie, sa volonté sont toujours
plus importantes et plus vraies que mes pensées et que ma volonté. C’est là
l’essentiel dans notre prière et dans notre vie : apprendre cet ordre juste
de la réalité, l’accepter profondément ; faire confiance à Dieu et croire
qu’Il fait la chose juste ; que sa volonté est la vérité et l’amour ; que ma
vie devient bonne si j’apprends à adhérer à cet ordre. Vie, mort et
résurrection de Jésus sont pour nous la garantie que nous pouvons
véritablement nous fier à Dieu. Et c’est de cette façon que se réalise son
royaume.
Chers amis, au terme de cette liturgie, les jeunes venus d’Australie
remettront la Croix de la Journée Mondiale de la Jeunesse à leurs homologues
venus d’Espagne. La Croix est en chemin d’un côté du monde à l’autre, d’une
mer à une autre. Et nous, nous l’accompagnons. Nous progressons avec elle
sur la route qu’elle trace et nous trouvons ainsi notre route. Quand nous
touchons la Croix, ou plutôt, quand nous la portons, nous touchons le
mystère de Dieu, le mystère de Jésus Christ. Ce mystère est que Dieu a tant
aimé le monde – nous – qu’il a donné son Fils unique pour nous
(cf. Jn 3, 16). Nous touchons le mystère merveilleux de l’amour
de Dieu, l’unique vérité authentiquement rédemptrice. Mais nous touchons
aussi la loi fondamentale, la norme constitutive de notre vie, c’est-à-dire
le fait que sans le « oui » à la Croix, sans le cheminement en
communion avec le Christ jour après jour, la vie ne peut aboutir. Plus nous
sommes capables de quelques renoncements, par amour de la grande vérité et
du grand amour – par amour de la vérité et par amour de Dieu -, plus grande
et plus riche est notre vie. Qui veut garder sa vie pour soi-même, la perd.
Qui donne sa vie – quotidiennement dans les petits gestes, qui sont
constitutifs de la grande décision -, celui-ci la trouvera. C’est là la
vérité exigeante, mais aussi profondément belle et libératrice, dans
laquelle nous voulons pas à pas entrer au cours de ce parcours de la Croix
d’un continent à l’autre. Que le Seigneur daigne bénir ce chemin ! Amen.
***
Plus de cinq mille jeunes de l’Archidiocèse de Madrid, accompagnés du
Cardinal Archevêque de Madrid, Antonio Ma Rouco Varela, ont accueilli, le 5
avril, Dimanche des Rameaux, la Croix et l’Icône de la Journée Mondiale de
la Jeunesse, au cours de la solennelle célébration eucharistique, présidée
par le Saint Père Benoît XVI, sur la Place Saint Pierre. Le Cardinal
Archevêque de Madrid était entouré des évêques auxiliaires Mons. César
Franco et Mons. Juan Antonio Martínez Camino, S.J, du Conseil Épiscopal et
du Délégué pour la Jeunesse. Il est en outre prévu la présence de jeunes des
Diocèses de Alaca de Hernares et de Getafe, avec leurs évêques respectifs.
Les pèlerins madrilènes sont arrivés vendredi 3 avril, à Rome. A 20h, la
célébration de la Sainte Messe a été célébrée par le Cardinal Archevêque de
Madrid, dans l’Église San Lorenzo in Damaso. Durant la journée du samedi 4
avril, à 10h, les pèlerins ont participé à la Sainte Messe, à Saint Jean de
Latran. Tandis qu’à 16h30, dans la Basilique de Sainte Croix de Jérusalem,
était prévu à leur intention la célébration du sacrement de la
réconciliation.
Dimanche 5 avril, ils ont participé à la Sainte Messe solennelle célébrée
par Benoît XVI sur la Place Saint Pierre, et durant laquelle le Diocèse de
Madrid a reçu la Croix et l’Icône des Journées Mondiales de la Jeunesse.
Pour le lundi 6 avril, une
audience du Saint Père est prévue pour les
pèlerins espagnols, à 9h30. Le même jour, à 17h30, les jeunes participeront
à la Sainte Messe, dans la Basilique Saint Paul.
La Croix des Journées Mondiales de la Jeunesse rejoindra Madrid, la semaine
prochaine. La cérémonie d’accueil officielle aura lieu le 10 avril, le
Vendredi Saint, dans le cadre de la célébration de la Passion du Seigneur,
qui sera présidée par le Cardinal Antonio Mª Rouco Varela, dans la
cathédrale de l’Almudena, à partir de 17h. A la fin de la célébration, la
Croix, accompagnée par le Cardinal, sera portée par des jeunes, le long de
certaines rues de Madrid, jusqu’à la Place de Canalejas, où l’on intègrera à
la procession le Jésus de Medinaceli.
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Angelus de Benoît XVI, Dimanche des Rameaux
Texte original de
l'homélie du Saint Père
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Sources : www.vatican.va
090406 (690)-
E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 06.04.09 -
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