|
Les avertissements prophétiques de Benoit XVI
|
Le 05 janvier 2021 -
(E.S.M.)
- À de multiples reprises au cours de son pontificat, Benoît
XVI a sonné l’alarme sur la direction que prenait la société et nous
a dit ce que nous devons faire pour y répondre.
|
|
Le pape Benoît XVI
Les avertissements prophétiques de Benoit XVI
Traduction : benoit-et-moi
Le 05 janvier 2021 - E.
S. M. -
« Le Seigneur, dans l’Ancien comme dans le Nouveau Testament,
annonce le jugement à la vigne infidèle», a dit Benoît XVI dans son
homélie aux évêques réunis en octobre 2005 [pour le Synode].
La menace de jugement nous concerne nous aussi, l’Eglise en Europe,
l’Europe et l’Occident en général. Avec cet Evangile, le Seigneur
clame également à nos oreilles les paroles qu’il adresse dans
l’Apocalypse à l’Eglise d’Ephèse: « Si tu ne te repens, je vais
venir à toi pour changer ton candélabre de son rang »
(2, 5). A nous aussi, la lumière peut être
enlevée et nous faisons bien si nous laissons résonner cet
avertissement en notre âme avec tout son sérieux, en criant dans le
même temps au Seigneur: « Aide-nous à nous convertir! Donne à chacun
de nous la grâce de nous renouveler vraiment! Ne permets pas que la
lumière qui est au milieu de nous s’éteigne! Renforce notre foi,
notre espérance et notre amour afin que nous puissions porter de
bons fruits! ».
La référence de Benoît à l’Apocalypse 2: 5, où Jésus s’adresse à
l’église d’Ephèse, sert comme un rappel encore plus brutal
aujourd’hui. Ce n’est pas la seule fois que Benoît s’est tourné vers
le Livre de l’Apocalypse.
Lors de
ses vœux Noël 2010 [à la Curie Romaine], il a averti:
L’Apocalypse de saint Jean énumère parmi les grands péchés de
Babylone – symbole des grandes villes irréligieuses du monde – le
fait d’exercer le commerce des corps et des âmes et d’en faire une
marchandise (cf. Ap 18, 13). Dans ce
contexte, se pose aussi le problème de la drogue, qui avec une force
croissante étend ses tentacules autour de tout le globe terrestre –
expression éloquente de la dictature de mammon qui pervertit
l’homme. Tout plaisir devient insuffisant et l’excès dans la
tromperie de l’ivresse devient une violence qui déchire des régions
entières, et cela au nom d’un malentendu fatal de la liberté, où
justement la liberté de l’homme est minée et à la fin complètement
anéantie.
Benoît XVI met en garde contre « ce malentendu fatal de la
liberté, où justement la liberté de l’homme est minée et à la fin
complètement anéantie».
Deux ans plus tard, s’adressant aux
évêques des États-Unis lors de leur visite ad limina,
il a de nouveau mis en garde contre ce qu’il voyait. Il leur a dit:
Il est impératif que la communauté catholique des Etats-Unis tout
entière réalise les graves menaces contre le témoignage moral public
de l’Eglise que représente un sécularisme radical qui trouve une
expression croissante dans les domaines politiques et culturels. La
gravité de ces menaces doit être clairement évaluée à chaque niveau
de la vie ecclésiale. Certaines tentatives faites pour limiter la
plus précieuse des libertés américaines, la liberté de religion, est
une source de préoccupation particulière.
Benoît a mis en lumière le pouvoir des idéologies terroristes.
La violence est apparemment pratiquée au nom de Dieu, mais ce n’est
pas Dieu: ce sont de fausses divinités qui doivent être démasquées,
qui ne sont pas Dieu. Pensons ensuite à la drogue, ce pouvoir qui,
telle une bête féroce, étend ses mains sur toutes les parties de la
terre et détruit: c’est une divinité mais une fausse divinité qui
doit tomber. Pensons encore à la manière de vivre répandue par
l’opinion publique: aujourd’hui, on fait comme ça, le mariage ne
compte plus, la chasteté n’est plus une vertu, et ainsi de suite.
«Les actes violents sont apparemment faits au nom de Dieu, mais ce
n’est pas Dieu: ce sont de fausses divinités qui doivent être
démasquées; ils ne sont pas Dieu », et puis les drogues «comme une
bête vorace griffant «toutes les parties du monde et le détruit:
c’est une divinité, mais une fausse divinité qui doit tomber. Ou
encore le mode de vie proclamé par l’opinion publique: il faut
aujourd’hui faire des choses comme ça, le mariage ne compte plus, la
chasteté n’est plus une vertu, etc.
Ces mots sont encore plus pertinents aujourd’hui car nous voyons les
limites de la liberté religieuse de différentes manières.
Benoît XVI a rappelé que de nombreux évêques lui ont fait part des «efforts
concertés» déployés pour « nier le droit à l’objection de
conscience des catholiques et des institutions catholiques, en ce
qui concerne la coopération à des pratiques intrinsèquement
mauvaises », ou « d’une tendance préoccupante à réduire la liberté
religieuse à une simple liberté de culte sans garantie de respect
pour la liberté de conscience »
Bien sûr, il y a le cas sans fin des Petites Sœurs des Pauvres comme
un excellent exemple de ce dont il parlait.
Il a rappelé que les documents fondateurs de l’Amérique étaient
fondés sur une vision du monde façonnée non seulement par la foi,
mais aussi par un engagement envers certains principes éthiques
découlant de la nature et du Dieu de la nature. Aujourd’hui, ce
consensus s’est considérablement érodé face à de nouveaux courants
culturels puissants qui sont non seulement directement opposés aux
enseignements moraux fondamentaux de la tradition judéo-chrétienne,
mais de plus en plus hostiles au christianisme en tant que tel.
:
ici
Ne voyons-nous pas cela tous les jours dans l’actualité, le
divertissement et la politique?
Plus tôt en 2010, Benoît se tourne encore vers le Livre de
l’Apocalypse.
Cette lutte dans laquelle nous nous trouvons, cette perte de
puissance de dieu, cette chute des faux dieux, qui tombent parce
qu’ils ne sont pas des divinités mais des pouvoirs qui détruisent le
monde, est évoquée par l’Apocalypse au chapitre 12 à travers une
image mystérieuse pour laquelle, il me semble, existent différentes
belles interprétation :
ici
Il se concentre sur le fleuve d’eau que le dragon vomit sur la femme
en fuite. Benoît voit le fleuve comme ces courants qui dominent tout
et qui veulent faire disparaître la foi de l’Eglise, qui ne semble
plus avoir de place face à la force de ces courants qui s’imposent
comme la seule rationalité, comme la seule manière de vivre. (ibid)
À la Pentecôte 2012, dans son homélie, Benoît XVI rappelle Babel et
sa tour,
un royaume dans lequel les hommes avaient concentré tellement de
pouvoir qu’ils pensaient qu’ils n’avaient plus besoin de compter sur
un Dieu lointain et qu’ils étaient assez puissants pour pouvoir
construire un chemin vers le ciel par eux-mêmes afin d’ouvrir ses
portes et d’usurper la place de Dieu.
Ce récit biblique contient une vérité éternelle; nous le voyons dans
l’histoire, mais aussi dans le monde actuel. Avec le progrès de la
science et de la technique, nous avons acquis le pouvoir de dominer
les forces de la nature, de manipuler les éléments, de fabriquer des
êtres vivants, parvenant presque jusqu’à l’homme lui-même. Dans ce
contexte, prier Dieu semble quelque chose de dépassé, d’inutile,
parce que nous pouvons construire et réaliser nous-mêmes tout ce que
nous voulons. Mais nous ne nous apercevons pas que nous sommes en
train de revivre l’expérience de Babel. C’est vrai, nous avons
multiplié les possibilités de communiquer, d’obtenir et de
transmettre des informations, mais peut-on dire que la capacité de
se comprendre s’est développée ou bien, paradoxalement, que l’on se
comprend toujours moins? Ne semble-t-il pas que se répand entre les
hommes un sentiment de méfiance, de soupçon, de peur mutuelle, à tel
point que les hommes deviennent même dangereux les uns pour les
autres?
ici
Benoît répond à sa question en affirmant que la Sainte Écriture nous
dit que l’uniténe peut exister qu’en tant que don de l’Esprit de
Dieu qui nous donnera un nouveau cœur et une nouvelle langue, une
nouvelle capacité à communiquer. Et c’est ce qui s’est passé à la
Pentecôte. (ibid)
Dans
Caritas in Veritate, il avertit de nouveau:
Un humanisme qui exclut Dieu est un humanisme inhumain. Seul un
humanisme ouvert à l’Absolu peut nous guider dans la promotion et la
construction de formes de vie sociale et civique.
Lors de ses vœux de Noël en 2010 , Benoît fait écho aux prophètes
d’autrefois en disant: « Excita, Domine, potentiam tuam, et veni
(Éveille, Seigneur, ta puissance, et viens)»
Par ces paroles et d’autres semblables la liturgie de l’Église prie
à maintes reprises pendant les jours de l’Avent. Ce sont des
invocations formulées probablement dans la période du déclin de
l’Empire romain. La décomposition des systèmes porteurs du droit et
des attitudes morales de fond, qui leur donnaient force,
provoquaient la rupture des digues qui, jusqu’à ce moment, avaient
protégé la cohabitation pacifique entre les hommes. Un monde était
en train de décliner. De fréquents cataclysmes naturels augmentaient
encore cette expérience d’insécurité. On ne voyait aucune force qui
aurait pu mettre un frein à ce déclin. L’invocation de la puissance
propre de Dieu était d’autant plus insistante : qu’il vienne et
protège les hommes de toutes ces menaces !
: ici
Nous voyons des menaces similaires, car de nombreux domaines de la
société montrent des signes évidents de détérioration de ce type.
Benoît dit:
« Excita, Domine, potentiam tuam, et veni« . Aujourd’hui aussi, nous
avons de nombreuses raisons de nous associer à cette prière de
l’Avent de l’Église. Malgré tous ses nouveaux espoirs et
possibilités, notre monde est en même temps troublé par le sentiment
que le consensus moral s’effondre, consensus sans lequel les
structures juridiques et politiques ne peuvent pas fonctionner. En
conséquence, les forces mobilisées pour la défense de telles
structures semblent vouées à l’échec.
Bien que cette perspective puisse sembler faire ressembler la «
Maison d’Âpre-vent » de Dicken à la « Petite maison dans la prairie
», Benoît ne nous a pas laissés sans espoir et sans moyen d’aller de
l’avant. Par exemple, il a dit dans Lumière du monde :
L’Église est toujours appelée à faire ce que Dieu a demandé à
Abraham, c’est-à-dire veiller à ce qu’il y ait suffisamment d’hommes
justes pour réprimer le mal et la destruction.
Espoir et action
Quand Benoît cite l’Apocalypse, 12, et parle de l’eau crachée sur la
Femme et son enfant, il souligne quelque chose d’autre que le mal
possible. La Femme n’est pas blessée carla terre qui absorbe ces courants est la foi des simples, qui ne se
laisse pas emporter par ces fleuves et sauve la Mère et sauve le
Fils. C’est pourquoi le Psaume dit — le premier psaume du milieu du
jour — la foi des simples est la vraie sagesse (cf. Ps 118, 130).
Cette véritable sagesse de la foi simple qui ne se laisse pas
dévorer par les eaux, est la force de l’Eglise. Et nous en sommes
revenus au mystère marial.
: ici
Comme les premiers prophètes, il ne laisse pas les gens dans
l’obscurité mais parle clairement.
Benoît ajoute que le psaume 82 a un «dernier mot» sur la source du
problème et la solution même après que le verset 5 se lamente que
les fondements de la terre vacillent. Nous le voyons aujourd’hui,
avec les problèmes climatiques, combien sont menacés les fondements
de la terre, mais ils sont menacés par notre comportement. Les
fondements extérieurs vacillent parce que vacillent les fondements
intérieurs, les fondements moraux et religieux, la foi dont découle
la droite manière de vivre. Et nous savons que la foi est le
fondement et, en définitive, les fondements de la terre ne peuvent
vaciller si la foi, la vraie sagesse demeure ferme. (ibid)
Mais Benoît le voyant ne nous laisse pas là sans nous donner
d’autres fortes indications. Il le fait comprendre à une audience
générale au printemps 2005 en affirmant:
L’histoire ne se trouve pas entre les mains de puissances obscures,
du hasard ou des seuls choix humains. Sur le déchaînement des
énergies malfaisantes que nous voyons, sur l’irruption véhémente de
Satan, sur l’apparition de tant de fléaux et de maux, s’élève le
Seigneur, arbitre suprême du cours de l’histoire. Il la conduit avec
sagesse vers l’aube des nouveaux cieux et de la nouvelle terre,
chantés dans la partie finale du livre sous l’image de la nouvelle
Jérusalem (cf. Ap 21, 22) :
ici
Et dans le discours de 2010, il nous dirige vers l’espérance et vers
une solution en citant le Psaume 82: 8: « Lève-toi, ô Dieu, juge la
terre; car toutes les nations t’appartiennent! »
Puis il conclut par cet appel:
Ainsi nous disons au Seigneur: « Lève-toi en ce moment, prends le
monde entre tes mains, protège ton Église, protège l’humanité,
protège la terre ». Et nous nous confions encore une fois à la Mère
de Dieu, Marie, et prions: « Toi, le grand croyant, toi qui as
ouvert la terre aux cieux, aide-nous, ouvre les portes aujourd’hui
aussi, afin que la vérité vaincre, le volonté de Dieu, qui est le
vrai bien, le vrai salut du monde ». Amen. :
ici
Sources : Traduction
: benoit-et-moi -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 05.01.2021
|